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  • Le Dico féerique, tome 1 – Le règne humanoïde, André-François Ruaud, Les Moutons électriques

    Le Dico féerique
    Tome 1 – Le règne humanoïde
    « la bibliothèque des miroirs », vol. 6
    Auteur:André-François Ruaud
    Editions Les Moutons électriques
    Format 21 cm x 17 cm
    304 pages
    Parution:20 janvier 2010
    Prix 25 €

    Présentation de l’éditeur:

    Qu’est exactement qu’un ogre ? Une nixe ? Un monaciello ?
    Quel était le nom du mari de Titania ?
    Serait-ce bien prudent d’aller s’asseoir près du feu avec ce nain ?
    Quelle est la différence entre une banshee et une dame blanche ?
    Quels anges portent une épée de flammes tournoyante ?
    Comment peut-on se débarrasser d’un feu-follet ?

    Si vous ne savez pas répondre à ces questions, nous vous recommandons la lecture de cette petite encyclopédie des peuples et créatures surnaturels et magiques du folklore et de la mythologie mondiale.

    Il serait imprudent de la part des amateurs de féerie et de fantasy de s’aventurer en direction des vertes contrées de l’Autre Monde sans ce guide, qui vous détaille les particularités et les habitudes de ses nombreux habitants de type plus ou moins anthropomorphe. D’acheri (le fantôme d’une petite fille indienne) à Yuki Onna (la fée japonaise de la neige), toutes les merveilles et toutes les terreurs des séjours féeriques.

    Avec des illustrations originales de David Alvarez, Michelle Bigot, Laurent Coupet, Amandine Labarre, Patrick Larme et David Thiérrée, ainsi que des gravures anciennes. Plus trois contes de Grimm, Andersen et Mme Leprince de Beaumont. Suivront un tome 2 sur le règne animal (juin 2010) et un tome 3 sur le règne végétal (début 2011).

    Notre avis:

    Il y a plusieurs façons d’aborder le monde de féerie. Les folkloristes et ethnologues le font en répertoriant les créatures et légendes d’un territoire précis, les conteurs et auteurs en y brodant de petits ajouts personnels ou en arrangeant les histoires au service de Mère Fiction, les encyclopédistes en notant scrupuleusement toute trace de fées et de lutins pour les ranger dans des catégories et des dictionnaires.

    A première vue, André-François Ruaud a entreprit une démarche encyclopédique mais le titre de cet ouvrage (en trois tomes) en dit long. Par « Dico », ce mot court et plutôt moderne, sous-entend que ce n’est pas l’exhaustivité qui est recherchée mais une sorte de panorama, de papillonnage au travers du monde des contes, légendes, de la littérature (un domaine que l’auteur maîtrise particulièrement bien), des mythologies, voire des religions… « Féerique » par une approche englobant toutes les sphères de l’imaginaire parlant de créatures, dans une approche universelle, aussi bien au niveau de la géographie, de l’Histoire que des croyances.

    Un gros travail a priori qui confirme qu’André-François Ruaud est un acteur incontournable de la scène de l’Imaginaire par ses entreprises (comme la dynamique maison d’édition des Moutons électriques), par ses études, par ses prises de position qui suscitent les débats comme lorsqu’il affirme que le genre fantasy englobe les mythes, contes et légendes faisant aussitôt surgir la critique qu’un genre ne peut naître avant sa naissance, lorsqu’une dynamique s’installe, que plusieurs auteurs reprennent les idées fondatrices, ou, autre réponse critique, que placer les mythes en fantasy est oublier que le mythe est vérité alors qu’un roman est fiction.

    Et il faut avouer que ce dico féerique, bel objet au contenu très intéressant ouvre à nouveau les débats. D’un côté, il permet de papillonner autour du monde et de voir surgir certaines similitudes entre différents êtres et créatures, d’ouvrir des portes vers les pays de l’est, Hawaï, l’Asie… Et ce tour du monde féerique est fascinant. D’un autre côté, en jetant des ponts entre les créatures issues des mythologies, des légendes, de la littérature, de croyances modernes et anciennes, en nommant un lutin, brownie, en parlant des elfes d’Hawaï, etc., surgit le danger du syncrétisme, horrible lorsqu’il simplifie, mélange et fait disparaître des créatures féeriques particulières, les reléguant au Néant.

