Étiquette : féerie

  • Souvenirs d’un Elficologue T1: L’Herbe aux feys (Soleil Celtic)

    SOUVENIRS D’UN ELFICOLOGUE T1: L’herbe aux feys
    Date de sortie : 11/03/2009
    Scénariste : GLORIS
    Dessinateur : BORDIER
    Coloriste :
    EAN : 978-2-30200-540-2
    Prix : 12.9 €

    Présentation éditeur:

    DES MEURTRES ÉTRANGES, DES CRÉATURES FÉÉRIQUES AVEC POUR TOILE DE FOND LE MONT-SAINT-MICHEL.

    Paul Laforêt, parisien, est élevé dans le culte de la raison et du progrès scientifi que. Il n’a qu’une obsession : prouver que la nouvelle invention dont il s’est entiché – la photographie – va le rendre riche. Il se propose donc de suivre un reporter au Mont-St-Michel pour le premier « reportage photographique » de l’Histoire. Sur les épreuves argentiques qu’il développe, de curieuses formes féeriques apparaissent… D’abord des tâches étranges, puis des silhouettes, puis des feys ! Croyant à un canular, notre héros va se laisser entraîner par ses images floues sur les anciens sentiers qui mènent à Faërie…   Au même moment, une série de meurtres sanglants et très énigmatiques plongent le Mont- Saint-Michel et ses environs dans la peur. Les assassinats sont spectaculaires et les rares témoins décrivent le coupable comme une « bête infernale ». Et si le petit peuple cherchait à alerter Paul sur le grand malheur qui se prépare ?

    Notre avis:

    Le terme « elficologue » a été utilisé par Pierre Dubois a maintes reprises afin de donner un nom à sa passion, ses recherches sur le Petit Peuple et la féerie. Thierry Gloris reprend ici le terme pour cette nouvelle série. Il rend d’ailleurs hommage à Maître Dubois dans sa préface. Le titre fait deviner l’ambitieux projet d’une série d’aventures où le présent et premier tome n’est qu’un balbutiement… Et on se met à l’espérer très fort une fois refermé ce premier volume car on en ressort très satisfait. Pensez donc ! Une aventure qui nous mène au Mont Saint-Michel, aux portes de la Bretagne et de ses légendes. Une jeune héros passionné de photographie dans un 19e siècle où l’art est encore à ses débuts. Et, surtout, une série qui plonge au coeur de la féerie et promet de découvrir légendes et créatures qui nous passionnent tant. Certes, ce premier tome n’est encore que promesses car, finalement, peu de choses nous sont dévoilées. Les éléments et personnages sont maintenant en place, au tome suivant de nous plonger pleinement dans ces souvenirs d’un elficologue…en devenir !

    Côté dessin, mis à part quelques visages encore hésitants et un peu de raideur dans les postures, tant les paysages que les personnages sont clairement amenés. Le dessin sert bien la lecture et l’histoire et le choix des plans est excellent. On ne peut donc qu’apprécier cette entrée en matière et se dire que le meilleur reste à venir…

    (Petite idée en passant glissée à l’oreille des auteurs, ce livre sur le Petit Peuple que le héros tient dans les mains, ce serait un très joli projet annexe ;-))

  • Excalibur T1: Le Cercle du Dragon – Alan Simon (Pocket)

    Excalibur
    Alan SIMON
    Collection : Romans français
    Editions Pocket
    Titre original : Excalibur 1
    Date de parution : 05/03/2009
    Prix : 6,90 Euros
    Nombre de pages : 352

    Présentation éditeur:
    Pour tromper l’ennui du royaume des Dieux, les enfants du Grand Alchimiste Dagda descendent dans le royaume d’Anwynn. Mais contre toute attente, ils découvrent que le monde des hommes est en proie à un mal étrange. Depuis plusieurs lunes, la nature semble se révolter : séismes, irruptions volcaniques, violentes tempêtes… L’équilibre des terres d’en bas est rompu et seule une alliance entre les hommes et les Dieux pourrait encore sauver le monde. Le grand conseil du merveilleux désigne un héros, Merlin, « celui qui sait », chargé de chasser le mal. Armé d’Excalibur, l’Épée des dieux, il part affronter sa destinée tandis que Dagda, le grand créateur, renonce à son éternité pour l’aider à combattre les Formeriis, ancêtres des hommes. Des temps nouveaux s’annoncent…

