Étiquette : Musique

  • Trois jolis contes de Noël par Marlène Jobert – Editions Atlas Livres

    3 contes de Noël
    Curieux Noël pour un vieux Grigou
    L’arbre qui pleure
    Une nuit bizarre bizarre
    Ecrits et contés par Marlène Jobert
    Editions Atlas Livres
    Format : 185 mm x 220 mm
    Prix : 24.99 €

    L’arbre qui pleure
    Illustré par Frédéric Mansot
    Pour faire aimer la musique de Mozart
    Victor le bûcheron s’apprête à abattre un chêne… Un cri terrible résonne jusqu’au plus profond de la forêt… L’arbre pleure, il ne veut pas mourir : c’est le début d’un conte fantastique qui s’achèvera dans la féerie d’un matin de Noël. Les enfants vont très vite s’attacher au vieux Victor et à la jeune Angélique, mais aussi aux petits extraits musicaux qui apparaissent dans l’intrigue comme de véritables personnages. Marlène Jobert propose aux enfants une bien séduisante façon d’aller à la rencontre du divin Mozart.

    Une nuit bizarre bizarre
    Illustré par Frédéric Mansot
    Pour faire aimer la musique de Bach
    Bizarre, cette voix qui monte des caves du château… cet orgue immense qui poursuit les personnages… ces violons qui jouent seuls du Bach… L’odieuse famille Bouze qui comptait passer une nuit de Noël tranquille va être punie de la manière la plus drôle qui soit.

    Curieux Noël pour un vieux Grigou
    Illustré par Nancy Ribard
    Pour faire aimer la musique de Verdi
    Léon, un vieil homme méchant et avare, voit sa vie se transformer lors d’une bien étrange nuit de Noël… Le fantôme de son frère lui annonce que les trois génies de Noël vont lui rendre visite, accompagnés d’un cadeau de sa part… Abasourdi, Léon va effectivement les rencontrer ! Ils l’emmènent tour à tour voyager dans le temps, lui faisant vivre des moments forts en émotions et découvrir la merveilleuse musique de Guiseppe Verdi. Après cette nuit magique, le vieux grigou sera métamorphosé à jamais…
    Marlène Jobert signe ici un conte musical qui plongera vos enfants dans l’ambiance de Noël et leur révélera la magie de la musique de Verdi.

    Notre avis:
    Marlène Jobert écrit des contes pour les enfants depuis 15 ans maintenant et a vendu plus de 11 millions d’exemplaires tous contes confondus. Un succès qui ne tient certainement pas qu’à son métier d’actrice. Elle a eu le génie d’écrire sur la musique et avec la musique ! Et de la plus belle des façons. Chacun de ses contes est entraînant, passionnant petits et grands, soutenu par la musique et lui conférant une autre dimension. La conteuse n’a pas oublié les enfants, leur besoin d’évasion, de rythme, d’identification. Leur envie de monstres, de génies, de fées, de sorcières…
    Et voici que les éditions Atlas nous propose un magnifique coffret de Noël avec pas moins de trois histoires joliment illustrées pour leur côté livre, joliment conté par l’auteure pour leur côté CD. Avec à chaque fois, la découverte d’un compositeur sur une musique orchestrée par Jean-François Leroux.
    Des contes qui s’apprécieront pleinement à partir de 5 ans et envoleront vos enfants dans un ciel étoilé où chaque astre porte le nom d’un grand compositeur. A écouter avec grand plaisir !

    En lire plus sur Marlène Jobert sur son site d’auteur.

  • Interview de Vanessa Gerkens, harpiste féerique

    Il y a des instruments qu’on associe avec évidence au monde des fées. La harpe est de ceux-là. Vanessa Gerkens est une artiste belge, une harpiste féerique qui aime à adoucir les maux de sa musique, à évader les esprits de ses notes… Chacun de ses albums est une invitation à transgresser la frontière de féerie et à se laisser emporter par mille papillons aux ailes dorées vers un Ailleurs apaisant et souhaité. Une jolie rencontre pour le Peuple féerique que nous partageons avec vous.


