Catégorie : Interviews lutines

Petites rencontres en Féerie…

  • The Golden Apple – une série animée autour du folklore bulgare !

    The Golden Apple – une série animée autour du folklore bulgare !

    L’an passé, alors que nous étions sur la trace des Samodivas en Bulgarie, plusieurs personnes nous ont fait découvrir un projet d’animation autour des nymphes slaves. Il n’en fallait pas plus pour attirer notre attention et c’est pourquoi nous vous proposons aujourd’hui l’interview de la productrice du dessin animé « The Golden Apple », Elena Rapondzhieva.

     

    Comment est née l’idée du projet The Golden Apple ?

    L’idée vient de Dimitar Petrov – le créateur du projet et directeur artistique du Studio Zmei. La série s’inspire de la riche mythologie des Balkans, de son folklore peut-être un peu moins connu que d’autres actuellement. Le projet est né d’une part de ce manque de représentation de qualité dans les médias de cette fascinante culture et mythologie des Balkans, et d’autre part d’une envie de préserver localement cette culture, de la redistribuer aux jeunes générations en choisissant un mode d’expression contemporain. Nous croyons que la sagesse qui réside dans ces histoires est très importante pour le monde actuel. Afin de développer notre univers, nos équipes ont passé quelques années à collecter de vieilles croyances dans de petits villages bulgares où ces traditions avaient été préservées. Nos collaborateurs ont également interrogé des universitaires et chercheurs en folklore. Beaucoup d’éléments visuels s’inspirent des costumes traditionnels de Bulgarie, de l’architecture de bâtiments anciens et la musique bulgare traditionnelle nous a servi de base pour la bande-son.

    L’héroïne est une Samodiva, une fée bulgare, pouvez-vous m’en dire un peu plus sur ces nymphes ?

    Il y a en réalité quatre personnages principaux dans The Golden Apple. Vihra, qui est moitié-humaine, moitié zmei (ndlr, une sorte de dragon dans les croyances slaves) ; Tina-Pakostina, une nymphe samodiva et Bran et Vlad, deux guerriers kukeri, qui sont, eux, humains.

    Le père de Virha est une esprit zmei. Elle a donc hérité de certains de ses pouvoirs. Les esprits zmei sont très puissants, ils commandent aux tempêtes, aux nuages et au tonnerre. Lorsqu’ils prennent forme humaine, leurs cheveux et leur barbe sont faits de nuage qui change de couleur selon leur humeur. Ils peuvent encore lancer des éclairs ou se transformer en grand serpent.

    Tina-Pakostina est la meilleure amie de Vihra. C’est une nymphe samidova. Les Samidovas sont des nymphes de la forêt, gardiennes des ruisseaux. Elles chantent et dansent magnifiquement et peuvent contrôler magiquement les rivières ou faire croître les végétaux. Elles ont aussi le pouvoir d’enchanter les humains. Elles marchent rarement sur le sol, préférant flotter dans les airs. La clé de leur pouvoir réside dans leur voile sans lequel elles ne peuvent user de leurs pleins pouvoirs. Tina est très courageuse, a le cœur léger et espiègle. Elle rêve d’aventures et de voyages, ce qui lui cause bien des soucis avec les plus anciennes nymphes de la tribu.

    Bran et Vlad sont de jeunes guerriers Kuleri. Par conséquent, ils sont spécialisés dans la lute contre les esprits mauvais qu’ils combattent au moyen de mouvements spéciaux et de cloches magiques. Ils sont tous deux loyaux, courageux et possèdent un cœur d’enfant. Bran est plus énergique et impatient tandis que Vlad est plus réfléchi et moins impulsif.

    Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots ce qu’est la pomme d’or qui donne le titre à votre série ?

    Tous les 100 ans, une météorite traverse le ciel et tombe sur la Terre. A l’endroit précis de sa chute pousse un arbre magique qui donnera un seul fruit : la pomme d’or. Ce fruit unique permet de réaliser les vœux de celui qui le trouve, ce qui permettrait à nos héros de résoudre leurs problèmes respectifs.

    Vous disiez qu’un des buts de The Golden Apple est d’aider les gens à mieux connaître, du moins à ne pas oublier, la mythologie slave. Avez-vous le sentiment que la croyance dans les fées est toujours bien vivante ou disparait-elle dans votre pays ?

