Dans nos pays, rares sont les autels ou espaces encore dédiés aux esprits. Si l’on connaît les gnomes pour résider derrière les poêles anciens, on constate que ces cheminées et autres endroits spécifiques disparaissent peu à peu. Mais dans de nombreux pays, les pratiques à l’égard du génie du lieu sont encore très vivantes.
C’est le cas en Thaïlande où chaque habitation, hôtel, champ, café voir centre commercial possède sa Maison aux esprits. Le génie du lieu y est appelé Pra phum ou encore Chao thi. Ce sont de petits esprits protecteurs qui, si on les salue chaque matin et que les offrandes sont établies, sauront tenir à l’écart des demeures les Phi, esprits malfaisants.
Chaque matin, avant 11h, des colliers de fleurs, des boissons, des fruits ou de l’encens sont déposés dans ces petites maisons. Chaque personne salue respectueusement l’autel en passant devant lui. On y place des figurines représentant les esprits, mais aussi des divinités ou encore des représentations d’ancêtres.
Découvrez en plus sur les traditions mondiales liées aux esprits dans mon livre : Le Grand Livre des Esprits de la Maison, aux éditions Trédaniel.
Édimbourg et ses fantômes… Édimbourg et ses fairies… Édimbourg et ses… sorcières ! Voici que se dresse devant moi une petite boutique bien connue des sorcières d’Édimbourg reconnaissable à sa devanture rouge. A l’intérieur, je suis accueilli par Lucia, la propriétaire des lieux, dont les savoirs mystiques planent dans les airs telle une aura magique.
La boutique n’est pas grande mais recèle de petits trésors : bougies pour rituels, bijoux, figurines, tarots, livres, pierres… et quelques ingrédients à potions qui font de ce lieu un passage obligé pour toute sorcière qui se respecte. Ici vous trouverez une amulette pour vous protéger des elfshots lorsque vous parcourez les champs de bruyères des Highlands, là de quoi attirer les faveurs du Brownie qui réside dans les caves de votre demeure.
Au fond de la boutique, mes yeux tombent sur un minuscule passage menant tout droit à Faeryland. Pas le temps cette fois de m’y glisser car les collines d’Édimbourg attendent mon ascension. Il faut déjà me résoudre à quitter ce lieu enchanté sans oublier de vous communiquer son adresse…
The Wyrd Shop 154 Canongate Royal Mile Edinburgh EH8 8DD Scotland
Un dernier petit article relatant mes aventures en la Verte Erin dont me resteront les moments magiques autant que la sympathie irlandaise. Je m’y étais rendu pour suivre la trace des fées et, surtout, des Leprechauns, ces lutins malicieux qui peuplent l’Irlande. Une fois sur place, j’ai pu constater combien les Irlandais aimaient les fées. Partout, que ce soit dans les jardins visités, les bois ou les rues des villes, on pouvait apercevoir des signes tels que ces petites portes placées au pied d’un tronc, contre une pierre ou le long d’un mur.
L’Irlande est un pays où la nature demeure bien sauvage, débordant de chaque côté des chemins, où les cerfs, moutons et chiens courent les landes, où les dauphins nous font signe depuis les rivages. Pas étonnant d’y trouver quantité de légendes, de récits et de témoignages féeriques. Chaque pierre a son histoire, chaque croix celtique, son fantôme.
Et bien sûr, partout, courent les Leprechauns. Tellement connus ici qu’ils sont devenus un symbole du pays tout aussi présents que le trèfle, signe chrétien pour sa part symbolisant la trinité. Comme quoi, ici, la religion s’est bien accommodée des êtres d’un autre temps, si ce n’est le contraire…
Les boutiques de souvenirs débordent de figurines de Leprechauns souvent accompagnés de leur trésor. Il se murmure en effet que ces lutins possèdent un chaudron rempli de pièces d’or et qu’il suffit simplement de suivre la courbe d’un arc-en-ciel indiquant avec exactitude le lieu où le trésor est enfoui. Et dans un pays où il ne cesse presque jamais de pleuvoir, ce ne sont pas les arcs-en-ciel qui manquent !