    Notre avis:
    Alan Simon est un auteur français, né en Bretagne. Chose importante à signaler car les auteurs français écrivant sur la féerie ou les légendes celtiques ne courent pas les rues. L’auteur est également un prolifique compositeur et Excalibur est aussi, voire d’abord, une oeuvre musicale qui a recueilli un très large succès. Aujourd’hui, l’histoire de l’épée légendaire et de Merlin prend son envol dans cette trilogie de romans au parfum celte saupoudré d’humour. Si l’humour devrait ravir de nombreux lecteurs, cela nous a personnellement un peu dérangé au fil de la lecture tout comme les nombreuses notes de bas de page qui, elles aussi jouant tantôt de l’humour, tantôt de l’information, brisent sans cesse notre lecture. Difficile en effet de ne pas vouloir les lire. Il aurait fallu les regrouper à la fin du livre.
    Quant à l’histoire en soi, elle oscille entre de forts beaux moments rivalisant avec de grandes sagas au souffle épique, de belles contrées où notre imaginaire s’évade en compagnie des elfes ou des dieux, et des moments plus délurés et satiriques qui, pour nous, ont moins bien fonctionné. Le tout reste agréable bien sûr mais on a l’impression d’être passé à côté d’un grand moment (car la qualité de l’écriture est au rendez-vous !) sans entrer non plus dans un récit humoristique des plus efficaces. Une écriture entre deux mondes…

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  • OMNIA : interview féerique pour groupe de légendes…

    OMNIA est un groupe extraordinaire à plus d’un point. D’abord car ils représentent ce retour à la Nature et aux fées commun à de nombreuses personnes aujourd’hui. Ensuite, car leur musique invite à un partage émotionnel puissant dont le point culminant se traduit sur scène (Ayant eu la chance de les voir deux fois en live, ça en vaut vraiment la peine !). Enfin, car leur message est simple et répond parfaitement aux espoirs de tous et à cette philosophie de vie qui semble naître ou plutôt renaître de partout. La sortie du DVD « Pagan Folk Lore » était déjà une très belle occasion d’en apprendre plus sur le groupe, de découvrir le visage humain qui se cachait (pas tellement loin en fait) derrière ces dieux de la scène. Une belle occasion aussi d’interviewer Mich Rozek, le batteur d’Omnia et le membre en contact permanent avec les fans du groupe. Rencontre…



    Le DVD « Pagan Folk Lore », c’est une idée qui est venue comment ?

    Ça nous a semblé de manière assez naturelle l’étape logique après la sortie d’Alive! On avait bien sûr eu pas mal de demandes de fans désireux de pouvoir se replonger dans l’ambiance de nos concerts sans s’abîmer les yeux et les oreilles sur Youtube. La nécessité grandissante de pouvoir disposer d’un support audiovisuel de qualité pour promouvoir le groupe auprès des salles et festivals nous a conforté dans cette décision. Il faut dire que beaucoup d’organisateurs de concerts sont déconcertés par OMNIA et s’en font souvent une image totalement fausse. Montrer qu’on n’allait pas sacrifier leur petite soeur sur scène ou envoyer Luka décapiter les mecs trop bruyants au bar avec les dents nous semblait nécessaire. Cela a finalement représenté une bonne année de préparation et de travail, mais ça en valait amplement la peine et l’investissement.

    La petite histoire contée sur la fabuleuse genèse d’OMNIA nous plonge dans la féerie avec beaucoup d’humour. L’humour est très présent au sein d’OMNIA, comment l’explique-tu ?
    Il n’y a pas grand-chose à expliquer. L’humour au sein d’OMNIA vient tout aussi naturellement que la musique. Les personnes qui nous connaissent en dehors de nos activités musicales ou qui nous ont déjà croisés backstage savent que nous sommes aussi tordus sur scène qu’en dehors. Mais des gentils tordus, quand même…

    La féerie connaît de plus en plus de succès ces derniers temps, tu as une idée des causes ?
    Je ne peux pas me prétendre un spécialiste de la question, mais il me semble évident que c’est une saine et naturelle contre-réaction au désenchantement global de notre société occidentale et de ses valeurs. Pour moi comme pour beaucoup de gens, un univers peuplé de petits êtres ailés, d’arbres qui parlent et de créatures fantastiques est plus porteur de sens qu’un monde dirigé par des banquiers jonglant avec de l’argent qui n’existe pas, où nos lendemains sont définis par d’obscures bourses, où d’étranges personnages sont payés beaucoup trop cher pour déterminer notre avenir à tous en gesticulant devant des écrans. Il revient à chacun de choisir la réalité qu’il préfère…

