Étiquette : Peter Pan

  • Le Monde de Faerie – Brian Froud (éditions Fetjaine)

    Le Monde de Faerie
    Brian Froud
    Editions Fetjaine
    240 x 330mm
    Sortie: 1er octobre 2009
    Prix: 29,90€

    Présentation éditeur:

    Un événement : un beau livre exceptionnel, par le grand maître de la peinture et de l’illustration féérique. La somme de toute son oeuvre, avec de nombreux « bonus ».

    Il y a 25 ans, Brian Froud publiait avec Alan Lee le livre Fairies (Les fées), qui marqua une génération entière d’illustrateurs et définit les canons de la peinture « féérique ». Cet album en est la suite longtemps attendue et montre l’évolution exceptionnelle du travail de Froud. Explorant tous les thèmes de l’imaginaire et du fantastique, de Peter Pan au « Green man » en passant par tout un univers de fées, de gnomes et de gobelins, ce livre est un événement qui enthousiasmera tous les amateurs du Seigneur des Anneaux ou de Narnia. Chacune de ses oeuvres reflète une maîtrise, un humour, une sensualité et une créativité extraordinaires. Un beau livre à moins de 30 euros qui marquera la fin d’année.

    Notre avis:

    Deux jours. Cela nous a pris deux jours pour feuilleter, admirer, lire et relire ce magnifique livre ! Un ouvrage parfaitement réalisé (si ce n’est quelques coquilles malheureuses dont la pire est certainement « Alan Leen » comme co-auteur de Les Fées…). Mise en page efficace, une atmosphère unique pour une valorisation des oeuvres de Maître Froud. Le texte très personnel de l’artiste nous invite à pénétrer l’intimité de son monde, de ses pensées, de ses croyances… Une intimité que nous avions déjà eu le plaisir d’effleurer lors de son interview. Une fois le livre refermé, on arrive enfin à comprendre en partie pourquoi Brian Froud dégage autant de force dans ses dessins et tableaux. Il est alchimiste. Il a réussi, dans son domaine, à mélanger avec précision l’Art, la Vérité et l’Amour. L’amour qu’il porte aux siens et à la Nature. La vérité au sujet du Petit Peuple en leur laissant leur liberté, leur façon d’être, leur place sur nos seuils… L’art au travers de sa maîrise et de cette insatisfaction continue, gage de perfectionnisme. Brian Froud est un grand, un très grand Monsieur et il nous le prouve par ses actes, de ses oeuvres et de ses dires. Il est un Passeur, un ami des fées, un humain autorisé à nous offrir leurs portraits… Voilà plus de 30 ans qu’il s’y consacre entiérement et avec un sucès amplement mérité. Oh oui, il est le digne héritier d’Arthur Rackham qu’il admire et considère comme son modèle. Mais ce live recèle encore d’autres trésors, de petits livrets autour de certains projets de Brian Froud et un mode d’emploi signé Neil Gaiman caché dans un recoin. Bref, il nous surprend, nous émerveille et nous fait réfléchir. Et tout cela pour moins de 30 €, alors, pourquoi s’en priver ?

  • L'encyclopédie de la fantasy – Jacques Baudou – Editions Fetjaine

    L’encyclopédie de la fantasy
    Jacques Baudou
    Editions Fetjaine
    175 pages
    Prix: 24,90

    Présentation éditeur:
    Le Merveilleux existe depuis les premiers textes de l’Histoire, et toutes les mythologies regorgent d’un bestiaire fabuleux ou d’exploits surhumains. Plus tard, au Moyen-âge, les chansons de geste fourmillent elles aussi de fées, de nains et de chevaliers s’aventurant dans des contrées étranges. Mais c’est avec JRR et le succès planétaire du Seigneur des anneaux que la Fantasy devient un genre littéraire à part entière. Après lui, des centaines d’auteurs ont dynamité les frontières de ce domaine, devenu aujourd’hui l’un des plus foisonnants, tant en littérature qu’au cinéma, sans oublier les jeux de rôle, les jeux d’ordinateur, la BD et l’illustration. Sous la plume de Jacques Baudou, spécialiste de la Fantasy et de la Science fiction au Monde, ce livre s’est employé à répertorier, trier, expliquer cet univers extraordinaire (dans tous les sens du terme) rassemblant des oeuvres aussi différentes qu’Alice au pays des merveilles, Harry Potter, Peter Pan, Conan le barbare, Le Magicien d’Oz, L’Histoire sans fin ou Les Chroniques de Narnia, ainsi que des auteurs exceptionnels, parmi lesquels Robin Hobb, Terry Pratchett, Terry Goodkind, Robert Holdstock, Raymond Feist et un nombre impressionnant d’auteurs français au succès croissant. Une indispensable encyclopédie, magnifiquement illustrée et maquettée, qui donne envie de découvrir plus encore l’extraordinaire univers de la Fantasy.

