Auteur/autrice : Richard Ely

  • Interview de Jean-Baptiste Monge, l’illustrateur de Faerie !

    Depuis quelques années, les éditions Au Bord des continents se sont démarquées en offrant au Petit Peuple de beaux livres. Elles ont alors dévoilé de superbes talents, de ces hommes qui semblent en contact direct avec l’Autre Côté, tant leurs dessins sont justes et nous parlent. Jean-Baptiste Monge est de ceux-là. Des illustrations splendides, un amour certain pour la Nature et ce petit peuple qui la protège. Rencontre avec un artiste d’exception.

    Quand avez-vous ouvert pour la première fois les portes de Faerie ?
    « C’était il y a longtemps, bien plus qu’il n’y parait » ou encore sur un délicieux « Once upon a time », voilà, ça a sans doute commencé comme cela, mais pour être honnête et bien il faut dire que je ne m’en souviens pas vraiment. J’ai toujours vécu avec le merveilleux, comme une ritournelle quotidienne qui vous trotte dans un coin de la tête. Et puis un jour, Pops, il a fallut que ça sorte et j’ai commencé, non sans mal, à coucher mes rêves sur le papier.

    Quelles sont les trois personnes, toutes professions féeriques confondues, qui vous ont le plus marqué et pourquoi ?
    Bien sûr, je dirais Alan Lee et Brian Froud, avec leur merveilleux livre « Les Fées », ils ont été une vraie révélation ; révélation qui s’est vite transformée en lubie du style « il faut un jour que j’arrive à en faire autant » quand j’ai découvert à la même époque le fabuleux « Les Gnomes » de Rien Poorvliet et l’incroyable univers d’Arthur Rackham. Et puis, Je ne peux pas laisser de côté le Monstrueux, l’énorme travail de Norman Rockwell, car même sans « Féerie » ce sont avant tout ses images qui m’ont ouvert la voie.
    Pourtant, de toutes ces personnes, comme tant d’autres que je ne peux citer là, faute de place, seuls leurs livres ont joué un rôle important dans ma vie. Je les considérerais donc comme une seule et même personne, ainsi il me reste donc deux noms à citer, n’est-ce pas ?

    Et ces deux noms sont plus importants à mes yeux que toute la liste réunie. Bien sûr, il s’agit d’Erlé Ferronnière et de Pascal Moguérou, car c’est ensemble que nous avons évolué et affiné nos styles respectifs et partagé ce que je considère comme une merveilleuse aventure, même si elle n’a pas toujours été rose, une aventure qui n’était encore qu’un rêve il y a 15 ans, devenir Illustrateur. Bah, on s’en est pas trop mal sorti, non ? Et puis, c’est que le début après tout …

    Comment vous vient votre inspiration pour la mise en scène de vos personnages féeriques ?
    Dur à dire, un mot, une image, un animal, un objet, une simple ambiance ou impression peut déclencher le processus. Je vois alors la scène un peu comme si j’étais au cinéma mais par petits flashs et pas aussi nette que je le voudrais. A ce moment-là, je force mon esprit pour essayer de tourner autour comme si j’avais plusieurs caméras postées à différents endroits tout en fermant les yeux de temps en temps pour essayer de préciser un peu l’image. C’est un peu comme un rêve éveillé que l’on arriverait, dans une certaine mesure, à diriger, mais cela reste malheureusement très aléatoire.
    Enfin, je me pose à ma table à dessin et là, je griffonne des petits roughs à la mine de plomb, sans m’attacher aux détails, c’est en général pas terrible, mais ça me donne la direction. Après cela, il ne me reste plus qu’à affiner et c’est souvent une bonne grosse bagarre qui démarre pour obtenir au mieux l’image que j’ai eu un « putain de trop court » instant dans la tête.

    Vous pourriez vous contenter de dessiner le Petit Peuple mais on ressent ce besoin de le dire, de l’écrire, de le raconter?
    En réalité, je suis un horrible caqueteur. J’ai toujours besoin de jacasser, de chanter des niaiseries sans queue ni tête, surtout quand je suis seul à ma table. Je peux faire la conversation à un crayon, à ma table, au personnage que je suis en train de dessiner. Je me raconte des histoires, je fais des rimes idiotes, ça n’a rien de dramatique faut pas croire, enfin j’espère, c’est juste parfois très ennuyeux pour les autres quand je ne suis pas seul.
    Mais si je vous dis tout ça c’est parce que je crois que ça vient vraiment de là ! J’ai simplement toujours voulu raconter des histoires ; pas de celles qui parlent du quotidien, que je trouve d’un ennui mortel, non de celles qui nous font voyager et qui font briller les yeux à la fin.