    Votre musique est très douce, très apaisante, elle invite au rêve et au voyage. Une façon de parler d’un Ailleurs ou, au contraire, de donner l’envie de revenir ici et maintenant, à l’essentiel de la vie ?
    Cela dépend… certains morceaux invitent à l’évasion, au voyage dans un Ailleurs propre à l’imagination de chacun et d’autres morceaux inspirent, j’espère, l’auditeur à redécouvrir l’essentiel.

    Vous attachez beaucoup d’importance au coté thérapeutique de la musique, d’où vous est venue cette envie d’accompagner les gens ?
    L’envie m’est venue tout naturellement en fait, à l’occasion de ma première grossesse.
    Je me suis rendue compte que me petite fille réagissait (in utero) différemment en fonction des morceaux que je jouais. Et j’ai décidé de me lancer dans des recherches sur l’influence des sons de la harpe sur le foetus et la femme enceinte. Mes différentes expérimentations et découvertes m’ont fait aboutir à la conclusion que la harpe était le seul instrument à proposer un panel de sons aussi large et donc un véritable massage sonore intégral.
    J’ai eu envie d’aller plus loin, de partager les bienfaits de la harpe et j’ai donc créé l’harponomie: un accompagnement de la naissance par la harpe ( plus d’infos sur mon site... !).
    La vie a fait que j’ai rencontré par la suite des personnes qui m’ont fait part de l’effet bénéfique de mes cd’s sur leurs douleurs ( physiques et psychiques). Et je me suis tout naturellement penchée sur cet aspect car il me parait essentiel d’utiliser tout ce qui est en notre pouvoir pour accompagner au mieux les personnes qui souffrent de douleurs chroniques, de maladies graves ou qui sont en fin de vie.
    La musique est incroyablement positive dans les hôpitaux: elle déstresse le personnel médical, les patients et leur entourage. Je peux l’observer à chaque fois que je vais jouer en pédiatrie pour l’association « Les messagers du coeur ».

    Et la féerie, comment est-elle entrée chez vous et pourquoi aimez-vous ce monde ?
    Très honnêtement, cela fait tellement longtemps que je ne me rappelle plus !
    J’aime la richesse des personnages des contes féeriques, j’aime cette idée d’un monde parallèle qui nous renvoie si bien nos pires défauts et nos plus belles qualités ! C’est un véritable coup de foudre…. et cela ne s’explique pas !

    Le monde de la féerie et de la harpe semblent s’associer naturellement ?
    C’est vrai ! La harpe a cette image d’instrument magique, raffiné, féminin… On l’associe aux fées, aux anges et pourtant cela n’a pas toujours été le cas. La harpe a aussi été considérée comme un instrument de Satan à une certaine époque et brûlée sur la grand-place ! Comme quoi !

    Vous avez travaillé la musique en tant que moment accompagnant la naissance mais aussi la mort. Deux moments-clés très présents dans la féerie. C’est aussi une des raisons de votre association musique-féerie ?
    Je n’y avais pas pensé ! Mais non, le fait de m’inspirer des fées et autres personnages de Féerie pour mes compositions et le fait de m’intéresser à l’accompagnement du début et de la fin de la vie sont deux choses bien distinctes pour moi. Ces deux moments sont aussi des moments-clés pour nous humains…!



    La musique est-elle raconteuse d’histoires ? Vous proposez d’ailleurs dans cet album un petit conte qui lui donne son nom. L’histoire d’Ayweline…
    Bien sûr ! La musique est un vrai moyen de transport pour s’évader et s’inventer des histoires ! J’ai eu envie de partager le conte que ce morceau m’avait inspiré et j’ai donc écrit l’histoire de cette fameuse Ayweline ! J’aime raconter des histoires pendant mes concerts, donner un point de départ à mon public afin qu’il parte avec moi à la rencontre des Korrigans ou simplement à Venise ( ma ville préférée !).

    Comment naît un album ? Une composition ?
    Généralement, je me mets à la harpe et me laisse aller à vagabonder sur mes cordes jusqu’à ce qu’une mélodie naisse. Elle peut soit naître d’une émotion, soit faire naître un personnage, un lieu, une ambiance… De là, je plonge un peu plus dans ce qui s’est créé et le morceau se construit de lui-même au fil des jours…

    Pour l’album, il se construit en fait au fur et à mesure des compositions. Tout se fait assez naturellement en soi.

