Étiquette : légendes

  • OMNIA : interview féerique pour groupe de légendes…

    OMNIA est un groupe extraordinaire à plus d’un point. D’abord car ils représentent ce retour à la Nature et aux fées commun à de nombreuses personnes aujourd’hui. Ensuite, car leur musique invite à un partage émotionnel puissant dont le point culminant se traduit sur scène (Ayant eu la chance de les voir deux fois en live, ça en vaut vraiment la peine !). Enfin, car leur message est simple et répond parfaitement aux espoirs de tous et à cette philosophie de vie qui semble naître ou plutôt renaître de partout. La sortie du DVD « Pagan Folk Lore » était déjà une très belle occasion d’en apprendre plus sur le groupe, de découvrir le visage humain qui se cachait (pas tellement loin en fait) derrière ces dieux de la scène. Une belle occasion aussi d’interviewer Mich Rozek, le batteur d’Omnia et le membre en contact permanent avec les fans du groupe. Rencontre…



    Le DVD « Pagan Folk Lore », c’est une idée qui est venue comment ?

    Ça nous a semblé de manière assez naturelle l’étape logique après la sortie d’Alive! On avait bien sûr eu pas mal de demandes de fans désireux de pouvoir se replonger dans l’ambiance de nos concerts sans s’abîmer les yeux et les oreilles sur Youtube. La nécessité grandissante de pouvoir disposer d’un support audiovisuel de qualité pour promouvoir le groupe auprès des salles et festivals nous a conforté dans cette décision. Il faut dire que beaucoup d’organisateurs de concerts sont déconcertés par OMNIA et s’en font souvent une image totalement fausse. Montrer qu’on n’allait pas sacrifier leur petite soeur sur scène ou envoyer Luka décapiter les mecs trop bruyants au bar avec les dents nous semblait nécessaire. Cela a finalement représenté une bonne année de préparation et de travail, mais ça en valait amplement la peine et l’investissement.

    La petite histoire contée sur la fabuleuse genèse d’OMNIA nous plonge dans la féerie avec beaucoup d’humour. L’humour est très présent au sein d’OMNIA, comment l’explique-tu ?
    Il n’y a pas grand-chose à expliquer. L’humour au sein d’OMNIA vient tout aussi naturellement que la musique. Les personnes qui nous connaissent en dehors de nos activités musicales ou qui nous ont déjà croisés backstage savent que nous sommes aussi tordus sur scène qu’en dehors. Mais des gentils tordus, quand même…

    La féerie connaît de plus en plus de succès ces derniers temps, tu as une idée des causes ?
    Je ne peux pas me prétendre un spécialiste de la question, mais il me semble évident que c’est une saine et naturelle contre-réaction au désenchantement global de notre société occidentale et de ses valeurs. Pour moi comme pour beaucoup de gens, un univers peuplé de petits êtres ailés, d’arbres qui parlent et de créatures fantastiques est plus porteur de sens qu’un monde dirigé par des banquiers jonglant avec de l’argent qui n’existe pas, où nos lendemains sont définis par d’obscures bourses, où d’étranges personnages sont payés beaucoup trop cher pour déterminer notre avenir à tous en gesticulant devant des écrans. Il revient à chacun de choisir la réalité qu’il préfère…

    Qu’est-ce que « croire aux fées » pour toi ?
    C’est retrouver cet instinct d’enfant qui n’as pas peur de se confronter aux forces primordiales de sa propre imagination, savoir que l’univers que nous construisons dans nos esprits peut être plus réel que la matière, réveiller tous ces archétypes endormis qui deviennent objectifs par la seule force de la pensée. Peu importe la forme que l’on veut leur donner: croire aux fées, c’est nourrir leur existence.

    Quelle est ta créature féerique préférée et pourquoi ?
    Je dirais la Rusalka (Rusalky au pluriel), nymphe des eaux dans les traditions slaves, belle et langoureuse, n’attendant qu’une occasion pour noyer les imprudents qu’elle a charmés. C’est une fascination qui est sans doute essentiellement… hormonale, je dirais.

