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  • Fées noires & Dames sombres – La Walkyrie

    La Walkyrie

    valkyrie
    © Pascal Izac

     

    L’on voit souvent s’abattre sur les champs après une sanglante bataille, une nuée de corbeaux. Pour qui observerait de près la scène macabre, il distinguerait parmi les volatiles de sombres femmes portant avec fierté l’armure des dieux. Ces vierges guerrières ne sont autres que les Walkyries venues chercher les âmes des valeureux morts au combat. Ces belles guerrières blondes aux lourdes armures se rencontrent toujours dans les pays en guerre. Sur leurs casques, deux ailes de cygne, leur animal-symbole, permettent de les reconnaître avec certitude.

     

    Pour le cavalier couché au flanc de cette colline, la guerre était finie. La charge avait été lancée deux heures plus tôt, dans un ultime espoir de renverser le cours de la bataille. Un espoir futile puisque dès le départ les dés étaient truqués. L’ennemi avait caché aux yeux des généraux le plus gros de leurs effectifs, dissimulé derrière la colline, au cœur d’une forêt qui se transforma en un énorme brasier durant les affrontements. La tactique était simple: mourir brûlé ou combattre. L’ennemi avait en effet amassé ses troupes dans les bois des jours durant pour au moment fort du combat, les diriger vers l’armée d’en face en ne leur laissant aucun autre choix que de combattre avec toute la hargne dont ils étaient capables. Les officiers avaient bouté le feu à la forêt, dressant un barrage infranchissable à leurs soldats, effaçant toute possibilité de retraite ou de désertion et cela avait payé. En face, le capitaine de cavalerie voyant sortir des bois cette meute déchaînée avait exhorté ses hommes à combattre non pas pour leur patrie, mais bien pour leurs femmes et enfants. L’envahisseur barbare venait tout anéantir et seule la bravoure de ses soldats pouvait les arrêter. Au cri de la charge, les centaines de chevaux dévalèrent la colline et heurtèrent de plein fouet l’ennemi, fauchant des dizaines de corps avant de sombrer comme engloutis par cette masse informe. Ralentis dans leur course, blessés par les piques, les chevaux et leurs cavaliers furent avalés par la plus terrible bataille que connurent ces terres. Deux heures plus tard, les corps inertes de milliers d’hommes jonchaient la plaine. Des corneilles atterrissaient déjà et enfonçaient le bec dans les blessures des morts. Au milieu de ces noirs volatiles, une femme, une guerrière à l’armure d’or marchait le regard traînant. La sublime créature s’attardait sur l’un ou l’autre soldat tombé sur le champ de bataille. Elle posait la main sur les corps tièdes et semblait murmurer quelques prières. Les hommes occupés à détrousser les cadavres ne paraissaient pas remarquer cette étrange présence. Seuls les oiseaux témoignaient de quelque intérêt à son égard.

    La Walkyrie arriva au pied de la colline. Là, elle se dirigea vers le capitaine de la cavalerie héroïque, étendu de tout son long, la poitrine ouverte d’un coup d’épée. Elle se baissa vers lui et déposa un baiser sur son front. Un moment plus tard, l’âme défunte du cavalier sortit de son corps et fit face à la fée. Elle l’enserra et s’élança vers les nuages.

    Sur la plaine ensanglantée, le soleil projeta l’ombre d’un cygne volant haut dans le ciel.

  • Rencontre avec Edouard Brasey, le chasseur de fées…

    En quelques années Edouard Brasey est devenu la référence incontournable en matière de Féerie. Depuis sa première Enquête sur l’existence des Fées et autres esprits de la Nature (Editions Filipacchi) en 1996, il n’a eu de cesse d’enchaîner les publications sur le Merveilleux et la féerie. Ses encyclopédies parues au Pré aux Clercs sont un réel succès et la préparation d’un certain « Traité de Féerie » fait beaucoup de bruit sur le net. Nous l’avions déjà soumis à nos questions il y a quelques temps. L’occasion s’est représentée pour une interview un peu plus longue sur les fées et autres petites créatures féeriques. Rencontre avec un chasseur de fées…

    Le peuple des fées résulterait d’un croisement entre les divinités antiques apportées en nos régions par les romains et des mythologies celte et germanique. On peut y ajouter le travail de modelage du Christianisme et vous soulignez dans vos ouvrages la réminiscence des anciennes druidesses. Alors, le Peuple des fées, finalement, que s’est-il passé avec son « image », d’où découle sa représentation actuelle ?
    Eh bien, jadis les Anciens croyaient aux fées comme à de petites divinités intermédiaires, des esprits élémentaires, que l’on pouvait rencontrer. Des « messagers » de l’Autre Monde, un peu comme les anges. Aujourd’hui, elles ont été infantilisées ; elles sont considérées comme de simples personnages de contes, alors qu’elles sont bien plus que cela !.