     

    Notre avis:

    Jacques Baudou est un vrai spécialiste du genre. Critique de l’Imaginaire pour le journal Le Monde, il est un habitué des festivals spécialisés, des débats et un lecteur des plus gourmands lorsqu’il s’agit de fantasy. Voilà donc le type d’ouvrage qui devrait régaler les fans de ce genre sorcier, de ces mondes où sirènes, dragons et mages partagent la vie trépidante de jeunes héros. C’est un fait, le livre retrace la vie de la fantasy depuis ses précurseurs jusqu’au rôle joué par les jeux ou la bande dessinée (un peu faiblement représentée au vu de la richesse de celle-ci mais bon…) et comme cet ouvrage jouit d’une mise en page aérée et agréable, d’une iconographie importante, vous tiendrez bientôt entre vos mains un bon, très bon même, bouquin pour tout savoir sur votre genre de prédiclection. De là à l’appeler « encyclopédie »… nous n’aurions pas été jusqu’à employer ce terme. Il manque beaucoup d’éléments pour cerner parfaitement le genre, beaucoup d’auteurs même si les plus représentatifs y sont, beaucoup de thèmatiques n’y sont que légèrement abordées. Plus un ouvrage vulgarisateur qu’une véritable encyclopédie qui demanderait au moins deux volumes tels que celui-là pour véritablement toucher au coeur de ce genre aux ramifications nombreuses, marqué par la plurimédialité de notre époque et le fait que ce genre tende à englober de plus en plus quantité de sous-genres et de mondes voisins… Bref, un livre tout indiqué pour quiconque désire une vue globale, réfléchie et juste  sur le genre fantasy sans trop entrer dans les détails.

     

  • La légende du changeling, T2. Le Croque-mitaine – Pierre Dubois & Xavier Fourquemin (Le Lombard)

    La légende du changelin
    T2. Le Croque-mitaine
    Scénario: Pierre Dubois
    Dessin: Xavier Fourquemin
    DATE DE PARUTION : 23 Avril 2009
    FORMAT : 24 x 31,5
    NOMBRE DE PAGES : 48 en couleurs
    PRIX : 13.50 Euros – 26.20 FCH

    Présentation éditeur:
    À peine débarqués de leur Dartmoore natal, les Johnson réalisent que Londres ne sera pas la terre promise. Les indigents dans leur genre sont là pour nourrir la bête et toute tentative de rébellion est étouffée dans le sang. Pourtant, leur fils Scrubby n’a pas oublié sa forêt et les fées qui la peuplent. Même au cœur de la grande machine, il devra retrouver un peu de nature, ressusciter le sens du merveilleux…
    Avec des créateurs comme Pierre Dubois et Xavier Fourquemin, le fantastique ne devrait guère tarder à refaire surface !

    Notre avis:
    Pierre Dubois doit certainement arborer un sourire comme jamais: il a réussi à insuffler un parfum de féerie au neuvième art !
    Ce deuxième tome confirme en effet tout le bien que nous avions pensé de cette série en lisant le premier. L’art de Xavier Fourquemin, déjà applaudit pour son diptyque «Miss Endicott», y est, bien sûr, pour beaucoup. Ses bouilles extraordinaires, ses paysages dynamiques, sa vision de la ville, des quartiers pauvres et de la mine sont aussi bien une réussite que l’étaient la campagne et la nature légendaire du premier tome.
    La Légende du Changeling, c’est la rencontre de deux grands messieurs et ça fait des étincelles ! Des étincelles de magie bien sûr puisque nous retrouvons le petit Scrubby qui ne grandira pas au fil des planches et du temps, tout comme Peter Pan, héros des planches (de théâtre celles-là) que croise justement ici notre Scrubby le temps d’un applaudissement crucial pour l’avenir des fées. N’est-ce pas Monsieur Barrie ?
    Bref, vous l’aurez compris, on est complètement fan de cette série tellement c’est une réussite ! La féerie y est abordé en grand respect, comme toujours avec Pierre Dubois, et l’imagerie déployée par Xavier Fourquemin est un bonheur parfait. Une série qui est en passe de se hisser au niveau d’un Peter Pan de Loisel ou d’un Algernon Woodcock de Sorel et Gallié. Si vous croyez aux fées, lisez haut et fort cet album !