    Vous aimez beaucoup les citations à voir celles qui parsèment vos ouvrages?
    Oui, c’est vrai. Il y a beaucoup de belles choses qui ont été écrites sur la Féerie et je trouve plutôt naturel de leur rendre ainsi hommage. Et puis bon nombre de ces citations sont tirées d’ouvrages merveilleux malheureusement trop peu connus du public.

    Dans votre bibliothèque féerique, quels titres vous semblent incontournables pour les amis du Petit Peuple ?
    Pour ses textes colorés et fleuris et son impressionnant travail de classification, je dirais la série des « Grandes Encyclopédies » de mon ami Pierre Dubois.
    Pour les Illustrations mon cœur balance entre « Les Fées » d’Alan Lee et Brian Froud et « Les Gnomes » de Rien Poorvliet. Ces deux ouvrages sont de vraies merveilles.
    Pour ceux qui lisent bien l’anglais et qui veulent vraiment approfondir le sujet des « Fairies » je leur conseillerais « An Encyclopedia of Fairies » de Katharine Briggs (il en existe une version illustrée, mais de celle-ci sans en dire du mal, je n’en dirai pas de bien …).
    Pour tous ceux qui aiment les petites fées dodues et mignonnes mais un tantinet boudeuses, il leur faut à coup sur « L’Heure des Fées » de Pascal Moguérou. Naturellement, je ne parle pas du grand livre des Korrigans puisque tout le monde devrait en avoir au moins un exemplaire chez lui.
    Enfin, pour les voyageurs immobiles et les passeurs de rêves je leur préconiserais de se perdre sur « La piste des Dragons Oubliés », dans l’univers chimérique d’Elian Black’mor et celui merveilleusement farfelu de Carine M.
    Quant aux gourmands, que ce soit pour le plaisir des yeux ou de celui du ventre, il leur faut bien sûr le « Petit Précis de Cuisine Elfique » de Yannick et Laurence Germain.
    N’allez pas croire pour autant que je fais là du prosélytisme.

    Ah oui ! J’allais aussi oublier, ce qui aurait été impardonnable, « Arthur Rackham (l’enchanteur bien aimé) » de James Hamilton. C’est un des trop rares livres traduits en français sur la vie de cet incroyable « Féeriste » qu’était A.Rackham et en plus, il est assez richement illustré. (NDLR : un livre devenu malheureusement plutôt rare aujourd’hui vu la disparition de l’éditeur Corentin…)

    Vous dessinez souvent des enfants aux côtés des êtres délicieusement rabougris ou difformes…
    Le Monde des Fées est une part indissociable de l’univers de l’enfance, les couleurs y sont plus intenses, les saveurs plus sucrées, plus douces, les manifestations de joie plus exubérantes alors bien sûr les frayeurs, les peurs y sont plus troublantes plus dérangeantes qu’ailleurs. Un Lapin, un clown, un placard, une fleur peut émerveiller ou effrayer un enfant. Pour un Adulte c’est un peu plus dur… Ou alors on fait dans le gore mais il faut encore aimer ça, ou alors on se sert de ce qui a le plus de chance de le toucher et à coup sûr avec… les plus jolis rêves ont fait les meilleurs cauchemars…

    Les animaux sont souvent présents eux aussi. Un point commun avec René Hausman qui adore dessiner les animaux ?
    Oui, j’adore René et son travail animalier est un des plus beaux et personnels qui soit.
    Ses animaux m’ont toujours fait rêver et sa technique et son trait enlevé me font vraiment baver. Et puis simplement, tout comme lui, j’adore les animaux.
    Dessinateur Naturaliste voilà un beau métier que j’aurais bien aimé exercer.

