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  • Sur la trace des légendes et merveilles de la Forêt de Fontainebleau et de son Grand Veneur…

    Forêt de mystères, sol de sable imprégné de magie, de forces énergétiques, Fontainebleau de par ses arbres magnifiques, sa richesse géologique et ses légendes mystérieuses est un haut lieu de la Féerie française.

    J’ai eu l’occasion d’écrire une nouvelle mettant en scène le Grand Veneur de Fontainebleau et sa cohorte de fées et de fantômes dans mon dernier livre « Merveilles et Légendes des Forêts Enchantées » paru chez Au Bord des Continents et illustré par Séverine Pineaux et Amandine Labarre.

    Le weekend dernier, je m’y suis promené pour vous en ramener quelques clichés enchantés. petite plongée en images dans la grande et belle forêt de Fontainebleau…

     

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    Les larges chemins de la Forêt de Fontainebleau invitent à la promenade à pied, à cheval aussi… Ce qui m’a de suite frappé, c’est le nombre d’espèces végétales. Moi qui suis plutôt habitué aux grandes hêtraies de ma région, ces forêts mixtes ont de quoi m’éblouir…

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    Sous les pieds, c’est bien du sable !

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    Et puis, le gros coup de cœur, ce sont tous ces rochers aux formes fantasmagoriques qui donnent à cette forêt toute l’envolée poétique qu’on lui connaît ! S’y promener, c’est renouer avec les temps anciens, s’emplir d’une énergie millénaire et rêver aux fées, elfes et lutins qui ne sont jamais très loin…

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    Par chance, pas de Grand Veneur mais un escargot géant qui profitait de ce temps pluvieux…

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    Alors, si vous désirez vous plonger dans l’atmosphère de la Légende du Grand Veneur de Fontainebleau, je vous invite à lire l’histoire qui s’y déroule dans Merveilles et Légendes des Forêts Enchantées !

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  • Merveilles et Légendes des Forêts enchantées

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    C’est ce mercredi 20 avril que paraît en librairie mon nouveau livre. Voilà deux ans, je m’embarquais dans cette belle aventure pour la maison d’édition Au Bord des Continents. Le thème était prometteur : les forêts. Et il tient ses promesses. Au fur et à mesure de l’écriture des différentes histoires qui composent ce joli recueil, j’ai pu voyager à travers le monde à la rencontre de créatures fascinantes et de légendes qui m’ont touché.widgetforetsC’est ce voyage que je vous propose aujourd’hui  à travers ces 168 pages de merveilles qui ont été embellies par l’immense travail d’illustration de Séverine Pineaux et Amandine Labarre. L’occasion m’est donnée ici de les remercier très chaleureusement. C’est un réel honneur d’avoir vu mes mots prendre vie avec vos dessins !

    Je profite également de cette idée de « prendre vie » pour vous remercier, vous qui me lisez en ce moment. Un livre ne peut s’envoler sans ailes et vous êtes une des plumes qui ont le pouvoir de le porter. Que vous choisissiez de le découvrir chez votre libraire (n’hésitez pas à le lui commander s’il n’est pas en rayon) ou que vous m’aidiez tout simplement à le faire connaître en en parlant sur votre blog, à vos amis, je vous remercie grandement pour ce petit coup de pouce. Tout le monde sait que chaque goutte compte pour créer une rivière… Alors, merci à vous !

    Voilà, j’espère que vous prendrez du plaisir à le découvrir comme j’en ai eu à l’écrire. Une vraie chance pour moi que de travailler un sujet qui m’inspire autant. Sans la forêt, les heures passées à m’y promener, son parfum de terre vivante, le bruit de la pluie frappant les feuillages et la conscience des milliers d’êtres qu’elle abrite, je ne pourrais simplement pas écrire. J’ai trempé ma plume dans la sève pour vous ramener ces histoires de Féerie… le reste n’est que magie !

