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  • L'univers féerique T5 – Edouard Brasey, Pygmalion

    Sorcières et démons, L’univers Féerique -5

    Le cinquième volume de lunivers féerique dEdouard Brasey paru aux éditions Pygmalion
    Le cinquième volume de l'univers féerique d'Edouard Brasey paru aux éditions Pygmalion

    Brasey, Edouard,
    Pygmalion

    Ce cinquième opus de l’Univers Féerique vient clore le parcours d’Edouard Brasey au milieu des fées, elfes, lutins et autres créatures peuplant l’imaginaire des hommes. Comme à son habitude, l’auteur nous livre ici de quoi nous régaler : En commençant par la nuit d’Halloween qui nous emmène à la rencontre de diverses sorcières, à comprendre l’origine du diable cornu, en passant par les danses du sabbat.

    Ensuite, c’est au tour des morts-vivants, vampires et loups-garous de nous dévoiler nombre de leurs secrets. Enfin, les diverses hiérarchies de démons, certaines portant au sourire, sont passées en revue avec l’œil curieux et l’écriture facile que l’on connaît d’Edouard Brasey. Un essai qui comme les titres précédents (Fées et Elfes, Nains et Gnomes, Sirènes et Ondines, Géants et Dragons, tous aux éditions Pygmalion) témoigne d’une grande érudition ainsi que d’une très bonne documentation à regarder de près la bibliographie.

    Un regard de passionné qui a l’avantage d’être moderne et de rechercher l’explication des choses et, ce qui est encore plus intéressant, les traces actuelles (comme par exemple le néo-paganisme, la Wicca aux Etats-Unis). Le dernier opus de l’Univers Féerique est donc à mettre au même niveau que les quatre premiers : un panorama riche et très bien présenté qui abouti à une source importante pour quiconque s’intéresse au monde de la féerie et des légendes.

  • Le Seigneur des Anneaux – Créatures et peuples

    Les créatures de la Terre du Milieu

    L’objet de cette liste a pour but de présenter brièvement les principales créatures ou peuples présents dans Le Seigneur des Anneaux de Tolkien. Histoire d’avoir en tête les différentes races présentes dans cette œuvre gigantesque.

    Les Aigles
    Semblables aux rapaces que nous connaissons bien, les aigles de la Terre du Milieu possèdent toute leur majesté. Gwaihir, le Seigneur des Vents est sans aucun doute le plus célèbre d’entre eux. Ils sont les alliés des gens libres et servent également de messagers.

    Arachne
    C’est un être maléfique en forme d’araignée qui se nourrit du sang des hommes et des elfes. Bien que sans maître, on lui reconnaît cependant quelque utilité pour Sauron. Son corps géant est boursouflé, de couleur noire. Elle a les pattes griffues et chacun de ses poils se dresse tels des piquants d’acier.

    Les Balrog
    Créature des plus étranges, le Balrog se présente comme une masse sombre à l’intérieur de laquelle on devine un corps en forme d’homme mais plus grande et possédant une crinière. Gandalf en affrontera un qui sera armé d’une épée et d’un fouet.

    Les Dragons
    Présents dans le souvenir des aventures de Bilbon, les dragons sont les gardiens de trésors fabuleux. On n’en rencontre néanmoins aucun dans Le Seigneur des Anneaux.

    Les Elfes
    Etres très beaux et très majestueux, les Elfes ont une importance toute particulière dans la Terre du Milieu. Leur écriture est sacrée et présente partout. Ils savent marcher sans bruit ou courir avec une telle légèreté qu’aucun sol ne garde leurs empreintes. Ils aiment à chanter et à danser. Ils possèdent également un don inné pour guérir les blessures. Les Elfes semblent parfois entourés d’un halo lumineux mais leur première caractéristique physique est sans aucun doute la perfection de leurs traits.

