Étiquette : elfes

  • Interview de Guillermo Gonzalez, Laurent et Olivier Souillé pour la sortie de L'univers des Nains – Semaine spéciale éditions Daniel Maghen

    Si fées, lutins et dragons ont fait l’honneur de nombreux ouvrages sur leur sujet, le peuple des nains a été moins abordé. Voilà une fâcheuse erreur de réparée grâce à Laurent et Olivier Souillé et les illustrations de Guillermo Gonzalez. Trois amis des Nains que nous avons interrogés pour vous…

    En donnant comme origine de vos nains la pierre, vous faites le choix d’un univers original et d’une explication qui semble naturelle… Comment vous est venue cette idée ?

    Laurent et Olivier Souillé: Dans un planétarium tout simplement. Lorsque vous apprenez que les hommes sont de la poussière d’étoile, forcément ça vous inspire. Lorsque qu’on a réfléchi à « l’Univers des Nains », on s’est demandé d’où venaient les premiers nains. On a donc imaginé que les dieux avaient façonné les nains à partir de la matière qu’ils estimaient la plus noble, la pierre. Ainsi, dès leur naissance, les nains connaissent leur incroyable destinée, poussière de pierre ils sont, poussière de pierre ils redeviendront.

    Ce livre développe un véritable univers empruntant beaucoup aux différentes mythologies et légendes mais forgeant son monde propre et cohérent. Avez-vous l’intention de poursuivre l’exploration de ce monde et de ces dieux tels Khros et Lycros…

    Non, l’ouvrage répond complètement à notre attente. Le but de ce livre est de montrer l’histoire d’un peuple tel qu’il a pu être ou tel qu’il pourrait exister et bien entendu de faire voyager les lecteurs. Ainsi, le livre terminé, tous, enfants ou adultes, filles ou garçons, connaîtront toutes les étapes importantes de la vie d’un nain, dès sa naissance bien sûr mais également bien au delà de sa mort. Ils auront découvert leur enfance, leur scolarité, leurs alliés, leurs ennemis, le rôle primordial de la naine, les personnages les plus puissants (le roi et le mage), leurs différents métiers, leurs surprenants habitats… Quitte à développer un univers, nous aimerions plutôt traiter celui des elfes…

    Lier les nains aux loups, c’est aussi un aspect particulier. Comment ce lien s’est-il formé en votre esprit ?

    Dans notre esprit, les nains vivent en parfaite harmonie avec la nature et les animaux. Ils ont bien compris, à la différence des orques, que les animaux ne sont pas de simples bêtes mais de merveilleuses créatures d’une grande intelligence et d’une formidable noblesse. Jour après jour, ils partagent leur vie avec des loups blancs, des sangliers, des corbeaux, des aigles… et tous veillent à la santé et la sécurité de chacun. Quant aux mages, ils ont la chance de partager leur vie avec des fées…

    A cause de leurs proportions, les nains doivent être difficiles à illustrer, non ?

    Guillermo Gonzalez : Oui, en effet. Tout particulièrement lors des poses en action, il faut s’imaginer leur mobilité avec des membres si courts… Et quelque chose d’aussi “simple” qu’un personnage assis devient difficile lorsqu’il faut travailler avec des proportions anormales tout en donnant une perspective et un effet réussis.

    Où avez-vous puisé l’inspiration pour vos nains ?

    GG : En mélangeant plusieurs univers. Il y a bien sûr du Tolkien, incontournable quand on aborde l’heroic fantasy et puis, plusieurs imaginaires médiévaux, pas nécessairement autour des nains d’ailleurs, mais qui peuvent facilement s’adapter à eux. L’approche est tout aussi variée : des guerriers agressifs, proches des guerriers humains à des personnages plus « familiaux », plus proches alors des gnomes…

    Êtes-vous un grand fan de fantasy ?

    GG : J’aime la fantasy mais j’apprécie surtout la fantasy « mythique ». Par exemple, les mythes grecs, celtiques, nordiques et toutes ces cultures proches de ce qu’on appelle aujourd’hui « fantasy ». Pour moi, la mythologie est un point de départ lorsque j’aborde l’heroic fantasy. Le portrait du roi des nains, qui fut le premier dessiné pour le livre, tente d’approcher les dieux nordiques,  je trouvais cela vraiment approprié pour ce personnage.

