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  • Une nouvelle série BD autour du Petit Peuple de Brocéliande !

    Une nouvelle série BD autour du Petit Peuple de Brocéliande !

    Les éditions Soleil publieront en juin prochain le premier tome de Brocéliande – Forêt du Petit Peuple. Sept tomes pour sept histoires complètes qui vous emmèneront rêver dans cette grande forêt de Bretagne remplie de korrigans, fées et autres farfadets.

    La magnifique couverture de ce premier tome qui nous entraîne aux abords de la fontaine de Barenton

    Le premier tome sera signé Olivier Peru au scénario et Bertrand Benoit au dessin. Nous avons pu en parcourir une épreuve et cela nous a bien enchanté ! Un accent fantasy aux créatures féeriques pour une histoire rythmée, ponctuée de bagarres et suivant la romance entre Merlin et la très belle Viviane. Quand un Teuz, lutin breton est forcé de donner un beau rôle dans une histoire à quelques maladroits korrigans… Chronique à suivre sur Peuple Féerique en juin prochain, à parution de ce premier album !

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  • Rencontre avec Alberto Varanda et Petit Pierrot…

    Alberto Varana nous avait habitué à des planches fourmillant de détails, aux jolies guerrières et aux couvertures de fantasy. Le voici de retour, toujours aux éditions Soleil, mais avec une oeuvre toute en poésie et en douceur. Un joli moment de calme, hommage à l’enfance et à l’imaginaire. Une plénitude que les fées ne pouvaient laisser filer sans vous la faire connaître…

    Comme c’est indiqué sur le blog consacré à Petit Pierrot, c’est tout vous, ça ?

    Sans que je sois lui, il y a quand même de moi dans Petit Pierrot. Souvent dans la lune, pensif et observant ce qui m’entoure. Me posant des questions auxquelles je ne trouve pas de réponses.

    D’où est partie l’idée d’un album qui, graphiquement et thématiquement, se détache de votre univers habituel, peuplé de guerriers et de jolies nanas ?

    C’était justement pour explorer autre chose… Et graphiquement et dans le thème.

    J’ai toujours une multitude d’idées dans la tête, mais je ne voulais pas créer quelque chose que j’avais déjà fait ou exploré. J’aime dessiner des guerriers, des héroïnes, des dragons, etc. mais dans ce domaine, je me concentre essentiellement sur le graphisme et me repose sur le talent du scénariste. Je réalise aussi beaucoup d’illustrations, de fantasy notamment. Ce que je voulais, finalement, c’est développer un personnage, un univers qui me ressemblerait… Et jusqu’à aujourd’hui, je ne porte ni armure ni épée dans la vraie vie. L’enfance, les souvenirs, les joies se sont imposés à moi sous les traits d’un petit garçon qui me ressemble un peu.

    Certaines des situations qu’il peut vivre, je les aie vécues, pour d’autres, je les observe, parce qu’il y a des enfants autour de moi.

    C’est ainsi qu’est né le blog dédié à Petit Pierrot…. la première fois du moins, parce que rapidement, je me suis mis à douter et j’ai tout jeté à la poubelle. C’est ma compagne qui les a récupérés et m’a encouragé à continuer. Petit Pierrot revenait à la vie.

    Pierrot a pour compagnon de rêverie un escargot. Un choix singulier ! D’habitude les enfants les mangent crus ces bestioles-là… C’est son côté « collé à la terre », à la réalité qui vous l’a fait choisir, pour contrebalancer les aspirations du jeune héros qui, lui, a toujours les yeux levés vers le ciel et la tête dans les nuages ?

    Monsieur l’Escargot n’est arrivé qu’un peu plus tard.

    C’est parce que Pierrot traînait des pieds pour aller à l’école (je traînais aussi des pieds pour aller à l’école) que m’est venue l’idée de dessiner un escargot qui le doublerait.