    La harpe semblait un peu oubliée et depuis quelques années elle revient de plus en plus … Une explication ?
    C’est vrai qu’elle revient ! Je pense que les gens sont en demande de bien-être, de musique relaxante à notre époque. Nos vies sont tellement stressantes que la harpe s’avère un remède bienvenu !

    Quelle est votre créature féerique préférée et pourquoi ?
    J’aime beaucoup les Pillywiggins ! Ils sont gais, pleins de vie et si beaux à regarder de par leurs multiples couleurs ! Ce sont des êtres extrêmement positifs !

    Votre actualité? Vos projets ?
    Beaucoup de projets comme toujours… Il y a bien sûr la préparation du » Brussels Harp Festival 2010 – Les Féeries de la harpe », un week-end consacré à la découverte de la harpe dans tous ses états ! ( www.harpanova.com )
    Il y a aussi la composition de mon prochain cd, un concert en octobre à Vieusart ( Belgique), la continuité de mes recherches sur l’utilisation de la harpe pour diminuer la douleur,…

    Propos recueillis par le Peuple féerique en juillet 2009

    Découvrez tout l’art de Vanessa Gerkens sur http://www.harponomie.be/

  • Secret d’Ayweline de Vanessa Gerkens (Le Souffle d’Or)

    Secret d’Ayweline
    Musique féerique à la harpe chromatique
    Vanessa GERKENS
    Editeur : Le Souffle d’Or
    Collection : Harpe chromatique
    Format : 18 titres
    Durée : 69 mn

    Présentation éditeur

    Le nouvel album de Vanessa Gerkens est arrivé !
    Cet album de musique féerique, qui révèle l’histoire de la fée Ayweline, fera le bonheur des petits et des grands.

    Secret d’Ayweline

    « ll était une fois, il y a de cela bien longtemps, un jeune homme au doux nom de Evan. Alors qu’il se promenait dans la forêt non loin de son village, il rencontra une magnifique fée prénommée Aylin. Ils tombèrent bien évidemment fous amoureux l’un de l’autre.
    Mais une fée ne peut se montrer aux humains… Aylin fit donc promettre à Evan de ne jamais révéler son existence et de toujours prendre garde de venir seul à leurs rendez-vous. Evan promit. Et chaque soir, il vint retrouver sa douce fée au pied du plus vieil arbre de la forêt.
    Leur amour grandissait de jour en jour et leur bonheur était sans égal.
    Mais un soir, alors qu’Evan se rendait comme à son habitude à son rendez-vous galant, il ne remarqua pas une jeune fille du village qui le suivait. Celle-ci, secrètement éprise du bel Evan, était naturellement curieuse de savoir où il disparaissait chaque soir depuis plusieurs mois… Quand elle le surprit dans les bras d’Aylin, folle de jalousie, elle courut au village dévoiler leur secret. Aylin disparut à jamais…
    Evan pleura et pleura sa fée… rien ni personne ne pouvait le consoler. Chaque soir, il retourna encore et encore au pied du vieux chêne, implorant les fées de la forêt de lui rendre son amour. Mais rien n’y fit. Aylin, tout aussi désespérée qu’Evan, découvrit bientôt qu’elle portait le fruit de leur amour secret. Elle mit au monde une magnifique petite Ayweline.
    Celle-ci, mi-fée, mi-humaine, avait de par son métissage l’incroyable pouvoir de vivre aussi bien dans le monde des humains que dans le monde des fées.
    Elle partit donc à la rencontre de son père. Et c’est ainsi qu’Ayweline devint le lien réunissant à nouveau Evan et Aylin.
    Ayweline eut bien évidemment une longue descendance. Ce furent tantôt des histoires d’amour avec des humains tantôt des histoires d’amour féeriques.
    Et, aujourd’hui, il se peut que nous soyons parfois en présence d’une Ayweline.
    Il nous est possible de les reconnaître… En effet, les Ayweline sont toujours de toute petite taille avec un cœur « gros comme ça » !

