Étiquette : Angleterre

  • Le bonjour d’Ely !

    Le bonjour d’Ely !

    Juste un petit coucou depuis Ely dans le Cambridgeshire ! Eh oui, c’était un rêve que de traverser cette petite ville née autour de sa cathédrale bâtie au milieu de marécages grouillant de Follets et de Fairies entraînant les voyageurs dans les eaux de cette contrée sauvage avant que les hommes finissent de s’y installer pour de bon.

     

     

    Du souvenir de ces lutins malicieux, il ne reste plus que ces nombreuses gargouilles grimaçantes qui jalonnent le toit de la gigantesque cathédrale…

     

  • Cumbria magique – Long Meg et ses filles

    Cumbria magique – Long Meg et ses filles

    Il existe de nombreux cercles de pierres en Angleterre et tous possèdent leurs légendes ainsi qu’une aura particulière. J’ai eu la chance de m’aventurer dans le Nord Ouest, en Cumbria, sur la trace des fées de là-bas et l’écho d’une histoire sorcière ne pouvait qu’attirer mon attention. Suivant un petit chemin menant à une ferme, j’aperçus au loin le mythique rassemblement de cette ancienne ronde de sorcières, de la terrible Long Meg et de ses filles, pétrifiées par un magicien de la région et condamnées à rester figées pour le reste de leur existence…

    Se détachant des autres monolithes, Long Meg laisse encore deviner son visage. On dit même que celui qui parvient à compter le nombre exact de pierres dans le cercle n’aura qu’à coller l’oreille à la roche de Long Meg pour l’entendre murmurer quelque formule secrète.

    Bien pire est la légende qui prétend que celui qui parviendrait à cet exploit de compter en parcourant le cercle le nombre exact de pierres deux fois de suite libérerait alors les sorcières de leur sort et elles se déchaîneraient, furieuses, sur la contrée, déversant leurs pouvoirs retrouvés sur les descendants de tous ces paysans qui avaient autrefois célébrés leur emprisonnement…

    Fort heureusement, un autre sort empêche de pouvoir compter les pierres et à chaque essai, vous vous retrouvez avec un nombre différent. Quoiqu’il en soit, le lieu dégage une belle atmosphère et je me suis vite mis à rêver à ces rondes d’autrefois, distinguant quelques silhouettes à la lisière du bois voisin, n’attendant que le crépuscule pour s’élancer autour des pierres dressées sous une belle et grande lune…

    Alors, vous aussi, vous la voyez, Meg la sorcière ?

     

  • Sur la trace des Sirènes… The Mermaid Street à Rye, Angleterre

    Sur la trace des Sirènes… The Mermaid Street à Rye, Angleterre

    Au cours d’une halte à Rye, en Angleterre un soir où le chant des sirènes nous y attira, j’ai eu la chance de me rendre devant la maison d’Henry James dont Le Tour d’écrou marqua mon esprit adolescent il y a maintes années déjà. Je me souviens que cette histoire m’avait foudroyé, contribuant sans doute a plongé ma propre plume dans les mondes inquiétants et fantastiques.

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    Bref, il était déjà tard et nos ventres criaient famine. C’est alors qu’une enseigne de rue nous interpella. Tiens, une rue de la sirène ! Voilà un nom qui nous est prédestiné. Aussitôt vue, aussitôt empruntée…

     

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    La rue est jolie, le jeu avec les sirènes sur les portes passionnant. Voilà que nous flânions à nouveau lorsqu’une nouvelle enseigne arrêta nos rêveries. Une auberge ! Et pas n’importe laquelle !

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    L’auberge de la sirène ! Un repaire de pirates et de boucaniers. A l’entrée, la photo de quelques stars dont Johnny Depp encore grimé de son Pirates des Caraïbes…

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    A l’intérieur, des sirènes bien sûr ! De quoi titiller mon appareil photographique dans cette bâtisse du XVe siècle. Un vrai bijou !

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    Bon après tout, si le chant des sirènes nous a amené jusque-là, autant y prendre l’apéro et nous y perdre quelques heures de plus… A votre santé, matelots !
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  • Sur la piste des Pixies du Dartmoor… les Money Trees

    A chaque voyage outre-Manche, je m’étonne du caractère encore bien vivant des croyances aux fées et lutins ici. Lors de mon dernier séjour en Angleterre, dans le Devon, j’ai croisé le chemin à maintes reprises de troncs où l’on avait inséré des pièces de monnaie.

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    La coutume veut que l’on paye un droit de passage aux Pixies pour emprunter un chemin, demander leur protection contre les serpents monstrueux, fantômes et autres terribles créatures hantant ces lieux ou tout simplement leur permission de traverser leur territoire.

