L’actualité féerique !

  • The Faerie Handbook – Harper Collins

    The Faerie Handbook – Harper Collins

    The Faerie Handbook

    Par Carolyn Turgeon et les rédacteurs de Faerie Magazine

    Aux éditions Harper Collins

    Nos amis d’outre-atlantique et anglophones ont bien de la chance. Voilà un livre de toute beauté. Du genre de ceux que l’on est fier de placer bien en vue sur nos bibliothèques (on lui pardonnera donc le « made in China »). Une couverture tissée, imprimée d’argenté, couleur magique que l’on retrouve également sur la tranche. Mise en page sublimement sobre et élégante relevée de magnifiques photographies et illustrations liées aux différents sujets. Et des sujets, il y en a… Les Reines de Féerie, les robes fleuries, les maisons de fées, les grands peintres et illustrateurs, la cuisine féerique… Le livre rassemble une multitude de petits articles effleurant des sujets et entrouvrant autant de portes à notre curiosité pour le Petit Peuple des fées.

    Et c’est là le grand point fort de l’ouvrage : mêler des sujets classiques à des visions modernes de la féerie, jeter des ponts et passerelles enchantés pour bien nous prouver que jamais nous n’avons cessé de croire et de travailler avec les fées. Les rédacteurs du magazine à succès réitèrent ici ce qu’ils font dans les pages glacées de leur revue. Donner un coup de projecteur aux acteurs de la féerie contemporaine, nous faire découvrir des créateurs du monde entier, à la base de belles initiatives comme les Maisons de fées ou encore la mode des Mori Kei… Toutes ces errances poétiques, naturelles, si attachées aux mœurs des fées… Un livre qui se parcourt joyeusement, on l’ouvre, il nous happe et nous entraîne dans un sac à merveilles dont on ne veut plus sortir. Quel dommage de ne pas voir ce genre de publications sortir en France !

    Mais rassurez-vous, les sujets en anglais sont faciles à lire, vous pouvez donc vous y promener sans problème. Ce guide vous fera découvrir d’incroyables créateurs et vous offrira des images pour vous évader dessous les collines tout au long de l’hiver. Bravo !

  • L’Herbier secret du Druide – Pascal Lamour – Ouest-France

    L’Herbier secret du Druide – Pascal Lamour – Ouest-France

    L’Herbier secret du Druide

    Des plantes pour les hommes et les esprits

    Pascal LAMOUR

    Éditions Ouest-France

     

    C’est un beau cadeau que nous offre Pascal Lamour avec cet Herbier du Druide paru aux éditions Ouest-France. J’avoue mon étonnement devant la densité des textes et des informations que contient ce grand et beau livre qui tombe pile poil avant Noël et devrait émerveiller toute personne qui apprécie ce que la nature peut apporter à notre bien-être. La sélection des plantes est parfaite. Des plantes bien de chez nous dont les bienfaits sont connus depuis des lustres. Pour sûr puisque c’est bien ici le sujet du livre, vous présenter les plantes utilisées par les druides d’autrefois et même si ces Anciens-là ne nous ont pas laissé de traces écrites, l’auteur a pu déduire son herbier à partir d’une tradition fortement ancrée chez les gens qui se transmettaient de génération en génération les secrets des plantes médicinales.

    L’ouvrage s’ouvre sur une première partie qui nous fait entrer dans le monde du druidisme et comprendre les bases des croyances celtiques. Petit à petit, l’auteur précise son propos en nous invitant à renouer avec un principe de bien-être et de guérison naturel où la spiritualité a toute sa place. En effet, notre médecine actuelle est la seule au monde à délaisser le côté spirituel (pour partiellement le confier à d’autres, psychologues, sophrologues, etc). Pourtant, la guérison nécessite toujours de s’attaquer aux deux dimensions, le corps et l’esprit. Pascal Lamour nous évoque même trois aspects, trois mondes où peuvent agir les plantes: le premier est celui du corps, le deuxième, celui de l’esprit, les propriétés ésotériques et le troisième, la médecine magique de l’Autre Monde. Les plantes sont alors réparties suivant les temps de l’année où leur usage sera le plus bénéfique, une année celtique rythmée des grands passages et temps de célébration, Samain, Imbolc, Beltan, Lugnasad. Un cycle sans cesse renouvelé où tout se lie, se tient…

