Étiquette : gnome

  • Le Grand Livre Secret des Gnomes, Lutins et Farfadets en librairie !

    Le Grand Livre Secret des Gnomes, Lutins et Farfadets en librairie !

    grand livre secret des gnomes lutins farfadets

    Le voici enfin, mon nouveau livre ! Sorti partout en France, Belgique et Suisse, Le Grand Livre Secret des Gnomes, Lutins et Farfadets est un projet qui me tient beaucoup à cœur. Voilà bien des années que je voulais rendre hommage à ces gentils chenapans hantant nos demeures, forêts et jardins. Voilà chose faite ! Ces êtres au plus près de la Terre ont désormais leur livre rien qu’à eux. Ma façon de les remercier pour m’accompagner depuis mon enfance sur les sentiers enchantés de la Vie.

    Dans ce Beau Livre, magnifiquement illustré par CHARLINE, vous trouverez bien des anecdotes autour du Petit Peuple mais aussi des histoires qui content les aventures de certains d’entre eux.

    Ce livre compte sur vous, sur vos coups de cœur, vos partages, vos avis… pour qu’il trouve le chemin de votre libraire, n’hésitez pas à le lui commander s’il n’est pas en rayon. Et pour que d’autres livres remplis de merveilles naissent de ma plume, que la féerie puisse toujours exister au milieu de tant de livres divers et que jamais les fées, lutins et elfes ne se taisent, partagez, partagez, partagez avec vos amis et connaissances. Un tout grand merci à vous d’être là à mes côtés et aux côtés des fées.

    Je vous embrasse,

    Richard

    LE GRAND LIVRE SECRET DES GNOMES, LUTINS ET FARFADETS, Richard ELY, CHARLINE (ill.), aux éditions VEGA/TREDANIEL, 20x29cm, 176 pages, 24,90€.

  • Interview de Vanessa et Paul Kidby pour la sortie du Monde Enchanté – Semaine spéciale éditions Daniel Maghen

    Paul Kidby est mondialement connu pour être l’illustrateur attitré depuis le début des années 2000 de l’univers déjanté de Terry Pratchett. Il partage avec l’auteur son humour. Pour preuve, son Royaume Enchanté qu’il nous livre aux éditions Daniel Maghen et qu’il partage avec les textes de son épouse, Vanessa. Vanessa Kidby a bien voulu répondre à nos questions, quelquefois interrompue par son illustre mari donnant ça et là son avis depuis le salon où il dessine… Interview mouvementée sur fond de rires de gobelins…


    Croyez vous en les mondes enchantés ?

    Nous pensons que notre monde quotidien est enchanté et que si vous avancez avec précaution et que vous vous en approchez de la façon juste, vous pouvez trouver beaucoup de fenêtres secrètes ouvertes sur les royaumes magiques. C’est possible pour chacun d’entre nous d’avoir accès au merveilleuxt, mais la plupart des adultes ont perdu la capacité qu’ont les enfants d’apprécier et de s’émerveiller de la magie du monde. L’imagination est une chose qui doit être chérie et nourrie indépendamment de votre âge!

    Nous cherchons beaucoup l’inspiration dans la nature et essayons de trouver de l’amusement et de l’enchantement dans la vie de tous les jours.

    Nous espérons capturer une petite part de mystère et de merveilleuxt dans notre travail, même si ce n’est qu’au travers d’une coquille d’escargot ou d’une graine d’érable. Nous essayons de prendre le temps d’apprécier les petites choses et de montrer à d’autres notre façon d’observer les choses. Il y a une citation d’Albert Szent-Gyorgyi qui résume notre sentiment : « Découvrir consiste à voir comme tout le monde et à réfléchir comme personne ».

    Dans votre royaume enchanté, il y a un peuple des éclairs. Parlez-nous un peu de cet étrange peuple et des pierres liées…

    Il est dit dans le folklore que des pierres inhabituelles comme les ammonites ou les bélemnites fossiles sont formées là où les coups de foudre frappent la terre. On a cru que ces pierres pourraient protéger des coups de foudre. L’homme avait l’habitude d’en attacher au cou du bétail de valeur ou d’en placer sur les appuis de fenêtre des maisons suivant cette théorie selon laquelle la foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit. Mr Thrips est un gnome qui parcourt le Royaume enchanté en vendant ces pierres rares, apportant ainsi cette protection aux habitants de Faerie.

