Voici un joli portfolio de 15 images détachables pour le petit prix de 19,90 € proposé par les éditions Au Bord des Continents. Parmi ces 15 tableaux féeriques qui trouveront certainement une place dans votre slaon ou bibliothèque, cinq inédits ! Et chaque illustration de 30 x 40 cm possède en son verso une petite explication de l’auteur à son propos. Voilà un très joli cadeau de Noël pour tout amateur de fées ou de lutins !
Étiquette : lutins
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Le Temps des fées – Artbook de Sandrine Gestin aux éditions Au Bord des Continents
LE TEMPS DES FEES
Artbook de Sandrine Gestin
Au Bord des Continents
Format 24 x 32 cm, 160 pages, 33 €
Notre avis :
Plonger dans Le Temps des fées de Sandrine Gestin n’est pas qu’une incursion au pays de la fantasy, des lutins et autres créatures féeriques. C’est une véritable promenade main dans la main avec l’artiste tant elle nous dévoile son petit monde. Ce livre est d’une fraîcheur rare et vraiment étonnante. On y aperçoit même des oeuvres de jeunesse, l’ancien atelier de l’artiste, ses animaux, des photos d’enfance. Le texte qui accompagne toutes les illustrations est très bien écrit, clair et on n’en manque pas une ligne. Bref, ce genre d’art book, aussi simple dans l’âme que magnifique dans sa conception – la mise en page est parfaite! – mérite pleinement un succès dont on ne doute pas un seul instant.
Une très belle synthèse d’une carrière de 15 ans qu’on souhaite encore très, très longue à Sandrine !
Pour en découvrir plus sur cet artbook et son auteure, voici un lien féerique à suivre de toute urgence…
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Mystères et Légendes de nos Campagnes – Reader’s Digest
Mystères et Légendes de nos Campagnes
Claude Arz
Editions Sélection du Reader’s Digest
Prix: 36,95 €
Le bel ouvrage que voici ! Très bien illustré et documenté, ce livre sur les mystères et légendes vous invite à un voyage dans la France de l’étrange. Comme tout ouvrage qui se veut vulgarisation d’un thème, il ne fait, hélas, que survoler, chapitre après chapitre, des sujets tels que les fées, les lutins, les fantômes, les lieux, les sorcières, etc. Mais il le fait de très belle façon dans une écriture limpide où l’on devine un auteur très documenté et au courant des thèmes traités. La bibliographie de fin d’ouvrage tend également à démontrer les connaissances de l’auteur. Une très bonne bibliographie et des hommages à des explorateurs de légendes incontournables comme Anatole Le Braz, Paul Sébillot ou encore Claude Seignolle. C’est d’ailleurs un excellent truc, celui de vérifier les sources d’un livre et la manière dont elles sont présentées. On devine alors facilement qui en a mis pour « faire bien » et qui a soigneusement travaillé, étudié tout cela pour en tirer un livre. Claude Arz est assurément de la seconde catégorie et on saluera son excellent travail sur ce livre. Certes, pour ce qui nous concerne plus particulièrement, il n’y a qu’une trentaine de pages sur les 223. Un peu tristounet lorsque la présentation commerciale semblait annoncer plus de lutins et de fées qu’en réalité et, surtout, une plongée dans les campagnes dont on pouvait attendre alors des histoires collectées et des lieux précisément cités. Pas grand-chose de cela donc mais un ouvrage général très bien ficelé.
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Interview de Camille Renversade pour la sortie du livre illustré Dragons & Chimères – Hoëbeke
Chroniqué la semaine passée sur Peuple féerique, Dragons & Chimères, fut pour nous un beau moment de lecture. C’est donc avec beaucoup d’empressement que nous avons voulu poser quelques questions au talentueux illustrateur à l’origine de ce projet et de cette expédition incroyable sur la trace des dragons, licornes, chimères et griffons. Rencontre avec Camille Renversade.
Cette idée de livre remonte à votre projet de fin d’études à Emile Cohl ? Un projet facilement accepté ?
Ce projet remonte même à ma deuxième année d’Emile Cohl, en cours d’Anatomie Artistique, nous devions créer un animal hybride et dessiner sa morphologie en fonction de son milieu naturel. C’est là que j’ai découvert la cryptozoologie. J’ai eu ensuite l’envie de créer un univers autour de cette science.
L’idée du livre ne m’est venue que plus tard, en troisième année ou j’ai monté ce projet pour le diplôme.
J’avais fait poser mon père, mes oncles et un ami de mon père en costumes d’explorateurs du 19ème siècle dans un petit bois de mon village natal. Les professeurs ont été amusés par cette démarche un peu polyvalente si l’on peut dire, photo-dessin-sculpture, et le projet fut retenu sans peine.Pierre Dubois signe les textes et vous les illustrations, photos, mise en page ? Le livre ne précise pas vraiment qui a fait quoi… Une volonté des auteurs ?
