Étiquette : sorcellerie

  • Le musée de la sorcellerie à Boscastle, dans les Cornouailles

    Le musée de la sorcellerie à Boscastle, dans les Cornouailles

    Cet été, j’ai eu le plaisir de visiter le musée de la sorcellerie à Boscastle, dans les Cornouailles anglaises. Un petit musée qui recèle bien des trésors à l’intérieur de ces murs…

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    …comme à l’extérieur d’ailleurs ! On voit le soin apporté à la collection et à la présentation de sa thématique.

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    Une salle est consacrée aux liens entre la sorcellerie et la féerie. On peut y lire des choses très intéressantes et le propos est bien amené. Rites féeriques et sorciers se rejoignent dans les croyances du passé, les habitudes de lier la magie et la terre…

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    Bien sûr les rituels sorciers sont les plus impressionnants. Le musée regorge de poupées de cire, de figurines cloutées de partout, de sorts, de noeuds et de potions.

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    Une collection emmagasinée au fil de dizaines d’années et de voyages à travers le monde fait de ce musée un lieu vraiment exceptionnel et unique. Les mannequins et masques sont entourés de photographies de rituels, processions et coutumes dont beaucoup ont toujours cours actuellement.
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    L’oeil averti décèlera sans doute dans cette dernière vitrine une spécialité de mon propre village sorcier, Ellezelles, en Belgique. Voir un petit bout de chez soi chez les autres est toujours agréable… Je terminerai sur ce qui m’a le plus impressionné. Le musée est doté d’une tête humaine, une vraie, ayant appartenu à une sorcière brûlée vive sur un bûcher. De quoi vous glacer le sans et les os avec !

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    Découvrir le musée sur son site internet http://museumofwitchcraftandmagic.co.uk/

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  • L’École Capucine, T2 : L’héritier, Djian, Vincent, Vents d’Ouest

    L’École Capucine, T2 : L’héritier, Djian, Vincent, Vents d’Ouest

    L’École Capucine
    Tome 02 : L’héritier
    Scénariste Djian
    Dessinateur Vincent
    Editions Vents d’Ouest
    Format : 238 x 322 mm
    56 pages
    Paru le 17.03.2010
    Prix: 13€

    Présentation de l’éditeur:

    Que se passe-t-il quand un village breton considère un membre de sa communauté aussi malfaisant qu’une cellule malade ? Le dénouement épique de ce diptyque passionnant et envoûtant.

    Le retour au village de Kerfilec du couple Honoré Pencrec’h et Camille Desfhouet ne fait pas que réveiller les cancans sur leur compte. Il dérange la tranquillité chérie des villageois. Car même si elle pense bien dissimuler ses sombres desseins, tous le redoutent ; la riche Camille est revenue pour se venger… Mais de quoi ? !

    C’est pour tenter de le découvrir, qu’Hortense Malanges, directrice de l’école Capucine nichée sur l’île du Dourduff, ressort ses poudres magiques de ses malles empoussiérées. En faisant revivre un instant Camille et Honoré enfants, elle ne se doute pas qu’elle va gravement envenimer la situation ! C’est sa première expérience de sorcellerie et sans s’en rendre compte, elle laisse s’échapper le jeune Honoré. Perdu dans ce futur inconnu, il s’empresse d’attenter à la vie de la Camille adulte…de sa « future épouse » ! Heureusement que sa soeur Adeline, plus rouée qu’Hortense en matière de magie, peut ressusciter Camille et rétablir provisoirement la situation.

    Mais le jeune Honoré se balade toujours dans le présent, et les soupçons du juge de paix Cuchard, dépêché de Roscoff, et tombé fou amoureux de Camille, sont loin d’être apaisés. Instrument plus ou moins complice de sa vengeance, il voudrait bien se débarrasser du mari encombrant, mais aussi punir le village tout entier de sa méchanceté envers sa bien-aimée.

    De leur côté, avec beaucoup de difficultés, Honoré et son « lui-même » enfant ont fait connaissance. Ils conjuguent leurs souvenirs et leurs réflexions souvent violemment opposées, faisant resurgir à la surface un terrible passé, à l’origine de l’amertume de Camille.

    Louis, l’ancien forçat amoureux d’Hortense, la sorcière Adeline, la jolie Emma, amour d’enfance d’Honoré prématurément disparue, le juge Cuchard, Camille, Honoré et tout le village … Très vite, chacun va forcément devoir choisir son camp, car le rouleau compresseur de la vérité arrive dans l’ombre… Les évènements s’accélèrent, vers un dénouement aussi tranchant que les falaises de Kerfilec.