    Les Ents (Onedrim)
    Les Ents sont les gardiens des forêts et ressemblent à des arbres. Plus grands que des hommes, très robustes et leurs pieds comportent sept doigts. On ne sait s’ils sont habillés d’écorce ou s’il s’agit de leur peau en elle-même. Ils jouissent d’une force énorme. Malheureusement certains sont atteints d’une maladie qui les plongent dans un état arbresque. Curieusement, certains arbres se sont éveillés eux à un état vivant : ce sont les Huorns. Ils sont guidés par les Ents. Les Ents détestent les Orques car ils abattent et brûlent quantité d’arbres.

    Les Hobbits
    Semblables à des hommes mais de petites taille, les Hobbits ou Semi-hommes ont un caractère particulier. Ils n’aiment pas les machines, se plaisent à fumer la pipe, ont l’oreille fine et l’œil vif (gare à leurs jets de pierre !). Physiquement ils sont imberbes ou très peu barbus, ont tendance à l’embonpoint mais cela ne les empêchant pas d’être vifs.
    Ils sont courageux et vivent dans des « trous » très bien aménagés. Bien que cette tradition d’habitat se perde au profit de maisons de pierre. Les plus connus des Hobbits sont sans nul doute Bilbon et Frodon.

    Les Hommes
    Rien de particulier à signaler. Les Hommes sont semblables aux Hommes. Notons que parmi tous, seuls les Dunedain (Numenoréens) connaissent et parlent une langue Elfe.

    Les Loups (ouargues)
    Les loups obéissent à l’Ennemi. On en rencontrera dans l’œuvre de Tolkien qui s’attaqueront à Frodon et ses compagnons.

    Les Magiciens (Itsaris)
    Finalement, on connaît très peu de choses sur ces magiciens. Saroumane, Radagast ou encore le fameux Gandalf. Ils se déplacent avec un bâton et portent une longue barbe.

    Les Nains
    Pour la plupart, les nains sont connus pour leur mauvais caractère. Ce sont des êtres bourrus et rancuniers. Mais également des travailleurs acharnés. Ils vouent une certaine passion pour les pierres précieuses et le travail des métaux. Dans le Seigneur des anneaux, le seul nain à prendre de l’importance est Gimli, un des compagnons de Frodon.

    Les Nazgûl
    Ce sont les gardiens des Neuf Anneaux. Ils sont les cavaliers noirs au service du Maléfique Sauron. Sous leurs habits noirs, ils portent une robe grise et un heaume d’argent. Leurs mains décharnées portent une épée d’acier. Ces armes sont empreintes de magie noire.

    Les Orques
    Créatures hideuses, aussi bêtes que méchantes, les orques sont au service du Mal que ce soit sous le commandement de Saroumane ou de Sauron. Leur taille est un peu inférieure à celle de l’homme. Ils ont la peau sombre et la face plate. Deux yeux bien noirs et une langue bien rouge. Ce sont principalement des guerriers, vêtus de cottes de mailles et de casques et armés d’épées et de lances. D’aspects différents il n’ont en commun que leur laideur, leurs difformités et leur méchanceté.

    Les Trolls
    Créatures assez sauvages (elles ne construisent pas), les Trolls sont plus grands et plus larges que les hommes. Ils n’hésitent pas à se nourrir des hobbits et des nains. Lors des combats ils sont armés de larges boucliers ronds et noirs et de lourds marteaux.

  • Le Seigneur des Anneaux – principaux personnages

    Le Seigneur des Anneaux de Tolkien regorge de créatures féeriques et fantastiques. Petit regard sur quelques personnages de ce roman fondateur de la fantasy…
    Les personnages de la Terre du Milieu

    Ci-dessous, vous trouverez une liste reprenant les principaux personnages du Seigneur des Anneaux de Tolkien. Histoire de vous y retrouver avec les nombreux protagonistes de cette merveilleuse aventure.