    Certes, André-François Ruaud donne assez d’éléments que pour pouvoir distinguer chacune des créatures ici citées, définies. Mais quelqu’un qui se reposerait sur le Dico féerique pour ses propres conclusions ou pour poursuivre une étude de son côté, sans approfondir la matière avec d’autres sources, tomberait, lui, très facilement dans l’amalgame, voire l’erreur.

    Prenons deux exemples. AF Ruaud note à l’entrée « Petite souris » (Tooth Fairy) qu’il s’agit de lutins. Je n’ai pas personnellement approfondi ce sujet mais il existe une nette différence entre la fée des dents anglo-saxonne et la petite souris qui me récompensait dans ma jeunesse pour la perte de dents de lait. Il aurait fallu creuser le sujet ou choisir l’entrée « Fée des dents » en donnant l’origine et l’explication anglaises.

    Second exemple, les Fadets ou Fras de l’île d’Yeu. En mettant en avant le mot « fadet » dans un dictionnaire, cela se fait au détriment du mot « fradet », mot qui est toujours aujourd’hui utilisé sur l’île d’Yeu. La différence peut vite conduire à l’erreur, à l’amalgame ou pire, à l’oubli.

    Faire un dictionnaire est certainement la chose la plus difficile au monde, surtout si celui-ci se veut sérieux. D’autres nous ont offert des encyclopédies pleine de facéties mais le ton donné nous l’annonçait joyeusement. La féerie est mouvante, insaisissable, et pour une grande partie, elle appelle en soi l’amalgame (réducteur) ou la créativité (enrichissante). Difficile donc, voire impossible de faire un vrai dictionnaire « universel » de la féerie… On peut viser l’exercice pour une région, voire un pays. Alors si l’on prend ce Dico féerique pour une encyclopédie universelle, un ouvrage fondamental comme le sous-entend les mots « encyclopédie », « dictionnaire », c’est faire fausse route.

    Par contre, si, comme dit au début, on utilise, on explore cet ouvrage pour papillonner, entrer de ci de là par le biais d’un nom, d’une créature, dans le monde des contes et légendes, alors là oui, voilà bien un livre qui renferme de très nombreuses entrées, de quoi vous faire voyager pendant de longues années. Un voyage agrémenté d’illustrations réussies, un labyrinthe de découvertes féeriques qui n’est pas prêt de vous indiquer la sortie. Et c’est tant mieux !

    Pour conclure, ce dico féerique est un merveilleux ouvrage pour quiconque apprécie le monde des mythes, contes, légendes et bien entendu de la féerie et, sans être un véritable dictionnaire, c’est un très bon répertoire. D’ailleurs, nous sommes les premiers à attendre avec impatience les deux suites (surtout la troisième, le monde végétal ayant toujours eu notre préférence). Une publication à suivre de près, donc !

  • Kerity, la Maison des contes – Rébecca Dautremer, Anik Le Ray, éditions Flammarion

    Kerity
    Texte: Anik Le Ray
    Illustrations: Rébecca Dautremer
    Flammarion
    Prix: 8,90€

    Présentation de l’éditeur:

    Quand Nathanaël reçoit en héritage toute la bibliothèque de sa tante Eléonore, il va faire la rencontre de drôles de personnages évadés des livres. Le garçon doit les protéger du monde réel jusqu’au moment où il se retrouve minuscule à son tour et que ses parents s’apprêtent à vendre ses livres. Album tiré du film.

    Notre avis:

    A partir de ce 16 décembre, vous pourrez vous rendre dans une salle de cinéma avec vos enfants pour découvrir ce très joli conte autour des livres et de leurs héros. L’aventure du jeune Nathanaël nous rappelle combien la découverte de la lecture est un moment magique. L’attrait principal de cet univers est bien entendu la beauté des illustrations dues à une artiste ayant déjà fait maintes fois preuve de son talent. De jolies couleurs, de beaux personnages et une aventure que tout enfant partage lorsqu’il découvre l’univers des livres et de leurs héros qui nourrirront son imaginaire.