J’avoue ne pas avoir résisté à emporter avec moi quelques souvenirs lutinesques glanés dans la belle ville de Dublin où s’est terminé mon voyage. J’y avais noté de me rendre au Musée des Leprechauns mais, hélas, mille fois hélas, je trouvais porte close. Fermé pour son réaménagement ! Les Leprechauns ne m’avaient pas porté chance cette fois !
Finalement, cette mésaventure me conduisit à visiter quelques musées de plus, dont une exposition autour de l’un de mes poètes favoris, William Butler Yeats. Une exposition qui me permit d’ailleurs de noter quelques lieux féeriques à visiter lors d’un prochain voyage en la Verte Erin.
Au bout de quelques nuits dans les rues dublinoises, à fréquenter les pubs animés du Temple Bar, à sillonner les couloirs et la magnifique bibliothèque du Trinity Collège, à m’abreuver de l’ambiance régnante et… de quelques Guinness, il fallut me résoudre à quitter cette terre enchantée pour regagner la mienne. Emportant les souvenirs, les rencontres, les paysages pour en nourrir mes futurs écrits, je laissai l’Irlande derrière moi. Par le hublot du dragon de métal qui m’arrachait à ces terres magiques, je vis scintiller au beau milieu des prairies vertes devenues minuscules, une lumière d’or. L’éclat sans doute de ce fameux trésor des Leprechauns pensai-je. Et cette dernière pensée m’arracha un sourire…
Suite de mes aventures irlandaises. Du côté de Galway cette fois, aux portes du Connemara, l’envie de se poser dans un jardin enchanté… Une jolie rencontre avec le personnel sympathique du Brigit’s Garden, entendez par là le « jardin de la déesse Brigit » qui n’était pas la seule à habiter en ces lieux magiques !
Ce jardin est constitué de diverses parties bien délimitées de haies qui nous font découvrir un à un des aspects de ce monde féerique. On y apprend pas mal de choses sur la religion celtique, ses dieux, ses croyances principales. Le tout est ponctué d’éléments reliés à l’écologie, la biodiversité pour un ancrage encore plus naturel. On peut facilement y passer une demi-journée et s’y asseoir un bon moment. La cafétéria propose de délicieuses boissons chaudes ou rafraichissantes et d’incontournables gâteaux très gourmands.
Il y a, profondément enfoui dans le cœur du jardin, un lieu dédié aux fées qui a beaucoup plu aux enfants. Au contraire des autres jardins à ciel ouvert, bien éclairés, celui-ci était plus confiné, apportant une dimension secrète bienvenue. Bizarrement, à partir de là, notre aventure s’est quelque peu compliquée. Impossible de trouver le chemin nous ramenant à l’entrée. Nous ne faisions que passer et repasser par les jardins !
Finalement, au bout d’un bon moment, nous pûmes rejoindre la cafétéria et la petite boutique où nous dénichâmes quelques jolis souvenirs et lectures en lien avec la mythologie irlandaise. Un vrai petit paradis qui me donna l’envie de créer un tel jardin thématique, entièrement consacré aux fées, faisant ressurgir ce vieux rêve qui, s’il pouvait se réaliser, ressemblerait sans doute à cet endroit, avec ses coins cachés, ses larges pierres dressées, sa colline et ses jolies chaumières. Une belle et vraie découverte que ce Brigit’s garden que je vous recommande !
C’est un des lieux que je désirais plus que tout visiter. Une contrée pétrie de légendes vivantes, de croyances aux fées entre crainte de l’armée des Sidhes et prières pour leurs bontés. Je pensais trouver là un véritable lieu magique. Et je n’allais pas être déçu…
Une forêt mystérieuse
J’ai toujours été étonné de découvrir un lieu magique au beau milieu d’un territoire humain. Kcnockma’s Wood n’échappe pas à la règle. C’est une balade côtoyée par de nombreuses familles le week-end et on y voit beaucoup de personnes y faire un peu de footing. Fort heureusement, il n’y avait pas foule le jour où nous avons mis les pieds dans ce bois enchanté. Car enchanté, il l’est assurément ! Il n’aura pas fallu cinq minutes pour que ses arbres, fougères et autres décors nous happent littéralement pour nous emmener sur un tout autre sentier.
Être attentif aux détails, parcourir dans un parfait silence ce paysage de bois, de feuillages et de pierres, permet d’y relever quelques indices de la présence des fées. Un champignon qui se déplace rapidement pour tenter de se cacher derrière un rocher, un amas de fougères qui tremble à notre passage sans que la moindre brise ne souffle… Voilà certains signes qui ne trompent pas !