    Il y a bien des lieux en Bulgarie où les anciennes croyances sont maintenues et où on continue de transmettre les histoires, tout spécialement dans la campagne, mais il faut bien reconnaître que la mythologie des Balkans est moins populaire auprès des plus jeunes. Si les Zmeis et les Samidovas sont encore bien dans les mémoires, d’autres créatures ont disparu. Le but de The Golden Apple est de les faire revivre en les présentant sous une forme intéressante et accessible à tous, aussi bien les enfants que leurs parents et bien sûr, en-dehors de Bulgarie, internationalement.

    Où en est le projet actuellement ? Pourra-t-on le voir en France, en Belgique ?

    Comme je le disais justement, The Golden Apple est développé pour le marché international. Pour le moment, nous travaillons sur un pilote et enregistrons les voix pour deux versions, une en bulgare et une autre en anglais. Nous travaillons avec Dandelooo, une compagnie de distribution française qui s’occupera de la distribution mondiale, donc oui, vous verrez certainement la série en France et en Belgique. Le pilote sortira cette année, en novembre. Cependant, la série complète doit encore être financée. Plusieurs grandes entreprises et chaînes ont manifesté leur intérêt et les négociations se poursuivront certainement encore après la diffusion du pilote. Comme on dit :”Restez à l’écoute, le meilleur est à venir! “

    Et pour rester à l’écoute, je vous invite à jeter un coup d’œil à leur page Facebook et leurs sites web : www.goldenappleseries.com et www.studiozmei.com

  • Petit tour du côté sombre de la Féerie avec Pascal Moguérou

    Petit tour du côté sombre de la Féerie avec Pascal Moguérou

    Pascal Moguérou nous avait habitué à ses korrigans farceurs et ses jolies fées rondelettes aux moues coquines, Petit Peuple joyeux dansant au milieu d’une nature tantôt printanière laissant exploser les couleurs de la vie, tantôt automnale portant aux travers ses teintes de feu tous les rêves de l’Ailleurs. Il nous revient cette fois aux éditions du Lombard avec un somptueux « Sombres Féeries » et son encre noire, trempée dans nos cauchemars, l’autre part de nos rêves. Car sans lumière, pas d’ombres, sans ombres, pas d’espoir. En cela, cet album porte un message bien clair, presque salvateur pour tous ceux qui apprécient la féerie : le Petit Monde n’est pas que poussière de fée et paillettes, il est aussi fait de choses rampantes, de peurs ancestrales. Il n’est pas différent du nôtre. Il est là. Il est notre monde. Avec « Sombres Féeries », Pascal Moguérou dévoile une nouveau côté de son âme, une vieille âme trempée à l’encre du folklore et des croyances féeriques. Rencontre avec cet auteur vrai.

     

    D’où t’es venue l’idée ou l’envie de travailler la part sombre de la féerie ?

    Oh cette envie a toujours été là! Disons que je l’ai mise en sommeil le temps pour ma plume et mes crayons d’aller explorer des royaumes plus paisibles ! C’est vrai que l’humour, chez moi, n’est jamais bien loin, mais les mots de sang et de noirceur ont toujours été présents, flottant à la lisière de ce que je m’autorisais dans mes premiers livres… Pourtant, ils sont toujours venus plus facilement que les images, dès lors qu’il faille dépeindre l’horreur, ou la part d’ombre qui sommeille en chacun de nous, fut-il humain ou enfant de Féerie!… Le monde de Féerie est comme une pièce avec ses deux faces, l’une flottant plus facilement dans la lumière, l’autre préférant s’enfoncer dans des recoins envahis d’ombres!…

    Tu vas puiser dans le légendaire breton qu’on te connaît bien, mais la lecture révèle bien d’autres sources et notamment une certaine  présence de l’Amérique du Nord. Ce sont des pays qui te font rêver ?  Ou sont-ils plus appropriés au propos que d’autres ?

    Ma terre de granit est inspirante, oui, je ne me lasse pas d’arpenter ses landes désolées, ses sombres forêts profondes ou ses grèves venteuses. C’est à chaque fois comme un nouveau chemin qui s’ouvre à l’imaginaire ! Mais le nouveau monde l’est tout autant, oui, très certainement… J’ai toujours eu envie d’y traîner mes guêtres ! Sans doute de vieux souvenirs de lectures de Twain, de Fenimore Cooper ou de London!? J’idéalise sûrement, mais j’aime penser au Canada et à l’Amérique du Nord comme à des terres où la Féerie serait présente et bien vivante dans des recoins encore inexplorés de ces vastes territoires ! L’Irlande a vu partir des milliers de ses enfants vers l’Amérique, chassés par la famine… La colonisation qui poussa les pionniers vers l’Ouest s’est faite dans le sang de ceux qui habitaient déjà là… Il ne m’en fallait pas plus pour imaginer de noirs démons, venus avec les migrants dans les cales des premiers bateaux ou d’autres, déjà là, qu’on oblige à s’éveiller, prêts à libérer toute la rage qu’ils ont en eux !

