Voyage en Islande, terre des elfes et des trolls
L’Islande. Un pays qui fait rêver. Pouvoir poser le pied sur ces terres étranges, empiétant sur le cercle polaire, est un voyage qui ne s’oublie pas.
Tout ici est merveilleux, grandiose, impressionnant. C’est une terre de feu, où des fumerolles surgissent comme autant de fantômes venus des profondeurs de la Terre. On ne s’étonnera pas que ce pays a vu naître tant de légendes nous contant ces géants descendus de la montagne autrefois ou y résidant encore, cette ogresse de Gryla qui vient punir les méchants enfants à Noël et ces trolls qui font trembler le sol lors de leurs terribles colères.
Une terre hantée, de morts-vivants se relevant de leurs tombes pour venir tourmenter leur ancienne fiancée, leurs parents ou leur assassin. Ainsi cette pauvre jeune fille qui vit venir une nuit à elle son chéri l’emportant sur son cheval en prononçant son prénom d’une voix gutturale. La pauvre ne se douta de rien jusqu’au moment de découvrir les traits ravagés, cicatrice béante, du visage autrefois aimé…
Oui, cette terre engloutit bien des croyances et les fait ressurgir un peu plus loin comme ces puits d’où une eau bouillonnante rappelle combien la Terre peut être surprenante…
Mais pays de contraste aussi car au feu se mêle ici la glace en d’imposants glaciers où courent les géants du givre et autres déesses oubliées, attendant l’hiver pour voir leur royaume s’agrandir et envahir toute l’île.
De ces glaciers naissent d’immenses chutes, expression d’une force brute, celle de la vie et dans les eaux des torrents remontent les saumons vers leur quête du Graal, la pureté des lieux de naissance, là où se baignent les fées.
Chaque rocher est une église, un village, une citadelle qui appartient au Peuple Caché, à l’Huldufólk, aux elfes dont les histoires se content de partout. Ici un homme, un chevalier, empruntant ce sentier entre les roches fit la rencontre d’une femme, grande, blonde, à la beauté surnaturelle. Elle l’embrassa, l’emmena en sa grotte pour ne relâcher l’homme que bien des années plus tard. Maigre, livide, devenu fou. Ailleurs, c’est leur trésor inestimable qui brille derrière la chute d’eau, au pied de l’arc-en-ciel qui apparaît soudain au rêveur.
Quand un rocher n’est pas la demeure du peuple elfe, il est sans doute quelque troll distrait touché des rayons du soleil, condamné à demeurer là, pétrifié pour l’éternité…
Et dans ces étendues silencieuses, de mousse et d’herbe rase, la chance aussi d’apercevoir quelques moutons, chevaux, vaches comme abandonnés à leur sort, oubliant qu’ici la liberté est chose sacrée et que ces animaux ne sont pas perdus, tout au contraire, ils sont libres.
Suivre alors les chemins de traverse, les sentiers serpentants, remonter les rivières sous une pluie vivifiante, vers ces fumées au loin qui nous réchaufferont d’un bain avant de partir et repartir encore, au cœur des légendes islandaises.
Et parcourir la route qui nous mènera d’aventure en périple, de découverte en surprise. Toujours. Car l’Islande ne peut s’oublier.
Magnifiques photos, texte très poétique sur un pays qui l’est tout autant, empli de magie et de mystères.