Arcanes féeriques
Arcanes féeriques
Carnet de voyage de Sinane l’enchanteur
Lorsqu’une fée illustratrice rencontre un conteur de fantasy, le projet qui naît alors ne peut que séduire les amoureux de beaux voyages en terres d’Imaginaire. Nous avons posé notre regard sur cet ouvrage à paraître aux éditions La Mascara.
Le projet est-il né de votre rencontre ou la rencontre du projet ?
Mathieu Gaborit : Il y a quelques mois, un soir, je m’en souviens parfaitement, je me suis assis devant mon ordinateur avec une idée simple en tête : je vais surfer sur internet et tâcher de trouver un illustrateur dont j’aime le travail. Un seul, à qui j’enverrai un mail pour prendre contact. J’ai toujours aimé cette idée de bouteille à la mer. Je crois beaucoup aux coïncidences de la vie et celle-ci en est une, sans aucun doute possible. Je suis tombé par hasard sur le site d’Amandine. Certaines illustrations m’ont ensorcelé et je lui ai envoyé ce mail. La suite est un écho entre deux imaginaires. J’ai eu beaucoup de chance, je l’avoue. Elle connaissait un peu mes univers et nous avons commencé à correspondre en confiance. Alors, oui, le projet est né de notre rencontre.
Que sont les arcanes féeriques qui donnent le titre à l’ouvrage ?
Elles représentant les différentes fées qui inspirent la magie du monde. Chaque fée est née sous le signe d’une manifestation naturelle comme la pluie, la neige, l’orage ou les rivières. Pour correspondre avec elles et utiliser leur magie, les mages ont créé un jeu de carte : les arcanes féeriques.
Parlez-nous un peu du héros, Sinane ?
Sinane est un farfadet. Il est né dans un arbre, comme tous ceux de son peuple. Seulement, alors qu’il était encore un fœtus sous l’écorce, un humain a été tué contre l’arbre. Le sang de cet humain s’est mêlé à la sève et fait naître Sinane avec une âme métisse. Sinane incarne ce métissage entre l’homme et la nature, entre le monde des humains et le monde « merveilleux » né des rêves gaïens. Nous avons voulu raconter l’histoire d’une réconciliation entre ces deux mondes, nous avons voulu que Sinane, fort de ce métissage, s’accepte lui-même comme un trait d’union, un artisan d’une paix fragile entre l’homme et les merveilles de la nature.
Pour une illustratrice, un tel ouvrage, de par la diversité des choses à dessiner, représente un sacré défi, non ?
Amandine Labarre : En fait pour moi le défi le plus difficile consisterait au contraire à dessiner toujours sur le même thème sans se répéter ou susciter l’ennui… La diversité et la beauté des thèmes abordés avaient quelque chose de passionnant, et les textes de Mathieu m’ont forcé à peindre des images dont je ne me serais pas cru capable, comme le monastère de cristal, l’oiseleur ou les paysages du périple de Sinane… Il fallait suivre le récit sans tricher pour que le livre soit cohérent, et la confiance de Mathieu m’a vraiment donné des ailes.
Votre ouvrage s’inscrit en féerie ? Comment expliquez-vous cette passion toujours grandissante pour les fées ?
MG : La fée demeure l’incarnation première du merveilleux. Dans l’imaginaire collectif, il me semble qu’elle représente la magie au sens le plus pure, une forme d’innocence qui fait écho à notre enfance. Sa fragilité la rend d’autant plus attirante.
AL : Comme Mathieu les fées m’attirent notamment pour la pureté qu’elles symbolisent, une sorte d’harmonie juste et profonde avec la nature mythique, comme celle qui est tissée entre un animal et son environnement, et que bien souvent les hommes semblent avoir perdu. Je suis également sensible à la tension qui peut en surgir : la nature saigne, et les fées qui partagent leur essence avec elle peuvent être brisées, entravées ou mourantes, et pas seulement en train de sautiller gaiement autour d’un arbre.
En tout cas, la collaboration a diablement bien fonctionnée :o)