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    Les Money Trees comme on les appelle là-bas ne sont pas rares. Omettre de déposer une piécette, c’est prendre le risque de fâcher les Pixies et d’être pixie-led, c’est-à-dire égaré par eux pour ne plus pouvoir retrouver le bon chemin. Mais il y a pire. Si déposer une pièce vous protégera, en prendre une sur un de ces troncs entraînera inévitablement le malheur et la malédiction des Pixies. Un de leurs traits et vous voilà fichu, rendu malade ou conduit vers une mort certaine… On ne plaisante pas avec les fées !

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  • La Grande Interview de l’Elficologue Pierre Dubois – extrait n°4

    La Grande Interview de l’Elficologue, la suite (4)

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    Toujours installés sous le seringat, le « jasmin des poètes » tout en fleurs et en parfum, sur la petite terrasse au pied de la magnifique ferme de Pierre Dubois, l’échange se poursuit autour de Jean Ray et des premières lectures fantastiques. Pendant que Pierre évoque ses souvenirs de jeunesse, des murmures et gazouillis nous parviennent depuis ce territoire de verdure abandonné aux fées, couloirs de verdure où les petits êtres s’amusent à observer l’homme qui, au fil du temps, est devenu leur ami, leur porte-parole…

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    Richard Ely : Tu connaissais la vie de Jean Ray, sa légende ?
    Pierre Dubois : Non, je ne connaissais pas sa vie. Sa légende, oui. Je lisais les préfaces. Il y avait Henri Vernes qui écrivait Bob Morane, il avait son messager, son annonceur. Je dois d’ailleurs beaucoup à Henri Vernes quelque part…
    Richard Ely : Tu les a croisés ?
    Pierre Dubois : Je n’ai pas croisé Jean Ray. Il est mort avant que je puisse le rencontrer mais j’ai rencontré sa fille. J’ai fait des émissions sur lui. J’ai rencontré Marcel Thiry, qui était un écrivain fantastique et qui l’avait édité dans les Cahiers de la Biloque. J’ai rencontré le Père De Kesel des éditions Presto films qui était à l’abbaye d’Averbode et qui m’a parlé de Jean Ray, des parents de Jean Ray, et puis sa fille… Je suis allé chez lui mais ça c’est par la suite. Au départ, j’ai cru comme tout le monde à la légende qu’il s’était forgée par lui-même et qu’Henri Vernes avait d’ailleurs magnifié en parlant de piraterie. Il n’était pas loin quand même, Jean Ray était un pirate, un pirate en chambre mais un pirate quand même. C’était encore plus extraordinaire de nous avoir fait croire à toutes ces histoires ! Il s’est fait une légende et je trouve ça étonnant.
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    Richard Ely : Est-ce que cela t’a donné une certaine vision de l’Angleterre ?
    Pierre Dubois : Oui, j’ai découvert l’Angleterre mythique, l’Angleterre à laquelle on rêve parce que lui-même rêvait son angleterre. Remarque que lorsque tu vas à Gand ou Bruges, tu as l’impression d’être à York par certains moments, dans certaines rues de Londres, c’est la même brique, une brique un peu sombre, un peu fumée et les trottoirs… Après j’ai découvert Whitechapel, il y a plus de trente ans, presque quarante ans maintenant. Javais une vingtaine d’années, Whitechapel ressemblait encore à Whitechapel. Maintenant, c’est transformé. Y a des quartiers de Londres complètement défigurés par les architectes. Quand tu penses que Big Ben était la plus haute tour et que maintenant y a une espèce de grand suppositoire hideux, sans âme, qui déforme complètement les docks, c’est triste. Mais il subsiste encore des petits coins où l’âme de Londres est perceptible. J’ai un ami qui vit à Londres et qui m’emmène dans des endroits comme ça. Le pub où le Capitaine Bligh et Fletcher Christian se cuitaient la tronche avant de monter sur le Bounty, des endroits où Nelson venait rencontrer sa maîtresse, où Dickens venait régulièrement, où Sax Rohmer, l’auteur de Fu Manchu, Mac Orlan ont vécu,… Mon ami connaît les endroits et tu n’es pas déçu car tu vois le Londres qu’a connu Jack l’éventreur, et Conan Doyle, tout y est. Tu débouches dans une rue et tu sens qu’Oliver Twist, Fagin et Sikes, l’affreux Bill Sikes, sont passés par là. Y a des fantômes, tu grattes un petit peu et tu les trouves, même pas besoin de gratter, un petit brouillard et puis ça y est.
    pierredubois0406La mystérieuse Whitechapel de Londres…
    pierredubois0407Du vieux Londres au vieux Bruges…
    pierredubois0408Gand, ville de Jean Ray… L’entendre évoquée par Pierre me ramène à cette belle cité où j’ai moi-même vu le jour…
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    Richard Ely : Tous ces classiques que tu cites, tu les as lus en anglais ?