    Par la suite, je souhaitais créer quelqu’un qui donnerait la réplique à mon petit bonhomme. J’ai éloigné l’idée d’un ami attitré parce que je voulais que Petit Pierrot soit souvent seul (je suis plutôt solitaire et tout petit, je l’étais beaucoup plus encore, passant mon temps à m’imaginer des univers improbables). Par contre, je souhaitais avoir un animal de compagnie à « moi ».

    L’idée était là, l’escargot faisait partie de son univers, l’animal accompagnant et pas forcément de compagnie, ce qui le rend autonome.

    Par son indolence, sont attachement à la terre et à la réalité, il était parfait dans le contre-poids à l’imaginaire extrême de Petit Pierrot.

    L’escargot peut le reprendre, lui apprendre des choses, lui expliquer des choses, le mettre en garde… ce qui peut amener du conflit. L’empêcheur de rêver en rond.

    Comme tous les enfants, Petit Pierrot a besoin de limites et c’est Monsieur l’escargot qui se charge de les fixer.

    Heureusement, et comme c’est un livre, libre à Pierrot de ne pas toujours respecter ces limites.

    Petit Pierrot nous fait partager un beau moment de douceur, une certaine quiétude s’installe au fil des pages. C’était une envie de proposer un univers très calme mais aussi de nous faire revivre un regard d’enfant sur les choses ?

    Le calme, dans l’univers de Petit Pierrot, s’est imposé naturellement à moi. Je dessine suffisamment de batailles en tout genre pour respirer de temps en temps.

    Je voulais que son univers soit comme une petite maison baignée de soleil dans laquelle nous serions… Il n’y aurait pas de bruit, des enfants feraient la sieste et nous regarderions le ciel par la fenêtre.

    On pense aussi à Calvin & Hobbes, dans cette façon de voir le monde, de s’en étonner, de le comprendre avec sa propre vision des choses d’une part mais aussi dans ce jeu entre un jeune garçon et une créature insolite…

    Le rapprochement peut se faire, dans le sens où le compagnon de jeu du petit garçon dans « Calvin et Hobbes », ne parle et ne joue que quand les adultes ne sont pas présents.

    Notre logique d’adultes veut que nous comprenions que l’animal n’est vivant ou réel que dans l’imaginaire de l’enfant, mais on peut (pourrait) également se dire que c’est parce que les adultes ne voient rien qu’ils ne se rendent pas compte que la peluche est vivante.

    Pour l’escargot, il devrait sembler évident que c’est aussi Petit Pierrot qui imagine que le gastéropode lui répond, qu’il rêve éveillé. Mais laisser planer le doute me plait bien… Et si l’escargot parlait vraiment ?

    Graphiquement, Petit Pierrot se décline dans des tons très doux, un peu vieille photo sépia. Vous invitez là aussi à une sorte de souvenir…

    Oui, la dominante sépia me semble bien coller à ce que je souhaite exprimer, à savoir le souvenir et l’enfance. La douceur aussi.

    Néanmoins, j’y apporte de la couleur… Parce que l’enfance est aussi faite de couleurs et de bonbons acidulés.

    Côté composition, ça respire beaucoup, on a pas mal de moment de pause… Là aussi, une volonté de proposer un moment de calme, une certaine plénitude ?

    Je voulais de la simplicité.

    Autant, dans mes bandes dessinées, j’adore la surenchère graphique, ajouter des détails et faire en sorte que le lecteur se promène longtemps dans les décors, autant dans le cas de Petit Pierrot, je ne voulais pas en rajouter parce que cela me semblait inutile et superflu et irait à l’encontre de ce que je souhaitais exprimer. Je voulais plonger dans l’univers de Petit Pierrot et non pas l’inverse.

    C’est peut-être parce que dans son blog, il y a pas mal d’interactivité avec les internautes, qu’il m’arrive d’avoir l’impression que le petit bonhomme est réel et autonome.

    Quel place à ce projet dans votre carrière ?