    Aragorn
    Appelé également Grands-Pas. Ami de Gandalf, Aragorn est un homme. Qualifié de plus grand chasseur et voyageur de ce temps par Gandalf, Aragorn est un des derniers descendants du grand peuple des Hommes de l’Ouest, un Rôdeur. Il sera un des Neufs Marcheurs, compagnons de Frodon.

    Anborn
    Guerrier elfe à la solde de Faramir.

    Arwen
    Aussi appelée Undomiel. Elle a pour caractéristiques physiques des cheveux sombres noués en tresses, bras blancs et clair visage, des yeux « gris comme une nuit sans nuage » et dans lesquels se reflétait la lumière des étoiles. Elle porte des vêtements gris et un bonnet de dentelle d’argent. Elle s’unira avec Aragorn, Roi Elessar.

    Balïn
    Puissant guerrier nain qui joua un grand rôle dans les aventures de Bilbon. Frodon et ses compagnons découvriront son tombeau.

    Bilbon Sacquet
    Bilbon le Hobbit est le plus grand des héros Hobbits. Il participa à la quête du trésor des nains gardé par un dragon. Il se lia alors d’amitié pour Thorïn, Balïn et 10 autres nains ainsi que pour Gandalf le Magicien. Durant sa quête, c’est lui qui découvrit et s’empara de l’Anneau unique, alors en possession de Gollum.
    Grâce à son épée Dard, il combattit avec courage les orques. A son retour à Cul-de-Sac, très riche, il fit de Frodon son héritier et au moment où se passèrent les événement contés dans Le Seigneur des Anneaux, il venait de fêter ses 111 ans.

    Beregond
    Fils de Baranor. Simple homme d’armes de la Troisième Compagnie de la Citadelle (Garde de la Tour de Gondor). Par ses actes héroïques il sera nommé Capitaine de la Garde de Faramir.

    Boromir
    Homme du Sud. Ses vêtements étaient composés d’un manteau bordé de fourrure, de bottes. Il avait les cheveux bruns coupés à hauteur des épaules. Ses yeux étaient gris et il avait le regard fier. Il sera un des Neufs Marcheurs, compagnons de Frodon. Il est le fils de Denethor.

    Celeborn
    Seigneur des Elfes, époux de Galadriel. Ses cheveux étaient d’argent.

    Denethor
    Le maître du savoir de Gondor (Intendant). Il est le père de Boromir.

    Elrond
    Elrond a un visage sans âge et une belle chevelure sombre ceinte d’un bandeau d’argent. Il est le Seigneur de Fondcombe. Et est aussi puissant parmi les elfes que parmi les hommes.

    Eomer
    Fils d’Eomund. Il est Maréchal de Riddermark. A la mort du Roi Théoden, il deviendra roi à son tour.

    Eowyn
    Dame de Rohan. Elle a une beauté divine, un visage d’une blancheur exquise que caresse sa chevelure d’or. Elle est attirée par Aragorn.

    Faramir
    Capitaine de Gondor, il est aussi le frère de Boromir. Très vite, il tombera amoureux de la belle Eowyn.

    Frodon
    Neveu de Bilbon Sacquet, Frodon est le véritable héros de cette quête. Ce jeune hobbit de 33 ans recevra de son oncle le poignard Dard qui le protégera dans ses aventures. C’est à lui que reviendra la tâche difficile de se débarrasser de l’Anneau unique.

    Galadriel
    Dame Elfe. Epouse de Celeborn et gardienne de l’Anneau Neny. Très belle, très grande, elle a les cheveux d’or.

    Gandalf (dit Mithrandir)
    Il sera un des Neufs Marcheurs, compagnons de Frodon. C’est un magicien très puissant, craint par tous et présent dans de nombreuses légendes. Il porte une longue barbe grise et se sert d’un bâton noueux comme une sorte de catalyseur pour sa magie.

    Gimli
    Fils de Gloïn. Il sera un des Neufs Marcheurs, compagnons de Frodon. Comme tous les nains il a son caractère. Il est barbu et porte comme arme une hache. Il déteste monter à cheval et lui préfère la marche à pied !

