Étiquette : féerie

  • Interview d’Isabelle Lerein, éditrice au Pré aux Clercs

    Cette année, le Peuple féerique s’est penché sur ces acteurs de la féerie que sont les éditeurs. Nous terminons notre petit tour d’horizon avec les éditions Le Pré aux Clercs et Isabelle Lerein qui a bien voulu répondre à nos petites questions…


    Votre catalogue s’est teinté ces dernières années de féerie. A quoi  est dû cet intérêt pour l’imaginaire féerique, notamment l’idée des  encyclopédies d’Edouard Brasey et leurs dérivés ?

    Nous avons commencé à développer la fantasy illustrée au Pré aux Clercs à une époque où seuls quelques éditeurs spécialisés publiaient des Art books d’illustrateurs. Les magnifiques encyclopédies de Pierre Dubois étaient sur le marché depuis déjà quelques années. Il y avait une place à prendre. Edouard Brasey a bien voulu relever le défi.

    Le premier tome de l’Encyclopédie du merveilleux est sorti fin 2005. Le succès  a été immédiat. Les produits dérivés se sont inscrits naturellement dans le sillage de cette première publication.

    Quel a été votre meilleure vente féerique jusqu’à présent ? Quel est le tirage moyen des encyclopédies féeriques ?

    La petite encyclopédie du merveilleux. 30 000 exemplaires vendus à ce jour.

    Tirage moyen : 10 000 exemplaires.

    Ressentez-vous un interêt grandissant pour le genre chez vos lecteurs ? D’ailleurs qui sont vos lecteurs? Ont-ils un profil-type ou non ?

    Depuis quelques années l’intérêt est grandissant et le genre moins « décrié » grâce aux succès commerciaux de Harry Potter et Eragon. Il n’ y  a pas de profil type même si le coeur de cible reste les 15 – 35 ans. Beaucoup de femmes de 50 ans et parfois plus adorent le travail de Sandrine Gestin sans pour autant lire de la fantasy classique. Les fans d’Edouard Brasey viennent d’horizons différents. L’offre s’étant étoffée, le public s’est diversifié.

    Et pour vous, personnellement, quelle est votre créature féerique préférée et pourquoi ?

    J’aime les fées parce qu’elles ont le pouvoir de transformer le réel. Je n’en aime pas une en particulier, je les aime toutes.

    Avec la rentrée, les ouvrages féeriques seront à nouveau d’actualité pour nous mener vers les fêtes de fin d’année où les fées sont reines. Que nous réservez-vous pour les mois à venir ?

    Nous sortons en ce mois de septembre deux calendriers : d’une part et pour la quatrième année consécutive Le Calendrier des Fées de Sandrine Gestin et, une nouveauté un calendrier signé Didier Graffet, Le Calendrier fantasy.

    Nous publions également au mois de septembre L’Agenda merveilleux 2010, une réalisation d’Edouard Brasey pour les textes et de Sandrine Gestin pour les dessins et la maquette.

    Enfin, au mois d’octobre, notre beau livre de fin d’année : L’Encyclopédie des héros du merveilleux. Textes d’Edouard Brasey, illustrations de Didier Graffet et Sandrine Gestin. Enluminures Alain-Marc Friez.

    Propos recueillis par le Peuple féerique en septembre 2009

  • Rencontre avec Faun, légendaire groupe Pagan Folk et son leader Oliver Sa Tyr

    Encore invité dernièrement en Oregon au mythique Fairyworlds Festival, FAUN s’apprête à sortir un nouvel album qui vous plongera à nouveau dans un univers spirituel et hanté de trolls, elfes et dragons. Nous avons recueilli les propos d’Oliver Sa Tyr et nous les partageons de suite avec vous…


     

    Comment le projet FAUN est-il né ?
    oliver s. tyr:
    Nous avons débuté comme un groupe de médiéval acoustique. Nous jouions sur les marchés médiévaux, dans des châteaux. Nous exécutions également des danses du feu. Mais très vite s’est installée l’idée d’élargir notre jeu, surtout à cause de l’importance des chants et des paroles…

    Vous jouez d’instruments médiévaux combinés à d’autres. Votre univers est-il majoritairement inspiré de çà ?
    oliver s. tyr:
    Ce serait dommage de se limiter à la musique et aux textes médiévaux à cause de cela. Nous fonctionnons aussi à partir des textes d’Homère, de charmes magiques et très anciens venus du Grand Nord ou encore d’anciennes prières. Ce n’est pas toujours des histoires, mais cela a souvent un contenu fortement imprégné de spiritualité, de Nature et de mythes.