    Que les fées vous gardent,

    Richard Ely

     

    MERVEILLES ET LÉGENDES DES FORETS ENCHANTÉES

    Le nouveau livre de Richard ELY, illustré par Séverine PINEAUX et Amandine LABARRE aux éditions AU BORD DES CONTINENTS

    Des histoires extraordinaires au sein des plus belles forêts féeriques de France et du Monde.

    Vous aussi, vous aimez vous balader dans les bois, y observer les fleurs, les oiseaux, toucher l’écorce des arbres ? Plongez avec ce livre dans la magie des forêts à la rencontre des dryades, des fées et lutins qui les peuplent. Des contes enchanteurs, des légendes naturelles et des dizaines d’illustrations magnifiques.

    EN VENTE CHEZ VOTRE LIBRAIRE HABITUEL ! EAN : 9782370510082

    https://peuple-feerique.com

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  • Carte blanche à Pascal Moguérou avant le petit concours…

    C’est au tour de Pascal Moguérou de nous gratifier d’un billet avant de lancer le concours sur ce blog. Un texte qui en dit long sur son amour pour la nature, un coup de triste colère et d’incompréhension devant les compagnons de ses promenades aujourd’hui disparus… Un premier texte auquel répond l’une de ses nouvelles parues dans L’Heure des fées, un écho, une réponse enragée qui fait tant de bien à lire et relire… A lui la parole…


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    Ceux qui me connaissent un peu, savent l’amour immodéré que je porte à mes forêts et à mes grèves… Je dis « mes » mais elles ne m’appartiennent pas, bien sûr, et c’est dans un sens purement affectueux que je le dis… Cela faisait un moment que je n’avais pas été me promener en forêt et l’autre jour, j’y suis retourné… Le coureur des bois et le chasseur de champignons que je suis, sait très bien que Bonhomme Hiver est passé par là, alanguissant la nature dans un manteau de silence, le temps pour elle de se reposer… Mais se retrouver perdu au fin fond d’un bois, sentant sous ses pieds le tapis moelleux de mousse et d’épines de sapin mêlées, respirant avec bonheur les senteurs poivrées d’humus, caressant la rugosité des peaux d’écorce, sont à eux seuls, des petits bonheurs sans pareils…

    J’y suis retourné, sachant malheureusement le triste spectacle qui m’attendait. Ma forêt avait subi les assauts de ces maudits monstres mécaniques, ces machines infernales qui ne laissent aucune chance à des vénérables, vieux de plusieurs dizaines d’années. Coupant, tranchant, ébranchant, je les entendais depuis chez moi, la rage au ventre, s’acharnant sans fin jusqu’au bout des jours, dans la noirceur des soirs d’hiver.

    La désolation s’étalait devant mes yeux… les gigantesques machines avaient laissé des cicatrices béantes là où elles avaient œuvré, au travers de la forêt et au sol. La pluie des derniers temps n’avait rien arrangé à l’affaire et des sillons tailladaient profondément la terre comme les coups de griffes d’un géant furieux.

    Sans doute était-ce naïf de ma part, que de croire en l’immuabilité des choses… que mes bois chéris resteraient ainsi, ces vieux vénérables aux fûts majestueux, grandissant année après année, et aux pieds desquels, à la faveur de l’ombre bienfaisante de leur frondaison de jeunes feuilles, une vie grouillante et joyeuse s’éveillerait chaque Printemps… Combien de temps encore Mère Nature, blessée, meurtrie, va-t-elle laisser faire ?… Prendre, prendre et ne rien laisser, que des lieux exsangues derrière eux, au nom de ce maudit profit. J’étais écœuré.

    Avant, en ce lieu, j’étais une ombre parmi les ombres… j’avais appris, depuis longtemps, à me déplacer en silence dans les bois, ne laissant nulle trace de mon passage, en bon chasseur de champignons. J’étais là, à présent, debout, comme nu, dévoilé, visible de toutes parts… Je me sentais tel un intrus, alors j’ai fait demi-tour et quitté ce lieu abandonné…

    Pascal Moguérou

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    Lommig

    Quand la clochette du café tinta, tous, machinalement, tournèrent la tête pour voir entrer le nouveau venu.