    Gloïn
    Nain à la longue barbe fourchue, blanche comme la neige. L’un des douzes compagnons de Thörin Ecu-de-Chêne.

    Gollum
    Créature hideuse totalement sous l’emprise de l’Anneau Unique, Gollum est celui à qui Bilbon déroba cet anneau fameux. Longiligne, maigre aux membres déformés, il a des yeux protubérants (Il est nyctalope). Il jouit d’une grande force.

    Legolas
    Fils de Thranduil, Roi des Elfes de la Forêt Noire du Nord. Vêtu de vert et de brun. Il sera un des Neufs Marcheurs, compagnons de Frodon.

    Merry
    Il sera également un des Neufs Marcheurs, compagnons de Frodon. C’est un hobbit. Son véritable nom est Meriadoc Brandebouc.

    Peregrïn (dit Pippin)
    Encore un hobbit qui accompagnera Frodon dans ses aventures puisque lui aussi sera un des Neufs Marcheurs.

    Sam Gamegie
    Il sera un des Neufs Marcheurs, compagnons de Frodon. Véritable ami de Frodon, il n’hésitera jamais à lui venir en aide.

    Saroumane
    Un Magicien tout comme Gandalf. Il est censé être leur meneur mais Gandalf découvrira bien vite que Saroumane est passé de l’autre côté, rongé par la convoitise du Pouvoir des Anneaux.

    Sauron
    C’est l’Ennemi ! Déjà il avait été celui de Bilbon dans sa quête d’alors. Il est le mal incarné et commande à toutes les créatures mauvaises. Il étend son ombre sur le terre du Milieu.

    Sylvebarbe
    Sylvebarbe est un Ent. Une créature très étrange, mi-homme, mi-arbre. Il a une force physique herculéenne et sera un allié de poids pour nos amis hobbits.

    Théoden
    Fils de Thengel. Théoden est le Seigneur de la Marche.

    Tom Bombadil
    Curieux personnage que ce vieillard qui ne semble pas appartenir à ce monde. Du moins, l’Anneau n’a aucun pouvoir sur lui. Il vit dans la forêt avec la dame-elfe Baie d’Or. Cette dernière dit de lui qu’il est le Maître de la forêt.

  • Le Grand Pouvoir du Chninkel

    Le Grand Pouvoir du Chninkel

    Le Grand Pouvoir du Chninkel est paru aux éditions Casterman

    Un jour, un Miracle

    Depuis la nuit des temps, Daar avait toujours été un monde en guerre. Une guerre incessante que se livraient les Trois Immortels : Barr-Find Main Noire, Jargoth Le Parfumé, Zembria La Cyclope. Brutes sans visage, cruels androgynes et féroces amazones, tous n’obéissaient qu’à une seule et même loi : Extermination. Mais qui donc avait permis une telle infamie, de quel néant venaient donc ces races supérieures qui contraignaient les peuples à une aussi atroce servitude… Horreur, folie sanglante, désolation… pour combien de temps encore ?
    Jusqu’au jour où se produit un Miracle…

    Une rencontre, des chef-d’œuvres

    La rencontre entre Jean Van Hamme et Grzegorz Rosinski en 1976 est l’origine même de chefs d’œuvres incontestables en bande dessinée. Slave de naissance, Rosinski, qui ne parlait pas un mot de français à l’époque, était sensible à la culture germanique. De là est né le projet Thorgal (qui démarre en 1977), cette fabuleuse aventure chez les Vikings. Une aventure que tout le monde, un jour ou l’autre a dû suivre avec ravissement. Une aventure dans laquelle la mythologie et l’héroïsme ont une place de premier ordre. Récemment, nous pouvions encore redécouvrir ce grand duo de talent dans Western (Editions du Lombard, 2001). De nouveau, les auteurs ont mis leur savoir faire au service d’une œuvre de première catégorie, hymne à l’Ouest et à ses personnages de caractère. Mais revenons plusieurs années en arrière avec la sortie du Grand Pouvoir du Chninkel, en 1986.