Mais c’était sans compter sur mes yeux, habitués à explorer l’Autre Monde, qui s’arrêtèrent net sur une porte. Oui, ce genre de petite porte que les enfants aiment à placer en bas des murs et aux racines des arbres. Mais cette fois, pas de couleurs chatoyantes, pas d’enluminures ou de petits personnages accolés. Non, juste une pierre en forme de portail, minutieusement posée, solidement fermée. Mais ce signe ne peut tromper. Nous approchions à grands pas de notre but…
En haut de la colline, alors que la vue se dégageait nous offrant un premier panorama sur les villes et villages alentour, j’aperçus une haie sauvage percée d’une sorte de passage. Mon instinct me dicta alors de m’y engouffrer. Mais un peu plus loin des ronces, une tonne de ronces me barrait la route. A droite, un large mur, de pierres entassées cette fois, mais lui aussi vite obstrué. Il fallut faire demi-tour, recommencer. Par ici, par là-bas… Presque découragé, je me frayais un dernier chemin sous de larges branches, marchant presque accroupi, quand soudain, devant moi se dressa un énorme tas de grosses pierres.
Le Tombeau de Maeve
Me voici face au tombeau de la reine Maeve, Méabhou Medb. Elle fut une reine puissante et quelque peu sorcière. Quiconque croisait son regard était immédiatement soumis à sa volonté et elle était connue pour collectionner des amants et les croquer comme on croque une pomme jusqu’au trognon avant de la jeter. Bref, autant vous dire qu’il se dégageait d’ici comme une aura maléfique. Pas trop envie de s’y attarder finalement. A noter qu’un autre emplacement est connu pour être la tombe de la reine Maeve en Irlande, sur la montagne de Knocknarea, plus au Nord et tout aussi mystérieux. Un lieu que le poète William Butler Yeats aimait à côtoyer.
Tout à côté de ce premier cairn sur la colline de Knockma se trouverait également le tombeau d’une autre femme mythique, Cesair, une des premières à avoir touché le sol irlandais, mais je ne l’ai pas trouvé. Peut-être s’agissait-il du même amas de pierres ?
Le château de Finvarra
Un peu moins difficile à trouver, le cairn de Finvarra présentait clairement un mur d’enceinte, mais j’eus beau en faire le tour, aucune entrée ne se dévoila ce jour-là. Finvarra est connu pour être le Roi des fées du Connacht, cette partie de l’Irlande de l’Ouest. A la tête de son armée, il s’envole souvent dans les airs pour mener de rudes batailles contre d’autres peuples féeriques. Lorsqu’il revient en vainqueur, les paysans du coin voit leur blé pousser abondement et les vergers croulent sous les fruits. Mais lorsque son armées de Sidhes est battue, c’est signe de disette dans le pays. Le Roi des fées est connu pour apprécier les humaines et pas mal de maris ont dû ruser pour aller récupérer leur douce moitié dans le château. Car, à vrai dire ce cairn-ci n’est pas une tombe, mais bien la résidence du Roi des fées et de son peuple. Une toute autre énergie émane de ce lieu, bien moins désagréable que pour le Tombeau de Maeve. Mais attention, le peuple des Sidhes est lié aux enfers et on a vu souvent la cavalerie de Finvarra se composer de fairies, mais également d’épouvantables squelettes et fantômes…
Heureux de nos découvertes, nous restâmes quelques heures de plus aux abords du château féerique avant de décider de regagner le bas de la colline. En chemin, nous eûmes le plaisir d’échanger avec une toute petite créature. Pas une fée cette fois, mais un campagnol tout mignon qui se planta devant nous et nous jeta un long regard doux avant de lancer une série de petits cris aigus. Si c’était là un avertissement, il venait trop tard… ou n’était-ce sans doute qu’un au-revoir…
Si cette excursion féerique du côté de Galway vous intéresse, sachez qu’il n’est pas difficile de trouver le lieu même si peu connu des touristes. Et à l’entrée du bois, une carte vous permettra de repérer l’emplacement des cairns car une fois dans le bois, il vous sera impossible de les trouver sans vous perdre un petit peu…