    La barbe et la coiffure des nains nous en disent long sur leur vie. Vous pouvez nous en donner un exemple?

    Laurent et Olivier Souillé: Les coutumes naines sont particulièrement strictes. Ne sont autorisés à porter une tresse que les nains qui ont acquis le statut de guerrier. Dès lors, une mèche ne sera tressée que si un nain a accompli un haut fait. Il lui faudra par exemple vaincre en combat singulier un gobelin ou un orque. La première tresse nouée sur la barbe d’un jeune nain reste et de loin le moment le plus important dans la vie d’un père ou d’une mère.

    Au nombre de leurs plaisirs, on trouve la bière et l’herbe des dieux. Ont-ils d’autres occupations ludiques ?

    Il est vrai que les nains sont de grands fêtards qui n’hésitent jamais à boire jusqu’à plus soif. Mais nos amis sont également des pères attentifs qui adorent raconter des histoires à leurs enfants et leur façonner des jouets. Ils aiment également pratiquer les échecs, jouer d’un instrument de musique et chanter. Enfin et surtout, ils adorent les jeux de force naine et participer à une bonne vieille bagarre entre amis.

    On croise également d’autres créatures de ce monde féerique. Et notamment, des dragons. Drafères, Drarile, Drabien, Drako, Drassons… Vous dressez une liste nombreuse de dragons très différents…

    Grace aux deux tomes consacrés à « l’Univers des Dragons » des éditions Daniel Maghen, nous avons désormais une connaissance approfondie des dragons à croire que nous avons vécu avec eux (rires). Pour « l’Univers des Nains », avec l’aide de notre ami Pascal Moguérou, nous nous sommes amusés à créer « L’Encyclopedia Dragonis, le grand livre des créatures rampantes et ailées » qui décrit cinq grandes familles de dragons. C’était très marrant à imaginer et le dessin de Guillermo s’y prêtait merveilleusement bien. Malheureusement, les rencontres inopinées entre nains et dragons sont souvent la cause de bien des larmes. Elles se soldent trop souvent par la mort de nombreux et braves nains…

    Quelle fut la plus difficile illustration et celle que vous préférez ?

    GG: D’un point de vue technique, peut-être la fête, car il y avait à mettre en place de nombreux points de vue et pas mal de problèmes de perspective. Mais la scène du Roi et de son garde du corps, juste avant l’attaque des orcs, dans la mine, m’a également beaucoup posé question. Je n’étais pas sûr du moyen de donner tout l’effet dramatique voulu, cette idée de dignité dans la défaite…

    Quand à celle que je préfère, c’est probablement la scène du guerrier nain sur le sanglier. Simple, avec moins de matière et une palette de couleurs limitée, mais plus suggestive que les autres…

    Propos recueillis par le Peuple féerique en novembre 2009

    L’Univers des Nains – Guillermo Gonzalez // Editions Daniel Maghen

  • La Petite Bibliothèque du merveilleux – Edouard Brasey, Sandrine Gestin, Editions Le Pré aux clercs

    La Petite Bibliothèque du merveilleux
    Edouard Brasey, Sandrine Gestin
    Octobre 2009
    Prix: 19,90 €

    Présentation de l’éditeur:
    Un superbe coffret à compartiment secret, décoré par Sandrine Gestin avec 4 mini encyclopédies du merveilleux (fées, elfes, sorcières, lutins) d’Edouard Brasey et un répertoire magique.

    Présentation du livre: A travers l’Histoire, les légendes, les mythologies : celtique, gréco-romaine, germanique ou nordique, à travers les créations littéraires ou cinématographiques, Edouard Brasey a collecté tout le savoir des Hommes sur les peuplades féeriques, elfes, lutins, sirènes ou nains, les bêtes terrifiantes comme les dragons, les licornes, les griffons, les gargouilles, mais aussi les créatures de la nuit, les loups-garous, les vampires, les trolls, les cyclopes, les géants, les orques, les titans…
    Illustré de gravures anciennes, de tableaux de maîtres et des oeuvres originales de Sandrine Gestin et Alain-Marc Friez, cette Petite Bibliothèque du merveilleux rassemble en quatre petits livres précieux toutes les sources de la mythologie, du folklore et de l’Histoire pour évoquer les créatures les plus fascinantes de notre imaginaire.