    Vous décrivez les lutins comme des êtres farceurs, parfois limite méchants. Ils sont responsables de tous nos maux comme les retards de trains par exemple. Ils se sont donc adaptés à notre vie moderne ?
    Bien sûr ! Les lutins ne sont pas foncièrement méchants, mais ils ne peuvent pas s’empêcher de tout mélanger, égarer les clés, créer mille petits problèmes. On leur impute même, dans le cas des gremlins, la responsabilité des bugs informatiques !

    Pensez-vous que l’énorme succès que connaissent les elfes aujourd’hui est du aux films du Seigneur des Anneaux, adaptés par Peter Jackson à partir de l’œuvre de Tolkien, et au fait que les elfes y apparaissent physiquement comme des humains sublimés ?
    Les elfes de Tolkien sont des descendants des Tuatha dé Danann d’Irlande, un peuple idéal, venu des îles enchantées du nord. Ils sont bien différents des elfes noirs germaniques, qui ressemblent davantage à des nains vivant sous terre, à des démons ou à des esprits des morts !

    Donc les elfes n’ont pas toujours eu cette image ultra positive. On peut d’ailleurs lire dans vos œuvres que les elfes sont à l’origine de nombreuses maladies (folie, urticaire, colique, lumbago, etc.) D’où vient ce lien ?
    Les elfes germaniques étaient redoutés ; ils étaient considérés comme un peuple sorcier pouvant jeter des maléfices. Les maladies incurables, notamment, étaient dues à leur malveillance. Il existait même des conjurations pour les éloigner !

    N’a-t-on pas largement adouci l’image des fées aujourd’hui ? Un travail commencé au XIIe et XIIIe siècle avec les contes de fées… Et ces douces amies ne sont-elles pas une vision très française du Petit Peuple ?
    Les fées d’aujourd’hui pâtissent d’une représentation stéréotypée – la fée à la baguette magique qui résout tous les problèmes – qui remonte surtout aux fées de cour du XVIIIe siècle français, et aussi aux fées infantiles des dessins animés de Walt Disney… La fée Clochette est le résultat de cette évolution.

    Dans Le guide du Chasseur de fées vous dites que la fée est une femme idéale…
    Elle l’est ! En tout cas les chevaliers errants qui faisaient leur rencontre au détour d’un chemin, d’un bois ou d’une rivière tombaient immédiatement amoureux d’elles et les demandaient en mariage. C’est le cas de la fée Mélusine, par exemple, qui épousa le seigneur Raimondin dans le livre de Jean d’Arras.

    Vous écrivez aussi que « les fées vivraient dans l’Autre Monde. Elles seraient des anges féminins rejoints en leur Paradis par les humains dignes d’elles ». C’est une vision très spirituelle et mystique de la féerie ?
    Non, elle correspond à la mythologie celtique, qui voyait l’Autre Monde, le paradis, dans une île lointaine, Avallon, peuplée de fées sublimes. Les preux qui les y rejoignaient n’en revenaient pas, tant ils y étaient heureux… A moins qu’ils ne fussent morts… Pour le savoir, il faudrait y aller…

    Quel lien voyez-vous entre la Vierge Marie et les fées ?
    Le parfum ! Il s’agit d’un parfum de lis et de rose mêlés, que j’ai eu l’occasion de humer quelquefois… en particulier dans la grande salle de la Bibliothèque nationale de la rue de Richelieu à Paris !

