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  • Le Royaume Enchanté de Paul Kidby – Paul et Vanessa Kidby, éditions Daniel Maghen

    Le Royaume Enchanté de Paul Kidby
    Auteur : Paul Kidby
    Textes de Vanessa Kidby
    Editions Daniel Maghen
    Format : 22.0 cm x 29.7 cm
    Nb de Pages : 68
    Prix : 22,00 €

    Présentation de l’éditeur:

    Dans cet ouvrage Paul et Vanessa Kidby ont réussi à saisir l’essence des ces êtres fascinants qui peuplent l’imaginaire des petits et des grands.

    Un hommage à mère nature qui nous révèle ici sa face la plus fragile et gracieuse.

    Le Royaume Enchanté est celui des terres de Hantes et des mystérieuses créatures qui le peuplent. C’est un art book où les dessins inédits de Paul Kidby se marient harmonieusement aux textes de sa talentueuse épouse Vanessa. Moderne, gai,lumineux, à la fois subtil et empreint de dynamisme, le trait de Kidby est inimitable. L’humour et la poésie se mêlent dans ce fabuleux recueil d’histoires courtes où des gnomes solitaires, des griffons majestueux, des escargots volants, de splendides licornes et de magnifiques fées des bois donnent vie à un univers fantasque et délirant dans la lignée de Spiderwick, Harry Potter, Eragon, Le Seigneur des Anneaux ou encore Donjons et Dragons.

    Notre avis:

    Voilà un livre qui sent bon le gâteau tout juste sorti du four! Entre les fleurs, papillons et oiseaux de toute beauté, d’espiègles créatures de féerie envahissent les pages dessinées par Paul Kidby et écrites par Vanessa Kidby. A côté de la majesté et la pureté de la licorne, du cheval ailé, du dragon, nains, gobelins et lutins se font grimaces, farces, folies… Ce livre est une merveille de rythme, de clins d’oeil au folklore (comme ce gardien des pommes, Auld Goggie) et d’humour (la bouille sympathique du chasseur de choux, les joutes d’escargots…). Les auteurs ont certainement prix beaucoup de plaisir à construire cet ouvrage qui brille de bonheur. A placer entre toutes les mains !

  • Interview de Guillermo Gonzalez, Laurent et Olivier Souillé pour la sortie de L'univers des Nains – Semaine spéciale éditions Daniel Maghen

    Si fées, lutins et dragons ont fait l’honneur de nombreux ouvrages sur leur sujet, le peuple des nains a été moins abordé. Voilà une fâcheuse erreur de réparée grâce à Laurent et Olivier Souillé et les illustrations de Guillermo Gonzalez. Trois amis des Nains que nous avons interrogés pour vous…

    En donnant comme origine de vos nains la pierre, vous faites le choix d’un univers original et d’une explication qui semble naturelle… Comment vous est venue cette idée ?

    Laurent et Olivier Souillé: Dans un planétarium tout simplement. Lorsque vous apprenez que les hommes sont de la poussière d’étoile, forcément ça vous inspire. Lorsque qu’on a réfléchi à « l’Univers des Nains », on s’est demandé d’où venaient les premiers nains. On a donc imaginé que les dieux avaient façonné les nains à partir de la matière qu’ils estimaient la plus noble, la pierre. Ainsi, dès leur naissance, les nains connaissent leur incroyable destinée, poussière de pierre ils sont, poussière de pierre ils redeviendront.