  • 2004, Peter Pan a 100 ans !

    Peter Pan a 100 ans !

    Qui n’a jamais rêvé de rester un enfant toute sa vie ? De vivre sans souci, dans un Imaginaire où se côtoient pirates et indiens, fées et créatures de toutes sortes… Lorsque James Matthew Barrie donne naissance à Peter Pan, c’est toute son âme qu’il lui insuffle et c’est toute notre jeunesse qui s’y inscrit. Cent ans plus tard et après être passé par les studios Disney ou encore, tout récemment, le crayon de Régis Loisel, Peter Pan demeure un mythe universel et sans ride aucune. Petit voyage à Neverland…

    Comme nous le rappelle la judicieuse publication de la pièce de Barrie aux éditions Terre de Brume, « Peter Pan a 100 ans et pas une ride…« . Ce petit garçon facétieux, naïf et éternellement jeune, est né en 1902 dans Le Petit Oiseau Blanc. Mais c’est réellement dans la pièce éponyme dont la première se tiendra en décembre 1904, que Peter Pan prend son envol. James Matthew Barrie décide de faire de la pièce à succès un roman, en 1911; il l’intitulera Peter and Wendy. Cette dernière prenant une importance de plus en plus grande. C’est encore l’auteur qui supervisera la première adaptation cinématographique en 1924. Un film muet, excellent, de Herbert Brenon avec, dans le rôle de Peter, Betty Bronson (Et oui, une fille ! Chose courante dans le théâtre lorsqu’il s’agit d’interpréter un jeune adolescent…). Mais le Peter Pan que nous connaissons certainement le mieux reste celui de Walt Disney qui finira de convaincre tous les petits et grands enfants de la force de ce personnage, de cette histoire qui traverse les années sans perdre de son charme et de sa puissance.

    Qui est Peter Pan ?

    Le héros de Barrie est d’abord et avant tout le symbole du refus de grandir. De nos jours, en effet, le complexe de Peter Pan, qui touche en majorité les hommes, désigne cet état d’esprit enfantin, ce refus des responsabilités, cette envie d’éternelle jeunesse… Dans l’œuvre, nombreux sont les points communs entre Peter et son auteur. Ne fut-ce que cette éternelle question de la mère, obsession perpétuelle pour Barrie (Sa tragédie: une mère adorée lui préférant son frère aîné, disparu à 13 ans). Pour un aperçu des liens entre l’auteur et son héros, nous vous conseillons la préface de Franck Thibault à l’édition de Terre de Brume (2004), riche en enseignements. Cette préface a le mérite de mettre l’accent sur Peter Pan en tant que « célébration de l’imagination au pouvoir et une glorification de la jeunesse… » mais relève que l’œuvre est également « l’expression d’une profonde blessure« .  Cette blessure, ce mal être seront quelque peu effacés par le dessin animé de Walt Disney (1953) et sa suite (Peter Pan, retour au pays imaginaire, de Robin Budd, 2002) pour être pleinement révélés par le Peter Pan de Loisel (Vents d’Ouest, 1996-2004), préambule à l’histoire de Barrie. Se faisant, Loisel réussit là un coup de maître, celui de recolorer Peter Pan de sa sublime noirceur…

    Un siècle pour une éternité

    Depuis la première représentation théâtrale jusqu’à aujourd’hui, rare sont ceux qui ont pu échapper à Peter et sa bande de gosses perdus. Le Pays de Jamais-Jamais a même donné son nom au parc de Mickaël Jackson, victime mondialement célèbre de ce fameux complexe d’éternelle jeunesse ou, dans le cas de la pop star, de jeunesse perdue qu’il cherche à retrouver…

    Le cinéma livrera une suite à Peter Pan (Robin Williams) au travers de Hook de Steven Spielberg (avec la délicieuse Julia Roberts en fée clochette !). Mais il faudra attendre la version de P.J. Hogan, en 2004, pour donner lieu à une véritable magie digne du Pays de Jamais-Jamais. Spectacle garanti !