    Quel souvenir conservez-vous de votre collaboration avec Erlé Ferronnière sur vos trois premiers livres ?
    Et bien des bons et des moins bons, bien sûr ! Mais il faut dire que l’on habitait ensemble à l’époque et que vivre et travailler sous le même toit et bien ce n’est pas une mince affaire. Nous n’avions pas le même rythme de travail. J’étais capable de produire beaucoup et de bosser dans l’urgence, alors qu’Erlé avait besoin d’un certain calme. Le boulot ne s’est donc pas bien réparti et cela a fini par créer des tensions entre nous. Cela dit, je ne regrette pas cette période, c’était une belle expérience, riche d’idées et d’échanges, de projets plus ou moins farfelus, de rêvasseries mais aussi de vie à la dure. Enfin, à la dure durant les deux ans passés dans les monts d’Arrée. Nous vivions dans une maison de tisserand où en hiver la température intérieure n’excédait pas les 6 degrés et où pendant l’été les murs dégueulaient d’humidité. Cette bicoque était un véritable nid à courant d’air, mais elle ressemblait tellement à l’Admiral Benbow, dans « l’île au trésor », qu’avec Erlé, on ne se serait pas installés ailleurs.
    Franchement, nous n’avons pas été très productifs ces deux années-là, c’est vrai ! On a fait le siège de la maison de Pascal Moguérou qui, très gentiment avec Nathalie sa femme, nous accueillaient au moins deux fois par semaine à leur table le soir. On a refait le monde des milliers de fois, ri aux larmes des dizaines d’autres et puis naturellement devant un maigre feu dans une cheminée bien trop grande, bu pas mal de rhum pour, à défaut de réchauffer l’extérieur, se réchauffer de l’intérieur.

    Vous dites que l’écriture de vos propres textes a permis d’affiner vos dessins. Qu’entendiez-vous par là ?
    C’est très simple, écrire me permet de mieux visualiser ce que j’ai dans la tête.

    Vous avez sorti deux livres de croquis. Un moyen de livrer un peu de votre secret de fabrication, de votre inspiration? Une porte ouverte sur le monde de Jean-Baptiste Monge ?
    Un peu tout ça en même temps. La réalisation d’un carnet de croquis est un vrai bonheur, car la mise en œuvre est relativement simple. C’est réellement relaxant pour moi de ne pas avoir à penser en couleur, c’est aussi plus vif et plus instinctif quand je dois faire les raccords entre les thèmes des pages et puis ça me permet d’aborder des sujets que je ne peux pour l’instant pas développer complètement…

    On apprend dans le second tome de vos croquis que vous aviez tenté l’aventure du livre jeunesse avec l’histoire de Minus. Le public des enfants est-il un public que vous aimeriez plus toucher qu’aujourd’hui ?
    Non, pas plus qu’hier et donc pas plus que ça ! Je ne fais pas la différence entre enfants et grands enfants, ce qui n’est pas viable dans l’édition jeunesse vis-à-vis des éditeurs. Et puis, de toute façon, je trouve que l’édition jeunesse a une légère tendance à bêtifier et quand elle veut faire un succès à se snobinardiser, héhé ! Alors Minus aurait encore fait figure d’ovni, comme « Baltimore et Redingote » à l’époque qui, malgré ses bons chiffres de ventes, est passé plutôt inaperçu…

     

    On y découvre aussi votre côté fantasy concrétisé par ailleurs par la participation à L’Univers des Dragons chez Daniel Maghen. Un univers qui vous touche beaucoup ? Vous êtes lecteur de fantasy ?
    J’adore la Fantasy et j’en suis un gros consommateur. En livres, en films, en animations, en jeux et heureusement en un sens que mes moyens ne sont pas extensibles et que la maison est petite car ci ça ne tenait qu’à moi il y en aurait partout…

    Votre créature préférée ?
    Je n’ai pas vraiment de préférence particulière, mais certaines créatures m’inspirent effectivement plus que d’autres. Disons qu’un affreux Troll, qu’un vilain Goblin, ou qu’un monstrueux Dragon sont simplement plus proches de mes aspirations Encore qu’un bon vieux robot façon années 50 n’est pas non plus pour me déplaire…

    Vos projets en cours?
    Et bien pas mal de choses à vrai dire, mais pour l’instant motus et bouche cousue…

    Le Peuple féerique, novembre 2008

    Retrouvez tous les livres de Jean-Baptiste Monge et son actualité sur son SITE WEB !

  • Interview de Camille Renversade pour la sortie du livre illustré Dragons & Chimères – Hoëbeke

    Chroniqué la semaine passée sur Peuple féerique, Dragons & Chimères, fut pour nous un beau moment de lecture. C’est donc avec beaucoup d’empressement que nous avons voulu poser quelques questions au talentueux illustrateur à l’origine de ce projet et de cette expédition incroyable sur la trace des dragons, licornes, chimères et griffons. Rencontre avec Camille Renversade.

    Cette idée de livre remonte à votre projet de fin d’études à Emile Cohl ? Un projet facilement accepté ?