    D’où vient la diminution de la taille des fées. Comment sont-elles passées d’une taille humaine à ces êtres ailés et minuscules ? Influence des elfes nordiques ? Shakespeare ?
    Shakespeare a en effet décrit Mab, la reine des fées, comme un être minuscule. Mais en réalité les fées ont diminué de taille au fur et à mesure qu’elles ont diminué dans les croyances des gens… Lorsque les hommes y croyaient et les aimaient d’amour, elles étaient grandes et belles…

    Comment expliquez-vous l’attachement de l’homme au dragon ? Ici aussi, on remarque une image très positivée d’une créature mythique autrefois liée au serpent d’Eden et au Mal…
    Le dragon est un monstre effrayant qu’il faut vaincre pour s’approprier le trésor dont il est le gardien ; il est une sorte de gardien du seuil, de créature initiatique. Il est aussi un très vieux sage issu du chaos originel. Et le cousin du serpent de la Genèse aussi, bien sûr…

    D’où vient l’idée des dragons gardiens de trésors ?
    En réalité, les richesses conservées par les dragons sont initiatiques : il s’agit de la sagesse, de l’illumination que l’on ne peut atteindre qu’en affrontant ses peurs ancestrales, ses démons intérieurs, son ombre, au sens où la définissait le psychologue Jung.

    Les sylphes auraient été perçus comme des extraterrestres au Moyen-Âge. Expliquez-nous un peu ça…
    On en trouve l’étrange récit dans un curieux ouvrage du XVIIe siècle, « Le Comte de Gabalis », écrit par l’abbé Montfaucon de Villars. L’auteur parle de sylphes, donc de créatures de l’air, mais il fait une description ressemblant parfaitement aux enlèvements extraterrestres !

    On croise souvent dans vos écrits des références à un certain Ismaël Mérindol. Comment expliquez que pour notre part, nous n’avions jamais croisé son nom auparavant ? Dites-nous en plus ce cet énigmatique personnage…
    Il s’agit d’un changelin, un enfant des fées, qui vécut entre 1400 et 1522, et à qui l’on doit ce fameux « Traité de Faërie » de 1466, incunable que j’ai eu la chance de consulter à la bibliothèque nationale de Prague il y a quelques années… Je vais d’ailleurs publier ce texte rarissime en avril prochain dans la collection de grimoires et traités que je dirige au Pré aux Clercs. Il y parle de ses rencontres avec les fées, les nymphes, les gnomes…. En annexe, je publierai également « Le Comte de Gabalis », déjà cité.

    L’Encyclopédie du Merveilleux brasse très largement l’univers légendaire en incluant en ses pages aussi bien les fées que les anges, les vampires que les djinns. N’est-il pas risqué de mélanger toutes ces créatures aux origines différentes ou est-ce là une façon d’épouser le légendaire d’aujourd’hui multiculturel et universel ?
    J’ai en effet intégré des créatures lointaines, voire exotiques, comme les djinns ou les zombies, mais qui ont été accueillies dans notre imaginaire fantastique, ne serait-ce que par les contes ou le cinéma. En revanche, j’ai laissé de côté les créatures trop différentes de notre culture, comme les dieux et esprits du shintoïsme par exemple, ou encore les dieux et démons africains.

    Combien d’ouvrages sur le Petit Peuple possédez-vous dans votre bibliothèque ?
    Je l’ignore ! Il y en a un peu partout ! Parfois je les perds, puis je les retrouve par hasard ! Les livres sont vivants, ils ont leur autonomie…

    « L’Imaginaire est comme une peinture. Le paysage réel existe, mais c’est la palette du peintre qui va le sublimer et en faire une œuvre d’art ». Expliquez-nous votre phrase…
    Tout dépend du regard que l’on porte sur les choses. L’artiste, le peintre, le poète, l’amoureux des fées a le pouvoir de réenchanter le monde par le regard « ravi » qu’il porte sur les choses. Il ne change pas le réel, mais son regard. Mais en changeant son regard sur le réel, le réel, par reflet, change à son tour…

    André Malraux disait que le XXIe siècle serait spirituel ou ne sera pas. Nous y sommes. D’après vous, ce siècle est un siècle hautement spirituel ?
    Parfois, on peut se poser la question ! Le bal des banquiers en déroute de l’actualité récente laisserait penser que nous avons replongé dans la matière la plus lourde… Et pourtant… Ceux qui s’intéressaient aux fées voici à peine vingt ans passaient pour des fous. Aujourd’hui, c’est devenu presque naturel. Peter Pan serait-il de retour parmi nous ? Je l’espère…

    Ces dernières années, les ouvrages féeriques se multiplient. Comment expliquez-vous ce retour aux fées ?
    Ce sont les bonnes marraines, les protectrices, les amantes désirées, les femmes idéalisées. C’est aussi un retour de la culture celte, qui avait une haute opinion des femmes. Une revanche de la féminité sur le machisme du siècle passé ?

