Catégorie : Chroniques

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  • Glacial – Aythis (Prikosnovénie)

    AYTHIS
    Glacia
    Label: Prikosnovénie

    Présentation label:

    Style : Néoclassique ambient, dark atmospheric, heavenly…
    Ref : Arcana, Dargaard, Dark sanctuary…
    Sortie Avril 2009 – 6 Titres – 40’00

    Comme nous l’avons fait pour le 1er Artesia, nous sommes heureux de soutenir et accueillir cette jeune artiste dans notre subdivision ‘Nove’ (jeune talent). Glacia est un album hivernal offrant des tableaux de paysages enneigés. Une ambiance hypnotique et mystérieuse plonge l’auditeur dans des paysages de glaciers, de plaines gelées aux arbres recouverts de givre. Découvrez une musique éthérée proche du néoclassique, mêlant l’ambient aux orchestrations symphoniques, transportant l’auditeur dans un univers à la fois intime, onirique et enclin au voyage intérieur. La voix de Carline est superbe, douce et aérienne, presque religieuse.

    Biographie : Aythis est le projet solo de Carline Van Roos, membre fondateur des groupes de doom metal ‘Lethian Dreams’ et ‘Remembrance’. C’est en 2006 qu’Aythis voit le jour lorsque Carline ressent le besoin d’exprimer ses émotions dans un style différent du metal basé, sur une alchimie d’atmosphères sombres, de claviers lancinants, de mélodies hypnotiques.

    6 TITRES:
    1- The violet
    2- Le temps d’un voyage
    3- Autan noir
    4- Glacia
    5- Forget me not
    6- Moonlit Path

    Notre avis:

    Voilà une sortie bien hivernale pour un printemps 2009. Un projet solo pour Carline Van Loos, une habituée du doom metal qui nous offre une plongée dans ses hivers. Entre ballades et complaintes, la voix et la musique de Carline nous promènent dans des paysages désertés de souvenirs. Très poétique et plutôt lumineux malgré l’atmosphère voulue et les textes, l’album séduit même si une certaine monotonie s’installe au fil des morceaux.

  • Tashi et Baba Yaga – Anna et Barbara Fienberg, Kim Gamble (Casterman)

    Tashi et Baba Yaga
    Auteurs : Anna et Barbara Fienberg
    Illustrations: Kim Gamble
    Date de parution : 04/03/2009
    Collection : Lecture
    Serie : Tashi
    Editions Casterman
    Tome : 5
    Pages : 64
    Prix : 6,00 €

    Présentation éditeur:
    Cette fois-ci, Tashi raconte à Jack sa rencontre avec Baba Yaga, la méchante sorcière. Tout commence par une terrible tempête qui s’abat sur le village de Tashi. Au matin, alors qu’il parcourt la forêt avoisinante, Tashi découvre dans une clairière une nouvelle maison. Une maison très inquiétante, dotée de longues pattes griffues et entourée de poteaux sur lesquels on a fiché des crânes ; la maison de Baba Yaga. Et voici que cette dernière invite Tashi à entrer chez elle et lui déclare qu’elle adore les petits garçons rôtis! Mais Tashi est un conteur intarissable, et à peine a-t-il terminé de narrer son aventure avec Baba Yaga qu’il entreprend Jack sur une nouvelle « sacrée histoire ». Un jour, ditil, toutes les poules du village ont soudainement disparu. Pas la plus petite trace de plume, nulle part. Un vrai problème! Car comment allait-on s’y prendre, désormais, pour faire des omelettes? Avec le Baron Diabolique qui rôde à nouveau dans les parages, le coupable semble pourtant tout désigné…

    Fantaisie et merveilleux se répondent à la perfection lorsqu’Anna et Barbara Fienberg tiennent les rênes du récit. En écho à cette imagination en roue libre, les images enlevées de Kim Gamble donnent un surcroît de saveur aux envoûtantes aventures de Tashi.

    Notre avis:
    Tashi est un curieux bonhomme avec une coiffure ressemblant étrangement à un bonnet de lutin. Il connaît de très nombreuses histoires qu’il conte à Jack, un jeune garçon qui, à son tour, va raconter l’histoire de Baba Yaga à ses parents. Baba Yaga, vous connaissez sans doute, c’est la sorcière qui effraie les campagnes russes…
    Cette lecture, conseillée à partir de 7 ans, est tout simplement géniale. Déjà, le ton et le rythme sont parfaits. On sourit beaucoup aux réactions des parents du jeune conteur ! Quant aux histoires, elles puisent leur essence dans la matière légendaire pour en restituer l’essentiel avec quelques touches personnelles bien agréables. Voilà donc une petite merveille à glisser entre les mains de vos chers bambins.