    Dickens, Lovecraft, Twain… On ressent cette envie de partager avec  le lecteur des univers qui t’ont nourri, de leur rendre hommage d’une  certaine façon ?

    Je me souviens, il y a longtemps, quand je partais en balade, en forêt ou sur les grèves en compagnie de mon fidèle Octave, je rêvais de pouvoir à mon tour, illustrer toutes ces couvertures de livres, d’auteurs qui me fascinaient et m’emportaient… d’apporter ma vision graphique de ce que leurs mots faisaient jaillir en moi… À l’époque, ça n’était qu’un rêve, que je m’autorisais dans le silence revigorant de ces interminables promenades, tant cela me paraissait impossible… Il faut dire que très tôt, tout gosse, j’ai été pris d’une véritable boulimie de livres, de toutes sortes de livres, romans ou bd, peu m’importait, du moment que je m’évade par la lecture… Dans mon “Sketchbook” je rendais hommage à tous ces dessinateurs de bd qui ont construit mon imaginaire et éduqué mon œil à tel ou tel genre graphique… D’une manière un peu différente, mais tout aussi assumée, je voulais témoigner de cette autre voie vers l’imaginaire qu’est la littérature romanesque, fantastique ou d’horreur… J’ai pris, par contre, des libertés avec ces auteurs, en les plantant dans des situations plus ou moins “particulières”, mais en m’appuyant tout de même sur leur vie… J’avais également travaillé sur Poe, Howard, London et bien d’autres, malheureusement, l’impitoyable dictature du foliotage est passée par là et, à contrecœur, j’ai dû “trancher”…

    Au fond, c’est un livre très personnel que tu nous offres… C’est le  sentiment que j’ai eu tout au long des pages et notamment avec le  poème, « Les oiseaux de solitude ». J’ai l’impression que tu essayais  d’ouvrir une porte, de te détacher de l’étiquette associée à ton  univers. Un peu moins de Bretagne, de fées coquines et de korrigans  farceurs dans celui-ci. L’envie de te dévoiler, de partager ton  univers entier ou d’amorcer un changement de direction pour tes  créations ?

    Mmmmm, tu soulèves un point intéressant!… Le temps qui passe et un projet chassant l’autre, tu t’installes, presque malgré toi, dans un rôle, une étiquette, un formatage, peu importe le nom qu’on peut lui trouver; mais qui empêche la pleine expression de ce que tu es au fond de toi… Une multitude de possibles! C’est loin d’être une malédiction, bien sûr, et tu continues à œuvrer avec enthousiasme, mais l’âge aidant, tu te dis qu’il est peut-être temps d’aller voir «ailleurs» … cet ailleurs qui n’a jamais été bien loin, en plus, et de lui consacrer du temps pour qu’il s’éveille enfin!

    Avant tout, le lecteur ne voit que ce que tu leur offres, et c’est bien normal, en faisant abstraction de ce qui se cache, derrière les mots et les images, un humain, avec ses choix, son parcours de vie, ses failles et ses faiblesses. Ce que je veux dire, c’est que le travail de création est intimement lié à la manière dont tu le nourris… et j’ai énormément nourri ma création, tout au long de ces années !… Au détriment souvent des envies ou des besoins de l’humain resté derrière… Des choses bien plus sombres sommeillent en moi, nourries de mon passé, et il faudra bien qu’elles émergent, au travers de mots ou d’images, un de ces jours ! Ton sentiment est juste : les « Oiseaux de Solitude » a été écrit lors d’une de ces nuits où tu réalises que le chaos est là, qui chemine à tes côtés… C’est ainsi.