    Une place importante. C’est une sorte de sas de décompression qui me permet ensuite de replonger avec gourmandise et de dessiner « Elixirs » avec envie. Et cela m’aura finalement pris beaucoup de temps pour oser et réussir à publier un dessin simplifié… C’est un vrai progrès. J’ai réussi à dessiner tout un livre sans en rajouter et sans en éprouver le manque.

    Sur votre blog, on y découvre aussi de temps à autre des fées. C’est une autre de vos envies d’explorer l’Imaginaire ?

    Cela fait déjà pas mal de temps que je griffonne des fées. Le truc, c’est que pour le moment, je suis partagé, graphiquement. Je voudrais développer un dessin semi-réaliste pour cet univers, mais l’envie de l’explorer de façon hyper-réaliste me tente également.

    Comme les recherches prennent du temps, et que du temps, j’en manque, je me dis que ce sera pour plus tard, mais que le temps viendra, et en attendant, je griffonne, je griffonne.

    Trouvez-vous qu’il n’y a pas assez de place accordée à l’imaginaire sur les bancs de l’école, dans la vie ?

    Pour certains, rêver est assimilé à de l’inaction et de la perte de temps. Notre société étant ultra compétitive, le temps étant de l’argent, l’imaginaire pourrait ressembler à une anomalie.

    Mais je pense qu’il doit toujours avoir une petite place à l’école pour le rêve, surtout sur les bancs de l’école, parce que l’imaginaire me semble important, voire salutaire aujourd’hui.

    A quand le cercle des rêveurs disparus ?

    Pour terminer, avez-vous décroché la lune ou cherchez-vous toujours à l’atteindre ?

    Je vis avec l’idée qu’il y a plusieurs lunes… J’en ai déjà décroché certaines mais il m’en reste, heureusement, encore beaucoup d’autres à décrocher.

    Propos recueillis par le Peuple féerique en janvier 2010

    Pour les lecteurs du Peuple féerique, Alberto Varanda vous offre cette rencontre entre Petit Pierrot et une fée…


  • Rencontre avec Ange pour la nouvelle série "Marie des Dragons" parue chez Soleil

    Frappez tambours, résonnez trompettes ! Une nouvelle héroïne est née aux éditions Soleil! Marie… Marie des Dragons. Un village ravagé, des parents assassinés, des frères et sœurs disparus. La jeune fille revient quelques années plus tard, guerrière affirmée et prête à se venger. Une nouvelle série servie avec talent par Ange au scénario et Thierry Démarez au dessin. L’occasion pour nous d’en discuter avec Ange qui avait bien des choses à dire sur le sujet !

    Marie des Dragons… Une femme, des dragons… Si on s’arrête au titre, on se demande pourquoi Ange aime tant les femmes et les dragons ?

    Quant aux femmes, la réponse est assez simple. Ange est le pseudonyme de deux auteurs – Anne (An) et Gérard (Ge). Gérard apprécie beaucoup les femmes, bien évidemment… et Anne sent bien les personnages féminins, et a plus de facilités à se mettre dans la peau des diverses facettes, positives et négatives, d’un personnage féminin. Bref, nous aimons tous les deux les femmes, chacun d’une manière très différente…

    Et les Dragons… Ah, les Dragons. Smaug, dans Bilbo le Hobbit, de Tolkien. Vous vous souvenez de cette scène glaçante et archétypale, où Bilbo s’introduit dans la caverne du Dragon… cette scène qui a fait rêver des générations de lecteurs de fantasy ? Comment ne pas aimer les dragons après ça !

    Et puis, le dragon, c’est la Bête des contes de fées. Non, mieux que ça : c’est la « Bête » tout court, c’est la « Bête » ennemie, celle à qui s’oppose le chevalier, c’est l’adversaire mythique de l’être humain, c’est la nature, son danger et sa féérie maléfique. C’est le « monstre » à l’état pur… le monstre de légende, mortel et séduisant. D’ailleurs, un dragon n’a pas besoin d’avoir la forme d’un dragon. Arachne, par exemple, l’araignée géante qu’affronte Frodo dans le Seigneur des Anneaux, à sa manière, est un « Dragon »… C’est un monstre mythique, c’est la « Bête ».