    Notre avis:
    Le premier avantage de cette petite bibliothèque du merveilleux est sa taille. Depuis que je l’ai reçue, ma fille se l’est accaparée et se promène partout dans la maison en tenant entre ses petites mains son précieux trésor. Certes, elle est encore trop petite que pour apprécier les propos érudits d’Edouard Brasey qui nous reparle ici, dans une déclinaison de ces encyclopédies du merveilleux, des lutins, fées, sorcières et elfes, mais elle savoure les images et illustrations, joli mélange de gravures et d’oeuvres de Sandrine Gestin. Vous l’aurez compris, c’est surtout le format original qui reste l’atout majeur de cette bibiothèque: un petit coffret qui renferme quatre livrets cartonnés et un carnet d’adresses caché derrière un compartiment secret auquel vous aurez tôt fait de trouver utilité. Ma fille, elle, y cache des bonbons. Pourquoi pas ! Le format pratique des livres vous permettra de les emporter partout et de profiter de vos promenades en forêt pour vous asseoir un moment, vous reposer en lisant et relisant ce petit savoir sur les lutins et les elfes…

    Et n’oubliez pas que cette bibliothèque est à remporter dans notre concours féerique jusqu’au 15 novembre !

  • Rencontre avec Aude Berger, auteure de "Art Figuratif et Poupées Contemporaines de Collection"

    Figuration de l’impossible, surréalité, visages de rêve, personnages figés dans l’instant… Les poupées et marionnettes nous fascinent, nous intriguent. Aude Berger a pu approcher ces artistes qui donnent la vie à des créatures hypnotisantes. Elle les présente dans un livre où passion rime avec création. Petites questions posées du bout des lèvres…


    Comment vous est venue l’idée de ce livre ?

    Depuis toujours les figurines font partie de mon univers, de ma vie. Très proche de la nature, j’ai  grandi bercée par les contes qu’inventait mon père tandis que mes frères me confectionnaient des  personnages en pâte à modeler, en bois, en cire, je me contentais largement de tous ces instants, je n’avais que très peu de livres.

    C’est certainement le spectacle «Anaïs Pompon» qui a déterminé ma passion pour la marionnette,  j’avais sept ans. Je passais mon temps dans les bois, mon école était une classe unique où nous ne travaillions pas vraiment, nous contemplions la nature, montions des spectacles… le jeu, la création permanente loin de tout stéréotype… disons que les mots «travail», «devoir» avaient étaient bannis de nos vocabulaires…la  «passion» oui, c’est le maître-mot qui me guide …

    J’ai découvert en 2002 la poupée d’artiste grâce aux incroyables créations de Julien Martinez satisfaite de me dire que «oui» cet univers existe. En réalité, je m’ennuyais dans un monde que je croyais déjà centré sur tout autre chose que le divertissement créatif, le partage, voire  l’euphorie . Le long métrage «Camille Claudel» de Bruno Nuytten fut aussi un facteur déclenchant…

    Julien Martinez me disait vouloir «digérer» le film d’animation d’ Henri Sellick «the Nightmare Before Christmas» en modelant les personnages du film, j’ai fait de même avec mes mots pour apaiser mon obsession, celle de constamment chercher des personnages, lutins, sorcières, trolls, j’ignorais l’existence de la poupée d’artiste… J’ai d’abord rédigé un article, puis un autre et les créatrices, séduites,  m’ont immédiatement suggéré d’en faire «quelque chose»… c ‘est de cette passion qu’est né mon ouvrage, émaillée de très belles rencontres, comme le  jour où Ciruelo Cabral a découvert «A la Recherche de Faerie»de Jean -Baptiste Monge  que je lui révélais comme un livre fétiche, je vivais en Espagne en effet … Barcelone fourmille de gnomes, de sorcières,de lutins. De fort agréables compagnons. Son propos sur la nature m’avait profondément émue, le petit peuple n’est-il pas issu d’elle? Je parle d’ un tout unifié et j’ai pensé mon ouvrage de la même façon: une ronde à l’unisson,le respect de chacun, depuis la nature jusqu’aux êtres qu’elle abrite, blancs, noirs, ailés, démunis, richement parés  … sans distinction. Exaltation, emphase reviennent sur beaucoup de bouches pour qualifier  mes mots … une écriture «baroque» me dit-on !