    Qu’est-ce que « croire aux fées » pour toi ?
    C’est retrouver cet instinct d’enfant qui n’as pas peur de se confronter aux forces primordiales de sa propre imagination, savoir que l’univers que nous construisons dans nos esprits peut être plus réel que la matière, réveiller tous ces archétypes endormis qui deviennent objectifs par la seule force de la pensée. Peu importe la forme que l’on veut leur donner: croire aux fées, c’est nourrir leur existence.

    Quelle est ta créature féerique préférée et pourquoi ?
    Je dirais la Rusalka (Rusalky au pluriel), nymphe des eaux dans les traditions slaves, belle et langoureuse, n’attendant qu’une occasion pour noyer les imprudents qu’elle a charmés. C’est une fascination qui est sans doute essentiellement… hormonale, je dirais.

    [/caption]Vous parlez de la musique d’OMNIA comme de la Paganfolk. Steve définit cela comme  » le son que les humains produisent quand ils sont en contact direct avec la nature »…
    Pagan Folk est une étiquette qui vaut ce qu’elle vaut, mais cela reste une étiquette qui est par définition limitative et qui est à l’heure actuelle utilisée pour définir des groupes de tendances très diverses. L’essentiel est que la musique d’OMNIA se nourrit principalement de ce primitivisme instinctif propre aux musiques traditionnelles, simple comme le souffle du vent faisant chanter les branches, un cri d’oiseau à l’aurore ou les vagues caressant les galets. Ce n’est pas seulement l’inspiration de notre musique, mais son essence même. Nous sommes juste des interprètes contemporains essayant de traduire à la manière d’aujourd’hui les échos intemporels de la nature.

    On croise souvent les termes « païens » et « neo-celtic » concernant OMNIA et son public…
    Comme avec toutes les étiquettes, chacun y trouvera le sens qu’il veut. Nous sommes finalement de simples adorateurs de la nature s’inspirant des multiples cultures ayant marqué les terres où nous vivons et les hommes qui nous ont précédés. Philosophiquement, nous sommes des esprits libres et individuels, heureux de vivre notre spiritualité loin de structures ou d’institutions limitatives et dogmatiques, qu’elles se disent païennes ou pas.

    OMNIA Theatre Tour, Roosendaal par Diana BloemendalIl existe beaucoup de mouvements de retour à la Nature mais cela semble se faire en adéquation avec une vie bien ancrée dans la société d’aujourd’hui. On peut donc concilier une vie moderne et un respect de la Nature ?
    Il ne faut pas se faire d’illusion: prétendre pouvoir vivre en communion totale et inconditionnelle avec la Nature en vivant avec les standards de notre société actuelle est une illusion. Si tout un chacun pouvait ne serait-ce que prendre conscience de sa réelle place sur cette planète, tout faire pour « limiter les dégâts » de sa présence sur terre, et retrouver une certaine humilité perdue face au monde qui nous entoure, ce serait un énorme pas pour nous tous.

    Outre le fait d’être musicien dans OMNIA, tu t’occupes particulièrement du PaganClan, le fan club. Tu dois souvent échanger avec eux, lors de ces échanges, quels points communs rencontre-tu entre tous vos fans ?
    C’est clair que m’occuper du PaganClan me permet d’être en contact direct avec de nombreux fans. Le fait de m’être chargé du merchandising du groupe avant de devenir un membre à part entière m’a également permis de rencontrer énormément de gens qui se sentent proches du groupe. Le point commun est essentiellement lié à une certaine sensibilité. Maintenant, difficile de tirer un portrait général du public d’OMNIA. Cela va du fan de folk ou de musique du monde au metalleux de base en passant par les fans de Goth, musique médiévale ou musique classique. C’est difficile à définir, mais il y a, en tout cas, quelque chose qui les touche dans notre musique au delà des genres et des générations.

