Étiquette : contes de fées

  • Ne jamais tomber amoureuse, de Melissa Marr, éditions Albin Michel

    Ne jamais tomber amoureuse
    Auteur : Melissa Marr
    Traduction: Blandine Longre
    Editions Albin Michel
    Parution: janvier 2010
    Format : 215 mm x 145 mm
    384 pages
    Prix : 14.00 €

    Présentation de l’éditeur:

    Aislinn les voit depuis toujours, lui et les siens. Aussi cruels que séduisants, ils se déplacent sans bruit dans le monde des mortels. Depuis quelques jours, l’un d’eux poursuit inlassablement Aislinn. Il chuchote à son oreille qu’elle est l’Élue. Aussi charmée que terrifiée, Aislinn le repousse de toutes ses forces. Jusqu’au jour où il lui révèle pourquoi il a tant besoin d’elle…

    « Melissa Marr est la première à donner au genre souvent traité du conte de fées moderne une touche de glamour. […] Même les plus réticents à la fantasy ou aux contes de fées voudront se plonger dans ce livre. » Publisher’s Weekly

    Notre avis:

    Quant on est un homme, lire un livre arborant une telle couverture n’est pas chose aisée en des lieux publics… Car comme son titre le laisse deviner, c’est une histoire pour les filles et même les jeunes filles ! Le public-cible devrait adorer l’aventure de la jeune Aislinn coincée entre deux mecs, d’une part le beau Seth, d’autre part le sublimissime Keenan, Fé de son état, Ri de l’Eté même ! Voilà bien un ouvrage qui surfe sur les gros succès du moment que tous les ados et autres s’arrachent, cette combinaison de magie et d’amourettes… Mmmh…

    Reconnaissons toutefois que le côté féerique est bien amené, bien abordé et que pas mal de choses nous ont plues, à commencer par les oeuvres citées ci et là. Si les lecteurs prolongent le sentier féerique en choisissant de lire les oeuvres d’où ont été tirées les citations ouvrant chaque chapitre, c’est déjà ça de gagner pour le Petit Peuple. Et puis, le fait que les fés (eh oui difficile de traduire fairies en en conservant le masculin pluriel…) aient conservé ce côté pas gentil mais pas méchant est une belle piste exploitée par Mélissa Marr.

    Les ados s’en délecteront, les adultes passeront, les fées resteront !

  • Rencontre avec Faun, légendaire groupe Pagan Folk et son leader Oliver Sa Tyr

    Encore invité dernièrement en Oregon au mythique Fairyworlds Festival, FAUN s’apprête à sortir un nouvel album qui vous plongera à nouveau dans un univers spirituel et hanté de trolls, elfes et dragons. Nous avons recueilli les propos d’Oliver Sa Tyr et nous les partageons de suite avec vous…


     

    Comment le projet FAUN est-il né ?
    oliver s. tyr:
    Nous avons débuté comme un groupe de médiéval acoustique. Nous jouions sur les marchés médiévaux, dans des châteaux. Nous exécutions également des danses du feu. Mais très vite s’est installée l’idée d’élargir notre jeu, surtout à cause de l’importance des chants et des paroles…

    Vous jouez d’instruments médiévaux combinés à d’autres. Votre univers est-il majoritairement inspiré de çà ?
    oliver s. tyr:
    Ce serait dommage de se limiter à la musique et aux textes médiévaux à cause de cela. Nous fonctionnons aussi à partir des textes d’Homère, de charmes magiques et très anciens venus du Grand Nord ou encore d’anciennes prières. Ce n’est pas toujours des histoires, mais cela a souvent un contenu fortement imprégné de spiritualité, de Nature et de mythes.