    Ce livre développe un véritable univers empruntant beaucoup aux différentes mythologies et légendes mais forgeant son monde propre et cohérent. Avez-vous l’intention de poursuivre l’exploration de ce monde et de ces dieux tels Khros et Lycros…

    Non, l’ouvrage répond complètement à notre attente. Le but de ce livre est de montrer l’histoire d’un peuple tel qu’il a pu être ou tel qu’il pourrait exister et bien entendu de faire voyager les lecteurs. Ainsi, le livre terminé, tous, enfants ou adultes, filles ou garçons, connaîtront toutes les étapes importantes de la vie d’un nain, dès sa naissance bien sûr mais également bien au delà de sa mort. Ils auront découvert leur enfance, leur scolarité, leurs alliés, leurs ennemis, le rôle primordial de la naine, les personnages les plus puissants (le roi et le mage), leurs différents métiers, leurs surprenants habitats… Quitte à développer un univers, nous aimerions plutôt traiter celui des elfes…

    Lier les nains aux loups, c’est aussi un aspect particulier. Comment ce lien s’est-il formé en votre esprit ?

    Dans notre esprit, les nains vivent en parfaite harmonie avec la nature et les animaux. Ils ont bien compris, à la différence des orques, que les animaux ne sont pas de simples bêtes mais de merveilleuses créatures d’une grande intelligence et d’une formidable noblesse. Jour après jour, ils partagent leur vie avec des loups blancs, des sangliers, des corbeaux, des aigles… et tous veillent à la santé et la sécurité de chacun. Quant aux mages, ils ont la chance de partager leur vie avec des fées…

    A cause de leurs proportions, les nains doivent être difficiles à illustrer, non ?

    Guillermo Gonzalez : Oui, en effet. Tout particulièrement lors des poses en action, il faut s’imaginer leur mobilité avec des membres si courts… Et quelque chose d’aussi “simple” qu’un personnage assis devient difficile lorsqu’il faut travailler avec des proportions anormales tout en donnant une perspective et un effet réussis.

    Où avez-vous puisé l’inspiration pour vos nains ?

    GG : En mélangeant plusieurs univers. Il y a bien sûr du Tolkien, incontournable quand on aborde l’heroic fantasy et puis, plusieurs imaginaires médiévaux, pas nécessairement autour des nains d’ailleurs, mais qui peuvent facilement s’adapter à eux. L’approche est tout aussi variée : des guerriers agressifs, proches des guerriers humains à des personnages plus « familiaux », plus proches alors des gnomes…

    Êtes-vous un grand fan de fantasy ?

    GG : J’aime la fantasy mais j’apprécie surtout la fantasy « mythique ». Par exemple, les mythes grecs, celtiques, nordiques et toutes ces cultures proches de ce qu’on appelle aujourd’hui « fantasy ». Pour moi, la mythologie est un point de départ lorsque j’aborde l’heroic fantasy. Le portrait du roi des nains, qui fut le premier dessiné pour le livre, tente d’approcher les dieux nordiques,  je trouvais cela vraiment approprié pour ce personnage.

    La barbe et la coiffure des nains nous en disent long sur leur vie. Vous pouvez nous en donner un exemple?

    Laurent et Olivier Souillé: Les coutumes naines sont particulièrement strictes. Ne sont autorisés à porter une tresse que les nains qui ont acquis le statut de guerrier. Dès lors, une mèche ne sera tressée que si un nain a accompli un haut fait. Il lui faudra par exemple vaincre en combat singulier un gobelin ou un orque. La première tresse nouée sur la barbe d’un jeune nain reste et de loin le moment le plus important dans la vie d’un père ou d’une mère.

    Au nombre de leurs plaisirs, on trouve la bière et l’herbe des dieux. Ont-ils d’autres occupations ludiques ?

    Il est vrai que les nains sont de grands fêtards qui n’hésitent jamais à boire jusqu’à plus soif. Mais nos amis sont également des pères attentifs qui adorent raconter des histoires à leurs enfants et leur façonner des jouets. Ils aiment également pratiquer les échecs, jouer d’un instrument de musique et chanter. Enfin et surtout, ils adorent les jeux de force naine et participer à une bonne vieille bagarre entre amis.