    Les dragons n’ont pas non plus la forme de dragons dans « Marie des Dragons ». En fait, ce ne sont pas vraiment des dragons… Ce sont des créatures d’Outre-Monde, à l’apparence lovecraftienne… Mais par leur essence même d’ennemis féériques, de monstres à combattre, ils sont « le Dragon », comme Marie est « Le Chevalier ».

    Je cite une phrase mise en évidence dans le dossier de presse: « Femme libre, belle et rebelle, Marie est une trentenaire indépendante qui s’assume et prend en main son destin ». Cela pourrait être le portrait de LA femme d’aujourd’hui, non ?

    Oh, bien des femmes d’aujourd’hui ne prennent pas en main leur destin… et bien des hommes aussi, d’ailleurs ! La différence est dans l’idéal qui est proposé aux femmes aujourd’hui. L’idéal qu’on leur fait miroiter, un peu cliché, un peu « cinéma », est justement celui de « la femme indépendante qui prend en main son destin ». Si elles le font, elles sont récompensées par une image positive d’elles-mêmes, reflétée par les médias, leur famille, leurs amis.

    Il y avait, avant le féminisme, des femmes libres, autonomes et fortes. Elles étaient même nombreuses, et d’autant plus admirables que le contexte ne les aidait pas. La grande différence est que l’image qu’on leur renvoyait (l’opinion publique, la famille, les amis) était négative – on les traitait de prostituées, d’insoumises, de « précieuses » (ce qui était une insulte), on leur disait qu’elles seraient plus heureuses, qu’elles rendraient les leurs plus heureux si elles reprenaient leur place. Il fallait donc qu’elles réussissent un tour de force, que n’ont pas à accomplir les femmes « autonomes » d’aujourd’hui : trouver en elles, et en elles uniquement, cette image positive…

    Dans « Marie des Dragons », nous avons fait attention à ne pas éluder le problème. Une jeune femme qui combat, qui a des amants, un meilleur ami, et qui s’habille comme un homme va avoir un retour très négatif de la société, et ce retour sera un des sujets de la série. Dans beaucoup de romans et de scénarios médiévaux dont les héroïnes sont des femmes guerrières, cet aspect est éludé – tout le monde parait trouver normal qu’une femme se batte aux côtés des hommes, et ne reste pas vierge.

    Dans Marie des Dragons, le monde est relativement réaliste… et vu sa conduite, Marie va s’attirer des ennuis.

    Soleil annonce la série comme un Thorgal au féminin. C’est un fameux défi tant ce héros est rentré dans la légende…

    C’est de la communication ! Mais la comparaison est un sacré défi, en effet. Gérard et moi avons grandi avec Thorgal, et nous sommes de grands admirateurs de Van Hamme et de Rosinski. Et non, ce n’est pas facile, pas facile du tout, d’essayer de nouer les fils d’une histoire complexe, avec des personnages forts, en faisant passer le tout avec une narration limpide et efficace comme celle de Van Hamme.

    Le succès de Thorgal repose en grande partie sur le fait de l’accompagner, de le voir vieillir, avoir des enfants… Aura-t-on un semblable parcours pour Marie ?

    Nous allons accompagner Marie sur plusieurs années – dix ans, peut-être. Et la question « Marie doit-elle se ranger ? Doit-elle mener une vie sereine et heureuse ? » fait partie de l’histoire que nous allons raconter. Elle va avoir cette possibilité, elle va avoir un choix à faire… Nous vous laissons le découvrir !

    Mais il y a de nombreux personnages de premier plan dans la série… William, Jean de Clermont, Armance, d’autres à découvrir… et eux aussi vont avoir une vie privée, une évolution personnelle. Il y a peut-être des mariages et des enfants en perspective…

    Dernière comparaison évoquée par le dossier de presse « Quand les Rois maudits rencontrent l’univers de Lost ! ». C’est une façon de surfer sur la vague des séries TV à grand succès ou d’annoncer tout simplement le mystère et le cadre médiéval de l’histoire ?