    [/caption]Vous parlez de la musique d’OMNIA comme de la Paganfolk. Steve définit cela comme  » le son que les humains produisent quand ils sont en contact direct avec la nature »…
    Pagan Folk est une étiquette qui vaut ce qu’elle vaut, mais cela reste une étiquette qui est par définition limitative et qui est à l’heure actuelle utilisée pour définir des groupes de tendances très diverses. L’essentiel est que la musique d’OMNIA se nourrit principalement de ce primitivisme instinctif propre aux musiques traditionnelles, simple comme le souffle du vent faisant chanter les branches, un cri d’oiseau à l’aurore ou les vagues caressant les galets. Ce n’est pas seulement l’inspiration de notre musique, mais son essence même. Nous sommes juste des interprètes contemporains essayant de traduire à la manière d’aujourd’hui les échos intemporels de la nature.

    On croise souvent les termes « païens » et « neo-celtic » concernant OMNIA et son public…
    Comme avec toutes les étiquettes, chacun y trouvera le sens qu’il veut. Nous sommes finalement de simples adorateurs de la nature s’inspirant des multiples cultures ayant marqué les terres où nous vivons et les hommes qui nous ont précédés. Philosophiquement, nous sommes des esprits libres et individuels, heureux de vivre notre spiritualité loin de structures ou d’institutions limitatives et dogmatiques, qu’elles se disent païennes ou pas.

    OMNIA Theatre Tour, Roosendaal par Diana BloemendalIl existe beaucoup de mouvements de retour à la Nature mais cela semble se faire en adéquation avec une vie bien ancrée dans la société d’aujourd’hui. On peut donc concilier une vie moderne et un respect de la Nature ?
    Il ne faut pas se faire d’illusion: prétendre pouvoir vivre en communion totale et inconditionnelle avec la Nature en vivant avec les standards de notre société actuelle est une illusion. Si tout un chacun pouvait ne serait-ce que prendre conscience de sa réelle place sur cette planète, tout faire pour « limiter les dégâts » de sa présence sur terre, et retrouver une certaine humilité perdue face au monde qui nous entoure, ce serait un énorme pas pour nous tous.

    Outre le fait d’être musicien dans OMNIA, tu t’occupes particulièrement du PaganClan, le fan club. Tu dois souvent échanger avec eux, lors de ces échanges, quels points communs rencontre-tu entre tous vos fans ?
    C’est clair que m’occuper du PaganClan me permet d’être en contact direct avec de nombreux fans. Le fait de m’être chargé du merchandising du groupe avant de devenir un membre à part entière m’a également permis de rencontrer énormément de gens qui se sentent proches du groupe. Le point commun est essentiellement lié à une certaine sensibilité. Maintenant, difficile de tirer un portrait général du public d’OMNIA. Cela va du fan de folk ou de musique du monde au metalleux de base en passant par les fans de Goth, musique médiévale ou musique classique. C’est difficile à définir, mais il y a, en tout cas, quelque chose qui les touche dans notre musique au delà des genres et des générations.

    Tu as toi-même connu OMNIA en tant que fan d’abord, qu’est-ce qui te séduisait chez eux ?
    La qualité intemporelle et ultra-sensible de la musique combinée à une identité et des valeurs fortes. C’est difficile à expliquer, mais lorsque je les ai vus pour la première fois sur scène, j’ai eu l’impression de rentrer chez moi après un long et éprouvant voyage. C’est ce qui s’appelle une révélation, je suppose, même si je me méfie un peu de ce mot qui sent un peu trop le monothéisme théocratique exclusif.