    Il y a une grande différence entre les illustrations de fées, déesses, griffon, licorne… et les gobelins, gnomes, nains…

    Paul aime dessiner de beaux sujets tout comme des choses plus comiques. Nous voulions un livre qui mélange les deux aspects. Nous voulions que les bêtes mythiques possèdent une certaine dignité et une présence spirituelle, c’est aussi vrai des belles fées comme la Nymphe des bois. Le Royaume Enchanté est une combinaison de majesté et de grotesque et nous estimions que les gnomes et les lutins étaient une bonne occasion de peindre l’humour et le côté plus comique de notre univers.

    Cet humour, on le sent, est important dans votre oeuvre. C’est un trait de Faerie ou une déformation professionnelle due à la collaboration avec Terry Pratchett ?

    Paul a eu de merveilleuses occasions de travailler avec Sir Terry Prattchet. L’esprit et l’humour des livres de Disque-Monde était ce qui l’a attiré vers ce métier. Paul pense que ses illustrations complètent l’écriture de Terry car ils partagent tous deux ce même sens de l’humour irrévérencieux et insouciant.

    Paul intervient : « J’aime souvent inclure des « plaisanteries visuelles » dans mes dessins et peintures, c’est une partie importante de mon approche, de mon travail et de la vie elle-même. »

    L’Humour fait aussi partie intégrante de la création du Royaume Enchanté. Être un artiste peut sembler un travail de solitaire mais travailler ensemble crée un environnement vibrant, avec son lots de blagues d’où émanent souvent de nouvelles idées.

    Quelle est la place de la féerie en Grande-Bretagne aujourd’hui ?

    Le folklore et les contes de fée sont toujours une partie importante de notre culture ici, au Royaume-Uni. Nous estimons qu’il est important d’entretenir ce sens antique du Merveilleux et de la magie et les coutumes traditionnelles, pour que toutes ces histoires ne soient pas perdues en ce monde moderne. Nous utilisons donc beaucoup d’idées issues du folklore anglais, (comme Auld Goggie, qui garde traditionnellement les vergers de pommes dans le Somerset), comme point de départ à nos créations et nous leur ajoutons ensuite nos propres inventions.

    Nous avons de la chance de vivre dans la New Forest, un paysage sauvage au Sud de l’Angleterre avec son lot de poneys, ânes, cerfs et bétail. C’est une source éternelle d’inspiration pour nous et nous pensons souvent que le monde des fées est juste là, sur notre seuil.

    Et pour terminer, quelle est votre créature préférée?

    Paul crie qu’il n’y a qu’une seule réponse à cette question: “Ma femme” !

    Propos recueillis par le Peuple féerique en novembre 2009



    Le Royaume Enchanté – Paul et Vanessa Kidby // Editions Daniel Maghen

  • Le Royaume Enchanté de Paul Kidby – Paul et Vanessa Kidby, éditions Daniel Maghen

    Le Royaume Enchanté de Paul Kidby
    Auteur : Paul Kidby
    Textes de Vanessa Kidby
    Editions Daniel Maghen
    Format : 22.0 cm x 29.7 cm
    Nb de Pages : 68
    Prix : 22,00 €

    Présentation de l’éditeur:

    Dans cet ouvrage Paul et Vanessa Kidby ont réussi à saisir l’essence des ces êtres fascinants qui peuplent l’imaginaire des petits et des grands.

    Un hommage à mère nature qui nous révèle ici sa face la plus fragile et gracieuse.

    Le Royaume Enchanté est celui des terres de Hantes et des mystérieuses créatures qui le peuplent. C’est un art book où les dessins inédits de Paul Kidby se marient harmonieusement aux textes de sa talentueuse épouse Vanessa. Moderne, gai,lumineux, à la fois subtil et empreint de dynamisme, le trait de Kidby est inimitable. L’humour et la poésie se mêlent dans ce fabuleux recueil d’histoires courtes où des gnomes solitaires, des griffons majestueux, des escargots volants, de splendides licornes et de magnifiques fées des bois donnent vie à un univers fantasque et délirant dans la lignée de Spiderwick, Harry Potter, Eragon, Le Seigneur des Anneaux ou encore Donjons et Dragons.