    On utilise beaucoup le terme « Pagan Folk » pour qualifier votre musique. D’où vient-il, que veut-il dire ?
    oliver s. tyr:
    Nous avons toujours été impossible à cataloguer dans un genre musical particulier. Comme nous tenons beaucoup à cette liberté, nous ne désirons pas être placé dans un tiroir musical. Notre musique est à l’image de nos vies : toujours changeante. Mais on nous a souvent demandé de qualifier FAUN. Nous nous sommes alors concentrés sur notre philosophie plutôt que sur notre musique pour donner un nom à ce que nous faisions. Religion naturelle, paganisme et Nature, juste cette force qui nous donne l’inspiration pour créer notre musique. C’est pourquoi nous l’appelons « Pagan Folk ».

     

     

    Votre musique est réellement de la « world music ». Elle nous fait voyager des pays nordiques jusqu’au Sud avec des influences arabes… Comment expliquez-vous vos choix ?
    oliver s. tyr
    : Quand on veut toucher au plus ancien et avoir de réels sons instrumentaux en adéquation, c’est souvent plus authentique d’opter pour une musique folk arabique ou nordique plutôt que de proposer un son plus moderne. Malgré cela, si un poème ou une mélodie nous inspire, on se met à travailler dessus.

    Vous empruntez également de nombreux sons directement à la Nature, à la vie de tous les jours…
    oliver s. tyr
    : Car nous sommes toujours guidés par notre muse.
    Non, plus sérieusement, vous pouvez me croire, le monde est plein de magie si on garde l’esprit ouvert. D’étranges choses surviennent constamment et nous surprennent chaque jour. Nos albums sont d’ailleurs comme un reflet, un « agenda » de ce qui nous arrive, de ce que nous avons vécu ou rencontré. Après quoi, il nous suffit de trier ce qui peut se transmettre dans un album ou pas, qui colle à l’atmosphère voulue. Si vous écoutez attentivement votre environnement, vous verrez qu’il est rempli de musique, le bourdonnement d’une abeille, le chant des oiseaux, l’eau, le vent… Nous aimons beaucoup insérer ce qui nous entoure et nos voyages dans notre musique pour la rendre encore plus vivante.

     

     

    Les chants sont également très présents dans votre musique. Les voix sont-elles plus que de simples mots chantés ?
    oliver s. tyr:
    Parfois les voix sont tellement belles qu’il devient même difficile d’écouter les paroles, le contenu. Et parfois, certains mots, très anciens, fonctionnent comme des Mantras. Ceux-ci ne peuvent être traduits car ils fonctionnent comme des batteries. Au fil des siècles, ils se sont chargés d’énergie. Et vous pouvez vraiment ressentir cela lorsque vous les chantez ou les écouter.

     

    Plus de 400 concerts depuis 2002 ! Est-ce là que FAUN existe vraiment ? Dans les rencontres avec le public ?
    oliver s. tyr:
    J’aime les deux. Les concerts pour partager un soir d’été ou une chanson avec des esprits familiers. Mais il existe aussi un temps pour nous, dans les mois sombres de l’hiver, où nous sommes seuls et où nous nous enfonçons profondément dans la musique, à la recherche des chants et mélodies… Où nous travaillons nos albums…

     

    Finalement, il y a beaucoup d’amour dans vos chansons. L’Amour est-il la clé ?
    oliver s. tyr
    : L’amour est un des sujets qui a toujours existé au fil des siècles de l’humanité. Mais il ne doit pas être seulement perçu comme l’amour entre deux êtres humains. Au Moyen-Âge, il y avait aussi quelque chose qu’on nommait l’union mystique, l’amour de Dieu, ne faire plus qu’un avec Dieu au travers de nos actes d’amour.

     

     

    Pensez-vous que votre musique peut réellement contribuer à aider les gens à respecter la Terre Mère ? Avez-vous le sentiment d’appartenir à un mouvement qui se lève ?
    oliver s. tyr:
    Si je ne le pensais pas, j’aurais bien du mal à faire ce que je fais. Nous gaspillons tant de pétrole, nous perdons tant d’énergie et de temps à voyager partout, si cela n’était pas fait dans un but plus noble, nous serions vraiment des gens superficiels. Non, je crois fermement en l’humanité mais très fort en la scène médiévale, féerique et fantasy où l’intérêt pour la spiritualité est très présent. Il y a une nouvelle conscience qui est occupée à grandir aujourd’hui et c’est l’un de nos buts que d’y amener les gens.