    Si le cinéma s’accapare la magie de Peter Pan, la bande dessinée penchera bien plus du côté sous-jacent de l’œuvre et éclairera de ses planches et de ses cases l’aspect poétique, toute la profondeur du monde de Barrie.

    Cosey, dans A la recherche de Peter Pan (Le Lombard), nous propose une histoire centrée autour d’un écrivain débarquant dans un paisible petit village suisse. Les références à Peter Pan sont multiples : la recherche de l’inspiration, les souvenirs d’enfance (du héros et de l’auteur), la poésie… Tout récemment, Marion Poinsot nous mène dans un univers plus accentué côté pirates avec les aventures de Dread Mac Farlane, la sœur de Peter Pan, aux éditions Clair de Lune. Mais encore une fois, l’œuvre ultime autour de Peter Pan reste celle de Loisel. Suivant un idée émise par Pierre Dubois, éminent spécialiste du Petit peuple mais également des récits de pirates, Loisel va lier Peter Pan à Jack l’éventreur, donnant au côté obscur de l’œuvre de Barrie encore plus de profondeur. Il nous ballade entre un Londres malsain et le Pays de Jamais-Jamais, où cette faculté qu’ont les habitants de l’île d’oublier sans cesse apparaîtra des plus cruelles. En six tomes, Loisel émeut, touche, pourfend nos âmes avides de merveilleux. Une œuvre sucrée et amère à la fois, un pur régal.

    La Fée clochette

    Si Barrie accorde au fil des réécritures de plus en plus d’importance au personnage de Wendy, le public, depuis l’adaptation de Disney, semble accorder ses faveurs à un autre personnage important de l’histoire: la Fée Clochette.

    Inspirée par le modèle-type de pin-up des années 50 pour sa version animée, la fée muette deviendra le symbole des programmes TV de Disney et des feux d’artifice de ses parcs d’attraction. Loisel lui rendra la parole, seulement intelligible par les habitants de Jamais-Jamais et en fera une fille sensuellement boudinée, aux bas de guêpe, qu’on s’arrache sous forme de posters, ex-libris, statuettes, etc.

    Devenue un véritable mythe, elle apparaît de tous côtés, que ce soit au final de Roger Rabbit, dans Shrek ou encore, sous les traits de Kylie Minogue, dans l’enchanteur Moulin Rouge. On la retrouve encore en littérature française, sous les trait de la fée Chandelle ­- qui faillit s’appeler Clochette -; délicieuse, espiègle et jalouse, elle tient compagnie au chevalier Kantz, dans le cycle de Wielstadt de Pierre Pevel (chez Fleuve Noir et réédités chez Pocket).

    La Fée clochette est devenue le véritable symbole de l’Imaginaire et de l’inspiration féerique. De toutes les fées de nos légendes, celle de Barrie reste la plus présente dans les esprits de chacun. Si Peter Pan représente l’envie de l’éternelle jeunesse, La Fée Clochette est, elle, le symbole du désir de l’Imaginaire. Un imaginaire toujours lié à l’enfance, ses jalousies, ses colères et ses actes irréfléchis.

    Barrie avait eu quelques craintes, lors de la première représentation, au sujet de Clochette. Son héros demandait au public d’applaudir pour faire revivre la fée mourante, empoisonnée. Car les fées ne meurent que si on arrête de croire en elles. Cent ans plus tard, l’auteur peut se reposer en paix, car les applaudissements fusent toujours pour la petite créature ailée, espiègle et bougonne mais éternellement adorable… comme le sont nos chers bambins.

    Si l’envie vous prend de vous envoler vers le Pays imaginaire, on ne saurait trop vous conseiller d’emprunter la porte discrète mais combien fabuleuse de la vie de J.M. Barrie racontée dans le sublime Finding Neverland de Marc Forster avec dans le rôle de Barrie, un Johnny Depp très convaincant. Un film qui a su allier la réalité et la magie. Une magie qui a soufflé ses 100 bougies…

    Bon anniversaire Peter,

    bon anniversaire Clochette !

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