    Pour accompagner la sortie du film d’animation, le livre est décliné en trois supports, le petit album cartonné, le beau livre grand format et le CD-Rom… Voilà de quoi glisser l’envie de livres sous le sapin cette année…

  • Merlin – Aleksi, Rossbach, Istin – Editions Soleil

    MERLIN

    Illustrations & Design graphique:

    Aleksi Briclot & Jean-Sébastien Rossbach

    Texte: Jean-Luc Istin

    Editions Soleil

    Notre avis:

    C’est avec beaucoup d’impatience que nous attendions le retour de vacances de notre libraire préféré afin de lui arracher un exemplaire du livre Merlin d’Istin, Aleksi et Rossbach dont nous avions entendu le plus grand bien et pensé de même à la vue des quelques exraits disponibles ici et là. C’est donc hier soir vers 17h30 que j’arrachais des mains du libraire le seul et unique exemplaire qu’il possédait. Aussitôt rentré, je me mis à dévorer des yeux les sublimes images d’un univers que l’on apprécie tant. Et c’est plein de joie que ce matin même, une seconde incursion, plus approfondie et accompagnée de la lecture du texte signé Jean-Luc Istin, nous emmena dans cet ailleurs le temps d’une petite heure ô combien délicieuse… Car, oui, oui et oui, tout ce que vous avez pu entendre ou lire sur ce beau livre est vrai: c’es une magnifique réalisation, un incontournable de l’illustration d’inspiration celtique. Plus encore, comme le souligne Claudine Glot dans la préface, ce livre donne plus que probablement la vision du Merlin correspondant aux attentes et croyances de ce début de XXIe siècle. Exit le bonhomme au chapeau pointu et à la barbe longue qu’apporta Disney, place au guerrier féerique, au mage celtique, au druide sage… Un livre qui fusionne le goût des traditions, la passion de l’image et de l’imaginaire, la Légende et l’Histoire. Des images puissamment belles et qui vous transporteront sur les champs de bataille, au coeur des secrets de la forêt, sur l’île de l’Ailleurs… Un texte érudit, ponctué de références tout en traçant un nouveau chemin, si représentatif des vérités d’aujourd’hui…

  • Fairy World 5 – Une compilation signée Prikosnovénie

    FAIRY WORLD 5
    Compilation 14 titres.
    Sortie : Mai 2009 – 14 Titres – 69’00
    Packaging luxe : digipack grand format 20cm X 14cm (limité à 1000 ex.)+livret
    Design : Sabine Adélaïde
    Prix: 9,90€
    Avec le DVD: 19,90 €

    Présentation label:

    Plongez dans notre univers musical et visuel si particulier ! Au coeur de nos collections Mandalia (musiques apaisantes) et Solaris (nos plus belles voix féminines), suivez le fil du mystère. Des contrées méditatives et dépaysantes s’offriront à vous, entre ambiances celtes, orientales et apaisantes. Au fil des cultures, des émotions sensibles et des personnages oniriques, immergez-vous dans une bulle musicale régénérante. C’est aussi un voyage au pays de la Féerie et de la Nature auquel vous êtes conviés. Les illustrations relient les quatre éléments (terre, air, eau, feu) aux personnages féeriques de Sabine Adélaïde. En plus des 3 volets du superbe emballage, Sabine a illustré un livret 8 pages.
    Nous avons déniché aux quatre coins du monde des artistes exceptionnels comme Stellamara ou les Danois de ‘Valravn’ (entre Björk et Faun). Retrouvez des inédits, des signatures à venir et les dernières sorties des étoiles du label.