    Croyez-vous aux fées, aux lutins ?
    oliver s. tyr:
    Bien sûr ! Cette planète est vivante. Chaque plante, chaque arbre, chaque pierre sont pleinement vivants. Si nous ne comprenons pas cela, nous sommes capable de détruire notre planète. C’est pourquoi il est vraiment important de comprendre que nous faisons partie d’un organisme vivant. En racontant des mythes et des contes de fées aux gens, ils recommencent à voir la magie tout autour d’eux. Si vous croyez qu’une plante possède un deva ou un esprit féerique en elle, vous en serez d’autant plus conscient.

    Quelle est votre créature préférée ?
    oliver s. tyr:
    Oh, c’est très difficile à dire. J’ai fait beaucoup de jeu de rôle il y a quelques années. À l’époque, j’étais toujours attiré par les elfes et jouais des rôles d’elfes. Mais aujourd’hui, il y a tant de choses intéressantes à vivre. Fées, nymphes, satires et mêmes certains humains peuvent se révéler très intéressants, croyez-moi !

     

    Pensez-vous que les gens d’aujourd’hui soient de plus en plus intéressés par la féerie ?
    oliver s. tyr:
    Notre planète est sur le point de changer dans les quelques années à venir et nous en faisons partie peu importe notre degré d’attachement ou de conscience de cela. Croyez-moi, de plus en plus de gens prendront conscience de l’Autre Monde. Il n’y a qu’à regarder les médias, quelles grandes influences ont le Seigneur des Anneaux ou Harry Potter aujourd’hui. C’est comme une avalanche. Au plus il y aura de personnes qui s’y intéresseront, au plus fort deviendra notre lien avec l’Autre Monde. Et croyez-nous, il est important que cette planète s’ouvre au monde des fantômes et des esprits, pour toutes ces choses qui sont sur le point d’arriver.

     

    Quelle est votre actualité ? Viendrez-vous en France en 2009 ?
    oliver s. tyr:
    Nous venons de terminer une tournée acoustique très réussie dans des églises et lieux spéciaux en Europe. On a adoré ça, partager des soirées avec un public dans des lieux particuliers. Nous y avons raconté beaucoup d’histoires de fées et chanté principalement des chansons à propos de trolls, fées, lutins, sirènes et dragons. Tellement bien que nous avons décidé de retenir les meilleurs morceaux de cette tournée pour en faire un album acoustique en studio. Nous le sortirons au mois de Novembre. Il s’intitulera le Livre des Ballades (Buch der Balladen). Un album qui contiendra juste de vieilles ballades allemandes et des contes de fées. Ajouté à cela, il y aura un livret de 44 pages avec les partitions de guitare et les paroles en anglais.

    Propos recueillis par le Peuple féerique en août 2009

     

    Toutes les infos sur FAUN sur leur site web: www.faune.de

  • Richard Doyle et le monde des elfes…

    Issu d’une famille d’artistes, Richard Doyle est né en septembre 1824 et décédé en décembre 1883. Comme de nombreux illustrateurs de cette époque, il se passionna pour le Petit Peuple et les contes de fées. Il illustra les contes de Grimm, des histoires de Noël de Dickens et d’autres histoires fantastiques. Son oeuvre majeure fut In Fairyland, a series of Pictures from the Elf World. Il est également l’oncle de Sir Arthur Conan Doyle, le « papa » de Sherlock Holmes.