    On croise également d’autres créatures de ce monde féerique. Et notamment, des dragons. Drafères, Drarile, Drabien, Drako, Drassons… Vous dressez une liste nombreuse de dragons très différents…

    Grace aux deux tomes consacrés à « l’Univers des Dragons » des éditions Daniel Maghen, nous avons désormais une connaissance approfondie des dragons à croire que nous avons vécu avec eux (rires). Pour « l’Univers des Nains », avec l’aide de notre ami Pascal Moguérou, nous nous sommes amusés à créer « L’Encyclopedia Dragonis, le grand livre des créatures rampantes et ailées » qui décrit cinq grandes familles de dragons. C’était très marrant à imaginer et le dessin de Guillermo s’y prêtait merveilleusement bien. Malheureusement, les rencontres inopinées entre nains et dragons sont souvent la cause de bien des larmes. Elles se soldent trop souvent par la mort de nombreux et braves nains…

    Quelle fut la plus difficile illustration et celle que vous préférez ?

    GG: D’un point de vue technique, peut-être la fête, car il y avait à mettre en place de nombreux points de vue et pas mal de problèmes de perspective. Mais la scène du Roi et de son garde du corps, juste avant l’attaque des orcs, dans la mine, m’a également beaucoup posé question. Je n’étais pas sûr du moyen de donner tout l’effet dramatique voulu, cette idée de dignité dans la défaite…

    Quand à celle que je préfère, c’est probablement la scène du guerrier nain sur le sanglier. Simple, avec moins de matière et une palette de couleurs limitée, mais plus suggestive que les autres…

    Propos recueillis par le Peuple féerique en novembre 2009

    L’Univers des Nains – Guillermo Gonzalez // Editions Daniel Maghen

  • Rencontre avec Ange pour la nouvelle série "Marie des Dragons" parue chez Soleil

    Frappez tambours, résonnez trompettes ! Une nouvelle héroïne est née aux éditions Soleil! Marie… Marie des Dragons. Un village ravagé, des parents assassinés, des frères et sœurs disparus. La jeune fille revient quelques années plus tard, guerrière affirmée et prête à se venger. Une nouvelle série servie avec talent par Ange au scénario et Thierry Démarez au dessin. L’occasion pour nous d’en discuter avec Ange qui avait bien des choses à dire sur le sujet !

    Marie des Dragons… Une femme, des dragons… Si on s’arrête au titre, on se demande pourquoi Ange aime tant les femmes et les dragons ?

    Quant aux femmes, la réponse est assez simple. Ange est le pseudonyme de deux auteurs – Anne (An) et Gérard (Ge). Gérard apprécie beaucoup les femmes, bien évidemment… et Anne sent bien les personnages féminins, et a plus de facilités à se mettre dans la peau des diverses facettes, positives et négatives, d’un personnage féminin. Bref, nous aimons tous les deux les femmes, chacun d’une manière très différente…

    Et les Dragons… Ah, les Dragons. Smaug, dans Bilbo le Hobbit, de Tolkien. Vous vous souvenez de cette scène glaçante et archétypale, où Bilbo s’introduit dans la caverne du Dragon… cette scène qui a fait rêver des générations de lecteurs de fantasy ? Comment ne pas aimer les dragons après ça !

    Et puis, le dragon, c’est la Bête des contes de fées. Non, mieux que ça : c’est la « Bête » tout court, c’est la « Bête » ennemie, celle à qui s’oppose le chevalier, c’est l’adversaire mythique de l’être humain, c’est la nature, son danger et sa féérie maléfique. C’est le « monstre » à l’état pur… le monstre de légende, mortel et séduisant. D’ailleurs, un dragon n’a pas besoin d’avoir la forme d’un dragon. Arachne, par exemple, l’araignée géante qu’affronte Frodo dans le Seigneur des Anneaux, à sa manière, est un « Dragon »… C’est un monstre mythique, c’est la « Bête ».