    Encore une fois, c’est de la communication… donc oui, ne soyons pas hypocrite, cette comparaison est une façon de surfer sur la vague des séries TV à grand succès. Cela dit, il n’était pas facile d’expliquer en quelques mots ce que nous voulions faire passer, c’est-à-dire que « Marie des Dragons » était une série historique avec une pointe de… de mystère, d’étrangeté, de… « quelque chose »… mais qu’il ne s’agissait pas d’une série de Fantasy, et surtout pas d’une série d’Heroic Fantasy. Et citer Lost permettait de faire comprendre tout de suite ce concept : une série réaliste, avec une pointe de… d’autre chose.

    Vous dites que vous aviez d’abord pensé à faire un récit purement historique. Pourquoi avoir changé d’avis ?

    Parce que nous avons du mal à nous en empêcher. Donnez-nous un stylo (ou un clavier) et il va en sortir des lutins, des anges, de la sorcellerie, des paradoxes temporels, le Mal Absolu… Ou bien nous allons prendre la réalité historique et la détourner légèrement, comme dans Belladone. Mais encore une fois… « Marie des Dragons » est un récit historique, ou presque. L’ambiance, la narration, le jeu des références, l’architecture… Nous utilisons l’étrange comme un outil dans un récit réaliste, pas comme le cœur de ce récit.

    Thierry Demarez semble être la pierre angulaire de ce projet. Admiratif de Rosinski, il réunit deux atouts précieux pour une série longue en tomes: il est méticuleux et rapide. A-t-il eu beaucoup d’exigences ou de craintes avant de se lancer dans un projet qui peut l’occuper de nombreuses années ?

    Non, au contraire, il était très demandeur. Thierry adore dessiner, c’est un artiste passionné, pour qui le reste du monde peut paraître secondaire. Sa crainte, est, au contraire, de ne pas avoir de projet ou d’album en cours, de ne pas avoir de quoi satisfaire son envie de créer des mondes … Son exigence avant de se lancer, c’était d’avoir toujours de quoi travailler.

    Nous avons l’impression à chaque envoi de lui donner des planches au scénario irréalisable : trop de cases, de décors, de personnages… ce n’est jamais le cas. Il prend un script très dense et en fait une planche dramatiquement magnifique…

    Nous avons une chance incroyable d’avoir rencontré Thierry, et à chaque planche, la découverte est un intense moment de bonheur. C’est lui qui rend cette série possible et nous ne le remercierons jamais assez !

    Il y a également eu un gros travail de réflexion sur les couleurs…

    Oui. Les couleurs devaient être réalistes et chatoyantes à la fois – qu’elles soient somptueuses et riches dans un monde moyenâgeux où les personnages passent leur temps à patauger dans la boue, il fallait qu’elles soient lumineuses alors qu’une partie importante de l’album se passe la nuit, il fallait qu’elles soient claires et qu’elles aident la narration alors que le combat final a lieu dans un tunnel… bref, que des paradoxes, Nicolas Bastide a dû s’arracher les cheveux ! Mais il a fait un travail incroyable. Grâce à lui, l’album a un camaïeu de vraies couleurs fortes, tranchées, avec des moments de subtilité quand il le faut… et il a réussi à rendre l’ambiance chaleureuse et dorée dont nous rêvions.

    Pour revenir sur l’héroïne, vous l’accompagnez de deux hommes au caractère plutôt opposés. William et Jean. Ici aussi, Jean, un homme, apparaît doux, chaste, droit. Tout l’opposé de l’image du héros viril qui a parsemé la bande dessinée depuis ses origines…

    Vous n’avez pas vu Jean dans le tome 2 ! Croyez-moi, il est tout-à-fait viril… voire violent quand il le faut ! C’est un guerrier, et comme les Templiers de l’époque, il a beau se consacrer à Dieu, il se baigne dans le sang et massacre à tout va quand il le faut. Ou quand il pense qu’il le faut, il y a une légère nuance. Mais Jean est en effet chaste et droit, et généreux – la plupart du temps.