    On ressent toute l’importance de la scène pour vous et il est vrai qu’un concert d’OMNIA a une saveur particulière. Vous considérez-vous d’abord comme un groupe de scène ? Et peut-on parler de « communion » avec le public ?
    C’est définitivement sur scène qu’OMNIA prend toute son ampleur. Le plaisir que l’on a sur scène semble en effet être communicatif, et que ce soit dans un théâtre, une salle de concert rock ou un festival d’été, il y a toujours une alchimie entre le public et le groupe. Steve définit cela comme un grand rassemblement chamanique villageois. Il y a un peu de cela, en effet. Il faut de toute façon le vivre pour le comprendre. J’invite donc les lecteurs à venir nous voir en live pour se faire leur propre opinion là-dessus.

    Et les morceaux, comment naissent-ils? Comment sont-ils travaillés par la suite pour arriver au résultat final ?
    La base des compositions vient de Steve et Jenny. Jenny s’occupant principalement des mélodies et arrangements alors que Steve se charge des textes. Ils aiment s’isoler dans une petite cabane des forêts ardennaises pour trouver l’inspiration. Les morceaux sont ensuite retravaillés en groupe. Vu notre répartition géographique, avec Joe et moi vivant en Belgique tandis que les autres membres du groupe vivent à différents endroits des Pays-Bas, c’est parfois la croix et la bannière (pardonnez-moi l’expression) pour les répétitions, mais cela fonctionne, et même plutôt bien.

    Si tu devais choisir un seul message véhiculé par OMNIA, quel serait-il ?
    Comme dirait Steve: « Plantez un arbre! ». Ce sera toujours ça de pris.

    Quels sont vos projets en cours ou à venir ?
    Nous continuons pour l’instant notre tournée des théâtres aux Pays-Bas qui connaît un grand succès. La saison des festivals va bientôt commencer, avec des dates en Belgique, Allemagne et Pays-Bas. Nous sommes aussi activement en train de composer pour le nouvel album qui sortira fin de l’année. Certains de ces nouveaux morceaux ont déjà été rôdés sur scène avec un très bon accueil du public malgré leur côté atypique comparé aux précédents morceaux d’OMNIA. Je crois qu’avec ce nouvel album, nous allons devenir plus inclassables que jamais. En attendant, nous continuons à renifler les fleurs, parler aux oiseaux et caresser les arbres. Parce que se sentir vivre, ça se mérite.

    Propos recueillis par le Peuple féerique en mars 2009

    Visitez le site web d’OMNIA

  • L’art mythique de Howard David Johnson

    Howard David Johnson débuta sa carrière professionelle en travaillant dans le domaine des sciences naturelles et de l’Histoire. Des domaines auxquels sa passion pour les mythologies antiques s’ajouta au fil du temps pour prendre la direction de Féerie. Il combine aujourd’hui plusieurs techniques dont l’art numérique mais ses tableaux continuent de mettre en scène de belles jeunes femmes dans des attitudes et des décors rappelant les compositions classiques. L’inspiration de l’artiste et photographe Howard David Johnson demeure l’Histoire, les mythologies classiques, les grandes dames de la mythologie et les légendes celtiques ou asiatiques.

    Le Peuple féerique vous invite aujourd’hui à voyager en sa compagnie…

    Découvrir toutes les oeuvres de Howard David Johnson sur son site web.

  • Rencontre avec René Hausman

    René Hausman avec son Grand Fabulaire du Petit Peuple paru dans le magazine Spirou, ses bandes dessinées (Laïyna, Trois Cheveux blancs, Le Prince écureuil, Camp-Volant, etc.), ses livres illustrés et ses nombreuses peintures et illustrations de la Nature et du Petit Peuple est une figure incontournable de la scène féerique. Inspirateur de nombreux talents actuels, précurseur de l’illustration féerique franco-belge, le Peuple féerique ne pouvait que croiser la route de ce Grand Monsieur, amateur de légendes et devenu légende lui-même. Petit échange téléphonique un matin de mars 2009…

    Avec votre complice Pierre Dubois, vous plongez les lecteurs de Spirou dans un Grand fabulaire du Petit Peuple. Plus tard vous publierez avec Dubois les aventures de Laïyna. Vous nous ferez vivre des légendes pour les albums avec Yann. Vous nous plongez dans le monde des légendes encore avec votre dernier album, Camp-Volant. Le fantastique, le Petit peuple et vous, c’est donc une longue histoire ?