    Comme dans le Sleepy Hollow de Tim Burton, les paysages bretons et les villageois sont de véritables protagonistes de l’histoire, bien ou malveillants avec les héros, selon qu’ils se fondent plus ou moins avec le décor…Les thèmes abordés par Djian (la vengeance, l’innocence brisée, la cruauté de l’enfance) comme le dessin tantôt tendre tantôt cruel de Vincent, tout rappelle Peter Pan, le chef d’oeuvre de Loisel…Une référence plutôt flatteuse !

    Notre avis:

    Voilà donc que se termine ici cette histoire de famille saupoudrée de magie. Et le moins que l’on puisse dire est que nous avons bien aimé nous perdre dans cette Bretagne pleine de mystère ! Saluons donc le travail de deux auteurs qui ont pour point commun d’admirer et de suivre la piste de Régis Loisel avec une petite touche Yslaire pour le dessinateur Vincent qui n’est pas pour nous déplaire. Ils sont su tisser en deux volumes une très belle histoire emplie de ce parfum particulier que sont les secrets de village en lui donnant une dimension encore plus attrayante par des personnages maîtrisés et intrigants, une petite touche de magie admirablement distillée pour ne pas sombrer dans un univers irréel et laisser l’histoire là où elle est, dans le vécu de tous ces gens. Un très bel univers qui trouve ici une conclusion digne de ses débuts. On en ressort avec du rêve plein la tête et des images fortement ancrées en notre mémoire. Du tout bon, donc !

  • Ardenne et Bretagne: Les soeurs lointaines – Albert Moxhet (Mardaga)

    Ardenne et Bretagne: Les soeurs lointaines
    Albert Moxhet
    130 pages
    Editeur : Mardaga, 1995
    Prix : 7 €

    Présentation éditeur:

    La recherche de ses racines est souvent pour l’homme un voyage dans la mythologie. A côté des dieux et des héros de l’Antiquité classique, universalisés par le long triomphe de la culture gréco-romaine, il est des univers non moins riches et intéressants, parfois beaucoup plus anciens, qui ont été mis en veilleuse par la force militaire, politique et économique de l’Empire romain et comme effacés ensuite du paysage culturel par une conception assez étroite de ce qui pouvait être considéré comme beau, intelligent, convenable, en un mot :  » civilisé « . Cette situation de monopole se reproduira d’ailleurs de façon fort semblable lorsque l’Europe colonisera les autres continents. Cependant, même laminée par la domination romaine, la culture celtique a survécu avec plus ou moins de vitalité en divers endroits de son ancienne zone d’expansion. Mais, marginalisée et souvent additionnée d’apports ultérieurs, elle n’a plus été vécue que par les couches populaires – essentiellement paysannes – qui n’entraient pas en compte dans la culture officielle. Seuls quelques esprits ouverts et clairvoyants ont pu, au travers de la littérature, comprendre la valeur profonde, réelle, de ces traditions populaires qui évolueront elles-mêmes de façon non concertée. Ardenne et Bretagne, les soeurs lointaines entreprend de montrer combien, au-delà de formes parfois très diversifiées, un certain nombre d’éléments traditionnels populaires sont restés communs à ces régions éloignées par l’histoire et un millier de kilomètres, mais appartenant toutes deux au domaine celtique originel. Conservés essentiellement par la tradition orale et souvent utilisés par la suite cerne des  » histoires pour enfants « , ces éléments font ici l’objet d’une répartition en quatorze chapitres présentant successivement, la grande famille des lutins, les fées, les revenants, la famille des garous, le diable, les sorcières, les animaux fantastiques, les êtres de la nuit, les chevauchées célestes, les créatures des eaux, les fontaines, les bornes et pierres, les trésors et enfin les saints populaires protecteurs et guérisseurs.

    Notre avis:

    Albert Moxhet est un spécialiste de la sorcellerie. Très attaché à son ardenne belge et son folklore, il nous livre ici un ouvrage des plus précieux. En effet, son livre permet non seulement d’exprimer toute la richesse du légendaire ardennais mais en mettant en avant autant d’éléments comparés avec la Bretagne, il tisse de véritables liens, sur fond d’un passé celte commun, entre ces deux régions éloignées. En nous expliquant les ressemblances et les différences, l’auteur nous offre un ouvrage à posséder absolument pour qui s’intéresse de près ou de loin à la féerie. Et pour le tout petit prix, ce serait vraiment dommage de passer à côté.