    Un mythe remanié

    A la base, ce récit est née de l’envie de Rosinski de dessiner une histoire en noir et blanc. L’idée d’un récit isolé se déroulant dans un univers tolkenien a alors germé et pris la forme d’une version décalée du Nouveau Testament. Œuvre ambitieuse ? Certes, mais menée avec brio par Jean Van Hamme qui loin de s’aventurer dans une réécriture du nouveau testament, n’en a que préservé la trame. Dieu, créateur de l’univers et d’une multitude de peuples différents, est adulé aux quatre coins du monde. Les peuples primitifs lui vouent en effet une adoration sans bornes depuis des siècles et des siècles. Mais, un jour, cette adoration prend fin, les peuples se détournent du créateur. Voilà venu le temps de la punition, le temps d’expier la terrible faute des ancêtres irrespectueux. Les catastrophes s’enchaînent aussi épouvantables que le Déluge et plongent toute l’humanité dans la détresse pendant des générations. Seul le Sauveur, l’Elu pourrait rétablir la paix et racheter les fautes de ses ancêtres.
    J’on, un Chninkel soumis à l’esclavage, est le Choisi de U’n, le maître créateur des mondes, pour sauver son monde de l’Apocalypse. A travers ce personnage, le culte divin est rétabli. Comme Jésus, il change l’eau en vin, marche sur de l’eau, guérit les malades, entraîne derrière lui des apôtres qui partout vont porter la Bonne Nouvelle et devient l’espoir de tout un peuple. Comme dans le culte divin, J’on le Chninkel est condamné par les siens mais pardonne :  » au nom de U’n, je te pardonne… « . Est-ce là la fin du châtiment annoncé par le maître créateur… Oui car U’n, dans  » Le Grand Pouvoir du Chninkel « , respecte sa promesse de ne pas détruire Daar… mais dans sa colère, il détruit tout ce qui y vivait. Car en vérité, U’n est un Dieu jaloux et rancunier, un maître cruel qui poussa son peuple vers le sacrilège et le reniement de son nom. Un Dieu qui, voulant être craint, assorti son culte de la terreur d’un nouveau châtiment ! Une théorie poussée à l’extrême par Jean Van Hamme pour nous conter l’histoire d’un éternel recommencement…

    Des références explicites

    On le sait, Jean Van Hamme a la capacité de combiner diverses sources pour donner naissance à des albums denses et truffés de points de ralliements, pré-acquis pour le lecteur érudit. En plus de cette référence explicite à la Bible, l’auteur nous rappelle donc l’univers fantastique de Tolkien qui rassemble bien des peuplades différentes et une faune diversifiée. Les peuples commandés par les Trois Immortels regroupent des personnages hétéroclites : d’abord les Chninkels esclaves, ces petits elfes attachants aux oreilles pointues et aux mains tremblantes face aux terribles maîtres sanguinaires, ensuite, les Chninkels libres dont la digne représentante (en dehors des grands sages, les nobles vénérables du peuple Chninkel) se nomme G’wel, une jeune fille fidèle et dévoué à J’on dans sa quête et enfin, les Tawals, des singes velus et sans cervelle dont la force colossale ne sert qu’à tuer. Les animaux sont encore d’une extrême originalité : des pesants Womochs cracheurs de feu, des Orphyx carnivores et des Traganes sauvages, trois espèces particulières de créatures qui ne sont autre que les montures des Immortels !
    Et puis, il y a encore ce rapprochement entre ce monolithe noir et le symbole divin imaginé par Stanley Kubrick dans « 2001 l’Odyssée de L’Espace ».