    Si l’on s’attache aux récits, ils sont vraiment noirs. Les choses  ne tournent pas toujours au mieux pour les protagonistes. Tu te  rapproches ici de l’écriture de nouvelles fantastiques où les héros  n’ont que le choix de mourir ou de devenir fous. Par contre, j’ai  trouvé que les illustrations adoucissent le propos. On y retrouve de  l’humour, de la gouaille, un certain côté jeunesse aussi…

    C’est assez délectable, je l’avoue, de planter de telles histoires ; de laisser s’exprimer mon côté « noir » , et d’entraîner le héros vers un destin tragique où il va se perdre, fatalement! Il y a toujours une forme de morale qui transcende au travers des mots… l’ignorance, la cupidité, la bêtise, la vengeance ou la colère sont de bons moteurs pour faire fonctionner ce genre d’histoires ! Je le disais plus haut, ou plus bas, les mots me viennent, simples et faciles, qu’il s’agisse de décrire la beauté ou de dépeindre l’horreur. Mais en ce qui concerne le dessin, l’exercice m’est peut-être plus délicat !? Je me souviens des premiers temps où j’entendais des mères s’effrayer du propos du livre ou des dessins ; « c’est pas un livre pour enfants ! », ou « ça fait trop peur ! » comme si de bêtifier les gosses pouvaient les préserver de quoi que ce soit ! Si les contes de fées étaient de jolies histoires innocentes, ça se saurait, depuis le temps ! Ou alors ces mamans n’ont pas lu les mêmes choses que moi !? Plus sérieusement, j’ai peut-être, en effet, plus de mal à me départir de l’humour quand j’ai un crayon en mains, de là à dire que c’est de la retenue ou une auto-censure, je ne saurais dire!?…

    De toutes les histoires, laquelle t’a empêchée de dormir ?

    Le cerveau est une bien étrange machine, qui continue même à fonctionner quand le corps se repose !… Combien de fois, je me suis réveillé avec, à la lisière des rêves, ce souvenir confus d’une image, d’une idée encore vivace qui semblait si prometteuse et qui évidemment s’est perdue au réveil! Je ne sais pas s’il y a une histoire plus qu’une autre qui m’a posé problème ? En fait, quand je passe en « mode auteur » je laisse de côté l’aspect dessinateur, pour de bon, et cela dure plusieurs mois, le temps d’écrire… La transition entre les deux états n’est pas une sinécure pour moi, tant les deux genres s’entremêlent ! Une image appelle les mots et l’inverse est aussi vrai, quand j’écris, je me force à empêcher les mots de prendre forme ! L’exercice est de savoir ce qui restera en prose et ce qui doit devenir une illustration ! Mais si je devais me souvenir d’une histoire, je pense que celle du Wendigo m’a donné du fil à retordre !

    Combien a duré la création de cet ouvrage ?

    Bon an mal an, un livre comme celui-ci me prend deux ans. Celui-ci m’en a pris trois, mais pour d’autres raisons… Il y a bien sûr le travail de réflexion en amont, qui a déjà commencé, et qui fait son bonhomme de chemin, tandis qu’on travaille encore sur les finitions du précédent ! Il y a également, et c’est très bien car ça permet de s’évader un tant soit peu, tous les travaux qui viennent se greffer entre-temps, couvertures de livres, commandes privées et autres dessins aussi divers que variés ! Mais pour revenir au livre, c’est un long, très long parcours… la solitude du coureur de fond, on va dire. En fait, étant à la fois auteur et illustrateur sur ce genre d’ouvrage, on pourrait croire la tâche plus facile ; mais il n’en est rien, bien au contraire ! Car l’un comme l’autre veut la part royale, et aucun des deux n’est prêt à concéder le moindre compromis ! Je plaisante, mais à peine ! Je suis, en plus, d’un caractère tenace dans le travail, et d’être breton, de surcroît, n’arrange pas les choses ! Quand d’évidence, il faut faire des choix face aux contraintes du livre, c’est un vrai crève-cœur ! Ah oui, il faut dire que je réalise aussi la pré-maquette du livre, en jouant avec les différents éléments, dessins et textes, pour harmoniser, page après page, l’ensemble du livre, dans ce qu’on appelle un « chemin de fer »… Tout est question d’équilibre, d’harmonie. J’installe, je place, je jongle avec les blocs-texte, avec les images, que je vais agrandir ou réduire à l’envie… Mais quand arrive enfin l’exercice final, que je réalise avec Michel, mon ami, qui finalise mes livres depuis longtemps maintenant ; il arrive fatalement que son œil affûté pointe le problème et m’oblige à revoir les choses… parce que c’est comme ça et qu’il n’y a pas d’autres possibilités ; que j’ai mal calculé et qu’il faut sacrifier du texte ou une image ! Bref, l’horreur ! L’impression, justifiée en plus, d’avoir travaillé pour rien ! L’exercice de la nouvelle, ou de l’historiette comme je préfère les appeler, est infiniment délicat. Les petites histoires que je raconte se trouvent souvent étriquées, faute de place suffisante… S’il faut, en plus, sabrer dans le texte existant, pour faire de la place, c’est juste épuisant!… Je ne parle même pas d’une image à mettre à la trappe ! Bref, ce beau bébé que je laisse aller, à présent, faire sa vie, m’a fait perdre jusqu’à mon dernier cheveu !!