    Tu as toi-même connu OMNIA en tant que fan d’abord, qu’est-ce qui te séduisait chez eux ?
    La qualité intemporelle et ultra-sensible de la musique combinée à une identité et des valeurs fortes. C’est difficile à expliquer, mais lorsque je les ai vus pour la première fois sur scène, j’ai eu l’impression de rentrer chez moi après un long et éprouvant voyage. C’est ce qui s’appelle une révélation, je suppose, même si je me méfie un peu de ce mot qui sent un peu trop le monothéisme théocratique exclusif.

    On ressent toute l’importance de la scène pour vous et il est vrai qu’un concert d’OMNIA a une saveur particulière. Vous considérez-vous d’abord comme un groupe de scène ? Et peut-on parler de « communion » avec le public ?
    C’est définitivement sur scène qu’OMNIA prend toute son ampleur. Le plaisir que l’on a sur scène semble en effet être communicatif, et que ce soit dans un théâtre, une salle de concert rock ou un festival d’été, il y a toujours une alchimie entre le public et le groupe. Steve définit cela comme un grand rassemblement chamanique villageois. Il y a un peu de cela, en effet. Il faut de toute façon le vivre pour le comprendre. J’invite donc les lecteurs à venir nous voir en live pour se faire leur propre opinion là-dessus.

    Et les morceaux, comment naissent-ils? Comment sont-ils travaillés par la suite pour arriver au résultat final ?
    La base des compositions vient de Steve et Jenny. Jenny s’occupant principalement des mélodies et arrangements alors que Steve se charge des textes. Ils aiment s’isoler dans une petite cabane des forêts ardennaises pour trouver l’inspiration. Les morceaux sont ensuite retravaillés en groupe. Vu notre répartition géographique, avec Joe et moi vivant en Belgique tandis que les autres membres du groupe vivent à différents endroits des Pays-Bas, c’est parfois la croix et la bannière (pardonnez-moi l’expression) pour les répétitions, mais cela fonctionne, et même plutôt bien.

    Si tu devais choisir un seul message véhiculé par OMNIA, quel serait-il ?
    Comme dirait Steve: « Plantez un arbre! ». Ce sera toujours ça de pris.

    Quels sont vos projets en cours ou à venir ?
    Nous continuons pour l’instant notre tournée des théâtres aux Pays-Bas qui connaît un grand succès. La saison des festivals va bientôt commencer, avec des dates en Belgique, Allemagne et Pays-Bas. Nous sommes aussi activement en train de composer pour le nouvel album qui sortira fin de l’année. Certains de ces nouveaux morceaux ont déjà été rôdés sur scène avec un très bon accueil du public malgré leur côté atypique comparé aux précédents morceaux d’OMNIA. Je crois qu’avec ce nouvel album, nous allons devenir plus inclassables que jamais. En attendant, nous continuons à renifler les fleurs, parler aux oiseaux et caresser les arbres. Parce que se sentir vivre, ça se mérite.

    Propos recueillis par le Peuple féerique en mars 2009

    Visitez le site web d’OMNIA

  • Rencontre avec Arthur Ténor, l’auteur de L’Elfe au dragon (Seuil Jeunesse)

    Auteur jeunesse prolifique, Arthur Ténor aime à explorer des mondes fantastiques pour le plus grand plaisir des jeunes lecteurs. Pour la sortie du premier tome de L’elfe au dragon, aventure palpitante d’un jeune elfe et de son alter-ego dragon qui tentent de délivrer leurs amis, le Peuple féerique a échangé quelques propos avec l’auteur. Rencontre.

    Comme beaucoup d’histoires sorties dernièrement, on a l’impression que la  trilogie du Seigneur des Anneaux n’est pas très loin… Qu’est-ce qui vous a  décidé de vous inscrire dans cette voie? La vision des films ou l’engouement  actuel des lecteurs pour la fantasy ?
    J’ai été élevé au biberon Tolkien. Entre 18 et 28 ans, les 1 400 pages du Seigneur des Anneaux ont trôné sur ma table de nuit. Je peux même dire que j’ai appris à écrire avec ce livre de chevet. Mon tout premier roman était d’héroic fantasy. Quand j’ai commencé à publier en jeunesse (à partir de 1998) j’ai attendu d’être plus confirmé dans mon style et ma place d’auteur, car ce genre nous entraîne plutôt vers les gros volumes. Mon premier roman de fantasy a été publié chez Plon Jeunesse en 2006 (Voyage extraordinaire au royaume des 7 Tours). Depuis, on peut dire que je me lâche dans un univers qui m’est familier, bien que je ne sois pas un expert en littérature de fantasy.