    « Il est arrivé un grand malheur dans les bois !… »

    Celui qui avait prononcé ces mots s’appelait Lommig et était considéré par tous comme un esprit simple, un brave cœur, en actes comme en pensées d’ailleurs… Il vivait dans une petite masure au fin fond de la forêt, dont la porte et les volets, pas plus que le chaume du toit n’étaient un obstacle depuis belle lurette aux caprices de dame nature. « Le fou des arbres », ainsi le surnommait-on et il s’en accommodait fort bien.

    D’ordinaire, sa présence aurait déclenchée moqueries et quolibets, mais l’homme qui se tenait dans l’embrasure de la porte portait sur son visage les stigmates d’une horreur sans nom et ce qui flottait dans l’azur de ses yeux, à la frange de la folie, confina la moindre plaisanterie au fond des gosiers…

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    Cette région reculée de Bretagne vivait des temps de grands changements. De nouvelles voies de communication s’étaient ouvertes, reliant les grandes villes entre elles. Depuis peu, des bûcherons, engagés par la compagnie des chemins de fer, s’étaient installés dans le petit hôtel du village avec pour mission de creuser dans l’immense forêt qui couvrait la région une voie de passage pour le futur tronçon du train… Mais depuis deux jours, la douzaine d’hommes n’était pas revenue à l’hôtel. L’hôtelier cependant, supposant qu’ils étaient restés sur place pour avancer l’ouvrage, n’avait pas jugé utile de signaler leur absence.

    En arrivant à la clairière, la petite troupe se figea. Pétrifiés d’horreur devant l’insoutenable spectacle qui s’offrait à eux, les hommes se taisaient. Les peurs ancestrales revenaient chanter à leur mémoire et le silence qui régnait autour d’eux hurlait douloureusement à leurs oreilles. La vie même semblait avoir quitté ces lieux…

    L’équipe de forestiers était là, du moins ce qu’il en restait… On aurait dit que les corps avaient fusionné avec les grands chênes alentour, comme des rubis enchâssés dans l’écorce des arbres. L’horrible spectacle de cette pantomime macabre où les visages des corps broyés qui émergeaient encore du bois reflétaient une terreur sans nom, était insupportable, même pour les cœurs les plus aguerris. Les pauvres marionnettes désarticulées qui avaient été des hommes faisaient penser à des noyés surnageant dans une mer déchaînée…

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    Lommig savait, il avait eu beau prévenir du danger, lancer de vaines menaces à la ronde, des mises en garde qui ne recevaient que railleries comme écho… mais il savait. Il avait entendu durant les nuits passées, recroquevillé sur sa paillasse, monter les plaintes lugubres qui se mêlaient au vent du nord, ces plaintes disaient leur rage, ces mugissements hurlaient leur colère vis-à-vis des intrus qui osaient envahir et mettre à mal leur univers… Lommig avait entendu le cœur noir de la terre chanter sa haine des hommes.

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    Il réalisa soudain qu’il était seul en entendant les hurlements de terreur de ses compagnons, s’éteindre et disparaître dans le lointain…

    Pour la première fois en quittant la forêt, il éprouva de la peur et comprit confusément que de terrifiants gardiens veillaient désormais sur ces lieux…

    … et qu’il n’était plus le bienvenu.

     

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    ( « Lommig » – l’Heure des Fées – © Pascal Moguérou)

     

  • Godo nous dévoile son projet Orthana !

    Depuis quelques années, on croise l’illustrateur Godo et ses illustrations féeriques dans de nombreux salons. C’est ainsi que le Peuple féerique a croisé son chemin, le temps de lui poser quelques questions à propos de son mystérieux et énorme projet : Orthana. L’auteur nous en apprend un peu plus sur cet univers en cours de création…