  • Nains, lutins et autres gnomes – Casterman

    Nains, lutins et autres gnomes
    Auteur :  Michel Bonnet
    Illustrations: Caroline Picard
    Date de parution : 01/04/2009
    Collection : Documentaire
    Série : Bibliothèque du Fantastique
    Editions Casterman
    Tome : 8
    Pages : 64
    Dimensions : 23.6×28.7×1.1 cm
    Prix : 14,95 €

    Présentation éditeur:
    Figures clés de l’imaginaire fantastique, les nains ont bénéficié récemment d’un fort regain d’intérêt grâce aux succès de films comme Le Seigneur des anneaux ou Eragon, qui font une place de choix à ce peuple fascinant. Fort de ce contexte porteur, c’est donc à une cartographie de l’univers riche et complexe des nains que s’attelle, après les fées, les dragons, les elfes et autres sirènes, ce nouveau volume de La Bibliothèque du fantastique. Car il n’y a pas, comme le met en évidence le panorama documentaire établi ici par Michel Bonnet, une seule population de nains, homogène, mais au contraire d’innombrables « familles » et branches distinctes, différenciées par leur origine, leur culture, leurs moeurs, etc. Nains travailleurs ou nains combattants, Korrigans, Pixies, Gobelins, Hobbits ou Brownies – sans oublier le francophone Farfadet -, voici donc une riche galerie de portraits à découvrir par le menu. Côté visuel, on peut évidemment compter sur le talent de Caroline Picard (une habituée de La Bibliothèque du fantastique, avec déjà trois ouvrages à son actif), qui, avec un enthousiasme communicatif, met brillamment en images cette tribu remuante et toujours attachante.

    Notre avis:
    Sentiment étrange que celui qui naît au fil des pages de ce huitième tome de la Bibliothèque du Fantastique. Déjà, mélanger nains et lutins est un choix qui se discute. D’accord, on prend pour critère la taille… OK. Ensuite, tout est fortement mélangé comme si l’auteur avait picoré de ci de là anecdotes et créatures, coutumes et légendes pour en régurgiter un méli-mélo féerique qu’on a du mal à digérer. Et puis, il y a les oublis. Comment peut-on omettre de parler des Nutons d’Ardenne dans un ouvrage français sur les lutins, gnomes et nains ?
    Bref, pas très réussi ce huitième tome alors que certains des précédents comme celui sur les sirènes ou encore les fées étaient vraiment très bien documentés avec une information bien restituée et claire à la lecture. Ramener les légendes à des exemples actuels tirés des livres, films et jeux de fantasy, pourquoi pas, mais faisons-le de façon intelligente, en s’en servant pour en apprendre plus à la jeunesse sur féerie, pas en leur donnant des arguments supplémentaires pour tout mélanger.
    Les illustrations de bonne qualité sauvent un peu l’ensemble du livre même si, là aussi, on dessine beaucoup de nains, un peu de gnomes et quelques lutins pas toujours heureusement placés sur les pages en rapport…

    En résumé, un ouvrage qui manque beaucoup de cohésion et d’une présentation bien pensée.

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  • Rencontre avec Albert Moxhet, spécialiste du légendaire wallon et ardennais

    Albert Moxhet est un nom qui ne vous dira peut-être pas grand-chose si vous n’êtes pas wallon. La Wallonie étant la partie francophone et germanophone de la Belgique. Albert Moxhet y est connu pour ses études sur la sorcellerie et le légendaire. Un légendaire riche de sorcières mais aussi de lutins ou gnomes qu’on appelle les Nutons. Patrimoine partagé en grande partie avec l’Ardenne française. Alors que plusieurs ouvrages sont en voie d’édition ou de réédition (il était temps !), d’autres, comme l’excellent Ardenne et Bretagne, deux soeurs lointaines vient tout juste d’être épuisé. Nous avons posé quelques questions à cette incontournable figure de la féerie ardennaise.