    Vous avez entamé une nouvelle trilogie d’encyclopédies avec celles du légendaire. Une façon de mettre en avant des choses essentielles mais trop souvent reléguées à des secondes places comme les objets, les héros humains ou les lieux ?
    Oui, on parle peu des objets magiques, des artefacts, alors qu’il s’agit de vecteurs d’imaginaires extraordinaires… L’épée Excalibur, le chaudron de Dagda, le trésor des Nibelungen… Le tome second, sur les personnages légendaires, fera la part belle au roi Arthur et aux chevaliers de la table ronde, ainsi qu’à Merlin et autres questeurs du Graal ! Quant aux lieux de l’imaginaire, ils abondent aussi : Avallon, Brocéliande, Thulé…

    De conteur à Encyclopédiste, cela semble très éloigné, non ?
    Pourquoi ? Il faut bien commencer par collecter les histoires avant de les raconter… Pour moi cela fait partie d’un ensemble, dans lequel j’ajouterai la dimension du roman…

    Transmettre les choses par écrit, c’est plus ou moins compliqué que l’oralité ?
    C’est très différent, et en même temps c’est un peu la même chose. Etre inspiré en écrivant ou en racontant, quelle différence, sinon le fait d’utiliser la main ou la voix. Ce sont les dieux qui parlent à travers le scribe ou le conteur…

    Vous êtes également romancier et venez de commencer une tétralogie autour de la mythologie nordique avec La Malédiction de l’Anneau. C’est un sujet énorme ! Ce défi ne vous effrayait-il pas au départ ?
    Si, bien sûr… Mais personne – à ma connaissance – ne s’y était risqué ! Mon but a été de retourner aux sources légendaires et mythologiques dont se sont inspirés Tolkien dans « Le Seigneur des anneaux » ou Richard Wagner dans son cycle d’opéras « L’anneau du Nibelung », et d’en tirer mon propre univers romanesque, en essayant de rester fidèle à l’histoire originelle de l’anneau maudit. Mes personnages sont donc les dieux d’Asgard, Odin, Freya, Frigg, Loki, les Walkyries comme Brunehilde, les héros comme Siegmund ou Siegfried, les Nibelungen comme Alberich, les géants comme Regin, les dragons comme Fafnir. En écrivant, j’ai senti renaître en moi le souffle épique des anciens âges, et la légende a pris corps, presque malgré moi. Dieux, héros, dragons et filles de l’air attendaient de renaître de l’oubli où on les avait plongés ! Le premier tome, « Les Chants de la Walkyrie », sorti en octobre chez Belfond, raconte l’origine de la légende ayant donné naissance à « La Malédiction de l’anneau ». Le second tome, qui sortira en mai avec une belle couverture de Didier Graffet, s’appellera « Le Sommeil du dragon ». L’histoire sera vue du côté de Fafnir, le dragon abattu par Siegfried ! C’est la première fois à ma connaissance que l’on prend le point de vue du dragon pour raconter cette histoire…. Il existe aussi un site consacré à cette tétralogie romanesque : www.lamaledictiondelanneau.com

    Qu’est ce que « Croire aux fées » pour vous ?
    Croire aux miracles, à la beauté, à l’harmonie, et à la réalisation possible de ses vœux les plus chers…

    Quelle est votre créature féerique préférée et pourquoi ?
    Les cluricaunes d’Irlande, car c’est eux qui ont livré aux hommes le secret de la fabrication du whiskey !

    Votre actualité ? Vos projets en cours ?
    Plusieurs publications au printemps : « Le Traité de Faërie » d’Ismaël Mérindol en avril (Le Pré aux Clercs), « Le Sommeil du dragon », second tome de « La Malédiction de l’anneau » en mai (Belfond), un agenda du merveilleux et le tome deux de « L’Encyclopédie du légendaire » à l’automne (Le Pré aux Clercs). Et des publications de livres d’auteurs dont je suis le directeur de collection, comme Sire Cédric en mars avec son thriller gothique « L’Enfant des cimetières ».
    En tant que conteur, je vais me produire chaque premier samedi du mois à 17 h dans un salon de thé délicieux, « Caramelle », situé 6 rue de l’Arbalète 75005 Paris, à côté de la rue Mouffetard. La première aura lieu le 7 mars. Mais il est impératif de réserver au 01 43 36 60 79, car il n’y a que 45 places !