    La couleur

    Et voilà que la couleur fait son apparition. La couleur… elle a suscité bien des critiques de la part des bédéphiles. N’y a-t-il derrière cette réédition couleur qu’un simple coup commercial, comme on semble le penser ? Il est vrai que la maison d’édition, Casterman, a connu pas mal de problèmes d’argent et aurait pu tenter de renflouer ses caisses avec ce grand succès. Mais cette réédition n’aurait pu se faire sans la volonté de ses auteurs. Pour beaucoup, la couleur alourdit les dessins, détruit l’ambiance créée par le noir et blanc et cette parution en trois tomes casse le rythme de l’histoire. Pour d’autres, plus positifs, c’est une façon de redécouvrir ce classique de la bande dessinée, de donner envie aux inconditionnels de la couleur ou aux plus jeunes de se plonger dans cet univers tolkienien pour suivre la quête de J’On le Chninkel. Avouons quand même que cette colorisation est des plus soignées et assez adaptée au récit. Cela on le doit à Graza elle-même, une coloriste familière aux univers de Rosinski puisque c’est aussi elle qui a réalisé les couleurs pour  » Thorgal », les séries « Hans » et « La complainte des Landes perdues » ! Enfin, cette réédition couleur ne dénoncerait-elle pas aussi une nouvelle tendance à la réactualisation de « l’ancien ». C’est vrai qu’en bande dessinée, nos classiques se trouvent de plus en plus souvent « rajeunis » par ces rééditions couleurs. Citons un autre exemple récent : la nouvelle version couleur de Silence (Comès) parue aux éditions Casterman (encore) ! On pourrait se demander si nous ne perdons pas, à chaque « remaniement » d’un élément de l’histoire, un peu de la magie de l’œuvre, de son « aura »? Bref, les questions sont nombreuses et le débat est long et quoi qu’il en soit, « Le Grand pouvoir du Chninkel » de Rosinski et Van Hamme restera encore longtemps un album indispensable et incontournable pour tout amateur de BD !

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  • Planches magiques et bulles de Fantasy

    Planches magiques et bulles de Fantasy

    Oyé ! Oyé ! Créatures de Fantasy ! Nains, hobbits, farfadets, trolls, gobelins, dryades, elfes, orques, gnomes, géants ou lutins…
    Laissez-nous pénétrer vos contrées reculées, laissez-nous explorer ces mondes réenchantés…
    Le XXème siècle, croulant sous le règne du progrès scientifique, étouffait… Une soif d’évasion allait s’en emparer… L’exode vers les mondes où renaissent les héros, en quête de mystère et d’aventure, enfin s’entamait…

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    Nous sommes dans les années 80. Un certain Régis Loisel et un certain Serge Le Tendre commencent à faire parler d’eux en tant que précurseurs d’un nouveau genre fantastique en bande dessinée : la Fantasy.
    Avec La Quête de l’Oiseau du Temps aux éditions Dargaud, ils se situent dans le parfait prolongement d’un bouleversement culturel : celui créé par le succès retentissant du Seigneur des Anneaux et du jeu de rôle Donjons & Dragons. Les éditions Delcourt commencent alors à publier des albums très ancrés dans cet imaginaire (ex. Légendes des Contrées Oubliées). Ce sont pourtant les éditions Soleil, créées en 1989 par Mourad Boudjellal qui, dans ce domaine de la Fantasy, vont se distinguer. Leur volonté de s’affirmer dans le genre est déjà portée par leur slogan : « Entrez dans la suprême dimension »… Et la série Lanfeust de Troy parvient véritablement à les propulser en tête du marché. La Fantasy s’imposait dans la bande dessinée.

    Des légendes anciennes…

    La mythologie des temps anciens est une source constante de la Fantasy. De là renaissent les monstres, ces créatures ni humaines ni naturelles, qui sont les véritables piliers du genre mais aussi les nobles héros d’antan et les preux chevaliers. Le danger est synonyme de défi, les terres grouillent de mystères, l’aventure mène à la quête et l’amour redevient courtois. Ainsi en va-t-il du Médiéval-Fantastique : il s’inspire directement des légendes et des faits historiques mais il n’hésite pas à puiser dans le registre du merveilleux pour faire émerger sorcières, fées ou dragons.