    Notre avis:

    Voilà un livre qui sent bon le gâteau tout juste sorti du four! Entre les fleurs, papillons et oiseaux de toute beauté, d’espiègles créatures de féerie envahissent les pages dessinées par Paul Kidby et écrites par Vanessa Kidby. A côté de la majesté et la pureté de la licorne, du cheval ailé, du dragon, nains, gobelins et lutins se font grimaces, farces, folies… Ce livre est une merveille de rythme, de clins d’oeil au folklore (comme ce gardien des pommes, Auld Goggie) et d’humour (la bouille sympathique du chasseur de choux, les joutes d’escargots…). Les auteurs ont certainement prix beaucoup de plaisir à construire cet ouvrage qui brille de bonheur. A placer entre toutes les mains !

  • Interview de Guillermo Gonzalez, Laurent et Olivier Souillé pour la sortie de L'univers des Nains – Semaine spéciale éditions Daniel Maghen

    Si fées, lutins et dragons ont fait l’honneur de nombreux ouvrages sur leur sujet, le peuple des nains a été moins abordé. Voilà une fâcheuse erreur de réparée grâce à Laurent et Olivier Souillé et les illustrations de Guillermo Gonzalez. Trois amis des Nains que nous avons interrogés pour vous…

    En donnant comme origine de vos nains la pierre, vous faites le choix d’un univers original et d’une explication qui semble naturelle… Comment vous est venue cette idée ?

    Laurent et Olivier Souillé: Dans un planétarium tout simplement. Lorsque vous apprenez que les hommes sont de la poussière d’étoile, forcément ça vous inspire. Lorsque qu’on a réfléchi à « l’Univers des Nains », on s’est demandé d’où venaient les premiers nains. On a donc imaginé que les dieux avaient façonné les nains à partir de la matière qu’ils estimaient la plus noble, la pierre. Ainsi, dès leur naissance, les nains connaissent leur incroyable destinée, poussière de pierre ils sont, poussière de pierre ils redeviendront.

    Ce livre développe un véritable univers empruntant beaucoup aux différentes mythologies et légendes mais forgeant son monde propre et cohérent. Avez-vous l’intention de poursuivre l’exploration de ce monde et de ces dieux tels Khros et Lycros…

    Non, l’ouvrage répond complètement à notre attente. Le but de ce livre est de montrer l’histoire d’un peuple tel qu’il a pu être ou tel qu’il pourrait exister et bien entendu de faire voyager les lecteurs. Ainsi, le livre terminé, tous, enfants ou adultes, filles ou garçons, connaîtront toutes les étapes importantes de la vie d’un nain, dès sa naissance bien sûr mais également bien au delà de sa mort. Ils auront découvert leur enfance, leur scolarité, leurs alliés, leurs ennemis, le rôle primordial de la naine, les personnages les plus puissants (le roi et le mage), leurs différents métiers, leurs surprenants habitats… Quitte à développer un univers, nous aimerions plutôt traiter celui des elfes…

    Lier les nains aux loups, c’est aussi un aspect particulier. Comment ce lien s’est-il formé en votre esprit ?

    Dans notre esprit, les nains vivent en parfaite harmonie avec la nature et les animaux. Ils ont bien compris, à la différence des orques, que les animaux ne sont pas de simples bêtes mais de merveilleuses créatures d’une grande intelligence et d’une formidable noblesse. Jour après jour, ils partagent leur vie avec des loups blancs, des sangliers, des corbeaux, des aigles… et tous veillent à la santé et la sécurité de chacun. Quant aux mages, ils ont la chance de partager leur vie avec des fées…

    A cause de leurs proportions, les nains doivent être difficiles à illustrer, non ?

    Guillermo Gonzalez : Oui, en effet. Tout particulièrement lors des poses en action, il faut s’imaginer leur mobilité avec des membres si courts… Et quelque chose d’aussi “simple” qu’un personnage assis devient difficile lorsqu’il faut travailler avec des proportions anormales tout en donnant une perspective et un effet réussis.

    Où avez-vous puisé l’inspiration pour vos nains ?

