Étiquette : univers féerique

  • Les Arbrölds – une boutique féerique à Crémieu

    L’atelier magique des Arbrölds est un monde de lutins et d’êtres féeriques inscrits dans la Nature. Ici une racine, là une branche ou un champignon. Toute forme naturelle est prétexte ou envie pour Jean-Louis d’y inscrire un regard et un sourire malicieux et donner vie à une multitude de personnages envoûtants et envoûtés. Alors si vous passez par Crémieu, n’hésitez pas à entrer dans leur boutique, Jocelyne vous y accueillera avec sourire et sympathie…


    Comment se décide-t-on un jour à créer des personnages féeriques et d’où vous est venue l’inspiration lors de la création de votre premier personnage ?
    Je n’ai jamais « décidé » de créer des personnages féeriques, ceux-ci se sont imposés à moi au fil du travail, de mes élucubrations… Au début, je travaillais la pâte fimo et un jour j’ai voulu faire quelque chose dans l’esprit d’une illustration d’Alan Lee dans le Livre des Fées : un visage dans une racine (le tout premier d’une longue série…). Pour ce faire, il me fallait une matière qui ne se cuisait pas et j’ai trouvé l’argile autodurcissante. Et cela a été le véritable déclencheur de toute mon aventure car cette nouvelle matière m’a ouvert de nouvelles possibilités, de nouveaux horizons.C’est une matière noble, naturelle et qui a vraiment orienté mon travail. J’ai trouvé un vrai plaisir à imaginer et créer des créatures issues de la nature et de manière non volontaire mais juste en me laissant guider, mon imaginaire et mon atelier par le fait se sont peuplés de racines habitées, puis de lutins, légumes à tronches et tous les autres…

    Expliquez nous les différentes étapes d’une de vos créations…
    Pour une racine par exemple, le cheminement est long. Ca commence par une balade en forêt, et une pièce de bois qui me fait un clin d’oeil.
    Alors, je la ramasse, la ramène à la maison. Je la nettoie, la fais sécher, souvent plusieurs semaines ou mois avant de la travailler, la traite si besoin est. Puis, un jour je décide de lui donner vie.
    Parfois, j’en oublie certaines et je les redécouvre au hasard d’un tour d’horizon dans l’atelier. Donc, je m’intéresse à une racine et je peux passer un bon moment à la regarder, simplement à la regarder pour y voir apparaître le visage qu’elle va avoir. Ma matière ne me permet pas de réfléchir une fois le travail commencé, il faut savoir à peu près ce que je vais faire, car elle se fige à l’air donc devient moins malléable au fil des minutes. Quand je me sens prêt, je commence le modelage. Je sais quelle expression je vais lui donner. Mais malgré tout rien n’est figé, parfois j’imagine quelque chose et un coup de pouce dans un sens ou dans un autre et le visage peut changer. Ensuite, je laisse sécher.
    Comme il s’agit d’une rencontre entre deux matières : l’argile et le bois, il peut y avoir un phénomène de rétractation à la jonction alors, il y a plusieurs étapes de modelage pour obtenir un résultat satisfaisant. Le temps de séchage est d’autant plus long. Ensuite, vient le moment de la peinture. Etape délicate, il me faut me fondre complètement dans les tons du bois pour faire vivre ma racine. De toutes mes créations, ce sont celles dans lesquelles je « m’éclate » le plus. Et puis, on nage dans l’imaginaire, alors tout est permis, et cela me convient bien.

    Aujourd’hui vivez-vous exclusivement de vos créations ?
    Oui, nous vivons tous les deux avec ma femme juste de notre activité.

    Internet vous a-t-il permis de développer votre activité ?
    Internet est surtout une formidable vitrine. Cela a permis de nous faire connaître auprès de beaucoup de gens, qui ne nous auraient jamais découvert sinon.

    De quelle création êtes-vous le plus fier et pourquoi ?
    Il n’y a pas une pièce en particulier. Ce sont dans les racines que je m’investis le plus et dont je suis peut-être le plus « fier » (si on peut utiliser ce mot) mais je m’amuse de tout, de toute manière.