     La Poupée figurative semble être une histoire de femmes. Vous ne présentez que es créatrices et la plupart de poupées sont des figures féminines…

    Il y a bien le visage de Brian Froud  ici divinement entouré, qui dit lui-même qu’il sculpte mais on ne le connait pas pour ses sculptures sinon pour  ses dessins, uniques ; j’étais gênée  de ne pas avoir de sculpteur dans cet ouvrage comme Julien Martinez,  John Wright aux Etats-Unis, Mark Dennis ; j’ai récemment découvert les personnages fantastiques de François Quesnel…J’espère que pour un second tome quelques-uns de  ces grands noms répondront  à mon appel, je constate moi-même que nous ne voyons pas suffisamment d’elfes, de lutins, de gnomes, pourtant je me suis appliquée à les représenter : sur les essais d’ Hannie Sarris, Tine Kamerbeek, Véronique Jacquelin, Virginie Ropars ; le monde de l’illustration fourmille davantage de personnages masculins … maintenant qu’internet a volé à mon secours je pourrai prendre ma revanche  et leur rendre hommage … très souvent les artistes répondent à une demande: la petite fille avec son ours. Les créateurs qui n’y adhèrent pas ont bien du mal à être appréciés des collectionneurs centrés sur la représentation enfantine et  féminine.

     La féerie est largement représentée dans ce domaine. Comment l’expliquez-vous ? Une façon de représenter ces êtres invisibles ?

    Mon ouvrage a surpris bien des collectionneurs … J ‘ai trouvé un lien entre l’écriture et la sculpture, une nouvelle façon de rendre hommage à la féerie, le livre est  loin d’être un de  ces ouvrages où chaque artiste est souvent répertorié dans un ordre alphabétique, tel un glossaire illustré d’images ! C’est la première fois que la féerie est largement abordée … le terme «poupée» ne convient pas à cet univers ; l’introduction des figures fantastiques permet de respirer et de prouver que la poupée d’artiste ne se limite pas à des représentations d‘enfants et de petites filles modèles… je respecte le travail de chacun mais la féerie amène une foule d ‘éléments supplémentaires enrichissants: les ailes des fées et des elfes rivalisent de beauté,  les rapaces  font partie de ce  folklore aussi: voyez l’essai consacré à Virginie Ropars ou à Diane Guelickx entre autre . L’univers féerique est infini, nous pouvons l’explorer sans jamais  nous lasser, il n’ y a qu’à voir la pléthore d’ouvrages que vous nous proposez chaque semaine . C’est la première fois qu’un texte sert la féerie … mais avec des illustrations en trois dimensions…

    Avec les nouvelles matières rendues plus facilement accessible, on connaît un très large engouement pour le modelage, la sculpture de figurines. Les gens semblent vouloir exprimer leur amour au travers de ces créations…

    Je ne dévoile que peu de choses sur la technique, d’abord pour laisser le lecteur se concentrer  sur le rêve, la contemplation … ensuite parce que de plus en plus de personnes s’essayent au modelage , chose qui peut rassurer l’univers de la poupée d’artiste car la nouvelle génération est là … Les artistes  expriment certes  leur amour par cette démarche mais  s’expriment tout court  … dans un monde où – je le répète – on ne rit pas tous les jours … Vivre de l’art n’est pas chose aisée- c’est un euphémisme -;  mes amies ont été confrontées aux moqueries et sarcasmes des gens dits dans la «norme», par pure envie et jalousie … et si la norme c ‘était cet  univers créatif ? Il est temps de prendre au sérieux ce qui devrait l’être et rire de nos carcans ,nos systèmes , nos «rails» …

    La créativité est en chacun de nous, à nous de ne pas nous en éloigner, les fées, les elfes  ne sont pas que le fruit de notre imagination et si les artistes donnent des cours pour divulguer leurs techniques c’est bien pour faire vivre cet art, pour ensemble partager encore une fois, perpétuer la magie  .

    Pourquoi y a-t-il si peu de françaises dans votre livre ? Comment expliquer le succès de cet Art aux Pays-bas et en Belgique flamande et moins dans les pays francophones ?