    GG : En mélangeant plusieurs univers. Il y a bien sûr du Tolkien, incontournable quand on aborde l’heroic fantasy et puis, plusieurs imaginaires médiévaux, pas nécessairement autour des nains d’ailleurs, mais qui peuvent facilement s’adapter à eux. L’approche est tout aussi variée : des guerriers agressifs, proches des guerriers humains à des personnages plus « familiaux », plus proches alors des gnomes…

    Êtes-vous un grand fan de fantasy ?

    GG : J’aime la fantasy mais j’apprécie surtout la fantasy « mythique ». Par exemple, les mythes grecs, celtiques, nordiques et toutes ces cultures proches de ce qu’on appelle aujourd’hui « fantasy ». Pour moi, la mythologie est un point de départ lorsque j’aborde l’heroic fantasy. Le portrait du roi des nains, qui fut le premier dessiné pour le livre, tente d’approcher les dieux nordiques,  je trouvais cela vraiment approprié pour ce personnage.

    La barbe et la coiffure des nains nous en disent long sur leur vie. Vous pouvez nous en donner un exemple?

    Laurent et Olivier Souillé: Les coutumes naines sont particulièrement strictes. Ne sont autorisés à porter une tresse que les nains qui ont acquis le statut de guerrier. Dès lors, une mèche ne sera tressée que si un nain a accompli un haut fait. Il lui faudra par exemple vaincre en combat singulier un gobelin ou un orque. La première tresse nouée sur la barbe d’un jeune nain reste et de loin le moment le plus important dans la vie d’un père ou d’une mère.

    Au nombre de leurs plaisirs, on trouve la bière et l’herbe des dieux. Ont-ils d’autres occupations ludiques ?

    Il est vrai que les nains sont de grands fêtards qui n’hésitent jamais à boire jusqu’à plus soif. Mais nos amis sont également des pères attentifs qui adorent raconter des histoires à leurs enfants et leur façonner des jouets. Ils aiment également pratiquer les échecs, jouer d’un instrument de musique et chanter. Enfin et surtout, ils adorent les jeux de force naine et participer à une bonne vieille bagarre entre amis.

    On croise également d’autres créatures de ce monde féerique. Et notamment, des dragons. Drafères, Drarile, Drabien, Drako, Drassons… Vous dressez une liste nombreuse de dragons très différents…

    Grace aux deux tomes consacrés à « l’Univers des Dragons » des éditions Daniel Maghen, nous avons désormais une connaissance approfondie des dragons à croire que nous avons vécu avec eux (rires). Pour « l’Univers des Nains », avec l’aide de notre ami Pascal Moguérou, nous nous sommes amusés à créer « L’Encyclopedia Dragonis, le grand livre des créatures rampantes et ailées » qui décrit cinq grandes familles de dragons. C’était très marrant à imaginer et le dessin de Guillermo s’y prêtait merveilleusement bien. Malheureusement, les rencontres inopinées entre nains et dragons sont souvent la cause de bien des larmes. Elles se soldent trop souvent par la mort de nombreux et braves nains…

    Quelle fut la plus difficile illustration et celle que vous préférez ?

    GG: D’un point de vue technique, peut-être la fête, car il y avait à mettre en place de nombreux points de vue et pas mal de problèmes de perspective. Mais la scène du Roi et de son garde du corps, juste avant l’attaque des orcs, dans la mine, m’a également beaucoup posé question. Je n’étais pas sûr du moyen de donner tout l’effet dramatique voulu, cette idée de dignité dans la défaite…

    Quand à celle que je préfère, c’est probablement la scène du guerrier nain sur le sanglier. Simple, avec moins de matière et une palette de couleurs limitée, mais plus suggestive que les autres…

    Propos recueillis par le Peuple féerique en novembre 2009

    L’Univers des Nains – Guillermo Gonzalez // Editions Daniel Maghen

  • Rencontre avec Aude Berger, auteure de "Art Figuratif et Poupées Contemporaines de Collection"

    Figuration de l’impossible, surréalité, visages de rêve, personnages figés dans l’instant… Les poupées et marionnettes nous fascinent, nous intriguent. Aude Berger a pu approcher ces artistes qui donnent la vie à des créatures hypnotisantes. Elle les présente dans un livre où passion rime avec création. Petites questions posées du bout des lèvres…


    Comment vous est venue l’idée de ce livre ?