    Trouvez-vous que la féerie gagne du terrain de nos jours ?
    Est-ce que la féerie gagne du terrain de nos jours ? On ne peut pas ignorer un mouvement de mode sur les univers féeriques (cinéma, publicité…) tout le monde récupère ces images très porteuses de rêve et très positives à son compte. Après, je trouve qu’il y a de l’évolution au niveau de l’édition, beaucoup plus de livres, d’illustrateurs découverts… Je crois qu’on est tous un peu collectionneur du côté graphique de la féerie alors c’est très bien. Sinon, les boutiques féeriques fleurissent un peu partout dans les grandes villes, mais est-ce que cela fait avancer la féerie dans la tête des gens, je ne sais pas. J’espère que les amateurs de boutique féerique ont une démarche qui vont au-delà de la simple collection de petites fées de série par exemple, ce serait dommage… Pour moi, vivre en accord avec l’esprit féerique, c’est vivre en respectant la nature, en créant des échanges avec elle. On la respecte, on la protège et en échange, elle nous offre sa beauté et ses trésors (de jolies racines noueuses à travailler par exemple…). Et la féerie, c’est aussi ne jamais mettre de barrière à son imagination. Il y a eu une époque de légendes où des choses extraordinaires pouvaient se produire car les gens y croyaient. Il faut croire, imaginer, créer et alors beaucoup de choses deviennent possibles… Beaucoup de clients nous le disent, adopter un lutin, c’est se donner une petite clé pour rêver. Rêver qu’il peut y avoir un autre monde où les choses sont possibles, se permettre de rêver et ne pas s’enfermer dans un rigorisme intellectuel où il faut quand même être un peu sérieux dans la vie !!! Non, ne soyons pas sérieux (parfois, mais surtout pas tout le temps !!!) En ce sens si la féerie pouvait contaminer un peu plus de monde, ce serait plutôt bien… et le monde serait beaucoup plus rigolo.

    Quelle est votre créature féerique préférée et pourquoi ?
    Je ne suis pas du tout attaché à un personnage en particulier. Par contre, je suis admiratif de certains univers développés par des illustrateurs comme Brian Froud, John Howe, Alan Lee, mais aussi plus près de nous Olivier Ledroit ou encore Moguerou dont les délires me font beaucoup rire…

    Propos recueillis par le Peuple féerique en avril 2009

    Envie de visiter leur boutique sur Internet ? C’est par ICI !

  • Artesia – Llydaw – Prikosnovénie

    Artesia
    Llydaw
    Prikosnovénie,
    Artwork by ScarletGothica
    Recorded autumn 2008 by Loïc C.

    Présentation du label:
    Style : Dark Atmospheric heavenly voices
    Ref : Dark Sanctuary, Arcana, Elend, B.O du seigneur des Anneaux…
    Fevrier 2009- 8 Titres – 41’04

    Entrez dans les légendes d’Artesia.

    Avec des chœurs féminins aériens et une violoniste celte, Artesia ré-invente tout un univers féerique et gothique façon B.O du ‘Seigneur des Anneaux’. ‘Llydaw’ est le nom gallois de la Bretagne. Artesia nous invite à découvrir les mystères et légendes de cette contrée féerique et de la région de Brocéliande. ‘Llydaw’ annonce un nouveau line-up avec l’arrivée du guitariste du groupe de Black metal ‘Belenos’ et d’une nouvelle violoniste. Préparez-vous à une plongée au cœur du folklore breton, à la découverte de la Dame Blanche de Trecesson, la forêt de Huel-Goat, le menhir de Locmariaquer, le haut plateau mégalithique de Saint-Just…
    Dans ce 3e album, on retrouve le style atmosphérique heavenly d’Artesia, ses ambiances héroïc fantasy, mais également des chœurs masculins, des percussions plus rythmées, un violon et une guitare acoustique.