  • Ces femmes qui ensorcèlent la bande dessinée…

    Diseuse de bonne aventure, fille du diable, rebouteuse, voyante ou petite enquiquineuse sans grand danger, les sorcières se réservent une place de choix dans la bande dessinée. Certaines usent de sortilèges ou de poisons mortels, d’autres créent des philtres d’amour et guérissent certains maux. D’autres encore, se contentent simplement d’essayer de faire voler des aspirateurs ! Vous l’aurez compris, la sorcière revêt bien des visages qu’exploite, dans différents registres, la bande dessinée. Petites apparitions de sorcières sur les planches de BD…


    Du côté de nos campagnes
    Les deux premiers noms à venir à l’esprit, lorsque nous parlons de sorcellerie, sont Servais et Comès. Très inspirés de leur région natale, ces deux auteurs nous font parcourir les imaginaires gaumais et ardennais, à la recherche de légendes et d’ambiances étranges. Figure emblématique des campagnes, la sorcière tient le rôle principal dans La Tchalette (Le Lombard, 1982) et L’Almanach (Casterman, 1988) de Servais. Dans La Belette (Casterman, 1983) de Comès, la sorcellerie est le vecteur principal de l’album. Enfin, magie, nature et êtres marginaux se côtoient dans le premier grand succès de Didier Comès: Silence (Casterman, 1980). C’est également dans nos vertes campagnes, où le diable et le bon Dieu semblent faire bon ménage, que Chabouté ravivera le souvenir des sorcières jadis brûlées sur le bûcher (Sorcières, Le Téméraire, 1998 – Réédité et augmenté de 50 pages chez Vents d’Ouest). Sur fond de croyances populaires, l’auteur nous confie quelques truculentes anecdotes qui lui auraient été rapportées par sa grand-mère.

    Moyen Age et Heroic Fantasy
    Le Moyen Age, avec son métissage de croyances et de divinités, est encore une période de l’Histoire particulièrement marquée par la sorcellerie. Dans le premier cycle de La Complainte des Landes Perdues (Dargaud, 1996- 1998), Dufaux et Rosinski consacrent les deux premiers tomes de la série au sorcier, tandis que les deux seconds laissent la place à la sorcière, Dame Gerfaud. Quant au second cycle, celui des Chevaliers du Pardon (Dufaux/Delaby, Dargaud, 2004), il devrait précéder un nouveau cycle dédié aux Sorcières.
    Nombreuses sont encore les séries d’heroic fantasy qui présentent, dans leur flopée de personnages, un être revêtant les caractéristiques du sorcier ou de la sorcière. Mortepierre (Soleil, 1995-2002) par exemple, de Tarvel et Aouamri, nous content les aventures de Florie la rousse considérée comme une sorcière par les villageois. Ils reviennent d’ailleurs sur la jeunesse de l’héroïne dans Les contes de Mortepierre (Soleil, 2005) où la flamboyante chevelure de Florie la caractérisait déjà comme étant fille de satan.

    Paranormal et modernité
    Pour les amateurs de paranormal et de récits plus contemporains, L’Ennemi (Robberecht / Pagl iar o / Panc ini , Casterman, 2003-2004) et Asphodèle (Corbeyran/Defali, Delcourt, 2003-2004) nous proposent l’image de sorcières « modernes ». Sacrifices rituels et mythologie satanique se côtoient pour donner lieu à des enquêtes occultes. Ici, place aux sorcières d’aujourd’hui !

    Quand l’humour s’en mêle…
    Loin de se cantonner à la figure de la sorcière noire et cruelle, la BD s’amuse aussi avec le sujet ! Ainsi, Mélusine (Dupuis, depuis 2002) de Gilson et Clarke nous présente une apprentie sorcière sympathique évoluant au milieu de toutes sortes de créatures fantastiques plus drôles les une que les autres. Lorette et Harpye (Vents d’Ouest, 1994-1997) de Crisse et Goupil, qui ne sont autres que les sorcières de L’Epée de Cristal, nous font vivre des gags délirants. Entre potions et transformations, les moqueries fusent et les disputes aussi ! Quant aux sorcières de Dizier et Weykmans (Lizina la sorcière, Vents d’Ouest, 2002), elles n’ont pas de bubuk (nombril). Elles perdent une dent tous les 97 grands sabliers (ans) et sont des fifilles avant de perdre la première…
    Alors, belle magicienne aux formes généreuses, victime de la vindicte populaire ou jeune apprentie maladroite, à chacun sa sorcière bien aimée !