    D’où est née votre passion pour l’illustration et la fantasy ?
    A vrai dire, je crois que la passion du dessin est venue en même temps que celle de la fantasy, dès que j’ai commencé à dessiner cela tournait souvent autours des chevaliers, des dragons et des êtres féeriques (bien que les personnages que je dessinais étaient sans aucun doute plus monstrueux qu’aujourd’hui). Certainement à cause de certains livres, films, dessins animés dont les images ont marqué mon enfance, comme les storyteller, Dark Cristal et l’Histoire sans fin entre-autres films, ou The flight of dragons, un dessin animé magnifique du début des années 80. En littérature, les premiers auteur qui m’ont fait voyager dans des mondes de fantasy sont évidement Tolkien puis Moorcock. Mais le dessin est très rapidement devenu un besoin, si je n’avais pas ma ramette de feuilles blanche et mon crayon sous le coude il me manquait quelque chose. Même aujourd’hui, je ne pars jamais sans ma “trousse de secours”, carnet de croquis, gomme mie de pain et graphite, on ne sait jamais, une idée est si vite arrivée! Ou si je croise un gnome qui veut bien prendre la pose…

    Quels sont les illustrateurs qui vous ont le plus apportés côté inspiration et technique ?
    Sans hésitation, je commencerai par Allan lee. J’ai eu l’occasion et la chance de le rencontrer et de le voir dessiner quelques fois et il y a une telle douceur dans son trait et dans sa manière de travailler, même lorsqu’il représente des scènes de batailles, on dirait que le crayon touche à peine la feuille. C’est véritablement magique et sa façon de dessiner les arbres et la nature est tout simplement géniale, on sent la vie et le poids des années dans ses forêts.
    D’autres illustrateurs m’ont beaucoup marqué, comme les frères Tom et Greg Hildebrant. Il y a presque toujours dans leurs peintures (plus dans leur peintures fantasy que S.F) une impression de grande intimité avec les personnages, j’ai adoré leurs calendriers 1978 autour du Seigneur des Anneaux. D’autres illustrateurs incontournables de la fantasy, John Howe, Brian Froud, Frazzetta plus loin Arthur Rackham m’ont sans doute influencé et la liste est longue dans les illustrateurs que j’apprécie. Paul Kidby, Paul Bonner, JB Monge, Jason Manley, Pascal Moguérou, Erlé Ferronière, Olivier Ledroit… Je ne les citerai pas tous, nous y passerions la nuit.

    Vous travaillez actuellement sur un gros projet féerique nommé Orthana. Pouvez-vous nous en dire plus sur cet univers ?
    Avec grand plaisir, c’est un projet qui me trottait depuis tant de temps dans la tête que je suis impatient de voir le premier tome sous presse. Il me tient d’autant plus à coeur que j’ai cette fois-ci prit la plume pour écrire les contes en duo avec Gilles Da Costa un très bon ami passionné de fantasy avec qui je voulais travailler depuis longtemps.
    Sept tomes sont prévus, ce qui représente une somme de travail assez conséquente, tant en écriture qu’à l’illustration.
    Nous avons essayé de donner une dimension supplémentaire à ce livre. Le lecteur sera à la fois devant des contes et devant une saga. Donc deux façons de lire s’offriront à lui. D’une part la trame de fond de l’histoire est constituée des aventures de deux conteurs qui se retrouvent pour partager les contes du petit peuple qu’il ont pu recueillir après de longues saisons passées à parcourir les Grandes-Terres. Ainsi leurs aventures relient entres eux les différents contes qu’ils ont pu sauver. On peut donc si on le souhaite lire les contes individuellement ou profiter de l’évolution de la quête des conteurs et des mésaventures des peuples d’Orthana et des Grandes-Terres. Mais je pense qu’un petit texte d’introduction sera plus parlant. Il n’est pas définitif mais cela plante le décor.