    8 TITRES:
    1- Irree Seose
    2- Le Haut-Bois
    3- Y Ladi Wen
    4- Lande Sauvage
    5- Tempus est Iocundum
    6- Le Voyageur
    7- Sous la Pierre Brisée
    8- Vers l’Ouest

    Notre avis:

    C’est certain, voilà bien le genre de musique qu’écouterait un elfe tolkienien. Tout y est aérien, léger, planant au-dessus de notre monde telle cette étrange force que l’on ressent lorsqu’on contemple une forêt aussi immense qu’ancienne. Rien d’étonnant car cette oeuvre est en effet due à quelques fées de Brocéliande puisqu’il s’agit d’une sorte d’hommage à cette forêt aussi belle que mystérieuse. Le titre est d’ailleurs le nom gallois de la Bretagne. Certes, ceux d’entre vous qui préfèrent les choses un peu plus rythmées passeront leur chemin. Ceux que les longues traînées vaporeuses des synthés irritent également. On trouvera peut-être également un peu dommage que les voix semblent si éloignées mais cela participe sans nul doute au résultat privilégiant l’atmosphère. Difficile également de faire ressortir l’un ou l’autre titre tant tous se ressemblent. Le Peuple féerique a bien aimé le titre « Sous la Pierre brisée » avec sa guitare un peu plus présente qu’ailleurs et son beau son de violon… Bref, on ne saurait mieux vous conseiller d’écouter les extraits présents sur le site de Prikosnovénie pour vous faire une meilleure idée de l’oeuvre. Noter que le livret est très joli et très dark féérique…

  • Coffret La Nuit des Fées 2 – Messages des Fées – Prikosnovénie

    Coffret LA NUIT DES FEES 2 – Messages des Fées
    Style: La musique d’un film imaginaire
    Coffret CD + Livre 72 pages
    13 Titres – 75’00
    Prix: 18,90 €

    Présentation de l’éditeur:
    1 coffret avec un CD de 13 inédits. Un livre 72 pages avec 32 contes.

    Le coffret le plus complet!
    3e volet de la série de coffrets du label. Prikosnovénie vous emmène encore plus loin avec ce coffret luxueux confectionné par Sabine Adélaide. Le livre de cette ‘Box’ condense pour la première fois toute la connaissance de Prikosnovénie sur les fées.

    Un concept musical inédit :
    Le concept du CD est différent de la simple compilation et évoque la bande-son d’un film imaginaire. Prikosnovénie a demandé aux groupes phares du label (Ashram, Daemonia Nymphe, Caprice, Rajna & Poussières d’étoiles) de composer spécialement pour ce coffret une musique inédite autour de personnages féeriques (Elfes, mages, fées, nymphes).

    Une porte ouverte sur l’imaginaire :
    Avec ce coffret le lecteur-auditeur est plongé dans le monde de Prikosnovénie et des ses tribus féeriques.

    Les contes à méditer :
    Les personnages féeriques invitent à une quête de sens, chaque conte inspire une pensée à méditer. La musique habille ces contes et ce voyage dans les terres de Prikosnovénie. Un moment de détente qui inspire la sagesse par la voix de ces êtres féeriques. Les fées d’aujourd’hui nous invitent à être le créateur de notre propre histoire.

    Un livre et un CD, les deux en UN !


    Notre avis:

    Vivre la féerie peut se faire de mille et une façons. Certains vont rencontrer les fées en s’enfonçant dans leur jardin, en s’occupent de leurs fleurs. D’autres en admirant les belles illustrations, figurines ou peintures de ces artisans de féerie qui nous font rêver. D’autres encore, ce sont les livres et leurs contes, légendes, romans qui les entraînent dans l’Autre Royaume. Et puis, il y a ceux qui voyagent grâce à la musique. Cet art qui fait naîre en nous des sentiments et des images si troublants. Prikosnovénie est un label où les fées ont depuis longtemps trouver refuge. Une fois de plus, ce label français nous offre un voyage magique…