    Ce projet remonte même à ma deuxième année d’Emile Cohl, en cours d’Anatomie Artistique, nous devions créer un animal hybride et dessiner sa morphologie en fonction de son milieu naturel. C’est là que j’ai découvert la cryptozoologie. J’ai eu ensuite l’envie de créer un univers autour de cette science.
    L’idée du livre ne m’est venue que plus tard, en troisième année ou j’ai monté ce projet pour le diplôme.
    J’avais fait poser mon père, mes oncles et un ami de mon père en costumes d’explorateurs du 19ème siècle dans un petit bois de mon village natal. Les professeurs ont été amusés par cette démarche un peu polyvalente si l’on peut dire, photo-dessin-sculpture, et le projet fut retenu sans peine.

    Pierre Dubois signe les textes et vous les illustrations, photos, mise en page ? Le livre ne précise pas vraiment qui a fait quoi… Une volonté des auteurs ?

    Comme je vous l’ai dit, je suis à l’origine du projet, mais Pierre m’a beaucoup apporté. Il a aussi toujours voulu que ça reste en priorité mon projet, il m’a donc laissé concevoir librement le scénario, les dessins, les photos et la mise en page pour au final faire le lien entre tout ça avec ses mots à lui. L’idée que l’histoire soit racontée par Gaston, le jeune dessinateur ( mon personnage), vient de lui. Il a parfaitement su mettre en avant la dimension poétique et drôle au livre. Quant à la réalisation concrète, qui joue quoi, et les divers trucages, nous voulions rester « flou » pour laisser libre cours à l’imagination du lecteur. Toutefois pour ceux que ça intéresse, je mettrai quelques articles de « making-of » sur mon blog.

    Comment avez-vous fait la rencontre de Pierre Dubois ?

    J’ai mené une véritable enquête holmesienne pour trouver ses coordonnées et le contacter ! Déchiffrage des articles de journaux le concernant, tri méthodique dans les annuaires, recoupement sur les cartes géographiques… !
    Je lui ai finalement envoyé un courrier avec quelques images et c’est lui qui m’a contacté par téléphone. Inutile de préciser que j’étais aux anges ! On s’est tout de suite bien entendu et il m’a présenté à son éditeur Hoëbeke quelques jours plus tard.

    Partage-t-il votre intérêt pour la cryptozoologie ?

    Je pense que Pierre est très large d’esprit, il connaît la cryptozoologie mais a une vision moins scientifique, plus féerique à ce sujet! D’ailleurs ses textes des Encyclopédies des Fées, des Elfes et des Lutins servent de source à certains cryptozoologues. Je partage sa vision, nous sommes auteurs, pas scientifiques !

    D’où vous vient cet intérêt pour la cryptozoologie ?

    Quand j’étais petit, mes films préférés étaient « Big Foot et les Henderson » et « 20000 Lieues Sous les Mers » ! Tout simplement, ça me fait rêver. Je suis avant tout un homme d’image et j’adore l’iconographie qui s’y rapporte, l’ambiance des musées d’histoire naturelle poussiéreux, qui recèlent déjà de tant de mystères…Je suis fasciné par l’idée qu’il puisse encore y avoir des créatures ou des êtres inconnus et mythiques, et que des scientifiques y consacrent leurs recherches. Dans notre monde actuel on a tendance à ne plus croire en rien, et surtout pas aux choses un peu magiques et cachées. J’ai lu beaucoup d’ouvrages sur la cryptozoologie dont quelques uns de Bernard Heuvelmans avant de me mettre à réaliser le livre, et il dit « On a souvent moqué, non sans raison, l’insondable crédulité des hommes. Ne serait-il pas bon, parfois, de s’en prendre à la vive répugnance qu’éprouve l’esprit humain à accepter ce qui dérange ses idées reçues ? » J’aime à croire que rien n’est impossible et que ce n’est pas parce que l’on a prouvé que telle ou telle photo est un montage photographique, un bout de bois qui flotte à la surface de l’eau, un canular ou que sais-je, que dans la réalité ces animaux extraordinaires n’existent pas ! « L’absence de preuve n’est pas une preuve d’absence » disait l’astro-physicien Martin Reese. Ça laisse libre cours à toute imagination, à toute possibilité ! N’est ce pas cela le plus important ? Ne pas se borner aux limites de la tangible réalité de notre quotidien ?

    Quelle était votre attente initiale du livre et a-t-elle été pleinement réalisée ?