    Dans Ardenne et Bretagne, les sœurs lointaines, vous comparez, voire rapprochez les deux légendaires propres à ces régions. Comment vous est venue l’idée de cette étude ?
    Ardennais baigné dès l’enfance dans les légendes de ma région, j’ai toujours été intéressé par le monde celtique (Irlande, Écosse, Bretagne,…). La connaissance de celui-ci s’est structurée en particulier par l’étude de la Matière de Bretagne à l’Université de Liège (Philologie romane). Dans les années 1970, j’étais le « gardien des légendes » d’émissions radio de Philippe Longtain à la RTB (pas encore F), émissions portant notamment sur le fantastique. Cela m’avait amené à réunir quelque 300 légendes fantastiques d’Ardenne, qui donnèrent naissance à mon Dictionnaire des Légendes de l’Ardenne fantastique. Quelque temps plus tard, lors d’une exposition à Spa, je rencontrai une ancienne élève, Nathalie Chaballe, qui achevait des études d’illustration. Comme travail de fin d’études, elle devait présenter la maquette d’un ouvrage traitant des légendes bretonnes. Elle manquait de textes ; moi, au cours de mes recherches pour le Dictionnaire, j’avais trouvé que des rapprochements étaient à faire entre les deux domaines. J’écrivis donc quelques chapitres pour que Nathalie ait une matière suffisante pour son projet. Peu après, un ami commun, Camille Bellaire, me mit en rapport avec Jean-Pierre Lambot, à qui l’éditeur Pierre Mardaga venait de demander de lancer la collection « Mythes, Légendes et Traditions ». Jean-Pierre souhaita que je termine le manuscrit et je demandai à Nathalie d’en compléter l’illustration. L’ouvrage parut en 1989. Les tout derniers exemplaires dont je disposais ont été vendus lors du Printemps des Légendes. La collection et son éditeur n’existant plus, je souhaite évidemment qu’une nouvelle édition soit réalisée, d’autant plus qu’Hervé Gourdet et Olivier Rime m’ont fait le plaisir de me dire que c’est cet ouvrage qui, pour eux, avait déclenché le mouvement dont le Printemps des Légendes est un des fleurons.

    L’Ardenne (surtout belge) semble plus axée sur la sorcellerie. D’où vient cet attachement, ce goût prononcé pour les sorcières en Wallonie ?
    L’Histoire veut que de très nombreux procès de sorcellerie aient eu la Wallonie et particulièrement l’Ardenne pour cadre, principalement durant la seconde moitié du XVIe et au XVIIe siècle. Les pouvoirs spirituel autant que temporel étaient concernés, surtout qu’une bonne (et parfois lointaine) partie du territoire dépendait de la Principauté épiscopale de Liège ou de la Principauté abbatiale de Stavelot. Le contexte de la Contre-Réforme (Concile de Trente, 1545-1563), mais aussi une économie essentiellement agricole, dans uns société fondée sur un modèle masculin hérité du droit romain relayé par le droit canon, sont des éléments importants pour comprendre combien, alors que la peur du diable était constante, on cherchait des responsables à tout événement négatif. Les femmes, surtout si elles étaient seules ou un peu marginales, étaient des proies faciles dans une procédure aussi cruelle que sommaire. C’est pourquoi je crois que nous avons un devoir de justice et de mémoire vis-à-vis de tant de victimes innocentes et que je m’insurge contre le rôle horrifique, caricatural ou comique que l’on fait jouer aujourd’hui aux sorcières à travers les médias. Je trouve tout aussi inadmissibles les « fêtes » qui consistent à traquer les sorcières et à les brûler sur un bûcher autour duquel on danse.

    Vous qui aimez les comparaisons, que pensez-vous de celle de la sorcière et de la fée ? Ont-elles des points communs, la sorcière serait-elle une « mauvaise fée » ?
    Il y a des endroits où l’on ne sait pas distinguer vraiment la fée de la sorcière. C’est le cas, par exemple, de Namousette du côté de Dohan, mais aussi d’une manière plus large en Picardie. Il faut cependant savoir que, en Ardenne particulièrement, les aires peuplées de fées et celles des nûtons, sotês et autres massotês s’excluent généralement, sauf sur leurs frontières. Ces êtres légendaires ont d’ailleurs des rôles et des tailles assez semblables. Mais les sorcières, elles, on les trouve indistinctement dans les deux aires. Les connaissances empiriques que sorciers et sorcières pouvaient avoir des plantes, par exemple, dépassant souvent le savoir des médecins reconnus, les rendaient suspects, même si ces connaissances avaient rendu des services à la communauté. Nains et fées ont souvent été diabolisés dans les mêmes circonstances, parce que différents, eux aussi. En ce qui concerne les sorciers, il n’est pas inutile de constater que, dans l’Ardenne septentrionale et le Condroz, le berger-sorcier, tel que Bellem, sait rendre de précieux services, alors qu’en Ardenne méridionale, c’est plutôt le type du sorcier méchant qui prédomine, à l’image de Cape (ou Kaap) d’Herbeumont, précurseur peut-être du Gargamel des Schtroumpfs.