    L’album s’ouvre sur les mélodies nomades et envoûtantes de Rajna qui débutent ce voyage féerique. Voix magiques, accents musicaux du Sud inspirent à l’évasion. Ashram enchaîne en apportant douceur et légèreté comme une balade en forêt un soir d’été, gagnant en profondeur au fur et à mesure que le premier morceau « Shine on me » avance comme pour préparer le suivant, « Sparks », où l’on se prend à imaginer deux amants elfiques s’épousant tendrement avant leur séparation prochaine… Le morceau suivant, « Nino’s choice » semble, lui, nous inviter à partager quelque délicieux moments avec nymphes et ondines, là, au bord de cette rivière, assis à contempler les Demoiselles trop occupées à rêvasser pour nous remarquer.

    Changement de décor avec Daemonia Nymphe et son univers éthéré pour un long morceau de plus de 15 minutes, sorte de procession de nymphes interrompues par des murmures chuchotants. On enchaîne ensuite avec les Russes de Caprice, bien connus pour leur univers féerique qui rendent ici hommage aux fées avec leurs chants elfiques et une musique sautillante comme un jardin au printemps. Le rythme s’installe, tout s’anime… et le Petit Peuple se mêle aux farandoles et autres rondes joyeuses. Leur dernier morceau calme à nouveau le jeu tout en affirmant Caprice dans son expérience féerique : c’est en effet la plus belle réussite de cet album car le groupe parvient à saisir et résumer l’univers féerique en quelques morceaux. Original et très agréable! Enfin, Poussières d’Etoiles termine l’album d’un long morceau d’un peu plus de 14 minutes, ode à la contemplation et la méditation. Offrant un repos mérité à nos esprits troublés d’avoir, une fois de plus et grâce à Prikosnovénie, pu entrouvrir les portes de Féerie…

    A côté du CD musical, un livret de 72 pages comprenant 32 contes illustrés par la talentueuse Sabine Adélaïde qui a fait le succès des pochettes du label, sont autant de portraits de fées, d’elfes, de nymphes et de mages. Chaque « fiche » nous dévoile une créature avec son animal totem, son tempérament, sa petite histoire et son explication. En cela, les fées se mêlent ici à un contexte un peu New Age pour vous guider dans la vie. A vous de trouver celle qui vous ressemble le plus ou, pourquoi pas, de contacter l’équipe de Prikosnovénie qui vous propose en fin de livret d’établir votre propre carte féerique…

    Changement de décor avec Daemonia Nymphe et son univers éthéré pour un long morceau de plus de 15 minutes, sorte de procession de nymphes interrompues par des murmures chuchotants. On enchaîne ensuite avec les russes de Caprice, bien connu pour leurs univers féerique qui rendent ici hommage aux fées avec leurs chants elfiques et une musique sautillante semble rendre hommage à un jardin de printemps. Le rythme s’installe, tout s’anime… et le Petit Peuple se mêle aux farandoles et autres rondes joyeuses. Leur dernier morceau calme à nouveau le jeu tout en affirmant Caprice dans son expérience féerique : c’est en effet la plus belle réussite de cet album car le groupe parvient à saisir et résumer l’univers féerique sur quelques morceaux. Original et très agréable! Enfin, Poussières d’Etoiles termine l’album d’un long morceau d’un peu plus de 14 minutes, ode à la contemplation et la méditation. Offrant un repos mérité à nos esprits troublé d’avoir, une fois de plus et grâce à Prikosnovénie, pu entrouvrir les portes de Féerie…

    A côté du CD musical, un livret de 72 pages comprenant 32 contes illustrés par la talentueuse Sabine Adélaïde qui a fait le succès des pochettes du label, sont autant de portraits de fées, d’elfes, de nymphes et de mages. Chaque « fiche » nous dévoile une créature avec son animal totem, son tempérament, sa petite histoire et son explication. En cela, les fées se mêlent ici à un contexte un peu New Age pour vous guider dans la vie. A vous de trouver celle qui vous ressemble le plus ou, pourquoi pas, de contacter l’équipe de Prikosnovénie qui vous propose en fin de livret d’établir votre propre carte féerique…

    Vous pouvez vous procurer cet album sir le site de Prikosnovénie en cliquant ici !