    14 Tracks
    1 CAPRICE Sage
    2 MAPLE BEE Me and Rose
    3 VALRAVN Droemte mig en droem
    4 CORDE OBLIQUE Nostalgica Avanguardia
    5 LYS Le pardon
    6 IRFAN Star of the winds
    7 OMASPHERE Platoun
    8 POUSSIERES D’ETOILE See the sea
    9 STELLAMARA Aman Doktor
    10 ALIZBAR Clo’s dreams
    11 IVO SEDLACEK Sun
    12 CRISTA GALLI Yama-Ho
    13 SAVA Tros y Garreg
    14 LUIGI RUBINO Last Dance

    Notre avis:

    Cela est devenu une tradition pour les amoureux des fées et de la douce musique de Prikosnovénie que la sortie des Fairy World. Voici donc le cinquième, toujours concocté avec un design et packaging merveilleux qui épousent parfaitement l’univers musical proposé. Les titres choisis s’enchaînent avec délice et vous procureront plus d’une heure de plaisir musical ininterrompu. On a beaucoup aimé le titre « Me and Rose » de Maple Bee, le très étonnant « Droemte mig en droem » de Valvran (qui posède effectivement un petit côté Björk!) ainsi que les titres de Corde Oblique et de Sava. Le tout baigne dans une atmosphère éthérée et majoritairement orientale. De quoi vous ouvrir une porte vers le rêve et l’évasion…

    Nouveauté, on peut accompagner la petite boîte magique qui renferme ce précieux CD, d’un DVD. Un DVD qui rappellera de bons souvenirs au public de Clisson en 2008 ou permettra aux fans de découvrir leurs artistes préférés sur scène sur leur écran s’ils n’ont pas eu la chance de les voir en live. Mais pour être honnête, si vous ne faites pas partie de l’une de ces deux catégories, préférez le gâteau à la cerise. En effet, le DVD est moins réussi que le CD. Ce DVD est composé de trois parties. Pour la première vous assisterez aux concerts d’Antrabata, Ashram et Crista Galli mais nous avons eu du mal à maintenir notre attention une fois Antrabata passé. Sans l’ambiance de la salle, le jeu scénique limité des groupes n’aide pas à la concentration. La deuxième partie, ce sont les clips de PinknRuby, Moon Far Away, de la Love session 2, de la collection d’Arnell Andrea, Mediavolo, Caprice, Misstrip, Antrabata et Maple Bee. De jolis moments, surtout pour mettre des visages sur des musiques! Enfin, la troisième partie est musicalement la plus intéressante avec Maple Bee, Misstrip et Collection d’Arnell Andrea. Plus agréable à visionner même si le moment d’Arnell Andrea souffre d’un manque de qualité technique lors de l’enregistrement.

    Bref, le CD est un joli moment musical, le DVD moins indispensable…

  • Godo nous dévoile son projet Orthana !

    Depuis quelques années, on croise l’illustrateur Godo et ses illustrations féeriques dans de nombreux salons. C’est ainsi que le Peuple féerique a croisé son chemin, le temps de lui poser quelques questions à propos de son mystérieux et énorme projet : Orthana. L’auteur nous en apprend un peu plus sur cet univers en cours de création…


    D’où est née votre passion pour l’illustration et la fantasy ?
    A vrai dire, je crois que la passion du dessin est venue en même temps que celle de la fantasy, dès que j’ai commencé à dessiner cela tournait souvent autours des chevaliers, des dragons et des êtres féeriques (bien que les personnages que je dessinais étaient sans aucun doute plus monstrueux qu’aujourd’hui). Certainement à cause de certains livres, films, dessins animés dont les images ont marqué mon enfance, comme les storyteller, Dark Cristal et l’Histoire sans fin entre-autres films, ou The flight of dragons, un dessin animé magnifique du début des années 80. En littérature, les premiers auteur qui m’ont fait voyager dans des mondes de fantasy sont évidement Tolkien puis Moorcock. Mais le dessin est très rapidement devenu un besoin, si je n’avais pas ma ramette de feuilles blanche et mon crayon sous le coude il me manquait quelque chose. Même aujourd’hui, je ne pars jamais sans ma “trousse de secours”, carnet de croquis, gomme mie de pain et graphite, on ne sait jamais, une idée est si vite arrivée! Ou si je croise un gnome qui veut bien prendre la pose…