    Propos recueillis par le Peuple féerique en février 2009`

    Découvrez le BLOG d’Edouard Brasey et son actualité continue…

  • La Malédiction de l'anneau: Les chants de la Walkyrie – Edouard Brasey – Editions Belfond

    Les chants de la Walkyrie
    Edouard BRASEY
    Octobre 2008
    Belfond Français – Littérature française
    20 € – 396 p.

    Présentation éditeur:
    Premier tome de la tétralogie La Malédiction de l’anneau, Les Chants de la Walkyrie plonge au cœur des anciennes mythologies et légendes nordiques. Dans ce premier volet, Brunehilde, fille d’Odin, le dieu suprême, fuit par amour l’univers des dieux et découvre le monde des hommes…

    Présentation du livre
    Odin, le dieu suprême, a engendré sur terre la puissante lignée des rois du Frankenland, les seuls à pouvoir perpétuer l’étincelle divine qui sommeille au coeur des hommes. Mais Frigg, l’épouse d’Odin, frappe la reine du Frankenland de stérilité. Odin fait alors appel à Brunehilde, la Walkyrie chargée de recueillir le dernier souffle des guerriers valeureux pour les conduire au paradis du Walhalla, afin qu’elle apporte à la reine l’une des pommes d’éternelle jeunesse qui poussent dans le verger de Freya. Pour accomplir sa mission, Brunehilde doit abandonner son statut de déesse et de vierge guerrière. Devenue simple mortelle, elle chante les anciennes sagas mettant en scène les dieux et les héros, avant d’être, par amour, reine, épouse et mère. Mais la malédiction de l’anneau du Nibelung va bientôt entraîner le crépuscule des dieux…

    Anneaux magiques et épées invincibles, Walkyries et dragons, géants et nains, dieux et héros animés de passions ardentes… Dans la lignée de L’Anneau du Nibelung, de Richard Wagner, et du Seigneur des anneaux, de J.R.R. Tolkien, Les Chants de la Walkyrie est le premier volume de La Malédiction de l’anneau, une saga foisonnante au souffle épique et héroïque, inspirée des anciennes mythologies et légendes nordiques.

    Notre avis :

    C’est avec beaucoup de curiosité que nous avons ouvert ce premier volume de cette saga qui en comptera quatre. D’abord, car c’était la première fois que nous lisions un roman de la plume du conteur et encyclopédiste Edouard Brasey. Ensuite, car la mythologie nordique et germanique est bien évidemment un de nos intérêts vu notre lien avec le Petit Peuple. Un roman qui promettait un beau moment en compagnie des dieux nordiques et de créatures comme les nains et les alfes ne pouvait que nous attirer.

    L’idée d’Edouard Brasey est judicieuse. Après l’énorme regain de succès pour l’oeuvre de Tolkien suite à l’adaptation cinématographique de Peter Jackson, une tétralogie autour de la plus fameuse malédiction due à un anneau, celle-là même qui inspira l’auteur de la Terre du Milieu, ne peut qu’être un succès. Encore fallait-il réussir le pari de la forme romancée donnée ici aux épopées mythologiques. Edouard Brasey apporte essentiellement quatre choses dans son récit. La première est son grand talent de conteur. Même si c’est écrit, on ressent le mode oral derrière les jolis mots employés et ceci colle parfaitement à l’ambiance mythologique et aux sources autrefois contées par les scaldes et autres bardes. La deuxième chose est un peu moins appréciable. Certains passages s’ouvrent comme des parenthèses nous expliquant ou réexpliquant un fait ou un personnage dans ses origines ou ses liens avec d’autres. Si là aussi on entrevoit l’oralité, on peut également supposer que c’est l’encyclopédiste qui parle. Même si un glossaire existe en fin de livre et nous apparaît indispensable, il aurait peut-être fallu l’étoffer et alléger les passages explicatifs du roman. Enfin, les troisième et quatrième apports sont certainement les plus riches et de loin les plus intéressants d’un point de vue narratologique. Edouard Brasey, en romançant la mythologie nordique, l’enrichit de détails contemporains à l’époque décrite et développe habilement la psychologie des personnages. Ceci tisse la trame de l’histoire, crée des liens intéressants, des passerelles intelligentes entre les récits et les protagonistes. En cela, Edouard Brasey a plutôt bien réussi son pari: on se prend aux chants de la malheureuse Walkyrie Brunehilde et au destin tragique des enfants d’Odin.

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