    Elfe et dragon, deux créatures largement appréciées par les lecteurs de fantasy. Avoir opté pour un titre mettant en avant les deux mots, n’était-ce pas également un joli coup de marketing ?

    Bien sûr ! En vérité, cela tombe vraiment bien pour moi que la fantasy soit à la mode, puisque c’est le genre où, comme je l’explique précédemment, je me sens le plus en affinité. Cela dit, pour le côté  » marketing « , il faut se mettre à la place des auteurs… je veux dire français. Car il y a une telle domination des importations (notamment anglo-saxones), qu’il faut se battre pour être visible. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les tables et têtes de gondoles chez les libraires. On croirait qu’il n’y a en France que deux ou trois auteurs valables (en jeunesse).

    Vous faites de Kendhil un elfe pas comme les autres. Il est très proche des humains. Une façon de rendre votre héros identifiable pour vos lecteurs ?

    Pour ce coup, je ne l’ai pas fait exprès. L’idée de la série est venue ainsi :  » J’aime bien, et les lecteurs aiment bien, les elfes et les dragons.  » Tilt !  » Et si j’écrivais une série avec un elfe et un dragon ? l’un et l’autre présentant des caractéristiques et un caractère très particuliers.  » Je voulais qu’ils soient humains… en fait, plus qu’humains. L’elfe représente pour moi une créature d’un niveau de conscience, et donc de sagesse, supérieur. Konrad Lorenz disait :  » J’ai trouvé le chaînon manquant entre le singe et l’homme… c’est nous !  » Cette citation correspond bien à l’idée que je me fais de l’humanité. L’elfe représenterait ce que l’humain aurait de plus évolué, un modèle qu’il atteindra sans doute un jour (soyons optimistes, dans un millénaire). J’aurais beaucoup à dire sur le sujet. Peut-être qu’un jour j’écrirais un thèse sur l’humanité elfique.

    Vous êtes un habitué du roman jeunesse mais quelles différences faites-vous entre un roman jeunesse de fantasy et un roman adulte de fantasy ? L’âge du héros ? Plus d’actions et moins de descriptions ?

    Certes, il y a des différences visibles entre les lectorats. Je crois que les grands fans et spécialistes du genre trouveront que la fantasy jeunesse manque de complexité, d’ampleur, de subtilité… Personnellement, je ne les oppose pas. Pour mon premier roman, les 7 Tours, il s’agit clairement un roman jeunesse. Pourtant, j’ai aussi des lecteurs adultes, mais peut-être pas les grands spécialistes de fantasy qui lisent, par exemple, L’épée de vérité. L’âge du héros est-il important ? Je ne sais pas. Quel âge a donc Frodon Saquet ? Je me souviens avoir tenté de lire le Seigneur des anneaux une première fois, vers 15 ans, et avoir refermé le livre après 50 pages d’ennui mortel, à cause je pense de toute cette complexité qui fait les délices des amateurs inconditionnels. Puis, quelque mois ou années plus tard, je l’ai repris et j’ai persévéré. C’est devenu mon best, ma référence. Se souvient-on que Tolkien l’a écrit pour ses neveux ? Il s’agit donc d’un livre pour la jeunesse. On s’y perd un peu finalement, non ?

    Comment avez-vous conçu le monde d’Isuldain ? C’était difficile d’imaginer les diverses peuplades, leur représentation ? Sont-elles toutes prédéfinies ou certaines s’affineront au fil des tomes ou même n’existent-elles pas encore dans votre esprit ?

    Curieusement, le monde d’Isuldain est à la fois flou et précis dans mon esprit. C’est un peu comme s’il pré-existait dans mon imaginaire, mais que je le découvrais au fur et à mesure des voyages de Kendhil. Ainsi, certaines régions me sont-elles encore très obscures, mais elles sont là, quelque part dans mon inconscient. Par exemple, la forêt des Songes. Je ne l’ai pas encore visitée… mais j’ai hâte.

    J’ai commencé une bible des lieux et des personnages. Tout cela s’affinera avec le temps.

    Que nous réserve la suite des aventures de kendhil ?