    Quels sont les illustrateurs qui vous ont le plus apportés côté inspiration et technique ?
    Sans hésitation, je commencerai par Allan lee. J’ai eu l’occasion et la chance de le rencontrer et de le voir dessiner quelques fois et il y a une telle douceur dans son trait et dans sa manière de travailler, même lorsqu’il représente des scènes de batailles, on dirait que le crayon touche à peine la feuille. C’est véritablement magique et sa façon de dessiner les arbres et la nature est tout simplement géniale, on sent la vie et le poids des années dans ses forêts.
    D’autres illustrateurs m’ont beaucoup marqué, comme les frères Tom et Greg Hildebrant. Il y a presque toujours dans leurs peintures (plus dans leur peintures fantasy que S.F) une impression de grande intimité avec les personnages, j’ai adoré leurs calendriers 1978 autour du Seigneur des Anneaux. D’autres illustrateurs incontournables de la fantasy, John Howe, Brian Froud, Frazzetta plus loin Arthur Rackham m’ont sans doute influencé et la liste est longue dans les illustrateurs que j’apprécie. Paul Kidby, Paul Bonner, JB Monge, Jason Manley, Pascal Moguérou, Erlé Ferronière, Olivier Ledroit… Je ne les citerai pas tous, nous y passerions la nuit.

    Vous travaillez actuellement sur un gros projet féerique nommé Orthana. Pouvez-vous nous en dire plus sur cet univers ?
    Avec grand plaisir, c’est un projet qui me trottait depuis tant de temps dans la tête que je suis impatient de voir le premier tome sous presse. Il me tient d’autant plus à coeur que j’ai cette fois-ci prit la plume pour écrire les contes en duo avec Gilles Da Costa un très bon ami passionné de fantasy avec qui je voulais travailler depuis longtemps.
    Sept tomes sont prévus, ce qui représente une somme de travail assez conséquente, tant en écriture qu’à l’illustration.
    Nous avons essayé de donner une dimension supplémentaire à ce livre. Le lecteur sera à la fois devant des contes et devant une saga. Donc deux façons de lire s’offriront à lui. D’une part la trame de fond de l’histoire est constituée des aventures de deux conteurs qui se retrouvent pour partager les contes du petit peuple qu’il ont pu recueillir après de longues saisons passées à parcourir les Grandes-Terres. Ainsi leurs aventures relient entres eux les différents contes qu’ils ont pu sauver. On peut donc si on le souhaite lire les contes individuellement ou profiter de l’évolution de la quête des conteurs et des mésaventures des peuples d’Orthana et des Grandes-Terres. Mais je pense qu’un petit texte d’introduction sera plus parlant. Il n’est pas définitif mais cela plante le décor.

    Il y a fort longtemps, les Grandes-Terres qui s’étendaient à l’ouest de l’infinie mer des sages jusqu’aux plaines-Sèches de l’est, n’étaient qu’un seul et unique royaume gouvernées par le grand roi Tildelion. Par son désir de justice et de paix, les humains et les autres peuples, que l’on avait coutume d’appeler les féeriques y vivaient cote à cote en harmonie. Chaque peuple mettait au service des autres ses connaissances et de ses facultés propres. Mais après de longues années de règne, le roi disparu soudainement laissant vide le trône de la majestueuse cité d’Ebel qui se gorgea des rumeurs les plus improbables sur sa disparition. Le royaume bienheureux se vit en quelques années balafré de frontières, morcelé en de nombreux territoires gouvernés par des clans, tous plus ou moins hostiles ou méfiants les uns envers les autres. Dés lors, la paix, entre les hommes et entre les différents êtres de féerie, maintenue jusqu’ici par Tildelion, s’effrita comme un parchemin trop vieux, et, tout comme la paix, le savoir immense des hommes et des féeriques qu’unifiaient et préservaient les sages du roi, disparu dans une nuit d’ignorance et de lutte aveugle pour une domination des terres.

    Miraculeusement, par la volonté du conseiller du roi, peu de temps avant ce grand chambardement, une confrérie nommée simplement les “frères conteurs” vit le jour. Neufs des membres de cet ordre avaient pour mission d’arpenter le monde afin de recueillir et sauver de l’oubli les témoignages les plus extraordinaires sur les êtres qui peuplaient les Grandes-Terres et tout particulièrement sur ceux qui vivaient dans l’impénétrable et légendaire forêt d’Orthana. Beaucoup de clans d’humains après la chute du Royaume unique s’allièrent à de viles créatures et profitèrent du chaos régnant pour traquer les plus fragiles et précieux êtres de féerie comme les fées, les lutins,les gnomes et bien d’autres encore.