    La couverture est vraiment superbe. Une vraie réussite. S’est-elle  imposée comme une évidence ou a-t-il fallu beaucoup y travailler ?

    La couverture d’un livre est souvent quelque chose de délicat, où il faut en dire assez, mais sans trop révéler… L’idée chemine au début, sans trop savoir où elle va. Parfois, souvent, on débouche sur des impasses et il faut abandonner et faire demi-tour. Celle qu’on trouvait brillante s’avère médiocre au bout du compte. Et puis, au détour d’une illustration juste achevée, l’évidence saute aux yeux ! Avec l’assise solide d’une bonne illustration, il suffit juste, je dirais, de broder autour ; travailler le lettrage du titre, ajouter des entrelacs de ronces qui vont appuyer celui-ci et parachever le tout d’une touche précieuse: le doré à chaud, qui, il faut dire, magnifie le côté sombre de l’ensemble! Une drôle d’alchimie que d’imaginer une couverture de livre… mais celle-ci fonctionne bien, je trouve !…  Un grand merci, évidemment, à l’éditeur qui m’a permis ce genre de fantaisie !…

    SOMBRES FÉERIES, de Pascal Moguérou, aux éditions du Lombard, disponible dans toutes les librairies !

     

     

     

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  • Entrez dans l’Imaginarium de Mademoiselle Lili !

    Entrez dans l’Imaginarium de Mademoiselle Lili !

    Il y a peu, nous avons découvert le projet L’Imaginarium. Une série de vidéos Youtube qui parlent de la féerie.  Les premières créations nous ont de suite convaincues de vous présenter ce beau travail signé Mademoiselle Lili. Petite rencontre avec celle qui vous entraîne dans le monde des fées, elfes et lutins !

    En quelques mots, en quoi consiste le projet Imaginarium ?
    Il s’agit de faire découvrir la féerie folklorique à travers une série de chroniques vidéos publiées sur Youtube.

    Quelle est votre ambition pour le projet, ce que vous proposerez dans la suite, ce dont vous aimeriez traiter dans le futur ?
    Mon objectif est de créer une chaîne sur l’imaginaire, plus précisément le merveilleux, et j’aimerais qu’elle soit la plus complète possible. L’Imaginarium est la toute première série de chroniques qui la composent, mais elle ne sera pas la seule. Actuellement, je travaille sur une autre série, qui sera diffusée à partir de septembre en parallèle de l’Imaginarium, qui s’appellera Tout Conte d’fée qui traitera des contes de fées, mais je crois que le titre est assez explicite, et plus tard, j’aimerais également faire des chroniques sur le roman de fantasy.

    L’un de mes rêves serait de faire des vlogs (ndlr: ou vlogue, soit un blog de vidéos) documentaires où je parcourrai, filmerai et commenterai des lieux théâtre de légendes à travers la France. Et si ce projet voit le jour pourquoi ne pas étendre l’aventure à travers l’Europe ! Mais pour l’instant ce projet n’est qu’au stade du rêve.

    Une chose semble vous tenir à cœur, le fait que les êtres féeriques ne sont pas que ce que nous montrent les dessins animés…
    Je suis née en 1983, je fais donc partie d’une génération qui a profondément été baignée dans les dessins animés. Et je dois l’admettre : j’ai toujours bien aimé ça … Cependant, j’ai toujours été déçue de comment y
    était représentée la féerie. Peut-être que le terme « toujours » est un peu exagéré … mais je n’arrive pas à me souvenir d’avoir ressenti cet émerveillement si particulier.