    On utilise beaucoup le terme « Pagan Folk » pour qualifier votre musique. D’où vient-il, que veut-il dire ?
    oliver s. tyr:
    Nous avons toujours été impossible à cataloguer dans un genre musical particulier. Comme nous tenons beaucoup à cette liberté, nous ne désirons pas être placé dans un tiroir musical. Notre musique est à l’image de nos vies : toujours changeante. Mais on nous a souvent demandé de qualifier FAUN. Nous nous sommes alors concentrés sur notre philosophie plutôt que sur notre musique pour donner un nom à ce que nous faisions. Religion naturelle, paganisme et Nature, juste cette force qui nous donne l’inspiration pour créer notre musique. C’est pourquoi nous l’appelons « Pagan Folk ».

     

     

    Votre musique est réellement de la « world music ». Elle nous fait voyager des pays nordiques jusqu’au Sud avec des influences arabes… Comment expliquez-vous vos choix ?
    oliver s. tyr
    : Quand on veut toucher au plus ancien et avoir de réels sons instrumentaux en adéquation, c’est souvent plus authentique d’opter pour une musique folk arabique ou nordique plutôt que de proposer un son plus moderne. Malgré cela, si un poème ou une mélodie nous inspire, on se met à travailler dessus.

    Vous empruntez également de nombreux sons directement à la Nature, à la vie de tous les jours…
    oliver s. tyr
    : Car nous sommes toujours guidés par notre muse.
    Non, plus sérieusement, vous pouvez me croire, le monde est plein de magie si on garde l’esprit ouvert. D’étranges choses surviennent constamment et nous surprennent chaque jour. Nos albums sont d’ailleurs comme un reflet, un « agenda » de ce qui nous arrive, de ce que nous avons vécu ou rencontré. Après quoi, il nous suffit de trier ce qui peut se transmettre dans un album ou pas, qui colle à l’atmosphère voulue. Si vous écoutez attentivement votre environnement, vous verrez qu’il est rempli de musique, le bourdonnement d’une abeille, le chant des oiseaux, l’eau, le vent… Nous aimons beaucoup insérer ce qui nous entoure et nos voyages dans notre musique pour la rendre encore plus vivante.

     

     

    Les chants sont également très présents dans votre musique. Les voix sont-elles plus que de simples mots chantés ?
    oliver s. tyr:
    Parfois les voix sont tellement belles qu’il devient même difficile d’écouter les paroles, le contenu. Et parfois, certains mots, très anciens, fonctionnent comme des Mantras. Ceux-ci ne peuvent être traduits car ils fonctionnent comme des batteries. Au fil des siècles, ils se sont chargés d’énergie. Et vous pouvez vraiment ressentir cela lorsque vous les chantez ou les écouter.

     

    Plus de 400 concerts depuis 2002 ! Est-ce là que FAUN existe vraiment ? Dans les rencontres avec le public ?
    oliver s. tyr:
    J’aime les deux. Les concerts pour partager un soir d’été ou une chanson avec des esprits familiers. Mais il existe aussi un temps pour nous, dans les mois sombres de l’hiver, où nous sommes seuls et où nous nous enfonçons profondément dans la musique, à la recherche des chants et mélodies… Où nous travaillons nos albums…

     

    Finalement, il y a beaucoup d’amour dans vos chansons. L’Amour est-il la clé ?
    oliver s. tyr
    : L’amour est un des sujets qui a toujours existé au fil des siècles de l’humanité. Mais il ne doit pas être seulement perçu comme l’amour entre deux êtres humains. Au Moyen-Âge, il y avait aussi quelque chose qu’on nommait l’union mystique, l’amour de Dieu, ne faire plus qu’un avec Dieu au travers de nos actes d’amour.

