Auteur/autrice : Richard Ely

  • Les merveilleuses poupées féeriques de Kathleen Engelen

    Kathleen Engelen est créatrice de merveilles. De voiles, de fimo et divers accessoires, elle donne naissance à de bien jolies créatures féeriques. Son travail minutieux a fait qu’une de ses fées s’est vu décerner le Doll Ring Award 2008 aux Pays-bas. L’occasion s’est présentée de poser quelques questions à l’artiste belge…

    Comment fabriquez-vous vos poupées ? De quoi sont-elles faites ?
    Mes fées sont fabriquées en pâte polymère, comme « Living Doll » ou « Prosculpt ». J’utilise une armature solide, l’entoure de ruban et commence à y fixer la pâte. Je commence d’abord par les jambes et le bas. Ensuite je la passe au four une première fois. Puis, je commence à sculpter les pieds, le torse supérieur et les épaules. La partie supérieure de la tenue est sculptée également à ce moment-là la plupart du temps. Je cuis la sculpture une seconde fois. Enfin, je sculpte les bras et la tête.
    Une fois que tout est passé au four, la partie la plus plaisante commence : habiller et terminer la poupée. Pour ses habits, j’utilise de la soie et pour les cheveux, de l’angora ou du mohair. Je peins les yeux à la peinture à l’eau.

    Vous avez gagné un beau prix en 2008. Parlez-nous un peu de cette création et de ce prix…
    Le Doll Ring Award est un prix international très prestigieux pour les artistes créateurs de poupées en Belgique et aux Pays-Bas. Il y a quelques années, je suivais avec beaucoup d’intérêt les lauréats de ce prix. Parfois, j’ai du mal à croire que je l’ai moi-même gagné. C’est peu dire que je suis fière…
    Quand j’ai commencé à penser y participer, le concept de fées volantes, avec une petite fée maintenant la robe d’une plus grande, est directement apparu en mon esprit. Comme si les fées elles-mêmes m’avaient envoyé ces images. Je désirais présenter mon monde des fées, comment je l’imagine. Mes fées volent tranquillement la nuit dans une forêt ou au-dessus d’un lac. La lune brille et un léger voile de brume s’étend au-dessus de l’eau… C’était une idée très difficile à transmettre en sculpture car je ne désirais pas peindre une lune par exemple. J’ai fait un arbre en fil de fer blanc avec de petites lumières pour le rendre scintillant et féerique. J’ai obtenu exactement l’atmosphère que je désirais créer.
    Lorsqu’on prononça mon nom, je venais d’arriver et c’est un peu sorti de nulle part. Je n’arrivais pas à croire que j’avais gagné, un véritable choc. C’était un superbe moment. Tous les artistes présents se sont mis à me féliciter. C’était un sentiment incroyable de les voir heureux pour moi et de pouvoir partager ce moment avec eux. Un rêve devenu réalité.

    Quelle relation avez-vous avec les fées ? Comment êtes-vous tombée dans leur monde ?
    Je ne peux me rappeler le premier contact. C’est quelque chose dont on prend de plus en plus conscience au fil du temps. Elles m’entourent mais sans qu’on puisse prouver leur existence. Tout spécialement le soir, quand je me glisse dans mon lit. C’est comme-ci plein de petites fées essayent de s’y glisser, de se faire une petite place pour dormir près de moi. J’adore par ailleurs l’idée qu’une Reine des fées existe et veille sur moi… Au moment même où je m’endors, mes yeux se ferment et s’ouvre un court instant pour voir cet Ailleurs…

    Comment choisissez-vous les noms de vos fées ?
    C’est elles qui les choisissent ! ça s’impose dans ma tête lorsque je suis occupée à les terminer. Je ne les aime pas toujours et j’essaye alors d’en choisir un autre mais le nom continue à frapper à la porte de mon esprit… Alors je cède et j’assume le nom choisi… (rires)

    Quelle sera votre prochaine création ?
    Je travaille actuellement sur trois poupées qui sont toutes trois dans une atmosphère blanche et féerique. Il y a une maison féerique, un fauteuil magique et un magnifique petit cocon abritant une fée endormie et de petites lumières. Elles seront exposées le 4 avril prochain au Dabida-day à Essen, un salon de l’art de la poupée.

    Propos recueillis par le Peuple féerique en janvier 2009

    Retrouvez les fées de Kathleen Engelen sur son site web.

  • Les fées d'Alberto Varanda

    Le génialissime dessinateur BD Alberto Varanda travaillerait-il sur un livre féerique ? Après avoir commis un très beau portfolio chez Bruno Graff, le voilà qu’il poste sur son BLOG quelques illus de fées bien alléchantes. Le tout serait regroupé dans une sorte de journal tenu par un certain Valeriel Coquelicot… Une affaire à suivre de très près !