    A Sabine

    01 La Phoenix
    02 Harpe Diem
    03 Harmonie cosmique
    04 La ballade de Clochette
    05 Caprice d’Alice
    06 D’absence
    07 Danse Korrigan
    08 Fée Lumière
    09 La funambule
    10 Berce-Neige
    11 The Joker
    12 Les Brumes de Venise
    13 Secret d’Ayweline
    14 L’oiseau de fée
    15 Fleur de Lys
    16 La clef des champs
    17 Les Gimmicks
    18 Romane et Lila

    La harpe chromatique
    La harpe a eu de tous temps une aura magique, féerique, et son influence sur notre corps et notre esprit est inexplicable. Les Anciens l’utilisaient pour calmer les douleurs. Cet instrument est très apprécié en musicothérapie et par de nombreux professionnels de la santé.
    La harpe chromatique Pleyel, dont la fabrication fut interrompue en 1930, ne compte plus que de rares interprètes. Elle mérite pourtant l’attention de tous : seul instrument à proposer un aussi large panel de sons en résonance libre et naturelle, elle se définit essentiellement dans des fréquences de basses et de médiums, qui procurent détente et bien-être. Ses harmoniques offrent les bienfaits régénérateurs des sons aigus.

    Découvrez le charme de la harpe chromatique, instrument d’exception dont la sonorité chaude et boisée procure un délicieux massage sonore et vous invite à la détente et à la relaxation.

    Notre avis:

    Nous avons pris énormément de plaisir à écouter cet album de Vanessa Gerkens tant il a de suite créé une atmosphère de douceur et de rêve. Les morceaux s’enchaînent, habilement reliés les uns aux autres et le son envahit la pièce et nous prend par la main, par les oreilles, par le coeur… Le secret d’Ayweline, c’est une apparition de fée, un mot doux sussuré, un réveil de rosée. Le secret d’Ayweline est une invitation au voyage, un voyage au coeur de notre être qui vous rendra paisible et heureux. Vanessa Gerkens a vraiment trouvé les mots lorsqu’elle s’est définie comme « harpiste féerique »… Magnifique de maîtrise et d’évasion !

  • Interview de Corinne Duchêne, conteuse et elficologue

    Vous l’avez peut-être déjà croisée, sa vielle à roue à la main, lors d’un festival ou d’une soirée médiévale? Corinne Duchêne est elficologue, amie des fées et conteuse professionnelle. De quoi intéresser le Peuple féerique qui n’ pu s’empêcher d’en apprendre davantage…


    A quand remonte ce goût pour les légendes et la féerie ?
    J’avais 3 ou 4 ans à l’époque où mon grand-père, coureur des bois solognot et bon conteur, m’emmenait, les soirs d’été, voir les fées qui venaient se baigner dans une source située dans un terrain en friche. Nous nous mettions à plat ventre dans les hautes herbes pour les regarder sans nous faire remarquer. Je resterai persuadée qu’il les voyait autant que moi. Il est parti trop tôt pour que nous puissions avoir une discussion d’adulte à ce sujet.

    Qu’est ce qui pousse une responsable qualité dans l’automobile à vouloir vivre et faire vivre le monde des légendes, à abandonner le monde de l’industrie pour celui des fées ?
    La fée qui s’était penchée sur mon berceau avait dit que je ferai briller les yeux des gens assemblés autour de moi. A 15 ans, je voulais faire de l’art thérapie avec des enfants et adolescents en difficulté. A l’époque, le conseiller en orientation m’avait regardé avec des yeux ronds. Je venais d’un milieu pas très riche alors on m’a dirigée vers une valeur sûre, un bac technique chimie. J’avais simplement 20 ans d’avance sur mon époque.
    Consciente que le conte était peut-être l’ultime patrimoine à sauver, j’ai entrepris, dès 1990, des recherches sur les origines des contes de ma région et restauré des récits entendus dans mon enfance. J’ai aussi un parcours personnel riche autant qu’atypique et j’ai eu la chance de rencontrer de grands maîtres sur le chemin de ma quête.
    En 2004, j’étais déjà conteuse professionnelle depuis 9 ans et je menais difficilement les deux carrières ensembles. Comme la vie est bien faite, on a posté la lettre m’annonçant mon licenciement le jour où mon premier livre (Contes et légendes du Berry – aux sources des traditions orales) sortait des presses pour mon éditeur. Je me suis simplement consacrée à ma passion et suis devenue intermittente du spectacle.