    Parler de cet univers exige de connaître un minimum les artistes ce qui n’est pas un exercice simple surtout lorsque vous portez seule le projet. J’avais besoin de proximité avec les créateurs pour mieux décrire …les coulisses, la démarche artistique … parfois les images  m’inspiraient suffisamment et les mots s’envolaient comme par enchantement … il y a deux artistes dans le livre que je n‘ai pas encore rencontrées, certaines que je méconnais en France … il fallait absolument éviter de me répéter d’un univers à l’autre tout à fait ressemblant ; dans ce premier opus, chaque article se démarque de l’autre par le propos, la matière, l’originalité… Si j’avais parlé de tous les créateurs français je n’en serais pas au quart, tout a un commencement; les trois artistes françaises  n’ont  jamais figuré dans un livre d’art à l’exception d’ Héloise… plus j’écrivais, plus il fallait  illustrer et cet ouvrage a été imprimé en offset,  non pas en numérique … un ingénieur  a supervisé les photos et utilisé une nouvelle machine perfectionnée , pour la première fois en France. J’ai bien été obligée de faire des choix mais d’autres essais sont d’ores et déjà prêts et attendent de voir le jour .

    Les artistes se battent un peu partout, que ce soit en Allemagne, en Belgique, en Russie, en France. Le seul souci en France c’est  la qualité des salons qui laisse à désirer , bien souvent les pièces des artistes sont mélangées avec le reborn, la BJD ( ball jointed doll ), la miniature … la poupée d’artiste ne s’y retrouve pas ; le français est peut-être frileux et beaucoup moins ouvert sur cet univers qu’en Belgique ou aux Pays-Bas … il faudrait fédérer, ouvrir des blogs de discussion, créer des regroupements d’artistes mais c’est l’immobilisme… l’artiste a besoin d’être porté, défendu , reconnu … en France le découragement l’emporte bien souvent au détriment de la solidarité, nos voisins Belges, les Pays-Bas aussi sont pour moi un bel exemple …

    Quelle a été votre plus belle rencontre en faisant ce livre ?

    Toutes les rencontres ont compté pour moi( et celles à venir tant attendues ): j’ai réalisé cet ouvrage sans esprit de compétition aucun ,en rendant hommage à chacune, c ‘est un ouvrage collectif conçu comme une ronde, chaque univers m’ a enrichie, tant sur le plan humain que sur le plan créatif . Voyez la belle allégorie: la couverture représente un enfant : le livre, porté par une mère: les 13 artistes . Toutes  sont sur le même pied d ‘égalité … même si je n’ai pas illustré les 13 essais de 13 poèmes , il n’ y a aucune comparaison à faire d’un univers à l’autre … j’ai tenté de gratifier les jeunes talents comme les artistes connues.

    Mon plus beau souvenir reste quand même Sèvres : le premier salon international de la poupée d’artiste, en juin 2006 : des créateurs du monde entier s ‘étaient déplacés  pour l’événement mais nous n’avons pu en faire un second , je crois que c ‘est à ce moment-là que je me suis dit «je vais faire quelque chose», l’organisateur Michel Voinier m’a inconsciemment donné l’envie de gommer la déception, l’échec d ‘avoir annulé cet autre   salon, très attendu …

    La chose dont je suis le plus fière est que l’ouvrage s’ouvre sur les enfants du monde et se clot sur les enfants d’Afrique … Les poèmes ont été pensés de façon à rendre hommage à au moins trois saisons, à notre Planète Terre et si je reviens souvent sur les fées et les elfes c’est pour crier des messages qui me tiennent à coeur; un de mes livres féeriques préférés est celui d’ Amandine Labarre : «Arcanes féeriques» qu’elle a réalisé par amour pour la nature que nous devons préserver, c’était courageux de sa part car les gens refusent d’admettre la réalité … «Forest » le poème pour Hannie Sarris est un des plus poignants car c’est de l’Amazonie dont je parle, de la déforestation, tout comme « L’enfant d’ailleurs » dans lequel je prône l’abolition des frontières  créees par l’homme et dont la nature ne veut pas , pas plus que ses lois dont le petit peuple a horreur … si nous pouvions voler verrait-on d’en haut les détails infimes qui gâchent nos idéaux ? J’ai pensé mon livre de cette façon-là …

    Possédez-vous des poupées de collection chez vous? En créez-vous vous-même ?