    Et ce n’est pas facile à écrire. Le « héros » d’une histoire médiévale, le chevalier, car c’en est un… on attend de lui certaines caractéristiques, entre autres, on attend de lui du panache, de la classe. Or le panache se marie mal avec certaines qualités, dont justement la douceur et la chasteté. Et puis, un héros, on l’aime aussi pour ses défauts et ses doutes. Avec Jean de Clermont, il faut réussir à faire un héros profondément chrétien et convaincu de sa foi – sans en faire un rat de bénitier ou un moralisateur exaspérant – qui cherche à agir bien dans toutes les circonstances – encore une fois, sans en faire un moralisateur -, qui ne ment jamais – ça, par contre, c’est amusant à écrire -, et dont la chasteté l’empêche en théorie de tomber amoureux. En théorie seulement, heureusement. Bref, un personnage complexe, sur lequel nous avons beaucoup travaillé.

    William, lui, le mercenaire sans scrupules, coureur de jupons et farouchement loyal à Marie, avec son franc parler et son manque total de respect pour la vie humaine, est bien, bien plus facile à cerner…

    Les « dragons » sont un élément plutôt lovecraftien, plutôt horrifique dans cette histoire. Ce côté monstrueux est montré et non pas suggéré… N’est-ce pas un élément qui pourrait écraser le reste? N’y a-t-il pas un côté dangereux du point de vue narratif ?

    Si ce n’est pas dangereux, ce n’est pas amusant ! Et puis, les créatures de Lovecraft sont tout sauf suggérées dans le Mythe de Cthulhu. A tel point que les asiles sont remplis par ceux qui les ont vu. Un des rôles de Marie dans la série est justement d’éviter que les gens normaux voient les dragons. Mais ce n’est qu’une part de son personnage…

    Enfin, et pour terminer, pourquoi avoir choisi le prénom de Marie ?

    D’abord, il fallait un prénom simple et familier, très français, qui ne fasse pas héroic-fantasy, comme tous les prénoms un peu alambiqués avec des « a » et des trémas qui sont foison pour les héroïnes de ce genre… des noms dont nous usons et nous abusons pour « La Geste des Chevaliers Dragons ». « Marie » fait réaliste, fait terrien, fait « femme comme les autres »… mais avec une référence au christianisme et à la spiritualité qui permet de lui donner des facettes de potentiel et de mystère. Et puis, Marie a été la clé du changement, la mère du messie. Notre « Marie » à nous est la clé, elle aussi, de quelque chose d’essentiel. Troisième élément : Marie a, bien entendu, une aura de pureté et de virginité. Notre Marie n’est plus vierge depuis longtemps, et – comme nous le disions plus haut – c’est un élément important dans un monde où la virginité est précieuse chez une femme. Mais sa pureté est ailleurs, dans son caractère, dans sa volonté, dans son farouche amour de l’existence… Et Jean de Clermont va devoir réussir à le comprendre, cela fera partie de son évolution psychologique…

    Propos recueillis par le Peuple féerique en novembre 2009

    Interview réalisée pour www.khimairaworld.com

  • Les Seigneurs de Cornwall T1: Le sang du Loonois – Soleil Celtic

    Les Seigneurs de Cornwall T1
    Le sang du Loonois
    Scénariste : Sylvain Cordurié
    Dessinateur : Alessio Lapo
    Coloriste : Olivier Héban
    Date de sortie : 22/07/2009
    Prix : 12.9 €

    Présentation de l’éditeur :
    En ces temps anciens, les guerres se succédent et ensanglantent la Bretagne. Arthur Pendragon repousse les incursions pictes qui menacent son royaume. Comme si un mal ne suffi sait pas, il doit également faire face aux raids côtiers des Scots. Duncan, le haut roi d’Irlande, voit dans ces invasions l’opportunité de satisfaire un vieux rêve : assujettir le roi Mark et conquérir les Cornouailles. Sans la protection d’Arthur, Mark ne peut s’en remettre qu’à son plus fidèle seigneur, Rivalen de Loonois…
    C’est dans cet environnement hostile que naîtra et grandira Tristan, fils de Rivalen de Loonois, marqué à tout jamais par le sort tragique de son père.