    Article paru en avril 2005 dans le N°2 de Khimaira.

  • Sorcières

    Présentes dans les légendes germaniques, associées au culte de Diane, les sorcières sont autant de femmes se transformant la nuit en oiseaux de proie, pénétrant dans les maisons pour y dévorer les enfants. Mais les sorcières ne sont pas nées uniquement de par ce passé légendaire. Elles ont véritablement pris naissance dans le climat très particulier du XVe siècle. En voulant théoriser la chasse aux hérétiques, quelques textes mirent en place une véritable démonologie qui allait renforcer l’imagination populaire. C’est cette officialisation de l’existence des sorcières qui va aboutir à la furie des bûchers et autres pendaisons qui auront cours entre le XVe et le XVIIe siècles. Mélangeons cette fièvre inquisitoire, les croyances populaires et ajoutons à cela quelques épidémies, famines, maladies inexpliquées… et nous arrivons à cerner comment sont nées les sorcières. Victimes idéales pour figurer tous les malheurs du monde.
    Le Malleus Maleficarum …
    Le Pape Innocent VIII donna, le 5 décembre 1484, un pouvoir très étendu aux deux inquisiteurs Jacques Sprenger et Henry Institoris. C’était la première fois que l’Eglise légiférait sur la sorcellerie. La bulle désignait les sorciers et sorcières non seulement comme hérétiques, puisqu’ils avaient renié la foi catholique, mais comme des agitateurs du Malin, des représentants du Mal. C’est dans la suite de cette bulle que les deux inquisiteurs rédigèrent le fameux Malleus Maleficarum (Le Marteau des Sorcières). Ce texte était destiné aux inquisiteurs et donnait, en quelque sorte, le mode d’emploi de la lutte contre les sorcières. Il différait de tous les autres écrits précédents, en ce sens qu’il n’avait pour sujet que le délit de sorcellerie.

    La chasse aux sorcières…
    Depuis 1252, la pratique de la torture pour faire avouer les hérétiques était de mise. Bien que la première forme de l’Inquisition disparut au XVe siècle, sa pratique survécut tout au long des siècles suivants, passant de la main cléricale à celle laïque et d’Etat. A la fin du XVe siècle, les vengeances et rancoeurs personnelles vont, chez les nobles comme chez les paysans, donner lieu à l’exécution d’innocents. Et lorsque quelqu’un se voyait accusé de sorcellerie, une fois la procédure entamée, il ne s’en sortait que pendu ou brûlé. Pour dénicher la sorcière, le bourreau essayait de trouver sa marque maléfique. Une marque réputée indolore. Dès lors, la pratique consistait à enfoncer des aiguilles dans le corps jusqu’à déceler l’endroit insensible…

    La fin des sorcières
    Jean-Baptiste Colbert fut l’un des premiers à souligner la nécessité de réformer le code pénal français. Dans la lignée de cette réforme, qui aboutit à la grande ordonnance de procédure criminelle (1670), on peut voir l’absence de remarques concernant le crime de sorcellerie. Nulle part, le nouveau texte n’en fait mention. Au début des années 1670, les chasses aux sorcières ne reçoivent plus d’appui judiciaire de l’appareil d’Etat. Restent les justices locales qui continuent, ci et là, de manifester un intérêt envers le crime de sorcellerie. Enfin, en 1682, un édit sur les magiciens, les devins et les empoisonneurs vient mettre un peu d’ordre dans les pratiques. L’édit stipulait que des preuves matérielles devaient être apportées de la culpabilité des accusés. Fini le temps où deux accusations suffisaient à faire pendre la malheureuse victime. Avec raison, la sorcellerie tomba peu à peu dans le domaine de la superstition.