Comme je vous l’ai dit, je suis à l’origine du projet, mais Pierre m’a beaucoup apporté. Il a aussi toujours voulu que ça reste en priorité mon projet, il m’a donc laissé concevoir librement le scénario, les dessins, les photos et la mise en page pour au final faire le lien entre tout ça avec ses mots à lui. L’idée que l’histoire soit racontée par Gaston, le jeune dessinateur ( mon personnage), vient de lui. Il a parfaitement su mettre en avant la dimension poétique et drôle au livre. Quant à la réalisation concrète, qui joue quoi, et les divers trucages, nous voulions rester « flou » pour laisser libre cours à l’imagination du lecteur. Toutefois pour ceux que ça intéresse, je mettrai quelques articles de « making-of » sur mon blog.
Comment avez-vous fait la rencontre de Pierre Dubois ?
J’ai mené une véritable enquête holmesienne pour trouver ses coordonnées et le contacter ! Déchiffrage des articles de journaux le concernant, tri méthodique dans les annuaires, recoupement sur les cartes géographiques… !
Je lui ai finalement envoyé un courrier avec quelques images et c’est lui qui m’a contacté par téléphone. Inutile de préciser que j’étais aux anges ! On s’est tout de suite bien entendu et il m’a présenté à son éditeur Hoëbeke quelques jours plus tard.Partage-t-il votre intérêt pour la cryptozoologie ?
Je pense que Pierre est très large d’esprit, il connaît la cryptozoologie mais a une vision moins scientifique, plus féerique à ce sujet! D’ailleurs ses textes des Encyclopédies des Fées, des Elfes et des Lutins servent de source à certains cryptozoologues. Je partage sa vision, nous sommes auteurs, pas scientifiques !
D’où vous vient cet intérêt pour la cryptozoologie ?
Quand j’étais petit, mes films préférés étaient « Big Foot et les Henderson » et « 20000 Lieues Sous les Mers » ! Tout simplement, ça me fait rêver. Je suis avant tout un homme d’image et j’adore l’iconographie qui s’y rapporte, l’ambiance des musées d’histoire naturelle poussiéreux, qui recèlent déjà de tant de mystères…Je suis fasciné par l’idée qu’il puisse encore y avoir des créatures ou des êtres inconnus et mythiques, et que des scientifiques y consacrent leurs recherches. Dans notre monde actuel on a tendance à ne plus croire en rien, et surtout pas aux choses un peu magiques et cachées. J’ai lu beaucoup d’ouvrages sur la cryptozoologie dont quelques uns de Bernard Heuvelmans avant de me mettre à réaliser le livre, et il dit « On a souvent moqué, non sans raison, l’insondable crédulité des hommes. Ne serait-il pas bon, parfois, de s’en prendre à la vive répugnance qu’éprouve l’esprit humain à accepter ce qui dérange ses idées reçues ? » J’aime à croire que rien n’est impossible et que ce n’est pas parce que l’on a prouvé que telle ou telle photo est un montage photographique, un bout de bois qui flotte à la surface de l’eau, un canular ou que sais-je, que dans la réalité ces animaux extraordinaires n’existent pas ! « L’absence de preuve n’est pas une preuve d’absence » disait l’astro-physicien Martin Reese. Ça laisse libre cours à toute imagination, à toute possibilité ! N’est ce pas cela le plus important ? Ne pas se borner aux limites de la tangible réalité de notre quotidien ?
Quelle était votre attente initiale du livre et a-t-elle été pleinement réalisée ?
Ma première attente était de me faire plaisir et de partager ce petit univers que j’ai dans la tête, mais je crois surtout que mon but est de faire rêver les lecteurs, comme tout auteur je suppose ! Je ne sais pas encore si c’est le cas mais je suis déjà satisfait d’avoir de bons retours de la part de mon entourage et de mon éditeur.
Vos illustrations tirent pas mal du côté de la caricature et apportent un côté humoristique au livre. Vous aviez envie de faire quelque chose de beau et de « pas si sérieux que ça » ?
Je ne peux pas m’empêcher de déformer la réalité…en dessin, je caricature toujours! Nous voulions qu’il y ait de l’humour sans pour autant tourner en ridicule les thèmes qui nous sont chers. Notre but était de donner une autre approche de la cryptozoologie, une fiction « crypto-fantastique ».
