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Songes d’une Nuit de Fées – Interview de l'illustratrice féerique elleN

Songes d’une Nuit de Fées

Songes d'une nuit de fées

Les jeunes éditions Spootnik poursuivent leurs publications avec ce livre illustré, l’histoire d’une attente et d’une naissance. Un moment féerique que tous les parents connaissent et qui prend ici un aspect poétique plein de charme et de tendresse. Rencontre avec elleN, la talentueuse illustratrice et ses fées.

Décrivez-nous votre parcours avant la publication de Songes d’une Nuit de Fées ?

Après 5 ans de fac, je me suis rendue compte que je n’avais pas trop envie de passer toute ma vie à gérer des entreprises ou à bosser en banque. Je me suis alors inscrite à St Luc, en section bande dessinée à Bruxelles. J’y ai gentiment fait mes trois ans, et puis je me suis lancée dans la vraie vie, c’est-à-dire qu’il a fallu trouver un boulot qui rapporte! J’ai donc commencé à travailler, tout en continuant à dessiner le soir et le week-end, à faire des illus à gauche et à droite, pour Khimaira notamment. J’ai travaillé également pour un projet bd qui n’a finalement pas abouti. Tout ça a duré un peu plus d’un an.

Quelles techniques avez-vous utilisées pour la réalisation de ces illustrations ?
Après une petite phase de réflexion, une fois que je visualisais à peu près l’image, venait la réalisation. Toujours le même ordre, pour toutes les illus : je démarrais sur papier brouillon Canson le crayonné, puis je retournais la feuille pour voir par transparence si le dessin tenait la route même à l’envers. C’est le meilleur moyen à mon avis de voir ce qui cloche. Si c’était ok, alors j’encrais à la table lumineuse, même si je ne comptais pas garder le trait, car c’est plus facile de démarrer une mise en couleur sur quelque chose de propre et de plutôt précis. Je scannais alors le dessin fini, je l’importais sous Photoshop où je séparais les blancs des noirs, et je copiais le noir sur un calque transparent. J’avais donc mon trait à part, et je pouvais démarrer la couleur sur d’autres calques, visibles par transparence. Ensuite, j’ouvrais le document sous Painter pour la couleur. Pour les illus où je voulais supprimer le trait, je mettais le calque du trait en opacité réduite pour avoir une base de travail, et une fois l’image construite correctement avec la couleur, et relativement précise, je masquais le calque trait, et ne travaillais plus qu’avec le ou les calques couleurs.
Donc au final, le dessin de base était toujours réalisé traditionnellement, et ensuite venaient les couleurs à l’ordi, même pour les illus sans trait, qui peuvent donner l’impression d’avoir été entièrement réalisées informatiquement, sans croquis de départ…

Petite fée
Petite fée

Pourquoi le choix de ces couleurs particulières, rose, orangé, mauve… ?
Ça, c’est une bonne question… Il n’y a pas de choix stratégique en fait, je n’ai pas pris des couleurs chaudes parce que ça attire plus l’œil ou quoi que ce soit… En y réfléchissant, il y a deux raisons : la première est simplement une question d’affinité : ce sont des couleurs que j’aime bien et avec lesquelles je me sens à l’aise pour travailler. La deuxième est plus pratique : dans la gamme bleu-vert, il y a beaucoup plus de couleurs vives non imprimables que dans les rouge orange. Des bleus turquoise par exemple donnent souvent des sortes de gris-bleu à l’impression. Avec cette gamme, j’ai un peu peur, et j’ai été prudente. Je n’aurais pas aimé avoir de mauvaises surprises dans le bouquin…