    Ce qui me dérange, ce n’est pas tellement les dessins animés en soi, mais le fait que les fées y soient forcément des personnages froufrouteux à dominance rose, turquoise et mauve destinées exclusivement aux petites filles ; que les lutins et les gnomes soient le plus souvent les comiques de service … Du coup, cela est resté dans l’imaginaire collectif : la féerie est un monde mignon et gentillet destiné seulement aux enfants … Et cela est bien dommage.

    À travers mes vidéos, j’espère contribuer, à ma petite échelle, à ce que le petit peuple soit de nouveau pris au sérieux.

    Combien de temps prend la création d’une vidéo ?
    Pendant quatre mois, j’ai écrit les vidéos que je comptais faire dans l’année. Cela m’a demandé pas mal de recherches et aussi de créativité. Lorsque je trouvais plusieurs versions d’une même légende, par exemple, je
    les fusionnais pour en créer ma propre version, à partir de ma propre interprétation. J’essayais autant que possible d’éviter de faire du copier/coller de ce que je lisais. Mais en même temps j’essayais, de rester fidèle à l’esprit de la féerie folklorique.

    Quand tout a été écrit, j’ai commencé à tourner et monter mes vidéos au fur et à mesure. Vu que je travaille à côté et que j’ai trois enfants, cela me prend en moyenne un mois par vidéo, parfois un peu moins. À l’heure
    actuelle j’ai presque fini toutes les vidéos que j’ai prévu de diffuser jusqu’en juin et j’ai commencé à écrire celles qui seront diffusées à partir de septembre. Bref c’est un travail de longue haleine.

    Comment en êtes-vous venue à la féerie ? Y a-t-il un élément particulier qui vous a attiré vers ce petit monde ?
    Je crois que j’ai été fascinée par les fées dès mon plus jeune âge. Sur le plan littéraire, le merveilleux a toujours été mon genre de prédilection. Tout d’abord à travers les contes de Perrault, de Grimm et d’Andersen. Puis
    progressivement vers les romans de fantasy. Des films tels que Légendes ou Willow m’ont complètement fascinée, plus tard ce fut l’adaptation du Seigneur des Anneaux par Peter Jackson. J’ai ensuite découvert Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare qui fut l’une de mes pièces préférées. Puis un jour, ma meilleure amie m’a offert, à son retour de vacances en Ardèche, une petite fée en résine. Cette petite fée avec sa robe de feuillage et ses ailes de papillon a provoqué en moi une sorte de déclic. Quand je suis entrée à l’université l’année suivante, j’ai entrepris d’approfondir mes connaissances sur les fées. C’est ainsi que je me suis retrouvée avec entre mes mains le premier tome d’À la recherche de Féerie. En parcourant les illustrations de Jean-Baptiste Monge et d’Erlé Ferronnière, j’ai enfin eu la révélation que je recherchais plus ou moins inconsciemment : j’avais enfin sous mes yeux la représentation du Petit Peuple tel que je me l’étais toujours imaginée. Et depuis ma bibliothèque n’a cessé de se remplir : les encyclopédies de Pierre Dubois, des livres d’Edouard Brasey, Claude Lecouteux, Jean Markale ; les illustrations de Sandrine Gestin, Pascal Moguérou, Brian Froud, Alan Lee … Chaque fois que ma mère visitait une région et qu’elle tombait sur un recueil de légendes locales, elle me le rapportait et en même temps, je farfouillais du côté d’Émile Souvestre et de Paul Sébillot. Puis plus tard, j’ai découvert La Démonologie de Walter Scott et Le Dictionnaire Infernal de Jacques Collin de Plancy. Bref, je suis toujours à l’affût d’en apprendre un peu plus et je continue peu à peu ma collection de livres sur la féerie.

    Le site de l’Imaginarium : http://monimaginarium.com/

  • Askeladen, un conte norvégien pour deux auteurs français !

    Askeladen, un conte norvégien pour deux auteurs français !

    Laurent Peyronnet est un habitué du Grand Nord pour avoir été longtemps guide en scandinavie. De cette passion nordique, il tire aujourd’hui son inspiration pour nourrir de ses mots les illustrations trollesques de Godo, un ami de la Féerie depuis qu’il est tombé dedans tout petit. Les deux compères nous revienennt avec un beau conte norvégien aux éditions NATS. Petite conversation avec les deux auteurs…

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    D’où est venue l’idée de cette édition du célèbre conte norvégien ?