    Au XVIIIe siècle, c’est le mouvement artistique romantique qui fit reparler de sorcières mais, ici, plus de bûchers mais des tableaux, des contes, des romans, des musiques… Une vision différente aussi de la Sorcière. De vieille et laide, elle apparaît parfois jeune et belle. Enveloppée dans l’attirance envers le Mystère et la Nature, le mouvement romantique – et plus tard les mouvements gothique et fantastique – vont reprendre le thème de la Sorcière pour en faire le symbole du mystère, de l’inconnu, du secret et de la femme… Retenons les noms de Michelet, Goya, Nerval, Berlioz …

    De la marque au sabbat
    Les traditions populaires veulent qu’une sorcière soit initiée par le diable lui-même. Profitant de la faiblesse momentanée d’un pauvre être, Satan proposait un pacte alléchant: des pouvoirs terribles contre un serment d’allégeance. La “victime” ne pouvait résister à l’offre du sombre seigneur, que celui-ci flatte la vanité, profite du désespoir ou use de mille ruses, le pacte était scellé. Le diable promettait à une jeune femme nourriture et aisance si elle voulait bien se “marier” avec lui. Celle-ci, le plus souvent dans le besoin, acceptait de passer un pacte. S’ensuivait alors une messe “à l’envers” (puisque l’on se représentait le Mal comme l’envers du Bien) et bien entendu l’étreinte avec le diable.
    Contrairement à ce que pense la majorité des gens aujourd’hui, cette étreinte était ressentie comme douloureuse par les sorcières. Une sorcière après l’initiation était marquée. Cette marque était réputée un endroit insensible à la douleur, quelque part sur le corps, bien souvent à l’épaule, ou encore se signalait par un changement de la couleur des yeux.

    Le Sabbat se déroulait généralement la nuit. Convoqués par le diable, les sorciers et sorcières s’y rendaient à pied, en volant dans les airs grâce à un onguent dont ils s’étaient enduits le corps ou encore sur leur très célèbre balai magique… Les nuits du sabbat se déroulaient le plus souvent le vendredi ou à des dates fixes: solstices, équinoxes, 2 février, 30 avril, 2 août et 31 octobre. Elles avaient lieu en des endroits variables; par exemple, dans des clairières, au sommet des collines ou encore dans des prairies isolées le long d’une rivière. Ces endroits, le lendemain du sabbat, étaient facilement reconnaissables : l’herbe y était piétinée et, quelle que soit la saison, elle ne repoussait plus.

    La Sorcière dans le folklore…

    Partout en Europe, on peut entendre de nos jours le ricanement des sorcières. Que ce soit pendant les fêtes d’Halloween, en Angleterre, ou lors de la nuit de Walpurgis, en Allemagne, autour du Brocken, les sorcières sont fortement ancrées dans les imaginaires. Aux États-Unis, la ville de Salem est connue pour avoir été le siège du procès et de l’exécution de trois femmes en 1692. La police locale porte même un écusson représentant une sorcière ! Toujours aux Etats-Unis, les sorcières tenant boutiques et commerces, possèdent même leur propre journal : The Green Egg !
    La Belgique fut témoin de nombreux bûchers. Aujourd’hui, le Folklore s’est emparé de ce sombre souvenir pour le transformer en une fête joyeuse. Ainsi des régions comme le Pays des Collines, la Basse-Meuse, le Plateau des Hautes- Fagnes… voient chaque année leurs campagnes envahies par d’étranges cortèges. Citons celui de Vielsam et de ses célèbres Macrâles ou encore le sabbat sur le Mareû aux Chorchîles (Marais des Sorcières) d’Ellezelles.
    La France est également connue pour ses histoires de sorcellerie. Le Pays basque, la Creuse et le Cher sont des régions de prédilection pour les rassemblements sabbatiques. La France possède même un très beau musée axé sur le thème de la Sorcellerie.
    Situé près d’Orléans, à La Jonchère Concressault, le musée propose à ses visiteurs de découvrir l’univers de la sorcellerie dans un bâtiment de 1200 m2 datant de 1836.
    Séverine Stiévenart et Christophe Van De Ponseele

    Article paru dans Khimaira Magazine N°2, avril 2005.

    Femme et sorcière
    La femme fut longtemps considérée comme marquée par le péché originel, c’est d’elle que provient toute l’origine du Mal. Sa physiologie, très mal connue, laissait libre cours à la plus folle des imaginations. Le contexte social était également en défaveur de la femme, son statut était dévalorisé. Ajoutons que les guerres enlevaient leurs maris, si ce n’était pas la mort naturelle. Or être veuf, dans la société médiévale, n’était pas une sinécure. Bien souvent, les veuves s’éloignaient de la vie communautaire et leur éloignement devenait prétexte aux rumeurs et aux légendes. Vient enfin la tradition du secret de certaines plantes médicinales que se transmettaient les générations de femmes. Secrets qui se transformèrent en magie noire lors des chasses aux sorcières.

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