    Dès lors, une fois l’an, les conteurs, le gardiens du livre blanc et l’archi-conteur se réunissaient dans un lieu secret de tous. Une clairière cachée, au milieu de laquelle se dressait la grande pierre de mémoire, flanquée de ses deux visages impassibles. Chaque conte écrit sur le livre était lu à haute voix alors que les conteurs chantaient silencieusement sur cinq notes. Si le conte était faux ou incomplet, le vent ballayait les lettres du livre comme de la poussière. Mais, s’il était vrai, les lettres s’élevaient des pages en minces filets de lumières multicolores et pénétraient dans la pierre de mémoire par un oeil, situés à l’emplacement de l’oreille. Une fois dans la pierre, les contes prenaient vie, ils devenaient énergie. Et la pierre, au fil des ans, pulsait d’un considérable amas de puissance et de savoir, prêtant aux frères-conteurs une vie dépassant de loin celle des autres hommes.

    Alors, plus que tout, les conteurs espéraient un jour entendre et ramener l’histoire de la mystérieuse reine des fées, mais celle-ci disait-on, vivait au coeur même de la gigantesque forêt d’Orthana, lieux sans âge, habité d’êtres inconnus et parsemé de tant de dangers et de secrets qu’aucun homme n’y pénétrant trop profond n’en revint jamais.
    Pourquoi recherchaient-ils celle-ci plus que toutes autres ? Car, si un jour, le conte de la reine fée entrait dans la pierre de mémoire, on dit que sa puissance serait telle qu’à travers-elle, déchirant les brumes du nord sur un destrier d‘argent, reviendrai le roi Tildelion et qu’il unifierai un nouveau royaume.

    L’histoire qui va suivre est celle de deux conteurs , Aldrim Quaeris et Fosco Triklin et de leur étranges aventures dans la quête extraordinaire des contes sur les chemins des Grandes-Terres et les sentiers d’Orthana…
    J’en profite également pour informer qu’entre chaque tome nous allons aussi lancer un CD de musique qui accompagnera les contes. D’une part avec mes propres composition et d’autre part avec les composition sur ces mêmes contes de la harpiste Eve Mc Tellen.
    Et par la suite, il y aura sûrement d’autres surprises, mais nous en parlerons le moment venu.
    Autre point important, nous allons bientôt lancer une souscription sur le premier tome !

    La féerie semble intéresser de plus en plus de gens. Partagez-vous ce sentiment ?

    C’est sans doute les adaptations cinématographiques et les jeux vidéos qui ont ouvert d’autres portes à la fantasy pour se faire connaître d’un plus grand public. Les progrès techniques aidant, les représentations de toutes les images que l’on pouvait s’imaginer dans les livres se sont vues projetées à l’écran. Les images de synthèse on remplacé les ficelles et les marionnettes et ont donné une plus grande facilité ou en tout cas rapidité de réalisation pour représenter ces mondes imaginaires visuellement complexes. Quoique les anciens films comme Labyrinthe gardent un cachet irremplaçable.
    Quoiqu’il en soit, la fantasy, comme le conte en général, a souvent plusieurs degrés de lecture. Je ne pense pas qu’il faille y voir systématiquement une fuite de la réalité vers de vagues rêveries comme on peut l’entendre souvent, même si c’est sans doute vrai quelquefois. L’imaginaire est important, il fait aussi parti de notre réalité. il y a beaucoup de choses que l’on a du mal à aborder dans notre quotidien qui peuvent trouver un écho dans l’imaginaire. D’une façon général, s’il y a un besoin de se plonger dans le monde de l’imagination, c’est qu’il y a un manque ailleurs. Le regard que l’on porte sur la réalité que l’on nous donne à voir ne nous suffit pas, et c’est dans l’imagination créatrice que l’on peut cerner ces choses qui nous échappent, qui nous manquent et que l’on n’arrive plus à entrevoir tous les jours. L’extraordinaire dans le quotidien.