  • L'interview d'Olivier Ledroit pour la sortie du tome 2 de L'Univers féerique – Daniel Maghen

    A l’heure où paraît le deuxième tome de L’Univers féerique d’Olivier Ledroit, nous avons pu lui poser quelques questions autour de ce projet féerique qui apparaît de plus en plus abouti. Regards sur un univers merveilleux où se côtoient fées-papillons, adorables poupons et monstrueuses apparitions.

    On a beaucoup dit que votre univers féerique était la part de lumière par rapport à la noirceur de vos BD, en fait votre univers féerique, surtout dans le T1 est assez ténébreux en réalité.

    C’est un peu vrai que l’on soit dans Requiem ou l’univers féerique, il y a un peu une part des deux.

    Depuis le premier tome, vous avez rencontré des lecteurs en salons, festivals… Quelles sont les réactions, les commentaires qui reviennent sur vos fées ?

    Les gens pensent souvent qu’il s’agit en effet de ma part de lumière ou d’une sorte de pause, de repos. En fait non, pas spécialement. Je suis occupé à travailler sur un autre projet, sur les fées noires, l’aspect diabolique des fées. C’est plus une différence d’approche, de technique. Dans l’univers féerique, il y a quand même pas mal de choses sombres, des monstres, etc.

    Le tome 2 est-il comme le tome 1, un mélange de dessins anciens et de créations nouvelles ?

    La proportion s’est inversée. Pour le premier tome il y avait beaucoup de reprises et peu de créations. Environ 80% de récup et 20% de création. Cela s’est totalement inversé pour le tome 2 vu qu’il n’y a que très peu de reprises…

    Vos fées s’affinent dirait-on. Dans le tome 1, elles avaient quasi toutes les yeux noirs, du moins cernés de noir, ici elles ont des yeux de couleurs différentes, des regards plus profonds.  Il y a aussi une thématique automnale, une certaine uniformité qui se remarque…

    J’espère en effet qu’il est plus abouti. Le premier, je l’avais fait avec un matériel existant tandis que pour le suivant, j’ai plus proportionné aussi les crayonnés, la gamme de couleurs. Effectivement, quelque chose de plus travaillé dans le concept. Le tome 1 était fait avec un matériel plus disparate.

    Vous comptez poursuivre ces univers féeriques ?

    J’aimerais bien en faire encore un ou deux. Et ensuite réunir le tout dans un gros bouquin sur la féerie. J’aimerais d’ailleurs remanier les textes. Comme je ne les ai pas fait moi-même…

    Oui, ce sont Laurent et Olivier Souillé à qui vous faites un clin d’œil avec votre famille Souillé en fin de tome 2 qui en sont les auteurs…

    En effet, ce sont des collaborateurs de l’éditeur Daniel Maghen. On a travaillé un peu ensemble suite à un concours de circonstances mais sur le premier il y avait un aspect que je n’aimais pas trop et qui est malheureusement encore présent sur le deuxième. Il s’est même accentué et on a eu beaucoup de mal à arriver au texte définitif. Pour la suite, j’aimerais mieux m’en charger seul. Ici, je fournissais les dessins sans vraiment de droit de regard sur les textes.

    Du premier tome, vous disiez qu’il y avait 3 thèmes : poupons, fées diaphanes et grotesques qui se retrouvent ici aussi mais lequel est pour vous celui qui demande le plus de travail et lequel est votre récréation ?

    Cela va, en réalité, beaucoup dépendre du dessin. Les grotesques demandent beaucoup de travail de croquis, de crayonnés. Le travail est très différent sur chaque figure, le plaisir du coup aussi. Il n’y a pas un type plus difficile qu’un autre. Par exemple, la difficulté chez les poupons est de saisir l’expression exacte. Un regard à la fois innocent et quelque peu bizarre, trouble, étrange… Les fées aussi demandent une démarche précise. En fait, chaque type, si la technique est différente, demande un processus de création qui comporte son lot de plaisir et de difficultés.