La première moitié du livre raconte une expédition à la recherche d’un dragon particulier, le Mokélé-Bembé. Mais le chemin qui y mènera nos aventuriers croise quantité d’autres dragons. En cela, votre approche du dragon est plurielle et originale, on y voit représenter des créatures multiples. Et sous-jacent, l’idée que les dragons ont existé…
La plupart des dragons traités dans le premier chapitre sont issus du folklore populaire africain. Le mokele mbembé, la mamy watta et les dragons volants sont par exemple des créatures connues en Afrique Equatoriale et qui font l’objet de témoignages anciens et aussi récents. Une expédition a même été envoyée cette année pour recueillir des informations sur le mokele-mbembé…Il y a vraiment de quoi faire avec tout ces mystères qui changent un peu du dragon habituel arthurien ! Ils ont pu exister oui, et le pourraient encore de nos jours, on voit de nombreuses espèces dont l’existence date de la préhistoire, subsister dans les régions reculées, isolées.
La seconde moitié tourne autour du thème des chimères et est une occasion de dessiner plusieurs créatures hybrides. Ces croisements surnaturels, quelque chose qui vous fascine en tant qu’illustrateur ?
Le chapitre 2 est plus fantastique, moins cryptozoologique, ce qui m’a permis encore plus de liberté.
Je ne souhaitais pas faire de créature « collage » avec une tête de chèvre sur un corps de lion par exemple, mais plutôt créer des hybrides plus « plausibles » comme la licorne indienne sorte d’okapi gazelle unicorne, j’ai voulu montrer des animaux qui auraient pu être à l’origine des mythes.
Par exemple la harpie qui serait en fait une sorte de singe ailé que les marins d’autrefois auraient pu décrire comme une femme très laide volante !Pourquoi avoir présenté deux expéditions en un seul livre et pourquoi pas une série de carnets ?
Il est effectivement question de faire une suite, mais nous avons opté pour la solution d’inclure deux expéditions par livre car il y a beaucoup de sujets à traiter!
On devine que le côté photographique a du être une belle partie de plaisir avec les différents « acteurs » ? Avez-vous fait un casting pour trouver les bonnes bouilles ?
C’est la partie la plus conséquente du travail, et la plus amusante bien sûr ! Chercher des lieux tout d’abord, faire de nombreuses brocantes pour trouver les objets adéquats pour les décors, trouver des objets anciens, fabriquer les costumes, fabriquer les créatures, trouver les « acteurs », tout organiser…
La mise en scène m’a particulièrement plus! Je me suis senti un peu réalisateur de film et j’ai pris un plaisir fou, oui !
La plupart des personnages sont joués par des membres de ma famille ce fut très amusant de les voir jouer comme des enfants une fois costumés!
Il y eut plusieurs séance de photo dont une dans un château où nous étions une vingtaine en tenue d’époque à visiter le cabinet de curiosités que j’avais installé dans la bibliothèque…
Nous avions vraiment l’impression d’avoir remonté le temps!En fait, pour la recherche des bonnes personnes, ce fut plutôt l’inverse qui s’est produit ! Pierre et moi nous sommes inspiré du caractère des personnes qui ont bien voulu jouer le jeu pour créer leurs personnages. Pour Christian LeNoel (qui joue Van Welmans) c’est doublement le cas puisqu’il est un vrai cryptozoologue qui a vécu 30 ans en Afrique et fut pour nous une vraie source d’inspiration ! Mon père est réellement photographe et invente toujours des tas de choses. J’ai aussi demandé à un voisin de mon père, que je voyais passer de temps en temps et qui avait tout à fait l’allure pour jouer l’officier anglais Mac Gregor, ce qui est drôle c’est qu’il m’a raconté qu’étant jeune, on le surnommait « le major anglais » . Dans un salon d’entomologie, j’ai recruté un chasseur de papillons globe trotter qui est venu quelque jours plus tard poser au château avec enthousiasme!
A côté des photos, quelles techniques d’illustration avez-vous utilisées pour ce livre ?
Je travaille au crayon, pour les croquis, et à l’aquarelle rehaussée de colorex pour les peintures. Pour la conception des créatures je me suis servi de photos animalières diverses, et les ai ensuite fabriquées avec diverses techniques de sculpture, mais là ce serait long à expliquer !
Pierre Dubois a profité de cette occasion pour relancer son personnage de Petrus Barbygère. Cet elficologue collait-il parfaitement à votre idée ?
Petrus Barbygère est un personnage extraordinaire qui est tout à fait en accord avec le concept du Club des Chasseurs de l’Etrange. Je pense que si nous faisons une suite, il dirigera une des expéditions!
Sur votre blog on y voit un petit lutin dessinant un tableau à votre place. Êtes-vous ami du Petit Peuple ?
Il m’arrive de laisser quelques gourmandises sur ma table à dessin le soir en espérant que ce cadeau au petit peuple me donnera de l’inspiration le lendemain… Je pense qu’une partie de ce livre leur est due!
Quelle est votre créature féerique préférée ?
Les serpents de mer et monstres lacustres me fascinent, je ne peux regarder une étendue d’eau sans m’attendre à voir apparaître une ombre serpentine!
Propos recueillis par le Peuple féerique, novembre 2008.
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Voir la présentation de l’auteur sur le site de l’éditeur HOEBEKE