De toutes les illustrations présentes dans ce livre, laquelle a votre préférence et pourquoi ?
Il y en a deux que j’aime particulièrement : l’image de couverture et celle de la fée agenouillée, vue du dessus dans un lys blanc.
L’image de couverture a été réalisée quasiment en collaboration avec un dessinateur du site Cafésalé. Au fur et à mesure de l’avancement, je postais le résultat sur le site, et il me donnait son avis et des conseils. Ça m’a permis d’aller plus loin et d’oser plus dans les couleurs que si j’étais restée toute seule dans mon coin.
J’aime l’image du lys pour le traitement de la lumière, dont j’avais situé la source dans la fée elle-même. Je n’avais encore jamais essayé ça et je trouve le résultat très correct…

A qui diriez-vous que ce livre est destiné en premier lieu ?
Je pense que ce livre est destiné à des amateurs d’Artbook ou de poésie. Pas forcément à des enfants comme on pourrait le penser, car certains textes sont assez durs, ce ne sont pas tous de gentil contes, et il y a quelques illus que certains pourraient peut-être considérer comme « osées » pour de jeunes enfants…déjà rien que la couverture par exemple… Je le vois plus destiné aux amateurs de beaux objets, de belles illustrations de fées, tout simplement.

La féerie est un domaine qui vous intéresse particulièrement ?
La féerie est un domaine attirant, car malgré que ce thème ait déjà été exploité dans tous les sens par des milliers d’artistes, il y a toujours moyen d’apporter sa propre interprétation de cet univers, on est libre de faire ce qu’on veut. Il y a finalement peu de contraintes, les seules limites sont celles de l’imagination. En plus je suis plus à l’aise pour dessiner des femmes que des hommes. Donc c’était que du bonheur ce livre ! Maintenant, au delà de ça, j’aime particulièrement tout ce que relève de l’imaginaire, que ça soit fantastique, science-fiction, poétique,…

La fée dans le Lys
La fée dans le Lys

Quelles sont vos influences ou les artistes dont vous admirez particulièrement le travail ?
Oh la la, il y en a beaucoup ! Je pense que mon artiste préféré est Bengal : il fait des compositions incroyables, et il a une superbe maîtrise des couleurs ! Mais à côté de lui, il y a aussi Claire Wendling, Barbucci et Canepa, des illustrateurs comme Véronique Meignaud, Stéphane Tartelin, Anii, Benjamin,… La liste est longue et j’en oublie sûrement ! Une fois cet entretien publié, je me dirai certainement que j’aurais dû parler d’untel ou d’une telle, et je râlerai de ne pas y avoir pensé !

Avez-vous d’autres projets en cours ?
Oui, beaucoup de projets ces temps-ci ! J’avais fait les couleurs d’un projet bd courant janvier, qui malheureusement n’a pas été accepté à Angoulême cette année. J’ai également réalisé les couleurs du dossier bd Smokers qui sera présenté aux éditeurs fin février. Je suis en train de dessiner une histoire courte de 4 pages pour Popgun, un magazine américain édité par Image Comics, et surtout, je suis occupée sur mon propre projet bd, avec Logruss au scénar, une histoire d’anges au paradis… Je croise les doigts pour que tout continue à bien se passer !

Retrouvez les œuvres d’elleN sur son blog http://chez-ln.over-blog.com/

Songes d’une Nuit de Fées est en vente sur http://www.estragon-feerie.com
L’histoire…
Dans un monde désenchanté, un homme va rencontrer une fée, ou plutôt deux puisque la première va lui faire un cadeau unique : un enfant-fée. Trempant sa plume dans l’encre de leurs rêves, il en rapportera des images emplies de poésie.
Songes d’une nuit de Fées est un recueil poétique, un monde de douceur par les mots et les images qui entrouvriront pour vous le passage vers le Royaume de Féerie. L’espace d’une seconde, d’une heure, d’une nuit, vous entrerez dans la danse de ces créatures enchanteresses !

Séverine

Séverine est une fée qui a troqué sa baguette contre un appareil-photo afin de capturer ces petits détails qui font la magie. Pour le Peuple féerique, elle passe en revue bandes dessinées, albums illustrés, œuvres jeunesse et autres petites choses croustillantes de féerie.

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