    Les dragons n’ont pas non plus la forme de dragons dans « Marie des Dragons ». En fait, ce ne sont pas vraiment des dragons… Ce sont des créatures d’Outre-Monde, à l’apparence lovecraftienne… Mais par leur essence même d’ennemis féériques, de monstres à combattre, ils sont « le Dragon », comme Marie est « Le Chevalier ».

    Je cite une phrase mise en évidence dans le dossier de presse: « Femme libre, belle et rebelle, Marie est une trentenaire indépendante qui s’assume et prend en main son destin ». Cela pourrait être le portrait de LA femme d’aujourd’hui, non ?

    Oh, bien des femmes d’aujourd’hui ne prennent pas en main leur destin… et bien des hommes aussi, d’ailleurs ! La différence est dans l’idéal qui est proposé aux femmes aujourd’hui. L’idéal qu’on leur fait miroiter, un peu cliché, un peu « cinéma », est justement celui de « la femme indépendante qui prend en main son destin ». Si elles le font, elles sont récompensées par une image positive d’elles-mêmes, reflétée par les médias, leur famille, leurs amis.

    Il y avait, avant le féminisme, des femmes libres, autonomes et fortes. Elles étaient même nombreuses, et d’autant plus admirables que le contexte ne les aidait pas. La grande différence est que l’image qu’on leur renvoyait (l’opinion publique, la famille, les amis) était négative – on les traitait de prostituées, d’insoumises, de « précieuses » (ce qui était une insulte), on leur disait qu’elles seraient plus heureuses, qu’elles rendraient les leurs plus heureux si elles reprenaient leur place. Il fallait donc qu’elles réussissent un tour de force, que n’ont pas à accomplir les femmes « autonomes » d’aujourd’hui : trouver en elles, et en elles uniquement, cette image positive…

    Dans « Marie des Dragons », nous avons fait attention à ne pas éluder le problème. Une jeune femme qui combat, qui a des amants, un meilleur ami, et qui s’habille comme un homme va avoir un retour très négatif de la société, et ce retour sera un des sujets de la série. Dans beaucoup de romans et de scénarios médiévaux dont les héroïnes sont des femmes guerrières, cet aspect est éludé – tout le monde parait trouver normal qu’une femme se batte aux côtés des hommes, et ne reste pas vierge.

    Dans Marie des Dragons, le monde est relativement réaliste… et vu sa conduite, Marie va s’attirer des ennuis.

    Soleil annonce la série comme un Thorgal au féminin. C’est un fameux défi tant ce héros est rentré dans la légende…

    C’est de la communication ! Mais la comparaison est un sacré défi, en effet. Gérard et moi avons grandi avec Thorgal, et nous sommes de grands admirateurs de Van Hamme et de Rosinski. Et non, ce n’est pas facile, pas facile du tout, d’essayer de nouer les fils d’une histoire complexe, avec des personnages forts, en faisant passer le tout avec une narration limpide et efficace comme celle de Van Hamme.

    Le succès de Thorgal repose en grande partie sur le fait de l’accompagner, de le voir vieillir, avoir des enfants… Aura-t-on un semblable parcours pour Marie ?

    Nous allons accompagner Marie sur plusieurs années – dix ans, peut-être. Et la question « Marie doit-elle se ranger ? Doit-elle mener une vie sereine et heureuse ? » fait partie de l’histoire que nous allons raconter. Elle va avoir cette possibilité, elle va avoir un choix à faire… Nous vous laissons le découvrir !

    Mais il y a de nombreux personnages de premier plan dans la série… William, Jean de Clermont, Armance, d’autres à découvrir… et eux aussi vont avoir une vie privée, une évolution personnelle. Il y a peut-être des mariages et des enfants en perspective…

    Dernière comparaison évoquée par le dossier de presse « Quand les Rois maudits rencontrent l’univers de Lost ! ». C’est une façon de surfer sur la vague des séries TV à grand succès ou d’annoncer tout simplement le mystère et le cadre médiéval de l’histoire ?