    Ben oui, comme je l’explique dans l’avant-propos de Camp-Volant, l’origine de cette attirance envers le monde des légendes est due à ma grand-mère. Elle qui, lorsque j’étais petit, me contait tant d’histoires merveilleuses ou fantastiques, les légendes ou, parfois, des faits avérés qui se sont passés dans les forêts ardennaises, berceau de mon enfance. Quand j’étais petit, j’adorais qu’on m’offre des livres d’images, des bandes dessinées mais aussi des livres illustrés. Et c’est vrai que mes deux sujets de prédilection c’était d’une part, les animaux et puis d’autre part, les contes, les légendes et ce genre de choses un peu fantastiques. Il faut dire aussi que je suis un vrai belge dans le sens où ma grand-mère était ardennaise, mon père issu de la frontière allemande, et son patois à lui était ce qu’on appelle pompeusement un « francique carolingien » et plus communément le plattdeutsch, le « plat allemand » et ça ressemble au limbourgeois. De là, des connivences déjà avec tout un imaginaire germanique. Les deux ensemble, ça a donné un univers plutôt porté vers le fantastique et les légendes.

    Comment expliquez-vous que vos albums BD revêtent souvent un côté cru et cruel ?

    Tout simplement parce que dans les contes, c’est comme ça. On pense généralement que ce sont des histoires destinées aux enfants mais moi, je ne le crois pas. Ils ont une vertu initiatique, Pierre Dubois vous l’expliquerait mieux que moi. C’est un monde symbolique, pensez au Petit Chaperon rouge, une espèce de cheminement au travers de la forêt et de la nuit… Bettelheim et sa psychanalyse des contes de fées l’explique très clairement. Ce passage à l’âge adulte… Je pense qu’on ne peut pas édulcorer ça. Cela doit être montré tel quel. Barbe Bleue égorgeant ses femmes, l’ogre dévorant les enfants… Il n’y a aucune raison de faire de ces contes des histoires à l’eau de rose, ce qu’ils ne sont pas. Les deux contes faits avec Yann sont particulièrement crus et cruels, j’ai d’ailleurs eu des critiques à ce propos mais tant pis… Là, nous nous sommes donnés à fond dans le côté terriblement réaliste et méchant, finalement, de la vie.

    Vous adorez la Nature et les animaux que vous dessinez avec une force extraordinaire. D’où vous vient cette attirance pour la Nature ?

    Je suis trop farfelu pour être devenu un naturaliste, pas assez sérieux. Quoique adolescent, j’ai collectionné très sérieusement les insectes. Je me prenais alors pour un entomologiste. Mais en fait, ce que j’ai surtout bien aimé est la représentation graphique des animaux dans les images les représentants. J’étais également en contact direct avec les animaux ayant vécu mon enfance à la campagne. D’ailleurs une excellente école, rien ne remplace l’observation directe. J’adorais collectionner les chromos de chocolat. Les autres enfants se passionnaient pour les voitures mais moi pas du tout. Moi les bagnoles, ça m’a jamais, jamais branché. Moi c’était les animaux. Je possède encore d’ailleurs des albums d’images de l’époque que j’ai gardés ou retrouvés.

    La Nature recèle bien des secrets. Ce côté mystérieux vous l’appréciez beaucoup également…

    J’ai connu des chasseurs notamment qui m’ont raconté plein d’histoires… Il ne faut d’ailleurs pas croire que les chasseurs sont mauvais. Ce sont des gens qui vivent avec la Nature. Bien entendu, y a les braconniers infâmes mais il y a surtout de véritables connaisseurs de la Nature et de ses secrets…

    Trouvez-vous que les gens reviennent aujourd’hui à la Nature ?

    Oh je pense que oui, certainement. D’une manière ou d’une autre. Il y a beaucoup de balades qui se font dans la nature, y a un respect général plus poussé qu’il y a un certain moment. Les gens nourrissent avec intelligence les petits oiseaux l’hiver. On respecte mieux les sentiers forestiers, les pistes de ski. Y a un progrès mais beaucoup reste à faire.