    Il y a fort longtemps, les Grandes-Terres qui s’étendaient à l’ouest de l’infinie mer des sages jusqu’aux plaines-Sèches de l’est, n’étaient qu’un seul et unique royaume gouvernées par le grand roi Tildelion. Par son désir de justice et de paix, les humains et les autres peuples, que l’on avait coutume d’appeler les féeriques y vivaient cote à cote en harmonie. Chaque peuple mettait au service des autres ses connaissances et de ses facultés propres. Mais après de longues années de règne, le roi disparu soudainement laissant vide le trône de la majestueuse cité d’Ebel qui se gorgea des rumeurs les plus improbables sur sa disparition. Le royaume bienheureux se vit en quelques années balafré de frontières, morcelé en de nombreux territoires gouvernés par des clans, tous plus ou moins hostiles ou méfiants les uns envers les autres. Dés lors, la paix, entre les hommes et entre les différents êtres de féerie, maintenue jusqu’ici par Tildelion, s’effrita comme un parchemin trop vieux, et, tout comme la paix, le savoir immense des hommes et des féeriques qu’unifiaient et préservaient les sages du roi, disparu dans une nuit d’ignorance et de lutte aveugle pour une domination des terres.

    Miraculeusement, par la volonté du conseiller du roi, peu de temps avant ce grand chambardement, une confrérie nommée simplement les “frères conteurs” vit le jour. Neufs des membres de cet ordre avaient pour mission d’arpenter le monde afin de recueillir et sauver de l’oubli les témoignages les plus extraordinaires sur les êtres qui peuplaient les Grandes-Terres et tout particulièrement sur ceux qui vivaient dans l’impénétrable et légendaire forêt d’Orthana. Beaucoup de clans d’humains après la chute du Royaume unique s’allièrent à de viles créatures et profitèrent du chaos régnant pour traquer les plus fragiles et précieux êtres de féerie comme les fées, les lutins,les gnomes et bien d’autres encore.

    Dès lors, une fois l’an, les conteurs, le gardiens du livre blanc et l’archi-conteur se réunissaient dans un lieu secret de tous. Une clairière cachée, au milieu de laquelle se dressait la grande pierre de mémoire, flanquée de ses deux visages impassibles. Chaque conte écrit sur le livre était lu à haute voix alors que les conteurs chantaient silencieusement sur cinq notes. Si le conte était faux ou incomplet, le vent ballayait les lettres du livre comme de la poussière. Mais, s’il était vrai, les lettres s’élevaient des pages en minces filets de lumières multicolores et pénétraient dans la pierre de mémoire par un oeil, situés à l’emplacement de l’oreille. Une fois dans la pierre, les contes prenaient vie, ils devenaient énergie. Et la pierre, au fil des ans, pulsait d’un considérable amas de puissance et de savoir, prêtant aux frères-conteurs une vie dépassant de loin celle des autres hommes.

    Alors, plus que tout, les conteurs espéraient un jour entendre et ramener l’histoire de la mystérieuse reine des fées, mais celle-ci disait-on, vivait au coeur même de la gigantesque forêt d’Orthana, lieux sans âge, habité d’êtres inconnus et parsemé de tant de dangers et de secrets qu’aucun homme n’y pénétrant trop profond n’en revint jamais.
    Pourquoi recherchaient-ils celle-ci plus que toutes autres ? Car, si un jour, le conte de la reine fée entrait dans la pierre de mémoire, on dit que sa puissance serait telle qu’à travers-elle, déchirant les brumes du nord sur un destrier d‘argent, reviendrai le roi Tildelion et qu’il unifierai un nouveau royaume.

    L’histoire qui va suivre est celle de deux conteurs , Aldrim Quaeris et Fosco Triklin et de leur étranges aventures dans la quête extraordinaire des contes sur les chemins des Grandes-Terres et les sentiers d’Orthana…
    J’en profite également pour informer qu’entre chaque tome nous allons aussi lancer un CD de musique qui accompagnera les contes. D’une part avec mes propres composition et d’autre part avec les composition sur ces mêmes contes de la harpiste Eve Mc Tellen.
    Et par la suite, il y aura sûrement d’autres surprises, mais nous en parlerons le moment venu.
    Autre point important, nous allons bientôt lancer une souscription sur le premier tome !

    La féerie semble intéresser de plus en plus de gens. Partagez-vous ce sentiment ?