  • Sur la trace des fées avec Marie-Charlotte Delmas – Interview

    On se demande souvent où Marie-Charlotte Delmas puise autant d’énergie. Auteure, scénariste de bande dessinée, encyclopédiste, folkloriste, organisatrice d’un salon de l’Imaginaire, conférencière… Autant de casquettes qu’elle réussit à porter avec la même impression de facilité tout en fournissant un travail de qualité qu’on devine énorme. Si ses travaux sur Claude Seignolle nous l’avait fait remarquer, c’est avec Sur la trace des fées paru aux éditions Glénat qu’elle nous a totalement impressionné. Alors que la mode est aux encyclopédies illustrées reprenant trop souvent les mêmes créatures, se basant sur Les fées de Brian Froud et Alan Lee ou les Encyclopédies de Pierre Dubois, deux oeuvres fondarices du genre pour le public français, Marie-Charlotte Delmas propose une approche originale autant par le texte que par l’iconographie. Elle retourne à la source des fées pour nous offrir ce dont tout amoureux français rêvait: un aperçu des fées de France, région par région. Un travail colossal et fondamental qui méritait bien de revenir dessus quelques années après la parution du livre.



    En lisant votre livre, on se rend compte que les fées sont présentes partout en France. Nulle région ne leur échappe même si la Bretagne semble être largement en tête. Comment expliquez-vous cette prédominance bretonne (que cette région compte autant de fées mais aussi que les français connaissent plus celles-là que les autres?)?
    Je ne suis pas certaine que les fées soient plus nombreuses en Bretagne. En revanche, il se trouve que la Bretagne a bénéficié de nombreux collecteurs au XIXe siècle, et pas des moindres (Sébillot, Luzel, Orain…).

    Vous vous êtes occupée de la recherche iconographique du livre. Expliquez-nous cette démarche et ce désir particulier?
    J’ai effectivement souhaité réaliser l’iconographie de ce livre à partir de mes propres collections d’images. Tous les récits et les anecdotes qui servent de base à mon travail et à ce livre ont été collectés au XIXe siècle. Il me semblait important que l’iconographie appartienne à la même époque qui regorge de dessinateurs de talent, une époque où la photographie n’existait pas encore et où on illustrait les articles de presse avec des dessins. Ainsi, il y a une homogénéité entre les textes et les images. Au moment où les collecteurs parcouraient les campagnes pour relever les traditions bientôt en voie d’extinction, des artistes dessinaient les mêmes paysages

    Si on imagine bien que les Fileuses, Filandières et autres Tisseuses sont attachées à la figure des Parques antiques, d’où proviennent ces fées bâtisseuses ou boulangères qui parsèment la France ?
    L’origine des fées est très compliquée. Je travaille actuellement sur cette question, et plus j’avance, plus je trouve que le sujet est complexe. Les collectages sont tardifs, donc pollués par les contes de fées littéraires, les récits des almanachs et autres publications populaires. Chaque fée ou tribu de fées semble être un mélange de plusieurs êtres surnaturels. Beaucoup sont liées aux grands cultes naturalistes – pierres, eaux, arbres dont elles sont souvent la manifestation physique. La plupart des fées sauvages se rattachent à ces cultes et sont les héritières des nymphes de l’antiquité. Pour d’autres, l’influence des Parques est certaine. C’est évident pour certaines triades de fileuses, mais aussi pour les « fées marraines » qui président au destin d’une personne et pour lesquelles on prépare des mets à la naissance de l’enfant, tradition déjà relevée au moyen âge. N’oublions pas que l’étymologie du mot fée, qui vient du latin fatum, renvoie à la destinée.

    On s’étonne de voir que certaines fées ont bâti des églises. Religion chrétienne et féerie faisaient-elles bon ménage dans l’imaginaire populaire ?
    Non, évidemment, les fées n’ont jamais fait bon ménage avec l’église. La christianisation du terroir a tenté de balayer les divinités liées à la nature. Les fontaines, les mégalithes, les arbres où l’on venait porter des offrandes et dont le nom ancien était lié aux fées furent placées sous le patronat de saints et de saintes. Les fées, comme tous les êtres surnaturels dans lesquels croyaient les paysans (les païens, au sens propre du terme) furent placés sous la tutelle de Satan et devinrent autant de démons. A la Renaissance, l’image de la sorcière, qui s’est également trouvée rattachée au diable, est venue s’associer à celle de la fée, de la femme en général. Il est étrange que les fées construisent des églises. Elles partagent cette « occupation » avec le diable qui est aussi un grand bâtisseur. On leur attribue également la construction des mégalithes où des entassements de rochers, ce qui pourrait être le signe d’une croyance très ancienne. Mon hypothèse actuelle est que ce sont certainement les pierres et leur culte qui sont en jeu. Elles passent du paganisme au service de dieu. Mais, mes recherches sur cette question sont loin d’être achevées.