    Encore une fois, c’est de la communication… donc oui, ne soyons pas hypocrite, cette comparaison est une façon de surfer sur la vague des séries TV à grand succès. Cela dit, il n’était pas facile d’expliquer en quelques mots ce que nous voulions faire passer, c’est-à-dire que « Marie des Dragons » était une série historique avec une pointe de… de mystère, d’étrangeté, de… « quelque chose »… mais qu’il ne s’agissait pas d’une série de Fantasy, et surtout pas d’une série d’Heroic Fantasy. Et citer Lost permettait de faire comprendre tout de suite ce concept : une série réaliste, avec une pointe de… d’autre chose.

    Vous dites que vous aviez d’abord pensé à faire un récit purement historique. Pourquoi avoir changé d’avis ?

    Parce que nous avons du mal à nous en empêcher. Donnez-nous un stylo (ou un clavier) et il va en sortir des lutins, des anges, de la sorcellerie, des paradoxes temporels, le Mal Absolu… Ou bien nous allons prendre la réalité historique et la détourner légèrement, comme dans Belladone. Mais encore une fois… « Marie des Dragons » est un récit historique, ou presque. L’ambiance, la narration, le jeu des références, l’architecture… Nous utilisons l’étrange comme un outil dans un récit réaliste, pas comme le cœur de ce récit.

    Thierry Demarez semble être la pierre angulaire de ce projet. Admiratif de Rosinski, il réunit deux atouts précieux pour une série longue en tomes: il est méticuleux et rapide. A-t-il eu beaucoup d’exigences ou de craintes avant de se lancer dans un projet qui peut l’occuper de nombreuses années ?

    Non, au contraire, il était très demandeur. Thierry adore dessiner, c’est un artiste passionné, pour qui le reste du monde peut paraître secondaire. Sa crainte, est, au contraire, de ne pas avoir de projet ou d’album en cours, de ne pas avoir de quoi satisfaire son envie de créer des mondes … Son exigence avant de se lancer, c’était d’avoir toujours de quoi travailler.

    Nous avons l’impression à chaque envoi de lui donner des planches au scénario irréalisable : trop de cases, de décors, de personnages… ce n’est jamais le cas. Il prend un script très dense et en fait une planche dramatiquement magnifique…

    Nous avons une chance incroyable d’avoir rencontré Thierry, et à chaque planche, la découverte est un intense moment de bonheur. C’est lui qui rend cette série possible et nous ne le remercierons jamais assez !

    Il y a également eu un gros travail de réflexion sur les couleurs…

    Oui. Les couleurs devaient être réalistes et chatoyantes à la fois – qu’elles soient somptueuses et riches dans un monde moyenâgeux où les personnages passent leur temps à patauger dans la boue, il fallait qu’elles soient lumineuses alors qu’une partie importante de l’album se passe la nuit, il fallait qu’elles soient claires et qu’elles aident la narration alors que le combat final a lieu dans un tunnel… bref, que des paradoxes, Nicolas Bastide a dû s’arracher les cheveux ! Mais il a fait un travail incroyable. Grâce à lui, l’album a un camaïeu de vraies couleurs fortes, tranchées, avec des moments de subtilité quand il le faut… et il a réussi à rendre l’ambiance chaleureuse et dorée dont nous rêvions.

    Pour revenir sur l’héroïne, vous l’accompagnez de deux hommes au caractère plutôt opposés. William et Jean. Ici aussi, Jean, un homme, apparaît doux, chaste, droit. Tout l’opposé de l’image du héros viril qui a parsemé la bande dessinée depuis ses origines…

    Vous n’avez pas vu Jean dans le tome 2 ! Croyez-moi, il est tout-à-fait viril… voire violent quand il le faut ! C’est un guerrier, et comme les Templiers de l’époque, il a beau se consacrer à Dieu, il se baigne dans le sang et massacre à tout va quand il le faut. Ou quand il pense qu’il le faut, il y a une légère nuance. Mais Jean est en effet chaste et droit, et généreux – la plupart du temps.