     

    Un lecteur qui suivra les aventures dans leur chronologie, découvrira chaque fois une histoire indépendante des précédentes, mais liées toujours par cette quête qui ne trouvera son dénouement qu’à la fin du tome 6. Ensuite, j’ai déjà quelques idées pour une éventuelle poursuite des aventures de notre binôme. Pour cela, il faudrait que la première saga connaisse un franc succès…

    Que représente un elfe pour vous ?

    Très bonne question qui a déjà trouvé réponse ci-dessus, en partie. Il y aurait tant à dire sur le sujet… Dans le tome 3 des Voyages extraordinaires, j’évoque ma représentation de  » l’esprit elfique « . Le héros subit une  » élévation  » qui le transforme pour partie en elfe. Cela ne change en apparence pas grand chose au personnage, sinon qu’il développe quelques aptitudes sensitives. Mais peu à peu d’autres phénomènes se produisent qui l’amènent à changer sa vision du monde (plus naturaliste, plus sage, plus subtile… ). Si les elfes détenaient le pouvoir sur la Terre, nous pouvons être certains qu’on ne roulerait plus à l’essence, qu’on ne massacrerait plus les baleines et les gens… bref, qu’on connaîtrait la véritable valeur de la vie et de l’humanité.

    Et les dragons ?

    Celui dont on parle dans L’elfe au dragon est un  » être de conscience « . Il a donc une part d’humanité, mais il n’en demeure pas moins une créature au sang de feu. Mieux vaut ne pas le chatouiller s’il n’en a pas envie. Le dragon plus animal qu’on trouve dans d’autres œuvres, représente une puissance brute (brutale) de la nature. Elle ne fait pas dans le détail quand elle est en colère. Je crois que la Nature, dans ce qu’elle a de  » dragonesque « , quand elle pique une colère, peut se montrer terriblement destructrice. Et pourtant, elle sait aussi protéger et faire preuve de beaucoup de douceur… comme Karlo.

    D’une mannière plus générale, vous intéressez-vous à la féerie ? Si oui, qu’est-ce qui vous attire de l’Autre Côté ?

    Absolument ! Vous verriez la décoration de notre maison. Il y a des elfes partout ! (des figurines de Mary-Cécily Barclays). Ce qui m’attire de l’Autre côté du monde ? Tout ce qu’il y a de merveilleux à découvrir. L’Imaginaire est infini, alors pensez ! J’ai de quoi faire. On n’y trouve pas que du merveilleux, mais tout y est fantastique. Dans le Grand Imaginaire, tout est grandiose : les paysages sont grandioses, les batailles sont grandioses… l’amour est grandiose ! Du pur bonheur !

    Quelle est votre créature féerique préférée et pourquoi ?

    L’elfe, bien sûr, pour les raisons précisées précédemment. J’ai un grand faible aussi pour les enchanteurs, pas les magiciens ou les sorciers. Je parle de ces créatures d’essence non humaine (comme les elfes) qui possèdent de grands pouvoirs de sagesse (au sens du savoir et de ce qu’il apporte au jugement). Et j’aime bien aussi les fées.

    D’autres projets en cours ou à venir ?

    Pouh ! Plein ! J’aimerais repartir dans les infinimondes de l’Imaginaire de ma série des Voyages extraordinaires chez Plon Jeunesse. J’attends une réponse… pour bientôt. Et puis très vite, il me faudra retourner dans l’empire d’Isuldain, car Kendhil n’en a pas fini avec sa quête. Une certitude, pour les prochains mois, je reste dans le fantastique.

    Propos recueilis par le Peuple féerique en mars 2009

  • L’art mythique de Howard David Johnson

    Howard David Johnson débuta sa carrière professionelle en travaillant dans le domaine des sciences naturelles et de l’Histoire. Des domaines auxquels sa passion pour les mythologies antiques s’ajouta au fil du temps pour prendre la direction de Féerie. Il combine aujourd’hui plusieurs techniques dont l’art numérique mais ses tableaux continuent de mettre en scène de belles jeunes femmes dans des attitudes et des décors rappelant les compositions classiques. L’inspiration de l’artiste et photographe Howard David Johnson demeure l’Histoire, les mythologies classiques, les grandes dames de la mythologie et les légendes celtiques ou asiatiques.

    Le Peuple féerique vous invite aujourd’hui à voyager en sa compagnie…

    Découvrir toutes les oeuvres de Howard David Johnson sur son site web.

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