    Pierre Dubois : Non, en français, je ne maîtrise pas suffisamment l’anglais pour retrouver toute la saveur, la substance. Je veux bien faire confiance au traducteur à ce moment-là qui lui connaît bien la langue pour aller au plus près.
    Et donc cette Angleterre rêvée est belge en même temps. J’avais d’ailleurs une réelle fascination pour la Belgique. Quand j’étais enfant, j’avais donc des parents en Belgique. Je vivais en France. Je suis ardennais, né dans les Ardennes. Après, on est parti à Valenciennes et c’était une ville proche de la Belgique. Il y avait Quiévrain. On allait régulièrement chez des parents en Belgique et c’était un pays qui me fascinait. Déjà, il y avait la frontière, ça m’a toujours intrigué les frontières. D’autant plus que c’était une frontière dangereuse car il y avait des douaniers et qu’on ramenait des choses qu’il fallait pas. Le tabac, le café à l’époque, c’était interdit. C’était impressionnant pour un enfant, ces personnages avec des capes, ces gendarmes avec des grands chapeaux, des espèces de haute forme qui les faisaient paraître encore plus grands, et en plus ils étaient en noir. On franchissait la frontière et là, brusquement, il y avait un déballage publicitaire que je ne trouvais pas en France, y avait Jaffa, le tabac Jaffa, on y voyait un homme avec sa pipe, ça me faisait penser à Sherlock Holmes ou à un dragon qui fumait… y avait un dragon cuirassé qui fumait la pipe, j’adorais. Mes oncles fumaient aussi des cigares avec des bagues en papier, ils avaient des belles boîtes et ces cigares sentaient bon, y avait des décorations toutes dorées… Puis, il y avait aussi les affiches de cinéma que tu voyais un peu partout, peintes à la main. Ce n’était pas du tout comme aujourd’hui, une pauvre photographie du comédien principal. Qu’est-ce qu’on a perdu quand il n’y a plus eu d’artistes pour peindre les affiches de cinéma ! Moi, j’ai des souvenirs de véritables tableaux, de flamboyance extraordinaire où tu voyais Robin des bois, ou Errol Flynn dans Capitaine Blood, dans A l’abordage avec Maureen O’Hara, la rapière à la main… c’était des rêves, aujourd’hui, je ne sais plus quel film, sur Peter Pan, sur l’histoire de Barry. Il y a quelques temps on aurait vu Peter Pan surgir de la tête de Barry, ici tu n’as que la photo de Johnny Depp, on dirait un photo de carte d’identité ! Où est le rêve là-dedans, c’est épouvantable ! Donc moi, je découvrais toutes ces images et l’image a été également fondatrice pour moi. C’était autant de miroirs pour Alice au pays des merveilles. Chaque affiche, chaque image je rentrais dedans. Je rentrais dans les boîtes de tabac de mes oncles, dans les affiches… Ma vieille tante était marchande de parapluies et avait des affichettes sur sa vitrine qui annonçait des films comme le Prisonnier de Zenda, La Perle noire, Scaramouche, Ivanhoé, les Chevaliers de la Table Ronde, tu imagines ! Et quelquefois déjà aussi un peu érotique, tu étais tout jeune et il y avait ce côté interdit, enfant non admis, c’était écrit. Tu imaginais un tas de choses, la créature, la belle indienne ou la belle espagnole, la flibustière des antilles avec sa gorge dénudée, l’épaule dénudée, qui maniait le pistolet, c’était ambigu. Les westerns avec les filles avec des fouets, les squaws, c’était magnifique. Je découvrais la Belgique, le côté « anglais » de la Belgique à travers ces produits que nous n’avions pas en France. Les bonbons, les cuberdons, et certaines boutiques ressemblaient à des gravures anglaises où les bonbons étaient dans des bocaux. Où ça sentait bon quand tu entrais et toute cette Angleterre que je rêvais au travers d’images, je la retrouvais un peu en Belgique. Et puis la Belgique était flamboyante, ça paraît tout bête mais les boites aux lettres y était rouges avec un blason dessus. Tous ces petits détails, ça paraît insignifiant mais ça fait rêver un enfant. ça va révéler des choses en toi, te marquer, ça va affiner tes goûts, tes besoins, tes amours, tes rêveries… Et puis, tu avais des images de Londres, tu avais Guinness, Guinness is good for you. Y avait le whisky, Tintin, Spirou, toute cette bande dessinée qu’il n’y avait pas en France. Quand je retournais en France, je retournai dans un monde moins excitant, il y avait une espèce de paradis perdu, y avait un goût de paradis, de jardin et je me réfugiais dans mon jardin et je revivais tout.
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    La Belgique de l’enfance rêvée de Pierre… avec ses boîtes aux lettres rouges, ses gendarmes et douaniers, ses magasins de bonbons, les publicités pour le tabac, la bière, la guinness…
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