    Vous vous déclarez « elficologue », un terme inventé par Pierre Dubois. Que représente la féerie pour vous ?
    Ce terme que Pierre Dubois a inventé représente bien sa passion et l’énorme travail qu’il a pu faire en la matière. Je pense être de la même veine. Nous avons un maître et ami commun : le grand Claude Seignolle.
    Pour moi, la féerie puise ses sources dans les mythologies des peuples antiques et sûrement protohistoriques. En vieille intégriste, je suis allergique à cette mode des oreilles en latex et des délires elfiques. Ceux qui fréquentent le Petit Peuple me comprendront… J’ai dévoré les romans du visionnaire Tolkien à l’adolescence, mais ça ne m’a pas emmené vers des délires.
    La féerie représente pour moi tout ce qu’on interdisait de croire à un enfant né dans la deuxième moitié du 20e siècle. J’ai eu la chance d’être élevée autrement, auprès d’une maman non-voyante qui m’a enseigné le pouvoir du Verbe, au contact de la nature et de la culture rurale grâce à mon grand-père. Je me suis peut-être construite différemment.

    Vous avez suivi une formation de conteur et êtes une conteuse professionnelle aujourd’hui. Le conte et la féerie sont deux univers très proches ?
    Peut-être pour certains conteurs, mais c’est loin d’être une majorité et c’est très bien comme ça.
    Les contes merveilleux représentent une bonne partie des contes contés actuellement.
    Quand j’ai commencé à me former au Centre de Littérature Orale de Vendôme, mes propos sur les fées me faisaient passer pour une illuminée. C’était pour moi un compliment, car l’illuminé est celui qui a été touché par la lumière.
    Le Fada était, en langue d’Oc au Moyen Age, le fou habité par une Fade (fée) et elle pouvait prophétiser par sa bouche. Laissons le conteur être un peu fada.

    Les festivals et soirées de contes connaissent depuis quelques années un large succès. Comment expliquez-vous ce regain pour la transmission orale dans une société de l’écrit ?
    C’est ce qu’on appelle le « renouveau du conte ».
    Peut-être, pour les personnes qui vont voir des conteurs « traditionnels », le plaisir de découvrir ou de retrouver des choses qui font partie de notre patrimoine commun, faire goûter ce plaisir à leur enfants, ou le bonheur simplement d’un moment partagé de convivialité…
    Pour ceux qui vont écouter des contes étrangers, une recherche d’exotisme ou de sagesse et d’enseignement qu’ils ne pensent pas trouver dans leur propre patrimoine oral (qu’ils méconnaissent souvent)…
    Pour d’autres, une mode branchée…
    Pour ceux qui vont voir la nouvelle lignée de conteurs qui arpentent la scène, avec des récits de vie souvent écrits pour eux par des auteurs, une mise en scène superbe et efficace, des effets… on est loin de la transmission orale et plus proche du théâtre. Je trouve ce travail artistique intéressant et parfois remarquable, mais ce n’est pas ce que je recherche quand je vais écouter (et non voir) un conteur.
    Les enseignants, les animateurs pour enfants, les centres d’accueil pour handicapés sont entrain de redécouvrir le bonheur que peut apporter le conte, et c’est très bien.

    Le conte n’a jamais totalement disparu puisque tous les petits enfants le vivent qu’il soit lu ou simplement inventé par leurs parents. Mais de plus en plus d’adultes se tournent vers les contes.
    Une façon de s’accrocher à leur propre enfance ? Ou le besoin de vivre un temps « sans temps » ?
    Détrompez-vous : Bon nombre d’enfants grandissent dans un désert culturel et émotionnel où il n’y a pas trace d’imaginaire. Vous en connaissez beaucoup, des parents qui lisent et inventent des contes pour leurs enfants ? Au mieux, ils saturent leurs gamins d’activités sans les laisser souffler. Le pire, ce sont les nouveaux grands-parents qui pensent être branchés en faisant des activités sportives avec leurs petits. Pas un moment à partager concernant l’imaginaire. Laissez-leur du temps pour rêver !
    Je rencontre aussi des enfants dont les parents sont tellement attentifs à leur remplir la tête qu’ils ont un imaginaire « préfabriqué ». Leur propre imaginaire asphyxié peine à se développer.
    Si autant d’adultes se tournent aujourd’hui vers le conte, c’est peut-être parce que le 20e s., qui voulait sortir de l’obscurantisme de la culture paysanne, n’a pas voulu de ces croyances qu’il considérait d’un autre âge. Les gens qui viennent au conte ressentent inconsciemment qu’ils en ont besoin à tout âge pour se construire, tout simplement.
    Il ne faut pas être nostalgique : la nostalgie tue le présent et n’ouvre pas les portes de l’avenir. Le conte a été un siècle en « dormition », comme le Roi Arthur dans l’Île d’Avalon. Le voilà de retour car il est notre compagnon sur le chemin de la vie.