    C’est donc un voyage dans cette magie verte, cet art guérisseur du corps, de l’esprit et de l’âme, maîtrisé par les Druides, insufflé dans notre patrimoine à travers les siècles, encore largement d’usage dans les campagnes d’avant la grande guerre et cette révolution pharmaceutique des produits de synthèse qui connaît de nos jours ses limites, non pas médicales, mais bien spirituelles. En se séparant des plantes amies, l’homme se dénature. L’Herbier du Druide est un de ces ouvrages qui contribue à renouer avec les pratiques anciennes sans rejeter la modernité. Il est évident que la médecine actuelle a permis de progresser, de soigner bien mieux les maladies qu’auparavant. ceci ne peut être contesté. Mais en se spécialisant, elle a perdu certaines dimensions qui font d’ailleurs leur retour peu à peu. Phytothérapie pour soulager les douleurs, huiles essentielles pour diminuer le stress, méditation pour aider à la guérison… Avec cet herbier, voici que le chant des druides se fait à nouveau entendre…

  • The Fairy Steps – Beetham – Voyage en Cumbrie féerique

    The Fairy Steps – Beetham – Voyage en Cumbrie féerique

    Une légende raconte que quiconque parvient à traverser les Fairy Steps de Beetham en Angleterre, ne devra plus jamais se tracasser dans la vie puisque les fées exauceront tout vœu prononcé ! Voilà donc que notre petite troupe d’explorateurs des territoires féeriques se décide à tenter sa chance. Direction le Nord de l’Angleterre et la magnifique région de Cumbria pour essayer de traverser ces fameux escaliers des fées d’une traite sans toucher, frôler, caresser l’une des parois… Pour mettre toutes les chances de notre côté, nous avions emmené le petit dernier, un lutin bien finaud qui allait sans aucun doute réussir l’audacieux pari.

     

    Arrivés sur place, l’ambiance était particulière. Nous n’avions jamais connu un tel sentiment en UK… Portes fermées, regards jetés au travers des fenêtres voilées, des pancartes un peu partout dans le village de Beetham priant les gens de se parquer loin de leurs maisons… On aurait dit l’ambiance d’une de ces séries fantastiques où les gens du coin pratiquent encore de ces rituels secrets plutôt lugubres…brrr… Fort heureusement, le facteur du coin nous indiqua l’entrée qui menait aux Fairy Steps.

    Une fois dans le bois, même sentiment que dans le village. Il y avait comme une chape qui nous empêchait de rire, de siffloter comme à l’habituée… Oui, vraiment, une atmosphère frissonnante…

    Seuls, au milieu des bois, pas facile de s’orienter, par chance, les Anglais sont toujours les meilleurs lorsqu’il s’agit d’indiquer un chemin et il suffit d’être attentif aux marques et panneaux. Bien que même là, certains panneaux étaient arrachés et posés contre les arbres, semant le doute quant à la direction à suivre. Mais notre petit lutin, sûr de lui, mena la marche jusqu’au trésor recherché !

    Et voilà ! l’amas de rochers où les fées taillèrent cet étrange escalier se dressait devant nous…

    …euh, enfin, disons qu’il descendait plutôt, car nous nous étions présentés de l’autre côté. Une consultation efficace des plans et documents nous permit de constater que la traversée pouvait s’entreprendre d’un côté comme de l’autre. Pas sûr que descendre fut le meilleur choix…

    Il fallut bien l’admettre, les fées, une fois de plus ne nous rendent pas la tâche des plus faciles. Marches glissantes, enduites d’une mousse imbibée d’eau, parois rapprochées, très rapprochées… Il faut rentrer le ventre, jouer d’un équilibre surhumain et là, malheur !, l’épaule frappe la pierre, le genou cogne le rocher. C’en est fait de nos vœux !

    Reste le lutin. Il se faufile, glisse entre les parois, disparaît à nos regards… On s’attend au petit cri d’une grande victoire quand tout à coup… »Papa! Au secours Papa ! ». Je m’élance, remonte l’escalier à toutes jambes (enfin, c’est une expression, je m’immisce, m’insère, rampe, souffre, me contorsionne) et quelques secondes (minutes) plus tard, j’aperçois mon fils complétement coincé entre les parois…à moins d’un mètre de l’arrivée. Misère !

