The Fairy Steps – Beetham – Voyage en Cumbrie féerique
Une légende raconte que quiconque parvient à traverser les Fairy Steps de Beetham en Angleterre, ne devra plus jamais se tracasser dans la vie puisque les fées exauceront tout vœu prononcé ! Voilà donc que notre petite troupe d’explorateurs des territoires féeriques se décide à tenter sa chance. Direction le Nord de l’Angleterre et la magnifique région de Cumbria pour essayer de traverser ces fameux escaliers des fées d’une traite sans toucher, frôler, caresser l’une des parois… Pour mettre toutes les chances de notre côté, nous avions emmené le petit dernier, un lutin bien finaud qui allait sans aucun doute réussir l’audacieux pari.
Arrivés sur place, l’ambiance était particulière. Nous n’avions jamais connu un tel sentiment en UK… Portes fermées, regards jetés au travers des fenêtres voilées, des pancartes un peu partout dans le village de Beetham priant les gens de se parquer loin de leurs maisons… On aurait dit l’ambiance d’une de ces séries fantastiques où les gens du coin pratiquent encore de ces rituels secrets plutôt lugubres…brrr… Fort heureusement, le facteur du coin nous indiqua l’entrée qui menait aux Fairy Steps.
Une fois dans le bois, même sentiment que dans le village. Il y avait comme une chape qui nous empêchait de rire, de siffloter comme à l’habituée… Oui, vraiment, une atmosphère frissonnante…
Seuls, au milieu des bois, pas facile de s’orienter, par chance, les Anglais sont toujours les meilleurs lorsqu’il s’agit d’indiquer un chemin et il suffit d’être attentif aux marques et panneaux. Bien que même là, certains panneaux étaient arrachés et posés contre les arbres, semant le doute quant à la direction à suivre. Mais notre petit lutin, sûr de lui, mena la marche jusqu’au trésor recherché !
Et voilà ! l’amas de rochers où les fées taillèrent cet étrange escalier se dressait devant nous…
…euh, enfin, disons qu’il descendait plutôt, car nous nous étions présentés de l’autre côté. Une consultation efficace des plans et documents nous permit de constater que la traversée pouvait s’entreprendre d’un côté comme de l’autre. Pas sûr que descendre fut le meilleur choix…
Il fallut bien l’admettre, les fées, une fois de plus ne nous rendent pas la tâche des plus faciles. Marches glissantes, enduites d’une mousse imbibée d’eau, parois rapprochées, très rapprochées… Il faut rentrer le ventre, jouer d’un équilibre surhumain et là, malheur !, l’épaule frappe la pierre, le genou cogne le rocher. C’en est fait de nos vœux !
Reste le lutin. Il se faufile, glisse entre les parois, disparaît à nos regards… On s’attend au petit cri d’une grande victoire quand tout à coup… »Papa! Au secours Papa ! ». Je m’élance, remonte l’escalier à toutes jambes (enfin, c’est une expression, je m’immisce, m’insère, rampe, souffre, me contorsionne) et quelques secondes (minutes) plus tard, j’aperçois mon fils complétement coincé entre les parois…à moins d’un mètre de l’arrivée. Misère !
Notre petite équipe se consolera en découvrant de ci de là quelques portes enchantées dissimulées sous les fourrés contre les écorces d’arbres bienveillants. Tiens! Serait-ce la résidence d’été de cette délicieuse fée clochette ?
Je ne vous raconterai pas le chemin du retour. Toujours ce sentiment d’être suivi, observé, menacé… Passage devant une maison abandonnée, sans doute brûlée, appartenant à quelque sorcier du coin… Enfin, le panneau de la sortie ou de l’autre entrée, c’est comme on veut…
Un dernier regard jeté en arrière sur la lisière boisée de cette mystérieuse colline. Un instant, les arbres se mirent à bouger, sans vent aucun. Nous nous sommes regardés et sans un mot, nous rejoignîmes la voiture. Un thé. Une bonne tasse de thé. C’est ce qu’il nous fallait. Puisse les fées nous exaucer… Hum, enfin, bon…
Eh bien, quelle aventure.
Et le petit lutin n’a rien, ouf !
Même si l’ambiance semblait glauque, j’aurais aimé être là pour vivre ça… et dire bonjour à Clochette ! ^_^