    Vous évoquez beaucoup la « mythologie française ». Quelle est-elle ?
    Elle est si vaste, aussi riche que le patrimoine de chaque région. Rien que dans ma région, je peux vous citer les personnages les plus connus : Gargantua, la vaste famille des fées de langue d’Oc et de langue d’Oïl (Martes ou Marses, Fades ou Fadées, Folles ou Fées, Dame-Blanches ou Demoiselles, Fileuses ou Bonnes-Dames, Dryades et Amadryades, Ondines et Naïades…), les Fadets ou Sylvains, les Laveuses de Nuit, la Grand’bête, la Levrette, le Loup-brou, la Cocadrille, les Lupeux et Birettes, la Chasse à Baudet ou Chasse-maligne, les Follets et Flambettes, sans oublier Gorgeon (le Diable). On pourrait y passer la nuit…

    Vous pratiquez de nombreux spectacles dans des manifestations médiévales. Là aussi, c’est un phénomène assez récent et très populaire. Etait-ce la plus belle période des contes, le Moyen-âge ?
    Je ne pratique pas l’animation médiévale mais le spectacle de rue, une évocation historique et festive, uniquement sur des sites et des fêtes de qualité. Mon intérêt pour cette époque date d’avant la mode.
    L’époque qui m’intéresse est cette renaissance médiévale qui se situe du 11e au 13e s., ces échanges et ces brassages de cultures, l’art des troubadours et trouvères, la rencontre entre la féerie de l’Orient et les croyances païennes de l’Occident Celte qui fit naître le conte merveilleux, la séduction d’une époque où l’imaginaire n’avait aucune limite…
    Le mot « récité » que vous employé pour l’époque peut être juste à cette époque. Dans les différentes formes du conte au Moyen Age, on trouve :
    – le texte hagiographique (récit de la vie et du martyre des saints ou des miracles de la Vierge Marie, souvent inspiré de mythes ou de contes universellement répandus en Orient comme en Occident)
    – l’exemplum (permettant d’appuyer par des exemples les règles de la religion à respecter)
    – le recueil édifiant (qui porte à la vertu par exemple et sert à instruire les jeunes gens)
    – la chronique (récit retraçant les aventures de rois et de reines devenus mythiques, leurs faits extraordinaires ou prodigieux, en les encrant par des faits historique précis)
    – la novella (ancêtre de la nouvelle, récit plus court que le roman, qui introduit parfois dans le domaine du merveilleux, les valeurs chevaleresques…)
    – la chanson de geste (puissants récits narrant avec force les guerres et la geste noble et fière des héros)
    Le plus intéressant pour moi est le lai féerique, à l’origine une composition musicale chantée et accompagnée à la harpe ou à la rote, qui relate une aventure, un évènement souvent merveilleux. A la fin du 12e s. le texte va se détacher de la partition musicale pour donner un genre narratif, un court poème relatant une aventure, un évènement extraordinaire. Ces lais parlent d’un monde de sortilèges, où les êtres et les choses sont libérés des lois naturelles. Les personnages sont féeriques, surnaturels, et les animaux fabuleux. C’est l’ancêtre du conte merveilleux.
    Ce qui m’a toujours surprise, c’est la tolérance et la souplesse dont a fait preuve le Moyen Age chrétien à l’endroit de thèmes merveilleux, malaisément conciliables avec le strict respect de l’enseignement religieux. La matière traditionnelle du conte merveilleux est pourtant utilisée, au hasard des services qu’elle peut rendre au texte religieux ou profane qui lui offre un point d’encrage. Bien que ce genre ait existé par transmission orale depuis l’aube des temps, il faudra attendre le 16e s. pour que des clercs puisent dans cette riche matière médiévale pour écrire les premiers recueils de Contes Merveilleux. Sous le règne de François 1er, des humanistes vont y contribuer comme François Rabelais avec son Pantagruel et son Gargantua. C’est cette matière, issue de l’Occident comme de l’Orient, de l’Antiquité comme du Moyen Age, que les folkloristes du 19e s. vont recueillir dans la tradition orale.

