Des fées, des trolls et des lutins en pagaille !
Le Nuiton ou Nueiton possède un œil unique, au milieu du front. Un front surmonté de deux petites cornes. Il est très friand de jeunes filles qu’il enlève pour lui servir de compagnie au fond de son trou qui est, dit-on, très bien aménagé. Bizarrement et malgré son nom qui le désignerait comme un être nocturne, certaines histoires mentionnent son habitude de se prélasser au soleil pour y peigner ses longs cheveux.
Les pêcheurs de Bretagne le connaissent bien. Le lutin Nicole, qui prend souvent la forme d’un gros poisson, leur mène une sacrée misère : il embrouille les lignes, coupe les amarres, enlève les ancres pour faire dériver les embarcations. Il serait une âme en peine, un ancien garde-pêche ou encore le diable lui-même sous forme lutinesque. Certains marins prétendent l’avoir vu s’élever au-dessus des eaux et partir d’un rire tonitruant.
Du côté de Saint Omer, on craint le Neckre, un être aquatique qui entraîne vers une noyade certaine. Protéiforme, il revêt l’apparence d’un bœuf, cheval, âne, brebis, ours ou bien souvent celle d’un chien. Parfois aussi, il se présente sous les traits d’un homme ou d’une femme au regard malveillant. La nuit, on entend le bruit caractéristique de la lourde chaîne qu’il porte à son cou et qui est signe d’une mauvaise chose à venir. On le connaît encore en Artois picard sous le nom du Neckre à l’canne, soit le Neckre à la chaîne.
Les Mitounes sont des fées lavandières présentes dans le massif des Corbières occidentales. Elles y habitent les grottes, comme le Trou des Mitounes à Missègre, et en sortent la nuit pour laver leur linge à l’aide de battoirs en or. On les craint beaucoup car elles ont la réputation d’enlever les enfants et de noyer ceux qui ont le malheur de se rendre aux rivières la nuit. Certains prétendent même qu’elles sont repoussantes, et possèdent deux têtes !
En Bretagne, on connaît les Marie Morgans comme des filles des rivages et estuaires vivant dans les grottes creusées dans les falaises, quelquefois sirènes entraînant les hommes séduits vers la mort. Elles habitent de beaux palais de nacre et de cristal au fond des océans. On les dit encore sorcières des mers, sombres séductrices ou fées des eaux, et on les craint depuis des siècles. Probablement à raison, même si bien des histoires prétendent que les pêcheurs les ayant épousées vivent heureux, riches et ont beaucoup d’enfants. Voir aussi Dahud*.