    J’avais organisé  un petit concours de modelage il y a quelques temps  en Espagne… la chaleur n’aidant pas, la pâte glissait comme un spaghetti mais là où je me suis fait taper sur les doigts  c’est quand j’ai demandé s’il n’y avait pas de risque à cuire la pâte avec la dinde déjà dans le four  ( heu là nous étions au mois de décembre !) :« la pâte fimo est toxique» m ‘a- t-on dit ! … J’ai laissé la sculpture aux bons soins de mes amies, j’ai bien essayé de customiser une BJD – je ne manque pas d’idées – mais  le résultat fut désastreux: «ci -gît qui , pour avoir trop aimé les gaupes /Descendit jeune encore  au royaume des taupes» : ma poupée est affublée d’un léger strabisme … Créer des poupées n’est pas chose aisée vous voyez ! C ‘est un Art à part entière ! Effectivement,  je préfère  m’offrir des pièces de collection quand j’en ai la chance !

    Avez-vous une suite à ce livre en tête ?

    La version anglophone est pratiquement bouclée, nombre de mes lecteurs ont accueilli avec joie les premières traductions mais le livre n’a pas encore vu le jour en anglais or le succès à l’étranger est important … le second ouvrage est attendu et le challenge encore plus grand avec des artistes d’Outre Atlantique qui m’ont dit l’immense plaisir de découvrir des créatrices européennes, la  gratification qu’elles-mêmes auraient aimé avoir  avec ma «peinture de mots » ; ma traductrice Krystyna Poray Goddu aux éditions Reverie Publishing  a fait un excellent travail …   mes lecteurs sont très enthousiastes aussi, cette reconnaissance est une motivation nécessaire, évidente, le moteur de toute création, je saurai les remercier, les contenter, en reprenant ma plume qui s’agite à nouveau !

    Propos recueillis par le Peuple féerique en octobre 2009

  • Art Figuratif et Poupées Contemporaines de Collection – Aude Berger, Editions Les Presses littéraires

    Art Figuratif et Poupées Contemporaines de Collection – Aude Berger, Editions Les Presses littéraires

    Art Figuratif et Poupées Contemporaines de Collection
    Aude Berger
    Les Presses littéraires
    Année 2008
    192 pages, format 24x 22
    Prix: 30€

    Notre avis:

    Passion! Voilà le mot qui résume ce livre. La passion de l’auteure, Aude Berger, qui a tendrement recueilli toute l’information sur les 13 artistes dont elle dresse ici le portrait dans ce très beau livre. Une passion pour l’art de la poupée que l’auteure ne cache nullement, partant parfois en dythirambes qui, à force de répétition, alourdissent un peu la lecture. Mais quand on aime, que voulez-vous, il est difficile de ne pas l’exprimer… Ce petit bémol franchi, le lecteur plongera avec délectation dans les univers de ces créatrices (car il n’y a ici que des femmes!). Des univers de toute beauté où la féerie est très largement représentée grâce au travail de Wendy Froud, Diane Guelinckx-de Becker, Véronique Jacquelin, Fine Kamerbeek,Virginie Ropars, Hannie Sarris… Leurs créations émerveillent de puissance et de réalisme tout en nous évadant au pays des Il était une fois…  Place aux fées bien sûr, mais aussi aux elfes, dryades, gnomes… Avec, ici encore, une majorité de figures féminines… On reste ébahis devant la minutie de certains costumes ou le regard tellement expressif qu’on le dirait animé. Fascinant!

    L’ouvrage, bien documenté, est enfin parsemé de poésies, fenêtres ouvertes et hommages colorés qui agrémentent la lecture et nous permettent de reprendre notre respiration avant de repartir de plus belle en compagnie de ces poupées vraiment pas comme les autres. On regrette toutefois l’absence de secrets dévoilés, de petites touches techniques qui nous auraient permis, à notre tour, de rêver à d’aussi splendides créations.

    Un ouvrage indispensable pour quiconque s’intéresse à l’Art figuratif encore trop peu connu en France et pourtant si impressionant quand on a la chance de croiser quelques oeuvres.

    On peut le commander ICI.

  • L’Encyclopédie des héros du Merveilleux – Edouard Brasey, éditions Le Pré aux Clercs

    L’Encyclopédie des héros
    Edouard BRASEY
    Octobre 2009
    Encyclopédies
    28 € – 192 p.