    La féerie, c’est un moyen également de se rapprocher de la Nature ?

    Je vous avoue que ce n’est pas vraiment dans ce sens-là que les lutins m’intéressent. Bien sûr, ils sont intimement liés à la nature mais il y a autre chose… J’ai un jour croisé la route d’Haroun Tazieff, le volcanologue. Et lui s’étonnait beaucoup qu’on s’intéresse aux légendes, aux mythes, aux fées alors que la Nature est tellement merveilleuse et extraordinaire en soi. Il avait peut-être raison…enfin, je confesse une perversion pour mon goût que j’ai des fées, des lutins, des sorcières, des dragons…

    Vous avez illustré de très nombreux livres. Notamment La Grande Tambouille des fées et La Grande Tambouille des Lutins aux éditions féeriques Au Bord des Continents. On y trouve quelques recettes originales en fin de livre. L’art culinaire, c’est quelque chose que vous appréciez également ?

    J’ai aussi illustré pas mal de livres de recettes d’un ami restaurateur. J’aime beaucoup cuisiner aussi. Je crois qu’à part le dessin c’est mon occupation préférée.

    La musique ne vous est pas étrangère non plus, on se souvient du groupe les Peleteux…

    Oui, de la musique traditionnelle. Encore une fois on ne quitte pas vraiment le créneau, cela avait beaucoup à voir avec quelque chose de proche de la Nature. Ce qu’on appellait à l’époque nos racines… Là aussi, on voit ce genre de choses revenir, on appelle ça aujourd’hui la musique du monde… Chaque région, chaque pays possède une grande richesse. Notez que la France pour moi est le territoire le plus riche à ce niveau mais dans le même temps le plus ignorant de sa propre richesse folklorique, c’est étrange comme constat. La Wallonie est également une terre riche en traditions. On en revient mais pas de la même façon qu’il y a trente ans…

    En 1957, on pouvait lire vos aventures de Saki et Zunie, en 2003, celles des Chasseurs de l’Aube… Vous abordez là, la Préhistoire. Un temps où l’homme vivait en parfaite symbiose avec la nature. Vous auriez aimé vivre ce temps-là ?

    Ecoutez, moi je suis très content de mon époque. Ça nous permet de survoler, même si c’est de manière artificielle les autres époques. Je pense que ça ne devait pas être drôle, la Préhistoire. Mais je pense que nos ancêtres lointains devaient avoir une vie psychique très riche. Ce n’était pas des « sauvages », ça, j’en suis persuadé. Mais de là à souhaiter vivre à cette époque-là, non. Déjà vivre il y a soixante ans, c’était dur, rien qu’au niveau des maladies devenues bénignes maintenant…

    Je me souviens avoir bu un délicieux café dans une brasserie vervietoise nommée L’ogre de barbarie. Elle était décorée de vos œuvres. Les expositions, les décorations de lieux, c’est quelque chose qui vous attire, c’est important pour vous ce type d’échange avec le public ?

    Oui, bien sûr. Pour moi c’est très important. Des expositions et des rétrospective, j’en ai fait mais de voir mes œuvres dans de tels lieux, rien ne peut me faire plus plaisir. Vous savez, quand mes œuvres sont vendues à des amateurs, elles disparaissent dans leurs collections alors que dans un lieu public, chaque jour de nouvelles personnes peuvent les découvrir. Pour moi, c’est très important et très agréable. On a commencé ça il y a une vingtaine d’années et de temps à autre j’en propose une nouvelle.

    Vous avez créé récemment, avec votre épouse Nathalie Troquette, les éditions Luzabelle. On y parle de l’édition en intégrale du Grand Fabulaire du Petit Peuple. Peut-on avoir plus de détails ? Y aura-t-il des inédits ? Une date de parution ?