    L’eau est également un thème très lié aux fées. Quelle en est la raison ?
    Là encore, je pense que c’est vers les cultes naturalistes qu’il faut se diriger. Le culte des sources et des fontaines, à laquelle s’attaquera l’église pendant plusieurs siècles, était particulièrement populaire. En apportant leurs offrandes aux fontaines, c’est aux divinités qui sont censées les habiter que s’adressent les paysans. Avec le temps, ces divinités gauloises, puis romaines seront remplacées par les fées.

    Certaines fées, dont celle du Trou-aux-Fades dans le Berry, enlèvent nos enfants pour les remplacer par des changelins. Quelle est l’origine de cette drôle de coutume ?
    Les histoires de « changelin » concernent aussi bien les fées que les lutins et on en retrouve dans plusieurs pays d’Europe. Quant à savoir l’origine de cette croyance, franchement, je n’en sais rien… pour le moment.

    Les fées pratiquent également partout des danses où elles entraînent souvent les hommes. Cette tradition remonte-t-elles aux bacchanales ? Quel est le lien avec les sabbats des sorcières ?
    La ronde des fées peut effectivement renvoyer aux nymphes-bacchantes. D’ailleurs, en Picardie certaines fées, dites Soeurettes, dansaient au bois de « Bacchan Soeurettes ». Néanmoins, la ronde (autour d’un arbre ou d’une pierre) est un acte magique très ancien, ce qui explique peut-être qu’il soit aussi associé aux sorcières car le sabbat est une invention des démonologues.

    On découvre aussi dans votre livre un nouvel animal lié aux fées, du moins dans les Vosges et le Lyonnais : la taupe. On connaissait les chèvres, les chevaux ou les serpents, mais les taupes?
    La transformation des Fades en taupes est une punition divine. Il s’agit là d’un récit christianisé qui n’a pas valeur d’exemple.

    Dames Blanches, Dames Vertes, deux couleurs à la symbolique particulière ?
    Les Dames Vertes sont évidemment liées aux divinités de la nature. Pour les Blanches, il peut y avoir plusieurs explications. Tout d’abord, on ne faisait souvent qu’apercevoir leur silhouette vaporeuse et brumeuse, donc blanches. Ensuite, nous savons que le blanc était la couleur réservée aux Druides de la religion des Celtes ou aux Vestales de celle des Romains, donc une couleur sacrée pour le peuple.

    Exception faite des Laminak du pays basque, les fées mâles ont un rôle très réduit voir inexistant. Comment l’expliquez-vous ?

    Plus mon travail et mes recherches avancent, plus je suis persuadé qu’on a mis dans le même sac des êtres surnaturels qui n’appartiennent pas à la même famille. On parle aujourd’hui du « Petit peuple » dans lequel on associe fées et lutins comme s’il y avait une sorte de royaume de féerie. En fait, il n’y a quasiment aucun récit qui lie ces deux types d’êtres surnaturels. Ils ont très peu de points communs et leurs actions, leurs fonctions, sont différentes. Pour les fées, en dehors des Laminak du Pays Basque et de quelques familles de fées des Côtes-d’Armor, il est rare de trouver des tribus de fées avec mâles et enfants. Jean-François Cerquand qui a collecté les histoires de Laminak au XIXe siècle s’interrogeait d’ailleurs sur leur parenté avec les fées. Ce nom semble recouvrir un ensemble d’êtres surnaturels, plus qu’une catégorie déterminée. Quant aux mâles, il se pourrait bien qu’ils soient une invention récente des paysans, liée à la représentation qu’ils se faisaient d’une vie communautaire.