    Voyez-vous une différence entre un même conte récité à l’époque et maintenant ?
    Les contes du Moyen Age seraient imbuvables tels quels pour un public d’aujourd’hui. Les textes mémorisés et contés (et non récités) doivent être remaniés, mais avec le soucis de respecter l’esprit du texte d’origine. Un détail souvent incompréhensible au 21e s. peut avoir de l’importance ou peut être parfois supprimé. Le tout est de bien maîtriser le thème et de garder l’essence du conte.
    Nous sommes bien loin d’avoir l’esprit superstitieux et impressionnable des hommes du Moyen Age.

    Vous donnez également des formations. Qu’est-ce qui pousse les gens à vouloir eux-mêmes devenir conteurs ?
    La quête de quelque chose, des autres ou de soi-même, je pense. Il faudrait le demander à chacun…
    Je ne forme pas que des gens qui veulent devenir conteurs. J’ai dans mon atelier conte à Déols (près de Châteauroux), des parents ou grands-parents voulant créer un lien d’intimité autour du conte avec leurs enfants, et des personnes curieuses désirant vivre harmonieusement leur rencontre avec le Conte. J’y enseigne surtout le plaisir de conter, à être honnête avec sa fonction de conteur et à prendre conscience du pouvoir des mots.
    Bien des chemins mènent au conte. Pour moi conter, ce n’est pas dire des mots les uns derrière les autres : c’est faire don d’images très personnelles à des auditeurs, connus ou inconnus, en situation d’ouverture. Ce n’est pas raconter des histoires anodines : c’est transmettre des thèmes qui viennent parfois de la nuit des temps et qui répondent à l’attente inconsciente d’un public. Ce n’est pas faire sa propre psychanalyse devant un groupe : c’est prendre du plaisir à la saveur d’une histoire et communiquer ce plaisir à ceux qui l’écoute. Mais il faut pour cela que le conteur ait réglé ses comptes avec lui-même et avec les personnages du conte qu’il a choisi de transmettre. Il faut aussi qu’il trouve l’indéfinissable harmonie, qui le relie aussi bien à son récit qu’à son public, pour que la magie du conte opère.
    Le conteur est pour moi un passeur.

    Pour revenir à la féerie. Trouvez-vous que c’est un thème qui revient à la mode ?
    A mon goût, un peu trop et n’importe comment… au risque de passer complètement à côté et c’est bien dommage. On tombe dans le domaine du paraître alors que tout est dans le vécu et le ressenti.

    Quelle est votre créature féerique préférée et pourquoi ?
    Pour les animaux : la licorne car c’est un symbole universel d’initiation, de pureté et de grâce. On la retrouve représentée jusque dans la grotte de Lascaux.
    Pour les personnages : la dryade, cette fée qui habite les chênes, parce que dans les contes merveilleux elle protège les enfants. Et ne suis-je pas la petite-fille du chêne ?

    Votre actualité ?
    Un nouveau spectacle « Métamorphoses », avec la complicité d’Alexis Vacher à la vielle à roue électroacoustique. Un spectacle troublant où voix et vielle deviennent conteuses pour évoquer la quête de l’Amour il y a 2000 ans. Mêlant les légendes de l’Antiquité aux musiques inspirées d’Orient, nous invitons à un voyage dans la mythologie gréco-latine. Aèdes du 21e siècle, nous avons choisi de faire revivre de beaux contes, dits à la manière du poète latin Ovide, qui séduiront petites et grandes oreilles.
    A découvrir ICI

    Et un calendrier pas mal chargé à consulter sur mon site www.corinne-duchene.com

    Un nouveau livre de contes (normalement pour 2010) sur les personnages féeriques de ma région justement. Un gros chapitre sur le sujet figure déjà dans mon premier livre (à découvrir et à commander sur mon site Internet).