    Vous avez participé au festival Printemps des Légendes, à Monthermé. Y a-t-il selon vous un regain d’intérêt pour la féerie, vu le succès de ce festival ? Comment l’expliquer ?
    Il est sûr que la féerie se porte bien à l’époque actuelle, notamment parce que, sans que le public en soit toujours conscient, elle a aujourd’hui le soutien d’une technologie des effets spéciaux extrêmement sophistiquée qui a relancé l’intérêt pour des œuvres littéraires faisant appel à l’imaginaire et au fantastique. Pour moi, il y a cependant un danger dans cette vogue, c’est qu’on y mélange tout et n’importe quoi et qu’on risque ainsi de perdre ce que le quotidien peut nous offrir de merveilleux quand on veut bien y porter un regard attentif et nullement blasé. Je crois qu’il faut tirer la leçon de ce qu’on a fait d’Halloween en le réimportant des Etats-Unis : une manœuvre commerciale mêlant dans une célébration de l’horreur et de la laideur une série d’éléments – revenants, vampires, sorcières, araignées, etc. – qui n’ont au départ rien en commun, sinon de vider complètement de son sens profond la très intéressante fête de Samain, moment capital dans l’année des Celtes.

    Lors du débat-conférence qui s’y est tenu, vous avez fait part de vos rencontres avec Indiens et chamanes. Peut-on parler d’une universalité des mythes, légendes ?
    Il y a, me semble-t-il, au-delà de thèmes propres à telle ou telle région, une réelle convergence de mythes qui s’expriment par des légendes à travers de l’humanité.
    Pourquoi ? Eh bien, parce que l’être humain, où qu’il se trouve, a rencontré des situations semblables, que ce soit pour sa survie physique ou mentale. Les réactions sont fondamentalement identiques, parce que forcément humaines, les différences s’inscrivent alors dans la forme, en fonction de la culture – climat, géographie, ressources, mode de vie, etc. – de chaque société. On touche donc là ce qui est le fond commun de l’Humanité. Cela peut aller loin, sinon comment expliquer que l’on retrouve, par exemple, dans les légendes d’origine des Indiens Hopis, l’équivalent du déluge ou de Babel ?

    Pour notre propos qui est le Petit Peuple, la féerie, avez-vous rencontré lors de vos voyages des êtres proches du peuple féerique celte que l’on connaît mieux ici que tout autre ?
    Il faut bien se rendre compte que, dans notre Europe occidentale, il n’y a plus guère de lieux qui n’aient été exploités par l’homme. Nos forêts sont des jardins en comparaison de ce qu’était la forêt primaire, qu’on peut sans doute encore retrouver partiellement en République tchèque. Mais il reste des lieux « chargés ». J’ai éprouvé la même vibration au centre du labyrinthe de la cathédrale de Chartres et dans le village indien de Betatakin, abandonné depuis 1300 dans une arche de falaise en Arizona. Dans la forêt de Brocéliande et en d’autres lieux de Bretagne, de telles « présences » sont sensibles également. Et j’apprécie beaucoup le témoignage de José Gualinga, Indien kichwa d’Amazonie équatorienne, fils d’un très grand chamane de Sarayaku, qui, dans la forêt d’Ardenne, a encore ressenti de lointaines présences, même si cette forêt a été largement travaillée par l’homme. Y a-t-il là un héritage des Celtes ? On peut l’espérer. Un élément légendaire d’origine celtique resté vivace est assurément la Bête de Staneux. Je crois aussi que le caractère ardennais et wallon, volontiers rebelle et fier de sa « tribu », relève aussi de ce héritage.

    Vous êtes également l’auteur d’un Dictionnaire des légendes de l’Ardenne fantastique aujourd’hui épuisé. Cet ouvrage sera-t-il bientôt réédité ?
    Il est paru en 1984, avec des rééditions et 1985 et 1986 et est donc épuisé depuis longtemps. Un éditeur est prêt à le publier à nouveau, mais j’estime que je dois le refondre et le compléter largement, car, bien évidemment, beaucoup de choses sont venues à ma connaissance depuis lors et méritent d’être diffusées. Il faut que je trouve le temps de mettre tout cela au point.