    Edouard Brasey, Sandrine Gestin et Didier Graffet, trois des plus grands noms de la fantasy française, signent un ouvrage de référence : une encyclopédie des héros du merveilleux. Une mine d’informations, une grande richesse iconographique.

    Présentation éditeur du livre
    La Petite Encylopédie du merveilleux dressait un catalogue relativement exhaustif des peuples de l’imaginaire : fées, elfes, nains, lutins… L’Encyclopédie des Héros recense les personnages légendaires et mythologiques en faisant la part belle à la saga arthurienne.
    250 héros sont classés par ordre alphabétique dans les catégories suivantes :
    – Des souverains et dieux illustres : Arthur, Guenièvre, mais également les autres souverains qui jalonnent l’univers arthurien, Ban de Bénoïc (le père de Lancelot), Uther Pendragon (le père d’Arthur), Marke (l’oncle de Tristant), Pellès (le roi pêcheur gardien du Graal)…
    -Des chevaliers, héros et géants fameux : Lancelot, Gauvain, Yvain, Perceval, Galaad…
    – Des alchimistes, enchanteurs et magiciens : Merlin, Albert le Grand, Cagliostro, Nicolas Flamel, le docteur Frankenstein, Nostradamus…
    – Des voyageurs de l’autre monde : certains héros vivent aux franges de la réalité présente et de l’autre monde. Explorateurs de l’invisible ou fantômes comme le Hollandais volant, le Juif errant, saint Brendan partant à la recherche du paradis, Lohengrin…
    – Des fées célèbres et autres membres du Petit Peuple : Viviane, Morgane, Mélusine, la Lorelei, Puck, le roi des Aulnes, Rumpelstilzchen…
    – Du diable et autres créatures infernales : les héros de l’ombre ferment le cortège, Lucifer, Satan, Dracula, l’Antéchrist, Gilles de Rais…

    Cet ouvrage est illustré – couleurs et crayonnés – par Sandrine Gestin, Didier Graffet et Alain-Marc Friez pour les enluminures.

    Notre avis:

    D’emblée, lorsqu’on se plonge dans cette nouvelle encyclopédie d’Edouard Brasey, on se demande si le titre a été bien choisi. L’encyclopédie des héros du Merveilleux. « Encyclopédie » implique un ouvrage exhaustif sur le sujet, or l’auteur se limite beaucoup aux rivages des terres arthuriennes.  Sur les « héros » et on y croise des monstres (Dracula), des dieux (Cernunnos) sans parler de Satan et Gilles de Rais qui ne répondent pas vraiment au terme de héros, du moins comme l’entend la majorité des gens. Enfin, du « Merveilleux« , on est bien d’accord, ça limite déjà le nombre de héros et on comprend un peu mieux pourquoi se fixer principalement sur Arthur et ses compères d’une part, y glisser de nombreuses fées, lutins et autres personnages féeriques d’autre part (ce que, avouons-le, nous avons été plutôt heureux de découvrir vu le sujet de ce blog) mais là aussi, pourquoi donc vouloir y glisser  un Nostradamus par exemple? Bref, on a surtout du mal à accepter le terme de héros et on lui aurait préféré celui de « personnages ». Une Encyclopédie des Personnages du Merveilleux aurait été parfait à condition de limiter le nombre d’entrées au sujet précis ou alors une Encyclopédie des Personnages de l’Imaginaire, plus fourre-tout…

    Voilà pour la critique négative. Passons au positif. Car, du positif, il y en a bien entendu ! D’abord dans la forme, le livre est cartonné, épais, bien réalisé, mise en page agréable et très illustrée. On y retrouve le talent de Didier Graffet et Sandrine Gestin qui apportent toute la magie à l’ouvrage. Côté textes, ceux-ci sont parfaitement rédigés, complets (il est vrai que l’auteur maîtrise son sujet) et la grille de lecture par personnages est intéressante, inhabituelle et donc permet à notre tour de renforcer nos connaissances sur telle ou telle histoire. Maintenant, pour un néophyte, c’est peut-être une porte d’entrée qui portera vite à confusion et il faudra rapidement retourner aux histoires d’origine pour ne pas se mêler les pinceaux, voir pire, les héros !

    En conclusion, cette encyclopédie s’avère intéressante sans toutefois se ranger aux côtés des précédents ouvrages d’Edouard Brasey.

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