    Ma première attente était de me faire plaisir et de partager ce petit univers que j’ai dans la tête, mais je crois surtout que mon but est de faire rêver les lecteurs, comme tout auteur je suppose ! Je ne sais pas encore si c’est le cas mais je suis déjà satisfait d’avoir de bons retours de la part de mon entourage et de mon éditeur.

    Vos illustrations tirent pas mal du côté de la caricature et apportent un côté humoristique au livre. Vous aviez envie de faire quelque chose de beau et de « pas si sérieux que ça » ?

    Je ne peux pas m’empêcher de déformer la réalité…en dessin, je caricature toujours! Nous voulions qu’il y ait de l’humour sans pour autant tourner en ridicule les thèmes qui nous sont chers. Notre but était de donner une autre approche de la cryptozoologie, une fiction « crypto-fantastique ».

    La première moitié du livre raconte une expédition à la recherche d’un dragon particulier, le Mokélé-Bembé. Mais le chemin qui y mènera nos aventuriers croise quantité d’autres dragons. En cela, votre approche du dragon est plurielle et originale, on y voit représenter des créatures multiples. Et sous-jacent, l’idée que les dragons ont existé…

    La plupart des dragons traités dans le premier chapitre sont issus du folklore populaire africain. Le mokele mbembé, la mamy watta et les dragons volants sont par exemple des créatures connues en Afrique Equatoriale et qui font l’objet de témoignages anciens et aussi récents. Une expédition a même été envoyée cette année pour recueillir des informations sur le mokele-mbembé…Il y a vraiment de quoi faire avec tout ces mystères qui changent un peu du dragon habituel arthurien ! Ils ont pu exister oui, et le pourraient encore de nos jours, on voit de nombreuses espèces dont l’existence date de la préhistoire, subsister dans les régions reculées, isolées.

    La seconde moitié tourne autour du thème des chimères et est une occasion de dessiner plusieurs créatures hybrides. Ces croisements surnaturels, quelque chose qui vous fascine en tant qu’illustrateur ?

    Le chapitre 2 est plus fantastique, moins cryptozoologique, ce qui m’a permis encore plus de liberté.
    Je ne souhaitais pas faire de créature « collage » avec une tête de chèvre sur un corps de lion par exemple, mais plutôt créer des hybrides plus « plausibles » comme la licorne indienne sorte d’okapi gazelle unicorne, j’ai voulu montrer des animaux qui auraient pu être à l’origine des mythes.
    Par exemple la harpie qui serait en fait une sorte de singe ailé que les marins d’autrefois auraient pu décrire comme une femme très laide volante !

    Pourquoi avoir présenté deux expéditions en un seul livre et pourquoi pas une série de carnets ?

    Il est effectivement question de faire une suite, mais nous avons opté pour la solution d’inclure deux expéditions par livre car il y a beaucoup de sujets à traiter!

    On devine que le côté photographique a du être une belle partie de plaisir avec les différents « acteurs » ? Avez-vous fait un casting pour trouver les bonnes bouilles ?

    C’est la partie la plus conséquente du travail, et la plus amusante bien sûr ! Chercher des lieux tout d’abord, faire de nombreuses brocantes pour trouver les objets adéquats pour les décors, trouver des objets anciens, fabriquer les costumes, fabriquer les créatures, trouver les « acteurs », tout organiser…
    La mise en scène m’a particulièrement plus! Je me suis senti un peu réalisateur de film et j’ai pris un plaisir fou, oui !
    La plupart des personnages sont joués par des membres de ma famille ce fut très amusant de les voir jouer comme des enfants une fois costumés!
    Il y eut plusieurs séance de photo dont une dans un château où nous étions une vingtaine en tenue d’époque à visiter le cabinet de curiosités que j’avais installé dans la bibliothèque…
    Nous avions vraiment l’impression d’avoir remonté le temps!

    En fait, pour la recherche des bonnes personnes, ce fut plutôt l’inverse qui s’est produit ! Pierre et moi nous sommes inspiré du caractère des personnes qui ont bien voulu jouer le jeu pour créer leurs personnages. Pour Christian LeNoel (qui joue Van Welmans) c’est doublement le cas puisqu’il est un vrai cryptozoologue qui a vécu 30 ans en Afrique et fut pour nous une vraie source d’inspiration ! Mon père est réellement photographe et invente toujours des tas de choses. J’ai aussi demandé à un voisin de mon père, que je voyais passer de temps en temps et qui avait tout à fait l’allure pour jouer l’officier anglais Mac Gregor, ce qui est drôle c’est qu’il m’a raconté qu’étant jeune, on le surnommait « le major anglais » . Dans un salon d’entomologie, j’ai recruté un chasseur de papillons globe trotter qui est venu quelque jours plus tard poser au château avec enthousiasme!