    C’est sans doute les adaptations cinématographiques et les jeux vidéos qui ont ouvert d’autres portes à la fantasy pour se faire connaître d’un plus grand public. Les progrès techniques aidant, les représentations de toutes les images que l’on pouvait s’imaginer dans les livres se sont vues projetées à l’écran. Les images de synthèse on remplacé les ficelles et les marionnettes et ont donné une plus grande facilité ou en tout cas rapidité de réalisation pour représenter ces mondes imaginaires visuellement complexes. Quoique les anciens films comme Labyrinthe gardent un cachet irremplaçable.
    Quoiqu’il en soit, la fantasy, comme le conte en général, a souvent plusieurs degrés de lecture. Je ne pense pas qu’il faille y voir systématiquement une fuite de la réalité vers de vagues rêveries comme on peut l’entendre souvent, même si c’est sans doute vrai quelquefois. L’imaginaire est important, il fait aussi parti de notre réalité. il y a beaucoup de choses que l’on a du mal à aborder dans notre quotidien qui peuvent trouver un écho dans l’imaginaire. D’une façon général, s’il y a un besoin de se plonger dans le monde de l’imagination, c’est qu’il y a un manque ailleurs. Le regard que l’on porte sur la réalité que l’on nous donne à voir ne nous suffit pas, et c’est dans l’imagination créatrice que l’on peut cerner ces choses qui nous échappent, qui nous manquent et que l’on n’arrive plus à entrevoir tous les jours. L’extraordinaire dans le quotidien.

    Quelle est votre créature féerique préférée et pourquoi ?
    Parmi tous les êtres de féerie, il y en a un que je trouve très original, c’est une créature de bois et de feuilles, vivant dans la forêt de Fangorn, là je pense que vous voyez de laquelle je parle. Les ents. Avoir donner vie à ces êtres, ces bergers de la forêt fut une idée de génie de Tolkien, et leur représentation au cinéma, une heureuse surprise tant ils étaient proche de l’image que je m’en étais faite à la lecture des livres. Ils semblent vieux comme le monde, sages, majestueux. Ils allient à la fois les qualités humaines et celle de la nature. Oui, ce sont bel et bien mes créatures féeriques préférées.

    Votre site web est très travaillé. Vous passez d’ailleurs beaucoup de temps sur Internet. C’est vraiment quelque chose qui a révolutionné votre façon de travailler ? Ou est-ce un très bon outil de communication ?

    C’est un outil très pratique, c’est grâce au net que j’ai pu faire connaître mes travaux, ça m’a permis de rencontrer bon nombre de collaborateurs dont certains sont devenus des amis par la suite.
    C’est un très bon outil de communication, d’autant plus que je me suis éloigné de Paris pour la verdure, ce qui a rendu cet outil d’autant plus important pour me tenir au courant des diverses manifestations…
    Pour le site web, j’essaie de le mettre à jour aussi souvent que possible mais cela demande du temps donc je fais de grandes vagues de mises à jours de temps en temps.

    D’où partez-vous pour créer une illustration ? Qu’est-ce qui vous inspire ?

    Généralement, je travaille au souvenir plus qu’à l’observation alors qu’il faudrait pour bien faire équilibrer les deux, car se baser sur la mémoire sans une observation directe peut engendrer des problèmes de proportions et l’observation directe seule retranscrite sur la feuille fait perdre toute l’âme au dessin toute sa personnalité (c’est juste mon point de vue). Il faut laisser le temps à l’imagination de transformer les images que l’on perçoit pour en faire ressortir ce que, justement, les yeux n’ont pas forcément capté. Mais le principal est peut-être de n’être jamais satisfait de son illustration une fois finie pour que la meilleure soit toujours la prochaine.

    Et côté technique ? Comment travaillez-vous vos illustrations ?
    Après beaucoup d’essais, je suis revenu au simple crayon ou mine graphite et à la feuille blanche. Il n’en faut pas plus pour tout exprimer dans le trait. Quand à la couleur, j’ai abandonné les pinceaux il y a quelques années pour la palette graphique. Je peux changer dix fois d’avis sur les tonalités d’une illustration, comme j’utilisais quelque fois l’aquarelle cela ne donnait pas beaucoup de possibilité de modifications de ce coté là ; et la peinture à l’huile que j’aime beaucoup aussi me prenait trop de temps. Mais je compte bien retourner un jour à mes pinceaux de temps en temps ce sont deux méthodologies différentes mais je crois que dans les deux sens, l’apprentissage de l’une aide aussi pour l’autre.