    Quelle est votre créature féerique préférée et pourquoi ?
    Parmi tous les êtres de féerie, il y en a un que je trouve très original, c’est une créature de bois et de feuilles, vivant dans la forêt de Fangorn, là je pense que vous voyez de laquelle je parle. Les ents. Avoir donner vie à ces êtres, ces bergers de la forêt fut une idée de génie de Tolkien, et leur représentation au cinéma, une heureuse surprise tant ils étaient proche de l’image que je m’en étais faite à la lecture des livres. Ils semblent vieux comme le monde, sages, majestueux. Ils allient à la fois les qualités humaines et celle de la nature. Oui, ce sont bel et bien mes créatures féeriques préférées.

    Votre site web est très travaillé. Vous passez d’ailleurs beaucoup de temps sur Internet. C’est vraiment quelque chose qui a révolutionné votre façon de travailler ? Ou est-ce un très bon outil de communication ?

    C’est un outil très pratique, c’est grâce au net que j’ai pu faire connaître mes travaux, ça m’a permis de rencontrer bon nombre de collaborateurs dont certains sont devenus des amis par la suite.
    C’est un très bon outil de communication, d’autant plus que je me suis éloigné de Paris pour la verdure, ce qui a rendu cet outil d’autant plus important pour me tenir au courant des diverses manifestations…
    Pour le site web, j’essaie de le mettre à jour aussi souvent que possible mais cela demande du temps donc je fais de grandes vagues de mises à jours de temps en temps.

    D’où partez-vous pour créer une illustration ? Qu’est-ce qui vous inspire ?

    Généralement, je travaille au souvenir plus qu’à l’observation alors qu’il faudrait pour bien faire équilibrer les deux, car se baser sur la mémoire sans une observation directe peut engendrer des problèmes de proportions et l’observation directe seule retranscrite sur la feuille fait perdre toute l’âme au dessin toute sa personnalité (c’est juste mon point de vue). Il faut laisser le temps à l’imagination de transformer les images que l’on perçoit pour en faire ressortir ce que, justement, les yeux n’ont pas forcément capté. Mais le principal est peut-être de n’être jamais satisfait de son illustration une fois finie pour que la meilleure soit toujours la prochaine.

    Et côté technique ? Comment travaillez-vous vos illustrations ?
    Après beaucoup d’essais, je suis revenu au simple crayon ou mine graphite et à la feuille blanche. Il n’en faut pas plus pour tout exprimer dans le trait. Quand à la couleur, j’ai abandonné les pinceaux il y a quelques années pour la palette graphique. Je peux changer dix fois d’avis sur les tonalités d’une illustration, comme j’utilisais quelque fois l’aquarelle cela ne donnait pas beaucoup de possibilité de modifications de ce coté là ; et la peinture à l’huile que j’aime beaucoup aussi me prenait trop de temps. Mais je compte bien retourner un jour à mes pinceaux de temps en temps ce sont deux méthodologies différentes mais je crois que dans les deux sens, l’apprentissage de l’une aide aussi pour l’autre.

    A part l’univers d’Orthana, avez-vous d’autres projets en cours ou à venir ?

    Oui, Orthana va déjà prendre beaucoup de temps avec ses sept tomes, mais je travaille en parallèle sur l’adaptation du roman de mon ami Guillaume van Meerbeeck, Dormäe, en jeu vidéo, un jeu online qui sortira fin 2010 si tout se passe bien. Cela représente une sacré somme de visuels et une nouvelle manière de travailler. Mais c’est très intéressant d’autant plus que son univers est passionnant.

    Propos recueillis par le Peuple féerique en mai 2009.

    A noter que Godo proposera quatre livrets, pochettes de crayonnés sur les Fées, Lutins et gnomes, Trolls et gobeliins, Dragons. Livrets tirés des recherches d’Orthana et qui seront disponibles très bientôt.

    Pour suivre l’actualité de Godo : http://www.godo-illustrateur.com/

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