    Quelle est votre créature féerique préférée et pourquoi ?
    Les êtres légendaires ne manquent pas dans la région de Theux, où j’habite : les Sotês, le Verbouc du château de Franchimont, la Chèvre rouge, …, mais ce qui l’emporte, pour moi, j’y reviens, c’est le Bête de Staneux, un centaure femelle, qui pourrait être Arduina, romanisée en Diane chasseresse (elle porte un arc et des flèches). Elle vivait dans le Bois de Staneux, entre Theux, Polleur et Spa, derrière chez moi, et diabolisée, elle fut rendue responsable de tous les événements malheureux qui se produisaient dans les environs, à part peut-être les incendies, provoqués, eux, par la Chèvre rouge. Un jugement de 1476 fait encore allusion à la Bête et sa légende est toujours extrêmement vivante dans les pratiques folkloriques locales.

    D’autres projets, actualités à signaler à nos lecteurs ?
    J’ai deux bouquins qui vont bientôt sortir. Le premier, prévu en mai à L’Enseigne du Chat Volant (Verviers), s’intitule Traditions légendaires et croyances populaires en Haute Ardenne. C’est l’adaptation française d’une thèse présentée en 1938 à l’Université de Bonn par Willy Marichal sur base d’un impressionnant collectage que, en 1936-1937, il avait réalisé en wallon dans les villages situés de Sourbrodt à Vielsalm. On est là devant un travail remarquable autant par la matière du collectage restée dans son aspect spontané que par la thèse proprement dite qui établit des comparaisons non seulement avec les travaux de Sébillot, par exemple, mais aussi avec les traditions de nombreux terroirs allemands qu’en général les francophones ignorent. L’autre livre doit sortir un peu plus tard chez Noir Dessin Production ; il s’agit de Nûtons, Sotês et autres Sarrasins de Wallonie et d’Ardenne, une étude que j’ai pris grand plaisir à réaliser en m’attachant au rôle social et historique de ces petits personnages. J’ai essayé d’en faire un ouvrage original et truffé d’anecdotes dans la mesure où, sans entrer dans la fantaisie et en restant très accessible, j’y fais le portrait de notre Petit Peuple sur la base des collectages et recherches effectués depuis le XIXe siècle, mais aussi en étudiant les origines mythologiques et historiques des nains de nos légendes en qui se combinent des influences antiques, celtiques, romanes, germaniques et nordiques.

    Propos recueillis par le Peuple féerique en avril 2009.

  • Aile de Corbeau – Patricia Briggs (Milady)

    CORBEAU
    Tome 1: Aile de Corbeau
    Auteur: Patricia BRIGGS
    Illustration: Jerry VANDERSTELT
    Traduction: Joachim ZEMMOUR
    Editions Milady
    384 pages
    Paru le 06/03/2009

    Présentation éditeur:
    La cité de Colossaë fut longtemps un havre d’étude pour tous les sorciers. Mais, à repousser toujours plus loin les limites de leurs pouvoirs, ils libérèrent une entité maléfique qu’ils ne purent contenir qu’en sacrifiant leur propre ville. Des cendres de Colossaë naquit alors le peuple des Voyageurs, qui vont à travers le monde pour combattre l’Ombre et veiller à ce que le Traqueur demeure en sa prison. Or, craints de ceux qui redoutent la magie, les clans Voyageurs ont été décimés par les hommes qu’ils ont juré de protéger…
    Séraphe est l’une des dernières Voyageuses, un Corbeau-Mage, qu’un ancien soldat, Tiër, a sauvée in extremis. Ensemble, ils se sont construit une vie tranquille. Séraphe se sent enfin libérée du fardeau de sa mission.
    Jusqu’au jour où Tiër disparaît et Séraphe est rattrapée par ses anciens démons. Sa magie lui révèle que les sceaux apposés sur la prison du Traqueur s’affaiblissent de jour en jour. Et elle est désormais la seule qui puisse tenir la promesse faite par ses ancêtres…

    Notre avis:
    Ah, ces histoires où la magie est à la fois présente, redoutée, enviée et l’enjeu de complots. Un délicieux moment à passer en lecture que ce premier tome de Corbeau de Patricia Briggs. La rencontre de Séraphe et de Tiër fera vibrer le coeur des jeunes filles pendant que les garçons lui préféreront l’énigmatique pouvoir d’un de leur fils ou la noirceur des sorciers enlevant les Voyageurs pour leur subtiliser leur magie… Tous les ingrédients sont là pour nous plonger dans l’aventure en compagnie de cette sympathique et originale famille marquée par le Destin. Et malgré quelques moments plus faibles dans le rrythme du récit, quelques sentiments de longueur, l’intrigue tissée captive et finit de nous lier à la plume et aux idées de l’auteure. Ô supplice maintes fois répété que cette attente d’une suite…

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