    Notre avis :
    Si l’on se fie au communiqué de presse, Sylvain Cordurié fera paraître également en 2009 une légende revisitée : Tristan et Iseult. Cela nous amène à considérer ce premier tome des Seigneurs de Cornwall comme le préquelle à la rencontre des plus célèbres amoureux de légende, mis à part Roméo et Juliette. Ce premier tome nous fait découvrir le petit Tristan, fils de Rivalen de Loonois, meneur de la résistance face à l’invasion irlandaise des Cornouailles. Un premier tome en guise d’ouverture sur fond de batailles et d’engagements armés, de manipulation magique par une fée plutôt ambitieuse… Après s’être longuement penché sur Arthur et ses chevaliers, la collection Soleil Celtic semble se diriger vers les « cousins » éloignés quoique toujours aussi célèbres. Ce qui nous réjouit bien entendu et fait penser que cette collection a encore de longs et beaux jours devant elle.
    Ici aussi, le merveilleux se mêle à l’Histoire ou la légende classique pour servir l’imaginaire d’aujourd’hui. Le scénario choisi est bien celui qui servira au mieux un récit rythmé et à forte connotation fantasy. Le dessin d’Alessio lapo est agréable sans pour autant nous submerger. Chapeau quand même pour avoir répondu à tout ce qui lui a été demandé : batailles, fées dénudées, dragons, scènes de tendresse et monstres sanguinaires. Bref, un sacré exercice pour un premier tome ! Viennent compléter le tableau, les couleurs maîtrisées de Héban et la couverture, imposante, de Joel Mouclier.
    En conclusion, une nouvelle histoire commence au sein de la collection Soleil Celtic et elle a tout pour nous plaire.

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  • Sur les traces de Luuna T2 – Soleil

    SUR LES TRACES DE LUUNA T.2
    Date de sortie : 11/02/2009
    Scénariste : COLLECTIF
    Dessinateur : COLLECTIF
    Coloriste : COLLECTIF
    Prix : 12.9 €

    Présentation de l’éditeur:

    CRISSE ET KERAMIDAS INVITENT DES AUTEURS DE TALENT À EXPLORER L’UNIVERS RICHE ET FOURMILLANT DE LUUNA.

    Tel un spin-of, « Sur les traces de Luuna » explore le destin de nombreux personnages principaux ou secondaires et apporte une nouvelle lumière sur l’univers de Luuna…
    Dans la légende indienne, la tribu mythique des Paumanoks était le lien entre le monde des Dieux, le monde de la Nature et le monde de l’Homme.
    Suivez le voyage de Luuna et découvrez la magie des mythologies indiennes.

    Notre avis:

    Le principe des albums « Sur les traces de Luuna » est d’en apprendre un peu plus sur les personnages principaux. Les amateurs d’esprits de la Nature seront donc heureux de suivre ici quelques aventures des Pipuntus, ces 3 petits compagnons légendaires de Luuna. L’histoire de Crisse, Keramidas et Fernandez nous donne même l’occasion de découvrir la diversité des Pipuntus, ceux de l’eau, des airs, des arbres, etc. Une autre histoire vous mènera avec humour à la première rencontre des 3 phénomènes et de leur protégée. A noter la participation dans ce tome de Meglia, Herrera, Ramos, Galloway, Valente, Varanda, Poli, Fabien M et Cromwell. Un joli collector pour les fans de la belle indienne !

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