    C’est la maison d’édition Delcourt qui enregistre la plus grande production d’albums faisant partie de cette catégorie. Ses collections Terres de Légendes et Conquistador proposent en effet un nombre considérable de séries qui sont animées par une volonté de s’accrocher aux mythologies ou aux faits historiques. Les auteurs se plongent dans les légendes anciennes et les cultures celtiques pour en ressortir des récits tantôt fidèles à leurs sources, tantôt s’en éloignant quelque peu dans une démarche imaginaire propre. Certains iront même jusqu’à entreprendre des recherches faisant preuve d’une véritable approche scientifique. Plusieurs bandes dessinées viennent exemplifier ce courant.

    Prenez un héros brave et dévoué munis d’une épée et donnez-lui une quête impossible et vous y êtes : Arthur (éd. Delcourt), Rogon Le Leu (éd. Delcourt), Complainte des Landes Perdues (éd. Dargaud), Merlin (éd. Nucléa), Arthur Pendragon (éd. Nucléa),… Ainsi renaissent les légendes….

    … A la conquête de terres nouvelles

    Mais la Fantasy, c’est aussi cette création inépuisable de mondes « à part ». D’un coup de baguette magique, elle nous propulse de l’autre côté du miroir, à la découverte de contrées imaginaires (parfois dépeintes par la traditionnelle carte introductrice) peuplées de créatures « fantaisistes ». Ainsi en est-il de La Quête de l’Oiseau du Temps (éd. Dargaud). Loisel et Le Tendre nous ouvrent un territoire sans limite où se côtoient héros en quête d’aventures, peuples humanoïdes et créatures extraordinaires. Dans Les Lumières de L’Amalou (éd. Delcourt), Claire Wendling et Christophe Gibelin construisent un monde de légende où furets et transparents doivent apprendre à cohabiter en paix, pour le salut du grand chêne…. René Hausman et Pierre Dubois aussi créent leur propre univers avec Laïyna (éd. Dupuis). Dans Bilbo le Hobbit (éd. Glénat) ce sont les « Terres du Milieu » de J.R.R. Tolkien qui sont illustrées. Dans De Cape et de Crocs (éd. Delcourt)

    La série du Dernier Loup d’Oz qui ne verra peut-être jamais la suite…
    La série du Dernier Loup dOz qui ne verra peut-être jamais la suite...

    La Quête de l’Oiseau du Temps – La série légendaire de Loisel et Le Tendre

    ou Le Dernier Loup d’Oz (éd. Delcourt), la Fantasy donne le premier rôle aux animaux. En plus de ces animaux souvent représentés, le personnage du sage ou du magicien sera récurrent. La magie est en effet un élément inconditionnel de la Fantasy. Elle opposera très souvent les forces du Bien aux forces du Mal qui lutteront pour le pouvoir… Dans un univers sombre (et loufoque) les Chroniques de La Lune Noire (éd. Dargaud) feront de la magie l’élément essentiel du récit.

    Une franche rigolade…

    La magie peut encore nous jouer des tours : avec Soleil, on joue la carte de l’humour ! Les mondes deviennent débridés et le ton plus léger. Lanfeust de Troy (éd. Soleil) est évidemment la référence de cette Fantasy « burlesque » où Arleston n’hésite pas à bousculer tous les canons du genre. Dans Le Chant d’Excalibur (éd. Soleil) qui met en scène un Merlin au nez rouge, il va même jusqu’à régler leur compte aux légendes celtiques et arthuriennes. Avec les éditions Soleil, la Fantasy devient délirante…