    D’abord, on aimerait bien ne pas se confiner à mes propres œuvres uniquement et proposer d’autres artistes, faire découvrir d’autres talents. Mais bien entendu il faut rentabiliser quelque chose avant de grandir, on commence donc doucement.

    Cela dit la reproduction des affiches du Grand Bestiaire paru autrefois chez Dupuis n’a jamais été aussi bien réalisée. Donc dans le même temps, je me fais plaisir.

    Pour le Grand Fabulaire, c’est vraiment le projet, le grand projet. Rien n’est encore vraiment lancé. Il n’y aura pas d’inédits mais de nouveaux textes écrits par Pierre Dubois, les précédents ayant servis à son Encyclopédie des lutins dessinée par Roland Sabatier.

    Quelle est votre créature féerique préférée et pourquoi ?

    Le gnome. C’est une émanation de la Nature plus fruste et plus rugueuse que la fée. Le nain, le gnome qui sort de la terre, des racines…

    Vous êtes plus illustrateur que dessinateur BD ?

    Absolument ! Illustrateur d’abord, oui. D’ailleurs, mes BD se font en sélection directe, je serai bien malheureux de devoir travailler avec des bleus ou avec un coloriste. Ce serait vraiment la mort dans l’âme…

    Vos projets ?

    Je termine une bande dessinée avec Rodrigue, l’auteur des Tambouilles. Elle paraîtra au Lombard dans la collection Signé. Il s’agit un peu d’une extrapolation sur le Chat botté. Il y a 54 pages et j’en ai fait 40, ça devrait donc sortir cette année.

    Propos recueilis par le Peuple féerique en mars 2009

    En savoir plus sur René Hausman…

    Le site des éditions Luzabelle

    Le site René Hausman

    Le reportage de France 5 :

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  • Légendes

    Le Petit Robert désigne par légendes, un « Récit populaire traditionnel, plus ou moins fabuleux, merveilleux ». La légende se rapproche donc de la définition du conte à ceci près qu’une légende contient toujours un fond de vérité, une vérité transformée et déformée par le récit des hommes. La légende a donc un lien historique avec un fait qui s’est réellement passé ou une explication liée à l’Histoire d’un peuple, d’un lieu, d’une personne. Les légendes sont également attachées à une région, un lieu particulier, le conte étant plus ou moins universel.

  • Veillée funèbre – Muller, Lereculey, Pieri – Editions Delcourt

    Veillée funèbre
    Date de parution : 18/02/2009
    Scénario : Martine MULLER
    Dessin : Jérôme LERECULEY
    Couleurs : Lorenzo PIERI
    Collection : TERRES DE LEGENDES
    Editions Delcourt

    Présentation de l’éditeur:

    Kiev, la ville aux cent clochers d’or. Thomas, étudiant philosophe, appelé par un riche seigneur à se rendre au chevet de sa fille mourante, est emmené de forces par des cosaques. Hélas il arrive trop tard, mais a toutefois le temps de reconnaître en la défunte une sorcière ! Trois nuits durant, Thomas a l’obligation de veiller cette beauté éteinte… Qui ne demande qu’à se réveiller.

    Notre avis:
    La mythologie ukrainienne est riche de sorcières. Elles font partie des croyances et légendes du folklore de la plupart des pays de l’Est. Nicolas Gogol en a donc tiré son histoire où le Vij est en fait le Roi des Gnomes, seul démon capable de pénétrer les défenses chrétiennes…
    Martine Muller et Jérôme Lereculey font de la nouvelle de Nicolas Gogol une très jolie adaptation reproduisant l’atmosphère tout en se démarquant par des raccourcis incontournables pour correspondre au support BD. Ils ajoutent au final une petite touche lovecraftienne à voir la représentation de la meute de l’enfer dans toute son horreur et sa difformité. Par contre, on a beaucoup aimé le personnage du Vij qu’on a bien respecté en tant que nain. Précisons qu’il s’agit d’un one-shot. A noter également qu’un film, The Vij, se profile à l’horizon réalisé par Robert Englund…

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