    Il semblerait finalement que les fées étaient plus craintes qu’admirées comme aujourd’hui ?
    Elles succédaient à des divinités païennes et je pense qu’elles étaient surtout respectées. En fait, tout ce que nous savons des rapports entre le peuple et les fées provient du XIXe siècle. A cette époque, on ne croyait plus aux fées et beaucoup de récits ont probablement été déformés avec le temps.

    Dans votre livre, on y lit encore que les fées ont déserté nos contrées mais qu’elles reviendront lors d’un siècle impair. Nous sommes au XXIe siècle, un bel espoir de les voir revenir alors ?
    Qui sait ! Peut-être ne nous ont-elles jamais quittés !

    Depuis cette incursion dans le féerique, vous semblez vous attacher plus au fantastique, notamment dans votre carrière de scénariste de bande dessinée parsemée de fantômes ?
    Mon étude du folklore, de la magie aux êtres surnaturels n’a jamais cessé, même si de temps en temps je me détends un peu en écrivant des récits de fiction. Je continue mes recherches, mais c’est un travail très long qui ne peut donner lieu à une publication que lorsqu’il est abouti. Sur la trace des fées a demandé de nombreuses années de travail.

    Quels sont vos projets en cours ou à venir ?
    A venir, un livre sur l’histoire et les procédés liés à la magie amoureuse que je viens de terminer et qui sortira en octobre aux éditions Fetjaine. Il sera abondamment illustré. Comme pour les fées, j’ai puisé dans mes collections et demandé à Laurie de peindre les lieux ou les objets que l’on peut encore voir de nos jours. A venir encore, une édition annotée du Dictionnaire infernal de Collin de Plancy avec une biographie et une bibliographie de l’auteur. Je prépare également un dictionnaire des êtres surnaturels de tous les temps et de tous les pays qui va encore m’occuper quelques temps et j’ai en réserve des projets pour plusieurs vies.

    Propos recueillis par le Peuple féerique en février 2009

    Découvrez les autres publications de Marie-Charlotte Delmas sur son site web.

  • The Elf Fantasy Fair : devenez un elfe ou une fée le temps d’un week-end aux Pays-Bas !

    The Elf Fantasy Fair au Château de Haar, Pays-Bas (à coté d’Utrecht)
    Les 25 et 26 avril 2009
    www.elffantasyfair.com


    Invités d’honneur :
    James Marsters (« Spike » dans Buffy Vampire Slayer)
    Marc Ferguson (le Roi des elfes Gil-Galad dans les films du SDA)
    Robyn Young (Brethren Trilogy)

    Et des dizaines d’échoppes, de stands, d’activités pour le plus important festival d’Europe.
    Il y a même quelques français de prévu comme Krystal Camprubi et Portelune Productions !

    L’Elf fantasy Fair, c’est quoi ?

    Depuis 2001, 25.000 fans de fantasy et de féerie issus de toute l’Europe se rassemble chaque année pour vivre un temps hors du temps, une toute autre réalité. Chaque visiteur participe lui-même à cette aventure en venant costumé. D’année en année, les costumes se font plus précis, plus grandioses et y aller est vraiment dépaysant. Les elfes y côtoient les orcs, les vampires s’amusent avec les lolitas gothiques, les héros de Manga y dégustent mille mets médiévaux en compagnie de preux chevaliers.

    Le décor également vaut la peine de se déplacer même de très loin. Un décor en pleine nature où se dresse un immense château digne des contes de fées. Particpant grandement au décor, l’ambiance qui y règne. Onirique et chaleureuse. On y découvre tour à tour des combats opposant des créatures sauvages à des légions surentraînées, des bands jouant de la cornemuse, des artistes peintres, illustrateurs et sculpteurs, des auteurs mondialement connus, etc.

    Bref, un énorme événement se prépare une fois de plus. Serez-vous de la partie ?

Suivez les fées !

Abonnez-vous pour ne rien manquer...