  • Mélusine

    De toutes les fées de France, Mélusine, la fée dont le bas du corps est celui d’un serpent, est certainement la plus emblématique.

    Fille de la fée Pressine et soeur de Mélior et Palatine, Mélusine est à l’origine de la vengeance contre leur père Elinas, Roi d’Albanie qui avait trahi leur mère en rompant sa promesse et précipité leur exil sur l’île d’Avalon. Malheureusement, cette vengeance ne plut pas du tout à Pressine qui condamna à son tour ses trois filles à un triste sort et notamment Mélusine, désormais mi-serpente le samedi.

    Au Font-de-Cé, la fontaine de la soif, il rencontre Raymondin et ils tombent amoureux. Elle l’aidera à acquérir ses terres et bâtira de nombreux châteaux et autres bâtiments prestigieux. Elle est d’ailleurs connue comme fée bâtisseuse. Elle donna à Raymondin une large descendance et ses fils portaient tous une difformité au visage sauf les deux plus jeunes…

    Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Raymondin avait promis de ne jamais rendre visite à son aimée le samedi, jour où son apparence était celle de la femme-serpente ou s’il venait à la voir, de n’en jamais rien dire. La promesse rompue, Mélusine devint serpent ailé et s’envola dans les airs (certains prétendent qu’elle prit la direction du duché du Luxembourg). Ainsi la fée protectrice de la noble famille des Lusignan devint l’annonciatrice de ses malheurs. En effet, à chaque veille d’un destin funeste, la fée pouse ses cris lugubres dans le ciel au-dessus de leur demeure…

    Lire le très bon article de Wikipédia ici

  • Delphine Gache et le petit peuple de l'herbe… – Rencontre avec une illustratrice très nature !

    Delphine Gache fait partie de ces illustrateurs pour qui la féerie se vit au quotidien. Des fées qu’elle aime représenter dans des décors naturels ou accompagnées de leur plante totem. D’expositions en projets, d’illustration en promenade dans la Nature qui l’inspire tant, la voilà bien occupée. Un de nos lutins l’a rencontrée pour un bout de chemin partagé avec le Peuple féerique…


    Quel a été le point de départ de votre envie de dessiner, et particulièrement de dessiner les fées ?

    Je ne sais pas vraiment si il y a eu un point de départ en ce qui concerne mon envie de dessiner… Le dessin étant un mode d’expression sans limite et très adapté à ma personnalité lunaire et sensible, je crois qu’il m’a toujours accompagné et aidé à extérioriser mes émotions. En revanche, pour ce qui est de peindre l’univers des fées, cela est venu à l’adolescence, lorsque j’ai découvert « Thorgal » de G.Rosinski et J. Van Hamme… Un vrai coup de coeur !!! J’étais déjà assez sensible à ces univers oniriques, aux contes et aux légendes… Intérieurement, je naviguais déjà sur cette voie, mais graphiquement, il est indéniable que c’est cette BD qui a été le déclencheur vers la création de mon imaginaire féerique.

    Dans vos oeuvres féeriques, on ressent très fort la présence de la nature. Comment expliquez-vous cela ?
    Je pense que cela découle simplement de mon éducation. Ayant grandi à la campagne et passé toutes mes vacances d’enfance entre les forêts des Landes et les montagnes des Pyrénées… Je crois que pour moi la Nature, c’est un peu comme la potion d’Obélix, j’y suis tombée dedans quand j’étais petite ! :o)

    Une certaine celtitude est également très présente dans vos oeuvres, on pense notamment à votre calendrier 2009…
    Oui, je suis très sensible aux anciennes cultures, celle des Celtes, mais aussi toutes celles de ces peuples d’autrefois… Ils avaient un rapport à la Nature et au spirituel qui me fascine. J’utilise souvent les entrelacs. Les miens sont extrêmement simplifiés et modernisés et il est vrai, très orientés celtique, car plus appropriés au monde féerique. Je trouve cela magnifique, ils donnent rapidement de l’âme et une atmosphère aux dessins… Côté création, les imaginer est un véritable petit bonheur, car l’on devient l’espace de quelques heures un peu joaillier ou ciseleur, dans la peau d’un artisan du passé… Puis il y a aussi ce côté langage universel dans les entrelacs. En effet, si l’on regarde toutes les cultures du monde ont représenté ces lignes entremêlées à leur manière. C’est fantastique de constater que ces peuples (je pense surtout aux indiens et aux celtes) qui ignoraient l’existence des uns des autres de leur vivant aient eu les mêmes tendances picturales pour symboliser leurs périples…

    Dans votre galerie on voit clairement une évolution dans vos dessins puisque vous y présentez des illustrations datant de plusieurs années comme des réalisations actuelles…
    LOL, oui et heureusement ! Mes dessins s’étalent sur plusieurs années en effet… Techniquement et graphiquement, il est clair que mon style évolue… C’est évident, me direz-vous en ayant commencé adolescente, je suis passé par plusieurs phases… Cela dit, même si ils sont moins justes, je montre tout de même ces vieux dessins, car ils permettent d’une part de montrer l’évolution mais aussi parce qu’ils expriment quelque chose… un sentiment qui bien que grossièrement illustré peut parfois se révéler bien plus fort que dans certaines créations plus récentes.