    Depuis toujours les figurines font partie de mon univers, de ma vie. Très proche de la nature, j’ai  grandi bercée par les contes qu’inventait mon père tandis que mes frères me confectionnaient des  personnages en pâte à modeler, en bois, en cire, je me contentais largement de tous ces instants, je n’avais que très peu de livres.

    C’est certainement le spectacle «Anaïs Pompon» qui a déterminé ma passion pour la marionnette,  j’avais sept ans. Je passais mon temps dans les bois, mon école était une classe unique où nous ne travaillions pas vraiment, nous contemplions la nature, montions des spectacles… le jeu, la création permanente loin de tout stéréotype… disons que les mots «travail», «devoir» avaient étaient bannis de nos vocabulaires…la  «passion» oui, c’est le maître-mot qui me guide …

    J’ai découvert en 2002 la poupée d’artiste grâce aux incroyables créations de Julien Martinez satisfaite de me dire que «oui» cet univers existe. En réalité, je m’ennuyais dans un monde que je croyais déjà centré sur tout autre chose que le divertissement créatif, le partage, voire  l’euphorie . Le long métrage «Camille Claudel» de Bruno Nuytten fut aussi un facteur déclenchant…

    Julien Martinez me disait vouloir «digérer» le film d’animation d’ Henri Sellick «the Nightmare Before Christmas» en modelant les personnages du film, j’ai fait de même avec mes mots pour apaiser mon obsession, celle de constamment chercher des personnages, lutins, sorcières, trolls, j’ignorais l’existence de la poupée d’artiste… J’ai d’abord rédigé un article, puis un autre et les créatrices, séduites,  m’ont immédiatement suggéré d’en faire «quelque chose»… c ‘est de cette passion qu’est né mon ouvrage, émaillée de très belles rencontres, comme le  jour où Ciruelo Cabral a découvert «A la Recherche de Faerie»de Jean -Baptiste Monge  que je lui révélais comme un livre fétiche, je vivais en Espagne en effet … Barcelone fourmille de gnomes, de sorcières,de lutins. De fort agréables compagnons. Son propos sur la nature m’avait profondément émue, le petit peuple n’est-il pas issu d’elle? Je parle d’ un tout unifié et j’ai pensé mon ouvrage de la même façon: une ronde à l’unisson,le respect de chacun, depuis la nature jusqu’aux êtres qu’elle abrite, blancs, noirs, ailés, démunis, richement parés  … sans distinction. Exaltation, emphase reviennent sur beaucoup de bouches pour qualifier  mes mots … une écriture «baroque» me dit-on !

     La Poupée figurative semble être une histoire de femmes. Vous ne présentez que es créatrices et la plupart de poupées sont des figures féminines…

    Il y a bien le visage de Brian Froud  ici divinement entouré, qui dit lui-même qu’il sculpte mais on ne le connait pas pour ses sculptures sinon pour  ses dessins, uniques ; j’étais gênée  de ne pas avoir de sculpteur dans cet ouvrage comme Julien Martinez,  John Wright aux Etats-Unis, Mark Dennis ; j’ai récemment découvert les personnages fantastiques de François Quesnel…J’espère que pour un second tome quelques-uns de  ces grands noms répondront  à mon appel, je constate moi-même que nous ne voyons pas suffisamment d’elfes, de lutins, de gnomes, pourtant je me suis appliquée à les représenter : sur les essais d’ Hannie Sarris, Tine Kamerbeek, Véronique Jacquelin, Virginie Ropars ; le monde de l’illustration fourmille davantage de personnages masculins … maintenant qu’internet a volé à mon secours je pourrai prendre ma revanche  et leur rendre hommage … très souvent les artistes répondent à une demande: la petite fille avec son ours. Les créateurs qui n’y adhèrent pas ont bien du mal à être appréciés des collectionneurs centrés sur la représentation enfantine et  féminine.

     La féerie est largement représentée dans ce domaine. Comment l’expliquez-vous ? Une façon de représenter ces êtres invisibles ?