    Mais en comparaison avec la BD, l’illustration est beaucoup plus simple. J’ai mis cinq mois pour faire ce livre, c’est un travail très rapide. La bande dessinée demande toute une recherche narrative dans les images. Sans parler de tout le travail d’agencement des cases. Ici, il y a une voire deux illustrations par page, c’est beaucoup plus simple.

    Vos créatures, comment vous sont-elles inspirées ? Vous remerciez les personnes ayant posé en début de livre… Vous travaillez donc à partir de modèles ?

    Je travaille à partir de personnes réelles mais de tête. Sur Requiem, ce sont souvent des acteurs de cinéma, surtout pour les attitudes. Quand on pense à tel acteur, on sait comment il va s’asseoir, réagir, bouger… Pour l’illustration ce sont des amis.Ma fille a posé un petit peu pour Lola, la fée avec les souris des dents. Quand je fais tel ou tel personnage, je pense au visage d’une personne que je connais même si le résultat final s’en démarque bien souvent.

    Vous visitez également des pistes originales comme les fées Ambre, Rubis, Absinthe et Ivresse, toutes liées à des boissons… Fées et ivresse vont de pair ?

    En fait, il s’agit d’un travail de commande. C’était à l’origine pour faire des statuettes. L’idée était de faire des fées assises dans des verres d’alcool. Ce qui finalement était techniquement impossible.

    Faisant écho à la Farandole dans le tome 1, Selénia est un superbe travail de composition, un genre d’exercice que vous appréciez ?

    A partir du moment où dans la collection, il y a toujours une quadruple page, c’est vrai qu’il y a un passage un peu osé. Cela donne l’occasion de faire vraiment un grand dessin. Un peu comme une fresque… Par rapport au reste du livre cela représente un travail de plus longue haleine et oui, ça m’a bien plu.

    Les Chroniques de la Lune Noire de même que Requiem avait été perçus à leur sortie comme des ovnis et en même temps ils correspondaient à cette période où la culture goth s’affirmait dans les soirées et les rues. Ce début de siècle est marqué par un retour aux fées et, là aussi, vous arrivez avec votre style et ça fonctionne. Comment expliquez vous que vous semblez toujours être en phase avec la « mode de l’imaginaire » ?

    Y a pas vraiment de hasard… J’ai toujours quelques croquis sous le bras dans des univers différents. Un ou deux projets sous le coude et je les sors en fonction. Cela a toujours été très important pour moi que mes albums soient reconnus, que le succès soit au rendez-vous. Donc, je suis attentif aux modes. Mais bon, cela ne ma pas empêché de me planter par exemple sur un projet SF sorti à un moment de recul de la SF. J’aimerais d’ailleurs bien, quand le moment sera plus propice, relancer un projet SF.

    Etes-vous un passionné par le monde du Petit Peuple ?

    C’est quelque chose qui m’a passionné. A une époque, je lisais beaucoup là-dessus. Aujourd’hui, comme je travaille sur ce bouquin à propos des fées noires aux éditions Nickel, j’essaye de mettre de côté ce que j’ai lu sur le sujet. Pour travailler sur un aspect un peu plus gothique. Tout ce qui est Petit Peuple de Brocéliande etc. j’essaye de mettre ça de côté.

    Votre créature féerique préférée ?

    Il y en a deux. Deux de mes illustrations accrochées chez moi. Obéron et le Troll. Deux illustrations présentes dans le premier tome.

    Propos recueillis par Le Peuple féerique en décembre 2008.

  • L'univers féerique d'Olivier Ledroit, l'interview !

    Hier soir, j’ai passé un excellent moment au téléphone avec le talentueux Olivier Ledroit pour parler de la sortie du tome 2 de son Univers féerique aux éditions Daniel Maghen. Le temps de retranscrire cet entretien et vous pourrez lire tout ça ici. Un peu de patience donc…

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