    Propos recueilis par le Peuple féerique en juin 2009

  • Fairy World 5 – Une compilation signée Prikosnovénie

    FAIRY WORLD 5
    Compilation 14 titres.
    Sortie : Mai 2009 – 14 Titres – 69’00
    Packaging luxe : digipack grand format 20cm X 14cm (limité à 1000 ex.)+livret
    Design : Sabine Adélaïde
    Prix: 9,90€
    Avec le DVD: 19,90 €

    Présentation label:

    Plongez dans notre univers musical et visuel si particulier ! Au coeur de nos collections Mandalia (musiques apaisantes) et Solaris (nos plus belles voix féminines), suivez le fil du mystère. Des contrées méditatives et dépaysantes s’offriront à vous, entre ambiances celtes, orientales et apaisantes. Au fil des cultures, des émotions sensibles et des personnages oniriques, immergez-vous dans une bulle musicale régénérante. C’est aussi un voyage au pays de la Féerie et de la Nature auquel vous êtes conviés. Les illustrations relient les quatre éléments (terre, air, eau, feu) aux personnages féeriques de Sabine Adélaïde. En plus des 3 volets du superbe emballage, Sabine a illustré un livret 8 pages.
    Nous avons déniché aux quatre coins du monde des artistes exceptionnels comme Stellamara ou les Danois de ‘Valravn’ (entre Björk et Faun). Retrouvez des inédits, des signatures à venir et les dernières sorties des étoiles du label.

    14 Tracks
    1 CAPRICE Sage
    2 MAPLE BEE Me and Rose
    3 VALRAVN Droemte mig en droem
    4 CORDE OBLIQUE Nostalgica Avanguardia
    5 LYS Le pardon
    6 IRFAN Star of the winds
    7 OMASPHERE Platoun
    8 POUSSIERES D’ETOILE See the sea
    9 STELLAMARA Aman Doktor
    10 ALIZBAR Clo’s dreams
    11 IVO SEDLACEK Sun
    12 CRISTA GALLI Yama-Ho
    13 SAVA Tros y Garreg
    14 LUIGI RUBINO Last Dance

    Notre avis:

    Cela est devenu une tradition pour les amoureux des fées et de la douce musique de Prikosnovénie que la sortie des Fairy World. Voici donc le cinquième, toujours concocté avec un design et packaging merveilleux qui épousent parfaitement l’univers musical proposé. Les titres choisis s’enchaînent avec délice et vous procureront plus d’une heure de plaisir musical ininterrompu. On a beaucoup aimé le titre « Me and Rose » de Maple Bee, le très étonnant « Droemte mig en droem » de Valvran (qui posède effectivement un petit côté Björk!) ainsi que les titres de Corde Oblique et de Sava. Le tout baigne dans une atmosphère éthérée et majoritairement orientale. De quoi vous ouvrir une porte vers le rêve et l’évasion…

    Nouveauté, on peut accompagner la petite boîte magique qui renferme ce précieux CD, d’un DVD. Un DVD qui rappellera de bons souvenirs au public de Clisson en 2008 ou permettra aux fans de découvrir leurs artistes préférés sur scène sur leur écran s’ils n’ont pas eu la chance de les voir en live. Mais pour être honnête, si vous ne faites pas partie de l’une de ces deux catégories, préférez le gâteau à la cerise. En effet, le DVD est moins réussi que le CD. Ce DVD est composé de trois parties. Pour la première vous assisterez aux concerts d’Antrabata, Ashram et Crista Galli mais nous avons eu du mal à maintenir notre attention une fois Antrabata passé. Sans l’ambiance de la salle, le jeu scénique limité des groupes n’aide pas à la concentration. La deuxième partie, ce sont les clips de PinknRuby, Moon Far Away, de la Love session 2, de la collection d’Arnell Andrea, Mediavolo, Caprice, Misstrip, Antrabata et Maple Bee. De jolis moments, surtout pour mettre des visages sur des musiques! Enfin, la troisième partie est musicalement la plus intéressante avec Maple Bee, Misstrip et Collection d’Arnell Andrea. Plus agréable à visionner même si le moment d’Arnell Andrea souffre d’un manque de qualité technique lors de l’enregistrement.

    Bref, le CD est un joli moment musical, le DVD moins indispensable…

Suivez les fées !

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