    Lorsque j’étais en Norvège, je racontais souvent des contes et, parmi ceux-ci, il y en avait que j’aimais plus que d’autres. En en discutant avec Godo, nous nous sommes dit que ça serait intéressant d’en proposer des versions illustrées car en éditions françaises, s’il existe quelques recueils (éditions esprit ouvert et l’école des loisirs), je ne connais pas de contes norvégiens sous forme d’album. C’est  dommage car ces contes sont de grandes qualités. Partant de ce constat, nous avons fait  Soria Moria (que le peuple féerique avait chroniqué lors de sa sortie) et  maintenant « Askeladen et le pari contre le troll ».

    Askeladen est le plus jeune des enfants. Un motif qui se répète souvent dans les contes, le plus fragile est souvent le plus malin…

    Les contes sont une œuvre d’esprit et, en tant que tels, place celui-ci au sommet de leur échelle de valeurs.
    Un conte raconte la plupart du temps, une expérience de transcendance. Que ce soit dans un registre comique où grave, il s’agit toujours d’une expérience  initiatique qui transforme le héros.  Et cette transformation est toujours la même : de faible et inadapté, il devient solide et respecté. En somme, d’enfant, il devient adulte. Le fait que, dans les contes, le plus fragile physiquement compense par son intelligence et son courage est, en effet  un thème récurant car les mots sont l’apanage de l’esprit et la force brute se passe de langage. On retrouve cet élément structurel ainsi que d’autres  dans les contes du monde entier. Pour les lecteurs que ce sujet intéresse, je conseille la lecture de l’excellent livre de Vladimir Propp «  Morphologie du conte. »

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    Face à l’intelligence du gamin, la force sauvage du troll, est-ce là un peu ce que représente un troll, une matière brute issue des anciennes croyances, la force vive de la Nature ? Que sont les trolls pour les Norvégiens ?

    Toujours dans la symbolique opposant la force physique à l’intelligence, le conflit entre l’enfant et le troll est celui de la culture face à la nature. L’esprit contre la force brute des éléments. Mais en Norvège, le troll représente plus que ça. Il fait partie de l’identité du pays. Sa naissance remonte au haut  moyen âge et il a traversé les siècles aux côtés des norvégiens. On peut raconter l’histoire de la Norvège à travers l’histoire du troll, tant il est présent à chacune de ses étapes, c’est d’ailleurs l’objet d’une de mes conférences.

    Le présent live existe en version bilingue français-allemand. Y a-t-il des différences d’envies, de sujets entre le public français et le public allemand qui se rejoignent ici ?

    Nats éditions qui publie «  Askeladen et le pari contre le troll » est une maison d’édition française basée en Allemagne, c’est l’une des raisons pour lesquelles le livre sort en version bilingue. L’autre raison est que le public allemand est toujours très curieux de la culture scandinave. Ils sont voisins, les langues scandinaves font partie de l’ensemble des langues germaniques. Beaucoup d’allemand vont passer leurs vacances en Suède ou en Norvège. Il y a là une grande affinité culturelle et l’histoire de la Scandinavie est très liée à l’histoire allemande, notamment par la ligue hanséatique qui domina le commerce nordique du 12e au 17e siècle.

    godo-askeladen

    Godo, tu as opté pour un travail monochrome, teintes sépia, une contrainte éditoriale ou une envie de poser une certaine ambiance ?

    Non, ce n’est pas une contrainte éditoriale, c’est vraiment  une orientation choisie. Certaines illustrations sont des crayonnés sur lesquels sont ajoutés des jus de brou de noix ce qui donne un petit coté parchemin que j’aime beaucoup utiliser pour poser cette ambiance de contes qui semblent sortir d’un autre âge. Les autres sont des aquarelles mais gardent une gamme restreinte de couleurs de terre de roche et de mousses qui me semblent les plus propices à exprimer l’environnement de nos amis… les trolls.

    Quelles ont été tes sources d’inspiration pour poser l’univers graphique ?

    Picturalement, les sources d’inspiration qui ont nourri mon imaginaire depuis bien longtemps ont du toutes ressortir dans ce projet. Elles viennent principalement de deux  illustrateurs que j’affectionne tout particulièrement :  John Bauer et  Arthur Rackham. Les atmosphères de Bauer sont magiques, on est plongé dans l’intimité de la nature. Ses scénettes de forêts sont très fortes de simplicité et pourtant suggèrent tout un monde de mystères que pourraient vivre les héros de ses histoires.