    Notre petite équipe se consolera en découvrant de ci de là quelques portes enchantées dissimulées sous les fourrés contre les écorces d’arbres bienveillants. Tiens! Serait-ce la résidence d’été de cette délicieuse fée clochette ?

     

    Je ne vous raconterai pas le chemin du retour. Toujours ce sentiment d’être suivi, observé, menacé… Passage devant une maison abandonnée, sans doute brûlée, appartenant à quelque sorcier du coin… Enfin, le panneau de la sortie ou de l’autre entrée, c’est comme on veut…

     

    Un dernier regard jeté en arrière sur la lisière boisée de cette mystérieuse colline. Un instant, les arbres se mirent à bouger, sans vent aucun. Nous nous sommes regardés et sans un mot, nous rejoignîmes la voiture. Un thé. Une bonne tasse de thé. C’est ce qu’il nous fallait. Puisse les fées nous exaucer… Hum, enfin, bon…

  • Fées noires & Dames sombres – La Glésine

    Fées noires & Dames sombres – La Glésine

    La Glésine

    Si la Glésine séduit de prime abord, c’est parce qu’il est difficile de deviner sous sa belle et ample robe, cette moitié de corps caprin qui l’associe à l’étrangeté monstrueuse des siens. C’est donc en parfaite insouciance que l’homme qui la croise accepte de danser avec elle, de tourner et tourner encore jusqu’à l’ivresse. Son corps ainsi abandonné aux joies d’une telle beauté ne réagira même plus lorsque la Glésine plongera ses crocs dans la nuque offerte. Si elle est avide de jeunes et robustes mâles, la fée se montre plutôt bienveillante envers les démunis, les enfants et les paysans qu’elle aide volontiers.

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    Eugène Grasset

    Tout mène à croire que la Glésine qui habitait près d’un torrent du côté du bois des fées avait un caractère qui tantôt la rendait sympathique, tantôt épouvantable. Les gens des environs avaient pris l’habitude de poser leur regard sur les pieds des jeunes inconnues qu’ils croisaient le soir sur les chemins. Ses sabots de chèvre la trahissaient et lorsqu’il la rencontrait, le paysan prenait ses jambes à son cou, se réfugiant dans le premier bistrot venu pour y conter sa mésaventure, noyant ce souvenir dans une douzaine de chopines bienvenues. C’est que, voyez-vous, la Glésine avait cette fâcheuse habitude de vous inviter à danser. Lorsqu’un homme lui plaisait, elle proposait quelques pas de danse, une ronde gracile, une valse entraînante que peu d’hommes lui refusaient. La Glésine était charmante, du moins de ses hanches à la tête, car ses jambes qu’elle dissimulait dans de belles et amples robes n’étaient que deux maigres pattes de chèvre. Elle présentait un visage d’ange, deux lèvres douces, des yeux profonds, une peau claire et une chevelure défaite parfumée de l’odeur sauvage des bords de rivière. Celui qui acceptait son invitation, était emporté dans une danse sans fin, mené plus que menant, tournant encore et encore jusqu’à ne plus pouvoir regarder le paysage alentour. Les yeux se contentant alors du spectacle ravissant de ce visage enchanteur. Le corps pressé contre celui de la fée, l’homme pouvait deviner une poitrine généreuse et ses mains posées sur les hanches lui renvoyaient la promesse d’une suite qui lui faisait battre le cœur. C’était l’effet recherché. Lorsque le cœur du cavalier battait à tout rompre, lorsque ses veines se gonflaient de désir, la Glésine plongeait le visage dans son cou et d’une morsure puissante, crevait l’artère et vidait le malheureux de son sang. Voilà l’affreuse vérité, la Glésine était aussi fée que vampire. Elle se nourrissait d’un sang enrichi d’envie, de passion.

    Mais cette redoutable créature pouvait tout aussi bien se montrer aimable. Son amour pour les bêtes la poussait souvent à garder les troupeaux. Le berger s’éloignait alors pour la laisser faire craignant plus pour sa vie que pour celles de ses moutons. Plusieurs enfants perdus dans les bois furent ramenés sur la route de leur village par la même fée qui était tant redouté par leurs pères. C’est ainsi qu’elle est la Glésine. Tantôt accomplissant de petits gestes qui la rendaient bien sympathique, tantôt entraînant un homme vers une mort affreuse, dévoilant la part épouvantable de son être.

Suivez les fées !

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