    Et ce n’est pas facile à écrire. Le « héros » d’une histoire médiévale, le chevalier, car c’en est un… on attend de lui certaines caractéristiques, entre autres, on attend de lui du panache, de la classe. Or le panache se marie mal avec certaines qualités, dont justement la douceur et la chasteté. Et puis, un héros, on l’aime aussi pour ses défauts et ses doutes. Avec Jean de Clermont, il faut réussir à faire un héros profondément chrétien et convaincu de sa foi – sans en faire un rat de bénitier ou un moralisateur exaspérant – qui cherche à agir bien dans toutes les circonstances – encore une fois, sans en faire un moralisateur -, qui ne ment jamais – ça, par contre, c’est amusant à écrire -, et dont la chasteté l’empêche en théorie de tomber amoureux. En théorie seulement, heureusement. Bref, un personnage complexe, sur lequel nous avons beaucoup travaillé.

    William, lui, le mercenaire sans scrupules, coureur de jupons et farouchement loyal à Marie, avec son franc parler et son manque total de respect pour la vie humaine, est bien, bien plus facile à cerner…

    Les « dragons » sont un élément plutôt lovecraftien, plutôt horrifique dans cette histoire. Ce côté monstrueux est montré et non pas suggéré… N’est-ce pas un élément qui pourrait écraser le reste? N’y a-t-il pas un côté dangereux du point de vue narratif ?

    Si ce n’est pas dangereux, ce n’est pas amusant ! Et puis, les créatures de Lovecraft sont tout sauf suggérées dans le Mythe de Cthulhu. A tel point que les asiles sont remplis par ceux qui les ont vu. Un des rôles de Marie dans la série est justement d’éviter que les gens normaux voient les dragons. Mais ce n’est qu’une part de son personnage…

    Enfin, et pour terminer, pourquoi avoir choisi le prénom de Marie ?

    D’abord, il fallait un prénom simple et familier, très français, qui ne fasse pas héroic-fantasy, comme tous les prénoms un peu alambiqués avec des « a » et des trémas qui sont foison pour les héroïnes de ce genre… des noms dont nous usons et nous abusons pour « La Geste des Chevaliers Dragons ». « Marie » fait réaliste, fait terrien, fait « femme comme les autres »… mais avec une référence au christianisme et à la spiritualité qui permet de lui donner des facettes de potentiel et de mystère. Et puis, Marie a été la clé du changement, la mère du messie. Notre « Marie » à nous est la clé, elle aussi, de quelque chose d’essentiel. Troisième élément : Marie a, bien entendu, une aura de pureté et de virginité. Notre Marie n’est plus vierge depuis longtemps, et – comme nous le disions plus haut – c’est un élément important dans un monde où la virginité est précieuse chez une femme. Mais sa pureté est ailleurs, dans son caractère, dans sa volonté, dans son farouche amour de l’existence… Et Jean de Clermont va devoir réussir à le comprendre, cela fera partie de son évolution psychologique…

    Propos recueillis par le Peuple féerique en novembre 2009

    Interview réalisée pour www.khimairaworld.com

  • L’histoire de Moumine, Mumla et Petite Mu, Que crois-tu qu’il arriva ? – Tove Jansson, P’tit Glénat

    L’histoire de Moumine, Mumla et Petite Mu
    Que crois-tu qu’il arriva ?
    Texte de Tove Jansson
    Editions P’tit Glénat
    Format : 21 mm x 28 mm
    32 pages
    Paru en octobre 2009
    Prix : 11.00 €

    Présentation de l’éditeur:

    Découvrez sans tarder deux classiques de la littérature scandinave, écrits et illustrés par Tove Jansson !

