Tous les Farfadets du Limousin et d’ailleurs vous donnent rendez-vous les 7 et 8 octobre prochains à Branceilles pour la nouvelle édition du Festival Aïcontis. Au programme bien des animations féeriques, des illustrateurs et auteurs comme Pierre Dubois, Brucéro, Pascal Moguérou qui signe la très belle affiche, Claudine Glot… des échoppes fantastiques, bref de quoi passer un week-end FABULEUX ! Et n’hésitez pas à vous y rendre costumés pour participer pleinement à cette ambiance enchantée.
Hurle ! Hurle ! Voici venir la Croquemitaine, celle qui dévore les enfants peu sages et fait naître les cauchemars. Ses habits de lambeaux noirs et poussiéreux effrayent tout autant que son visage de vieille sorcière. Elle se niche dans les recoins sombres, sous les lits, dans les caves et greniers…
Depuis quelques nuits, le petit garçon âgé de cinq ans venait retrouver ses parents dans leur lit. Il tremblait de peur. C’était l’âge des terreurs nocturnes, de cette fameuse conscience de l’obscurité et des premiers rêves redoutés. Louis avait de plus en plus de mal au coucher. Il pleurait beaucoup. Ses parents devaient sans cesse remonter, le rassurer, lui relire une histoire, lui chanter une berceuse avant que la fatigue prenne le dessus sur l’angoisse et lui ferme enfin les paupières. Avant d’aller eux-mêmes se coucher, ses parents venaient remonter la couverture sur le corps endormi de leur petit Louis. A ce moment-là, le visage de l’enfant était des plus paisibles. En quittant la chambre, ils éteignaient la veilleuse qui colorait d’une lumière douce et chaude la pièce. Lorsque la porte se refermait, on entendait dans la nuit les pas des parents gagner leur propre chambre, mais également un autre bruit furtif. C’était un léger glissement, un mouvement presque imperceptible. L’ombre qui se mouvait dans la chambre de Louis prenait tout son temps. Elle aimait se poser à côté du lit et observer le visage de l’enfant à son tour, des heures durant. Elle se délectait de ses traits infantiles, de cette jeunesse première, si sensible, si fragile… Puis, sa main se posait sur le front du gamin. Le petit corps s’agitait, une sueur faisait son apparition, coulant le long de ses tempes, mouillant son oreiller. Ses petits sourcils fronçaient et les premiers gémissements se faisaient entendre dans la chambre. Tout cela faisait le délice de la Croquemitaine, pauvre créature des ombres qui hante les chambres d’enfants, les greniers abandonnés et les caves obscures. Cette mauvaise fée des recoins engendre de terribles peurs et, comble de son ignominie, ne s’attaque qu’aux esprits encore fragiles ou immatures, les jeunes enfants ayant de loin, sa préférence. Le petit Louis en prise avec d’affreux cauchemars finit par ouvrir les yeux. Son regard à moitié éveillé s’ouvrit sur le visage grimaçant de la fée. Il hurla et se jeta hors de son lit, ouvrant la porte et courant se réfugier dans la couche de ses parents. Son père n’en pouvait plus, il fallait que cela cesse ! Sa mère le prit dans ses bras, calma son angoisse et fit taire les tremblements. Louis s’endormit. Ici, il ne craignait plus rien.
Le père percevait la respiration redevenue plus calme de son fils. Le petit s’était déjà rendormi. Lui, il avait plus de mal à retourner au sommeil. Il se leva pour aller boire un verre d’eau dans la cuisine. En remontant, il jeta machinalement un œil depuis la cage d’escalier vers la chambre de l’enfant. A travers la porte entrouverte, il vit deux yeux noirs qui l’observaient.
Les Elfs d’Alsace ne ressemblent en rien à ceux des récits de Tolkien. Ce sont de petits êtres grimaçants, jouant de vilains tours aux gens, comme celui d’entasser la neige devant les portes. Pour les occuper, on déverse de la cendre sur les planchers. Le lendemain, à coup sûr, on y voit les traces de leurs pas en forme de pattes d’oie. Cette révélation les fâche et les fait fuir du voisinage. Un peu dommage car les Elfs, lorsqu’ils sont de bonne humeur, offrent volontiers lait et fromage autour d’eux.
Retrouvez toutes les créatures féeriques de cette région et des régions de toute la France dans ce livre paru aux éditions Terre de Brume. Plus de 600 fées, lutins et autres membres du Petit Peuple français vous y attendent ! Richard Ely, Amélie Tsaag Valren, Bestiaire fantastique & créatures féeriques de France, Terre de Brume, 2013
Petit voyage surprise au cœur de la Bulgarie en ce début d’été, histoire d’en apprendre davantage sur les Samodivas, Samovilas et autres Vilas, ces nymphes bulgares qui peuplent les forêts slaves.
Une courte plongée sur Sophia et ses alentours, la ville est belle, lumineuse, les gens s’activent de partout et mon regard scrute les vitrines des magasins à la recherche d’un signe. Bientôt quelques figurines, un ou deux symboles et j’entre dans un commerce autour des traditions slaves. Un court échange m’en apprend plus sur les fées sauvages et me convainc d’aller faire un tour dans la campagne… Une autre piste m’est donnée, un projet de dessin animé autour de ces nymphes mystérieuses… J’enregistre l’information et me dis que j’en ferai bien un article plus tard…
Hélas, mille fois hélas, le temps passe vite, trop vite et le tour de la ville ne laisse que peu de temps à mon incursion féerique improvisée dans la nature alentour…
…sur la route, des montagnes, des champs de tournesols et quelques forêts qui semblent impénétrables. Le GPS s’affole, l’appareil-photo tombe en rade. Il y a des voyages qui se heurtent à la volonté des fées de tout nous cacher. Il me reste à rêver à ces jolies Vilas, nées de la rosée, A ces fées des nuages qui descendent plaire aux hommes ou les chasser lorsque ceux-ci se montre irrespectueux de la forêt qu’elles protègent.
J’emporte le souvenir de quelques sourires, des paroles d’un folklore qu’on sent encore bien vivant, de ces quelques pas dans une nature qui respire la féerie slave… et bien sûr des pistes ouvertes pour de futurs articles !
Rosa Clementina Petherick (1871–1931) est une illustratrice anglaise. Elle oeuvra pour de très nombreux albums et livre pour les enfants. Un petit monde merveilleux dont voici un léger aperçu…