    Mon ouvrage a surpris bien des collectionneurs … J ‘ai trouvé un lien entre l’écriture et la sculpture, une nouvelle façon de rendre hommage à la féerie, le livre est  loin d’être un de  ces ouvrages où chaque artiste est souvent répertorié dans un ordre alphabétique, tel un glossaire illustré d’images ! C’est la première fois que la féerie est largement abordée … le terme «poupée» ne convient pas à cet univers ; l’introduction des figures fantastiques permet de respirer et de prouver que la poupée d’artiste ne se limite pas à des représentations d‘enfants et de petites filles modèles… je respecte le travail de chacun mais la féerie amène une foule d ‘éléments supplémentaires enrichissants: les ailes des fées et des elfes rivalisent de beauté,  les rapaces  font partie de ce  folklore aussi: voyez l’essai consacré à Virginie Ropars ou à Diane Guelickx entre autre . L’univers féerique est infini, nous pouvons l’explorer sans jamais  nous lasser, il n’ y a qu’à voir la pléthore d’ouvrages que vous nous proposez chaque semaine . C’est la première fois qu’un texte sert la féerie … mais avec des illustrations en trois dimensions…

    Avec les nouvelles matières rendues plus facilement accessible, on connaît un très large engouement pour le modelage, la sculpture de figurines. Les gens semblent vouloir exprimer leur amour au travers de ces créations…

    Je ne dévoile que peu de choses sur la technique, d’abord pour laisser le lecteur se concentrer  sur le rêve, la contemplation … ensuite parce que de plus en plus de personnes s’essayent au modelage , chose qui peut rassurer l’univers de la poupée d’artiste car la nouvelle génération est là … Les artistes  expriment certes  leur amour par cette démarche mais  s’expriment tout court  … dans un monde où – je le répète – on ne rit pas tous les jours … Vivre de l’art n’est pas chose aisée- c’est un euphémisme -;  mes amies ont été confrontées aux moqueries et sarcasmes des gens dits dans la «norme», par pure envie et jalousie … et si la norme c ‘était cet  univers créatif ? Il est temps de prendre au sérieux ce qui devrait l’être et rire de nos carcans ,nos systèmes , nos «rails» …

    La créativité est en chacun de nous, à nous de ne pas nous en éloigner, les fées, les elfes  ne sont pas que le fruit de notre imagination et si les artistes donnent des cours pour divulguer leurs techniques c’est bien pour faire vivre cet art, pour ensemble partager encore une fois, perpétuer la magie  .

    Pourquoi y a-t-il si peu de françaises dans votre livre ? Comment expliquer le succès de cet Art aux Pays-bas et en Belgique flamande et moins dans les pays francophones ?

    Parler de cet univers exige de connaître un minimum les artistes ce qui n’est pas un exercice simple surtout lorsque vous portez seule le projet. J’avais besoin de proximité avec les créateurs pour mieux décrire …les coulisses, la démarche artistique … parfois les images  m’inspiraient suffisamment et les mots s’envolaient comme par enchantement … il y a deux artistes dans le livre que je n‘ai pas encore rencontrées, certaines que je méconnais en France … il fallait absolument éviter de me répéter d’un univers à l’autre tout à fait ressemblant ; dans ce premier opus, chaque article se démarque de l’autre par le propos, la matière, l’originalité… Si j’avais parlé de tous les créateurs français je n’en serais pas au quart, tout a un commencement; les trois artistes françaises  n’ont  jamais figuré dans un livre d’art à l’exception d’ Héloise… plus j’écrivais, plus il fallait  illustrer et cet ouvrage a été imprimé en offset,  non pas en numérique … un ingénieur  a supervisé les photos et utilisé une nouvelle machine perfectionnée , pour la première fois en France. J’ai bien été obligée de faire des choix mais d’autres essais sont d’ores et déjà prêts et attendent de voir le jour .

    Les artistes se battent un peu partout, que ce soit en Allemagne, en Belgique, en Russie, en France. Le seul souci en France c’est  la qualité des salons qui laisse à désirer , bien souvent les pièces des artistes sont mélangées avec le reborn, la BJD ( ball jointed doll ), la miniature … la poupée d’artiste ne s’y retrouve pas ; le français est peut-être frileux et beaucoup moins ouvert sur cet univers qu’en Belgique ou aux Pays-Bas … il faudrait fédérer, ouvrir des blogs de discussion, créer des regroupements d’artistes mais c’est l’immobilisme… l’artiste a besoin d’être porté, défendu , reconnu … en France le découragement l’emporte bien souvent au détriment de la solidarité, nos voisins Belges, les Pays-Bas aussi sont pour moi un bel exemple …

    Quelle a été votre plus belle rencontre en faisant ce livre ?