    Qui ne connaît pas l’adorable Moumine le troll et son univers onirique, tendre à souhait, peuplé de mille et une créatures imaginaires comme les hatifnattes, les filifolles ou encore les hémules ? Ces deux albums en forme rimée sont de petits bijoux de poésie et de fantaisie. Chacun d’entre eux nous convie à une promenade au coeur de la forêt, sur la plage, à travers les montagnes, à la rencontre de douces peurs mais surtout de belles joies, toujours avec tendresse et sensibilité. L’humour inimitable, le ton à la fois magique, innocent et enchanteur de l’auteur ont contribué à faire des histoires de Moumine des classiques intemporels et incontournables, connus dans le monde entier, réunissant les générations au-delà des frontières et des cultures…

    Notre avis:

    Le succès de Tove Jansson n’est pas démérité. En réinventant le troll scandinave pour les plus petits, cette auteure finlandaise a permis d’explorer tout un monde original. C’est avec joie que l’on retrouve ici Moumine où l’enfant se perdra avec délice. Jolies couleurs, travail des pages avec passage de l’une à l’autre dans des découpes intégrées à l’histoire et personnages sympathiques font de cette petite histoire un joli passage vers l’Ailleurs à offrir à vos petites fées et fiers lutins !

  • La Petite Bibliothèque du merveilleux – Edouard Brasey, Sandrine Gestin, Editions Le Pré aux clercs

    La Petite Bibliothèque du merveilleux
    Edouard Brasey, Sandrine Gestin
    Octobre 2009
    Prix: 19,90 €

    Présentation de l’éditeur:
    Un superbe coffret à compartiment secret, décoré par Sandrine Gestin avec 4 mini encyclopédies du merveilleux (fées, elfes, sorcières, lutins) d’Edouard Brasey et un répertoire magique.

    Présentation du livre: A travers l’Histoire, les légendes, les mythologies : celtique, gréco-romaine, germanique ou nordique, à travers les créations littéraires ou cinématographiques, Edouard Brasey a collecté tout le savoir des Hommes sur les peuplades féeriques, elfes, lutins, sirènes ou nains, les bêtes terrifiantes comme les dragons, les licornes, les griffons, les gargouilles, mais aussi les créatures de la nuit, les loups-garous, les vampires, les trolls, les cyclopes, les géants, les orques, les titans…
    Illustré de gravures anciennes, de tableaux de maîtres et des oeuvres originales de Sandrine Gestin et Alain-Marc Friez, cette Petite Bibliothèque du merveilleux rassemble en quatre petits livres précieux toutes les sources de la mythologie, du folklore et de l’Histoire pour évoquer les créatures les plus fascinantes de notre imaginaire.

    Notre avis:
    Le premier avantage de cette petite bibliothèque du merveilleux est sa taille. Depuis que je l’ai reçue, ma fille se l’est accaparée et se promène partout dans la maison en tenant entre ses petites mains son précieux trésor. Certes, elle est encore trop petite que pour apprécier les propos érudits d’Edouard Brasey qui nous reparle ici, dans une déclinaison de ces encyclopédies du merveilleux, des lutins, fées, sorcières et elfes, mais elle savoure les images et illustrations, joli mélange de gravures et d’oeuvres de Sandrine Gestin. Vous l’aurez compris, c’est surtout le format original qui reste l’atout majeur de cette bibiothèque: un petit coffret qui renferme quatre livrets cartonnés et un carnet d’adresses caché derrière un compartiment secret auquel vous aurez tôt fait de trouver utilité. Ma fille, elle, y cache des bonbons. Pourquoi pas ! Le format pratique des livres vous permettra de les emporter partout et de profiter de vos promenades en forêt pour vous asseoir un moment, vous reposer en lisant et relisant ce petit savoir sur les lutins et les elfes…

    Et n’oubliez pas que cette bibliothèque est à remporter dans notre concours féerique jusqu’au 15 novembre !

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