    Lors de vos expositions, rencontrez-vous les visiteurs ? Que vous disent-ils le plus souvent ?
    Bien sûr que je rencontre les gens ! Les expositions et dédicaces sont faits pour cela… et sincèrement, ce sont de vrais souffles d’air, car c’est à ces moments là que notre métier d’artiste (que l’on soit peintre, écrivain, sculpteur ou musicien) prend toute sa dimension… Pourquoi créer, si c’est pour demeurer seul dans sa tour d’ivoire ? Nos travaux ne sont pas faits pour rester stockés dans des cartons, mais bien pour donner un peu de poésie et échanger des émotions… Donc oui, pour moi ce contact est vital. Il me permet de donner un sens à ce que je fais. Je sais pourquoi je crée et pour qui je crée, c’est très important à mes yeux !
    Enfin, pour répondre à la deuxième partie de votre question… De manière générale, les visiteurs sont toujours très sympathiques. Ils viennent pour se détendre, pour découvrir, donc dans un état d’esprit plutôt serein… Leurs remarques sont souvent des encouragements et de jolis mots de soutien. J’en profite d’ailleurs pour dire merci à
    toutes ces personnes car elles sont l’essence qui alimente mon moteur à rêves… Merci les gens! :o)

    Vous tenez une boutique sur votre site web et une newsletter. Vivez-vous exclusivement de vos créations ? Si pas, est-ce un objectif que vous vous êtes fixé ? Le web permet-il de concilier envies créatrices et besoin d’argent pour vivre ?
    La boutique que je viens d’ouvrir sur le web me sert surtout de petit extra, plus que de ressource pécuniaire viable… Je ne vis pas encore de mon art… Jusqu’à présent, les rentrées d’argent ont été très aléatoires, cela dépend des contrats que l’on décroche, du succès des expositions, des coups de cœur des gens… etc… Et les droits d’auteur qui nous salarient sont une base également variable. Cela dit, vivre de mes créations est effectivement un objectif que je me suis fixé et j’y consacre tout mon temps ! Je ne vais pas mentir, cela demande beaucoup d’énergie pour faire son chemin, montrer que l’on existe et vivre des métiers artistiques… Il faut d’abord faire ses preuves, montrer que l’on en veut, savoir faire sortir quelque chose de personnel de son travail. Dans ce combat vers la reconnaissance (car c’est ni plus ni moins cela dont il est question) Internet est effectivement un allié sans pareil pour se lancer ! Cela facilite les échanges et permet de travailler sur un réseau très étendu, c’est un outil extraordinaire et même indispensable !

    Quelles sont vos travaux en cours ou vos projets à venir ?
    Un nouveau magazine Hors série ne va pas tarder à sortir chez ESI Editions… Je crois qu’il est prévu pour mi-février 2009. Je prépare également une exposition pour la fin du mois de mai à Paris, dans la boutique du «Jardin du Graal»… Ensuite pour le reste des projets en cours, je ne peux hélas en chuchoter un mot… Cela dit, soyez en certains, 2009 s’annonce haut en production…Les turbines à dessin sont en pleine activité et les lutins de l’inspiration s’appliquent à construire les morceaux de rêves…

    Pour vous, la créature féerique la plus intéressante, c’est…
    Je vais sans doute en étonner plus d’un, mais pour moi, la créature fantastique la plus intéressante, c’est le Vampire… J’aime leur dualité, leur complexité et cet aspect torturé qui est en eux… Cet être autrefois humain qui se retrouve pris au piège du temps me fascine. Condamné à vivre éternellement, ayant tant de choses à apprendre, tant de choses à découvrir, possédant toutes ces capacités si extraordinaires… mais souffrant néanmoins de sa condition de monstre et malgré lui mis à l’écart de toutes ces belles choses qu’un être éphémère peut vivre ! Oui j’adore les vampires…Cela étant, j’aime aussi toutes les autres créatures imaginaires… Car dans leur ensemble, elles reflètent si bien ce que nous sommes nous, les Hommes…

    Propos recueillis par le Peuple féerique en janvier 2009.

    Retrouvez sur son site web, les illustrations et actualités de Delphine Gache

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