    Toutes les rencontres ont compté pour moi( et celles à venir tant attendues ): j’ai réalisé cet ouvrage sans esprit de compétition aucun ,en rendant hommage à chacune, c ‘est un ouvrage collectif conçu comme une ronde, chaque univers m’ a enrichie, tant sur le plan humain que sur le plan créatif . Voyez la belle allégorie: la couverture représente un enfant : le livre, porté par une mère: les 13 artistes . Toutes  sont sur le même pied d ‘égalité … même si je n’ai pas illustré les 13 essais de 13 poèmes , il n’ y a aucune comparaison à faire d’un univers à l’autre … j’ai tenté de gratifier les jeunes talents comme les artistes connues.

    Mon plus beau souvenir reste quand même Sèvres : le premier salon international de la poupée d’artiste, en juin 2006 : des créateurs du monde entier s ‘étaient déplacés  pour l’événement mais nous n’avons pu en faire un second , je crois que c ‘est à ce moment-là que je me suis dit «je vais faire quelque chose», l’organisateur Michel Voinier m’a inconsciemment donné l’envie de gommer la déception, l’échec d ‘avoir annulé cet autre   salon, très attendu …

    La chose dont je suis le plus fière est que l’ouvrage s’ouvre sur les enfants du monde et se clot sur les enfants d’Afrique … Les poèmes ont été pensés de façon à rendre hommage à au moins trois saisons, à notre Planète Terre et si je reviens souvent sur les fées et les elfes c’est pour crier des messages qui me tiennent à coeur; un de mes livres féeriques préférés est celui d’ Amandine Labarre : «Arcanes féeriques» qu’elle a réalisé par amour pour la nature que nous devons préserver, c’était courageux de sa part car les gens refusent d’admettre la réalité … «Forest » le poème pour Hannie Sarris est un des plus poignants car c’est de l’Amazonie dont je parle, de la déforestation, tout comme « L’enfant d’ailleurs » dans lequel je prône l’abolition des frontières  créees par l’homme et dont la nature ne veut pas , pas plus que ses lois dont le petit peuple a horreur … si nous pouvions voler verrait-on d’en haut les détails infimes qui gâchent nos idéaux ? J’ai pensé mon livre de cette façon-là …

    Possédez-vous des poupées de collection chez vous? En créez-vous vous-même ?

    J’avais organisé  un petit concours de modelage il y a quelques temps  en Espagne… la chaleur n’aidant pas, la pâte glissait comme un spaghetti mais là où je me suis fait taper sur les doigts  c’est quand j’ai demandé s’il n’y avait pas de risque à cuire la pâte avec la dinde déjà dans le four  ( heu là nous étions au mois de décembre !) :« la pâte fimo est toxique» m ‘a- t-on dit ! … J’ai laissé la sculpture aux bons soins de mes amies, j’ai bien essayé de customiser une BJD – je ne manque pas d’idées – mais  le résultat fut désastreux: «ci -gît qui , pour avoir trop aimé les gaupes /Descendit jeune encore  au royaume des taupes» : ma poupée est affublée d’un léger strabisme … Créer des poupées n’est pas chose aisée vous voyez ! C ‘est un Art à part entière ! Effectivement,  je préfère  m’offrir des pièces de collection quand j’en ai la chance !

    Avez-vous une suite à ce livre en tête ?

    La version anglophone est pratiquement bouclée, nombre de mes lecteurs ont accueilli avec joie les premières traductions mais le livre n’a pas encore vu le jour en anglais or le succès à l’étranger est important … le second ouvrage est attendu et le challenge encore plus grand avec des artistes d’Outre Atlantique qui m’ont dit l’immense plaisir de découvrir des créatrices européennes, la  gratification qu’elles-mêmes auraient aimé avoir  avec ma «peinture de mots » ; ma traductrice Krystyna Poray Goddu aux éditions Reverie Publishing  a fait un excellent travail …   mes lecteurs sont très enthousiastes aussi, cette reconnaissance est une motivation nécessaire, évidente, le moteur de toute création, je saurai les remercier, les contenter, en reprenant ma plume qui s’agite à nouveau !

    Propos recueillis par le Peuple féerique en octobre 2009

Suivez les fées !

Abonnez-vous pour ne rien manquer...