    A part l’univers d’Orthana, avez-vous d’autres projets en cours ou à venir ?

    Oui, Orthana va déjà prendre beaucoup de temps avec ses sept tomes, mais je travaille en parallèle sur l’adaptation du roman de mon ami Guillaume van Meerbeeck, Dormäe, en jeu vidéo, un jeu online qui sortira fin 2010 si tout se passe bien. Cela représente une sacré somme de visuels et une nouvelle manière de travailler. Mais c’est très intéressant d’autant plus que son univers est passionnant.

    Propos recueillis par le Peuple féerique en mai 2009.

    A noter que Godo proposera quatre livrets, pochettes de crayonnés sur les Fées, Lutins et gnomes, Trolls et gobeliins, Dragons. Livrets tirés des recherches d’Orthana et qui seront disponibles très bientôt.

    Pour suivre l’actualité de Godo : http://www.godo-illustrateur.com/

  • Créatures fantastiques du Québec de Bryan Perro et Alexandre Girard (Les Intouchables)

    Créatures fantastiques du Québec
    T1 & T2
    Textes: Bryan Perro
    Illustrations: Alexandre Girard
    Editions: Les Intouchables
    160 pages – 140 pages
    Prix: 24,95 $

    Présentation éditeur:
    Peu de gens s’en aperçoivent mais le Québec est, depuis des temps immémoriaux, le théâtre d’étranges phénomènes. Aux tréfonds des lacs, sur les cimes des montagnes, le long des berges du fleuve et au creux des forêts rôdent des créatures fantastiques qu’il vaut mieux éviter de croiser. Les portraits rassemblés dans ce livre, accumulés par les auteurs de ce répertoire au cours de leurs minutieuses investigations, vous permettront de découvrir un autre Québec. Pas celui du folklore, celui d’une terre barrée d’ombre et aux parfums de mystère…

    Notre avis:
    Voici deux ouvrages qui intéresseront énormément et aussi bien les amateurs de cryptozoologie que de bestiaire fantastique. L’auteur jeunesse bien connu de l’autre côté de l’Atlantique rassemble ici de nombreuses créatures légendaires issues des forêts aux couleurs changeantes, des lacs froids et profonds, des îles bordant la côte. Dans ce beau pays à l’histoire baignée de cultures différentes, on ne s’étonne pas de trouver tant de créatures qui se font l’écho de celles observées de notre côté. On remarque aussi de jolies différences. Les lutins n’ont ici qu’un oeil, les nains sont jaunes, les monstres aquatiques sont soupçonnés d’être des esturgeons géants, les Dames Blanches se font translucides et apparaissent dans les chutes d’eau… Et puis, il y a tout ce légendaire indien, passionnant.
    Les illustrations d’Alexandre Girard, majoritairement des crayonnés, illustrent de belle façon les propos, les anecdotes, les descriptions de ces diverses créatures. Les amateurs de féerie dénicheront ci et là quelques spécimens dont les auteurs eux-mêmes font le rapprochement avec les korrigans et brownies de notre continent.
    Enfin, le tout se glisse dans une mise en page particulièrement bien travaillée où l’on joue autant avec les images que le texte. Etonnant au départ, le lecteur s’habituera bien vite et retrouvera ses marques pour une lecture fluide bénéficiant de ce joli décor.
    Le deuxième tome se fait plus fantastique encore avec un dossier spécial fantômes. Notons également un dossier spécial Québec et sa galerie de personnages étranges.
    Petite cerise sur le gâteau, le papier utilisé est un papier écologique. Les forêts vous remercie !
    Deux ouvrages qui s’adressent aux québécois et à tous les amoureux de cette magnifique contrée.

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