Sur la trace des Pixies du Dartmoor : le Wistman’s wood
C’est par une belle journée ensoleillée que je m’élançai une fois de plus sur la piste des Pixies du Devon. Mon choix s’était naturellement porté sur un incontournable du Dartmoor : le Wistman’s wood. Un bois étrange où des chênes nains ont été depuis toujours les gardiens d’un territoire hanté. Au bout d’une petite heure de marche, j’aperçus au loin ce qu’il reste aujourd’hui de cette forêt mythique. J’en avais des frissons tellement je savais ce lieu empreint de magie ancienne…
Et je ne fus point déçu. A l’entrée du bois, un cordon noué à l’un des troncs distordus me confirma que c’était bien ici un lieu de prière aux fées, aux Pixies comme ils les nomment là-bas. Mais attention, je savais aussi qu’il ne fallait pas les offenser au risque d’être pixie-led et me condamner à errer pour l’éternité dans ce lieu…
Je déposai donc moi aussi une petite ofrande, mon droit de passage sous les frondaisons enchantées de cette forêt magique où les pierres se mêlent aux racines…
C’est alors que je remarquai un mouvement furtif derrière moi. Je me retournai et aperçu l’ombre d’un robin, un rouge-gorge ! Les légendes racontent que les lutins ont la faculté de se métamorphoser en animaux sauvages et le rouge-gorge est l’une de leurs apparences favorites. Voilà le signe que j’attendais et là aussi, je n’allais pas être déçu…
Je me mis à me promener dans ce lieu magique, admirant cet entrelacs de branches tordues, grimpant sur les roches, caressant lichens et mousses, respirant le doux parfum de ce lieu traversé par les druides, les fantômes et les fées. Je me rappelai les légendes de ces gros chiens noirs aux yeux de feu, de cette chasse impitoyable donnée à celui qui s’y aventurait de nuit, aux dates sombres l’hiver naissant…
Mais pour le moment, tout y était joie et clarté même s’il planait cet aura de mystère enchanteur. Je prélevai un peu de mousse que j’emporterai en ma demeure, un liant pour me rappeler ce moment…
Et je m’enfonçai toujours plus loin dans cet amas presque infranchissable où une légère brise porta à mes oreilles le murmure des temps passés. Un souffle des fées, instant magique qui me restera toujours…
Et puis, je déposai en ce lieu un exemplaire de Merveilles et Légendes des Forêts Enchantées (Richard Ely, Séverine Pineaux, Amandine Labarre, aux éditions Au Bord des Continents) ouvert sur la nouvelle L’Elue des Pixies. Une des histoires que comprend cet ouvrage et qui se déroule ici même, dans ce bois.
Et revoilà mon ami le rouge-gorge. Il s’approche, vraiment tout près, à peine un mètre. Nos regards se croisent et dans un silence absolu, je demeure là, près de lui. Une minute, une heure, plusieurs ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Le Wistman’s wood se joue du temps et des hommes. Il est territoire de fées, de Pixies.
J’abandonne là mon exemplaire, que les petits êtres s’en régalent à leur aise. Après tout, ce livre leur appartient. Ils m’ont soufflé les histoires. Juste retour des choses. Ce sera ma prière aux fées.
Mes promenades préférées parmi mes amies les fées…..j’adore 🙂
Bonjour
Très bel article j’ai voyagé en même temps , adorable le rouge gorge un signe 😉 bonne journée et bravo
Merci Angélique, en effet un très sympathique signe. Le petit volatile curieux nous a tourné autour pendant une bonne demi-heure !
Quelle belle histoire,une balade dans l’humilité et la magie.
Merci