    Héroïc-Fantasy et compagnie

    Quelques stéréotypes : la quête initiatique, les héros courageux, les combats entre le Bien (la lumière) et le Mal (les ténèbres), les créatures non-humaines (fées, elfes, animaux anthropomorphes, monstres,…), magie, sorcellerie etc. Le héros de l’Héroïc-Fantasy sera généralement un jeune garçon désigné par la prophétie qui, pour réaliser sa mission, devra quitter sa banale existence (souvent à contrecoeur), dépasser les frontières, partir à la découverte de nouveaux continents. Il sera celui par rapport auquel le lecteur pourra s’identifier et surtout sortir grandi. Le héros (rarement parfait, ce sont ses défauts qui en font un personnage crédible) a tout à apprendre pour, au final, affronter le puissant méchant (qui a souvent plus de pouvoirs que tous les dieux réunis) et ramener la lumière sur Terre. Il sera membre d’un groupe, d’une joyeuse équipée : un mentor, toujours sage et expérimenté (Maître Nicolède dans Lanfeust de Troy), la/les charmeuse(s) qui pimente(nt) les relations au sein du groupe (Cixi & Cian), le vengeur masqué qui sème le trouble (Bulrog dans La Quête de L’Oiseau du Temps), le maladroit qui fera rire par ses mésaventures (l’élu dans La Quête de l’Oiseau du Temps ; Hébus dans Lanfeust de Troy ; Pröfy dans Trolls de Troy), etc. Et ce n’est que tous ensemble, avec leur savoir-faire réciproque, leur pouvoir spécifique, leurs connaissances complémentaires qu’ils parviendront au bout de la quête.

    En conclusion…

    Avec un genre tel que la Fantasy, les auteurs peuvent laisser libre cours à leur imagination pour nous transporter dans un ailleurs chargé de merveilleux et de magie. Les dessinateurs laissent exploser leur talent pour faire du spectaculaire et surprendre le lecteur, au détour d’un chemin rocailleux, d’une forêt enchantée ou d’un château haut perché. Qu’ils déterrent les légendes anciennes pour y retrouver les racines perdues ou qu’ils transcrivent leurs propres visions de mondes fabuleux, qu’ils jouent la carte du sérieux ou que l’humour vienne plutôt dominer la partie, les auteurs de BD n’ont pas fini d’explorer Faerie. La Fantasy alliée à la bande dessinée, un couple qui nous promet encore bien des voyages…

    Petit parcours de la Fantasy en BD:

    La Quête de l’Oiseau du Temps (Le Tendre, Loisel & Lidwine, éd. Dargaud)
    Le Grand Pouvoir du Chninkel (Rosinsky & Van Hamme, éd. Casterman)
    Les Chroniques de la Lune Noire (Froideval, Ledroit & Pontet, éd. Dargaud)
    De Cape et de Crocs (Ayroles & Masbou, éd. Delcourt)
    Les Lumières de l’Amalou (Gibelin & Wendling, éd. Delcourt)
    Légendes des Contrées Oubliées (Chevalier & Ségur, éd. Delcourt)
    La Geste des Chevaliers-Dragons (Ange & Varanda, éd. Vents d’Ouest)
    Lanfeust de Troy (Mourier, Arleston & Tarquin, éd. Soleil)
    Trolls de Troy (Arleston & Mourier, éd. Soleil)
    Le Chant d’Excalibur (Arleston & Hübsh, éd. Soleil)
    Laïyna (Hausman & Dubois, éd. Dupuis)
    Korrigans (Mosdi & Civiello, éd. Delcourt)
    Thorgal (Rosinski & Van Hamme, éd. Le Lombard)
    Complainte des Landes Perdues (Rosinski & Dufaux, éd. Dargaud)
    Bilbo le Hobbit (Dixon & Wenzel, éd. Glénat)
    L’épée de Cristal (Crisse, éd. Vents d’Ouest)
    Atalante (Crisse, éd. Soleil)
    Rogon le Leu
    (Convard & Chabert, éd. Delcourt)

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