    A côté des photos, quelles techniques d’illustration avez-vous utilisées pour ce livre ?

    Je travaille au crayon, pour les croquis, et à l’aquarelle rehaussée de colorex pour les peintures. Pour la conception des créatures je me suis servi de photos animalières diverses, et les ai ensuite fabriquées avec diverses techniques de sculpture, mais là ce serait long à expliquer !

    Pierre Dubois a profité de cette occasion pour relancer son personnage de Petrus Barbygère. Cet elficologue collait-il parfaitement à votre idée ?

    Petrus Barbygère est un personnage extraordinaire qui est tout à fait en accord avec le concept du Club des Chasseurs de l’Etrange. Je pense que si nous faisons une suite, il dirigera une des expéditions!

    Sur votre blog on y voit un petit lutin dessinant un tableau à votre place. Êtes-vous ami du Petit Peuple ?

    Il m’arrive de laisser quelques gourmandises sur ma table à dessin le soir en espérant que ce cadeau au petit peuple me donnera de l’inspiration le lendemain… Je pense qu’une partie de ce livre leur est due!

    Quelle est votre créature féerique préférée ?

    Les serpents de mer et monstres lacustres me fascinent, je ne peux regarder une étendue d’eau sans m’attendre à voir apparaître une ombre serpentine!

    Propos recueillis par le Peuple féerique, novembre 2008.

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  • Thorgal t.31 : Le Bouclier de Thor – Le Lombard


    Thorgal t.31: Le Bouclier de Thor
    Scénario: Yves Sente
    Dessin: Rosinski
    Editions Le Lombard
    FORMAT : 22,2x 29,5
    NOMBRE DE PAGES : 48 en couleurs
    PRIX : 10.40 Euros – 20.20 FCH

    Jolan et ses compagnons ont survécu à leur première épreuve. Pour le sinistre Manthor, il est maintenant temps de déterminer lequel des cinq prétendants sera son véritable Élu. Pour cela, il leur faudra pénétrer sur Asgard et dérober son bouclier au dieu Thor… Une tâche humainement d’autant plus impossible à accomplir dans le temps imparti, que l’heure n’est plus aux alliances !

    Notre avis :

    Avec cette suite au premier album où c’est le fils de Thorgal, Jolan qui devient le premier héros de la série, Yves Sente et Rosinski réussissent à nous raccrocher pleinement aux aventures. Il faut dire qu’il y avait de quoi nous bouleverser: l’arrêt de Van Hamme au scénario, le changement de style de Rosinski sur les derniers albums se rapprochant de la peinture et rendant selon nous, le dessin moins directement lisible, Thorgal qui raccroche son épée pour vivre une vie d’aventurier-retraité dans un petit village du grand Nord… C’était sans compter sur cet album-ci: un scénario très sympa renouant avec les principes de base de la quête « initiatique » du héros, un mystère de plus autour de Kriss de Valnor qui fonctionne parfaitement; la relance de Thorgal dans l’aventure qui nous a donné des frissons tant sa détermination était visible et une replongée dans le monde des dieux d’Asgard qui fait vraiment plaisir. Bref, le rendez-vous n’est pas manqué et la série Thorgal semble ici retrouver un second souffle sous la plume d’un Yves Sente des plus en forme !

    A noter: une exposition itinérante vous donne rendez-vous dans certaines Fnacs où vous pourrez découvrir les planches originales mais aussi acheter à un prix raisonnable des tirages limités de certains dessins signés par Rosinski. Plus d’infos sur cette opération ici.

  • Spiderwick – Les livres de Holly Black

    Les Chroniques de Spiderwick, ce sont d’abord et avant tout un cycle de romans jeunesse publiés en français chez Pocket Jeunesse depuis mars 2004, écrits par Holly Black et illustrés par Tony DiTerlizzi. Des livres aussi délicieux et prenants par l’histoire contée que par le travail sur les livres en tant qu’objets. Un univers qui devrait facilement convaincre vos enfants de se plonger dedans.

    Pour de plus amples détails sur tous les livres parus à ce jour, nous vous conseillons l’excellent dossier du site www.livre-enfant.com qui présente les créations disponibles en français à ce jour.

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