    Vos prochaines dates de dédicaces ?

    Nous dédicacerons « Askeladen et le pari contre le troll » les 25 et 26 juin à la boutique Mandragore à Lyon puis, nous retrouverons nos lecteurs au festival des légendes, le week end du  10 septembre, dans les Ardennes.

  • Le petit secret de Krystal Camprubi…

    Le petit secret de Krystal Camprubi…

    Avant de vous faire profiter d’un superbe lot offert par la délicieuse Krystal Camprubi, celle-ci nous a autorisé à dévoiler un projet secret sur lequel elle travaille en ce moment même… Enfin secret, plus vraiment puisque le voici révélé ! Et cela va intéresser de nombreux lecteurs qui ont l’envie de dessiner… En effet, Krystal lance un chouette programme d’enseignement des arts plastiques avec tout son savoir-faire. Vous désirez apprendre à dessiner, envie d’un stage ou d’un cours régulier ? Ce sera bientôt possible ! Petite interview autour de ce fabuleux projet.

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    D’où t’es venue l’idée d’ouvrir un atelier d’apprentissage ?

    J’ai moi-même suivi des formations, des stages, pris de nombreux cours, notamment avec  Claude Yvel ou Guy Christian Canat. Ces expériences de formation m’ont appris beaucoup et m’ont donné le goût de transmettre à mon tour. Il y a quelques années, j’ai été conviée par une toute jeune académie de St Avold parrainée par Siudmak. Ce fut une formidable expérience qui m’a prouvé que j’aimais enseigner.

    Un autre point est qu’il manque des cours globaux pour les amateurs. Pour avoir cherché moi-même, je n’ai pas trouvé des « cours » où l’on soit pris en main depuis les bases de l’observation, jusqu’à la peinture, en passant par toutes les phases intermédiaires graduellement, avec exercices et mises en pratiques systématiques. C’est ce que j’ai mis en place dans mes premières années, et avec les élèves les plus studieux, j’ai pu aller jusqu’à des niveaux complexes, avec une compréhension de la lumière et de la perspective assez fine pour mener tout droit à la composition de peintures imaginaires…

    Proposer des cours, c’est bien, mais encore faut-il un local pour accueillir les élèves ?

    Oui, je l’ai cherché dans ma région avec pas mal de difficulté aussi jusqu’à ce que je déniche celui qui est actuellement en rénovation. Il a fallu tout repenser pour correspondre aux besoins du futur apprentissage.
    J’ai aussi commencé à chercher des accords avec des fournisseurs sur du matériel spécifique, introuvable en France. Je rassemble des chevalets, et vais prochainement me monter en reproductions anatomiques en sculpture. J’ai également un accord avec un modèle pour du nu occasionnel et je continue à chercher des gens qui souhaiteraient poser, nus ou pas, pour étoffer mes cours et leur donner une vraie valeur académique.

    photos de la salle

    Ce sera une approche assez académique donc ?

    Oui et non, des bases solides, une approche globale qui n’exclura pas des techniques plus modernes comme des initiations à la peinture numérique. Peut-être même, l’utilisation de la photo référence, ou comment développer un sujet imaginaire de A à Z, sur maquette et références. Je me réjouis à l’idée de pouvoir monter tous ces sujets, et offrir à d’autres passionnés, les moyens que je n’ai pas eu à mes débuts, et que j’ai glané au fils des années, via Internet, un nombre important de vidéos, et au bas mot une bonne centaine de livres…

    Tes cours s’adresseront à quel public exactement ?
    Des débutants, mais aussi des plus confirmés. J’espère même pouvoir toucher des jeunes qui souhaitent se lancer, car je pense pouvoir leur fournir une bonne préparation aux écoles d’art, voir un complément à leur formation professionnelle.
    Il y aura des cours sur toute l’année pour les gens de la région, mais aussi des stages thématiques, que je pourrai réfléchir en fonction des demandes qui me viennent.
    Pour ces stages, impliquant plusieurs journées, il est possible de trouver des hébergements sympa, des chambres d’hôte à proximité et même un gîte de France dans le village ! Il reste à créer tout ce réseau et ça se fera dans le temps. Mais la salle devrait être opérationnelle pour la rentrée prochaine. Donc je commence à prendre une « liste d’attente d’intéressés potentiels », à bon entendeur, salut !
    Pour tout renseignement ou préinscription, rendez-vous sur le site web de Krystal Camprubi

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