     

     

    Pensez-vous que votre musique peut réellement contribuer à aider les gens à respecter la Terre Mère ? Avez-vous le sentiment d’appartenir à un mouvement qui se lève ?
    oliver s. tyr:
    Si je ne le pensais pas, j’aurais bien du mal à faire ce que je fais. Nous gaspillons tant de pétrole, nous perdons tant d’énergie et de temps à voyager partout, si cela n’était pas fait dans un but plus noble, nous serions vraiment des gens superficiels. Non, je crois fermement en l’humanité mais très fort en la scène médiévale, féerique et fantasy où l’intérêt pour la spiritualité est très présent. Il y a une nouvelle conscience qui est occupée à grandir aujourd’hui et c’est l’un de nos buts que d’y amener les gens.

    Croyez-vous aux fées, aux lutins ?
    oliver s. tyr:
    Bien sûr ! Cette planète est vivante. Chaque plante, chaque arbre, chaque pierre sont pleinement vivants. Si nous ne comprenons pas cela, nous sommes capable de détruire notre planète. C’est pourquoi il est vraiment important de comprendre que nous faisons partie d’un organisme vivant. En racontant des mythes et des contes de fées aux gens, ils recommencent à voir la magie tout autour d’eux. Si vous croyez qu’une plante possède un deva ou un esprit féerique en elle, vous en serez d’autant plus conscient.

    Quelle est votre créature préférée ?
    oliver s. tyr:
    Oh, c’est très difficile à dire. J’ai fait beaucoup de jeu de rôle il y a quelques années. À l’époque, j’étais toujours attiré par les elfes et jouais des rôles d’elfes. Mais aujourd’hui, il y a tant de choses intéressantes à vivre. Fées, nymphes, satires et mêmes certains humains peuvent se révéler très intéressants, croyez-moi !

     

    Pensez-vous que les gens d’aujourd’hui soient de plus en plus intéressés par la féerie ?
    oliver s. tyr:
    Notre planète est sur le point de changer dans les quelques années à venir et nous en faisons partie peu importe notre degré d’attachement ou de conscience de cela. Croyez-moi, de plus en plus de gens prendront conscience de l’Autre Monde. Il n’y a qu’à regarder les médias, quelles grandes influences ont le Seigneur des Anneaux ou Harry Potter aujourd’hui. C’est comme une avalanche. Au plus il y aura de personnes qui s’y intéresseront, au plus fort deviendra notre lien avec l’Autre Monde. Et croyez-nous, il est important que cette planète s’ouvre au monde des fantômes et des esprits, pour toutes ces choses qui sont sur le point d’arriver.

     

    Quelle est votre actualité ? Viendrez-vous en France en 2009 ?
    oliver s. tyr:
    Nous venons de terminer une tournée acoustique très réussie dans des églises et lieux spéciaux en Europe. On a adoré ça, partager des soirées avec un public dans des lieux particuliers. Nous y avons raconté beaucoup d’histoires de fées et chanté principalement des chansons à propos de trolls, fées, lutins, sirènes et dragons. Tellement bien que nous avons décidé de retenir les meilleurs morceaux de cette tournée pour en faire un album acoustique en studio. Nous le sortirons au mois de Novembre. Il s’intitulera le Livre des Ballades (Buch der Balladen). Un album qui contiendra juste de vieilles ballades allemandes et des contes de fées. Ajouté à cela, il y aura un livret de 44 pages avec les partitions de guitare et les paroles en anglais.

    Propos recueillis par le Peuple féerique en août 2009

     

    Toutes les infos sur FAUN sur leur site web: www.faune.de

  • Laurent Miny chez Soleil Celtic

    Un nom qu’on croise très souvent lorsqu’on parle de Féerie est celui de Laurent Miny. Le passionné et passionant illustrateur féerique prépare actuellement un grand et beau livre autour d’un conte « dans la veine de Dark Crystal ». Un conte écrit par sa compagne Christelle Grandjean et avec l’aide du conteur Ozegan. L’ouvrage est prévu pour une sortie dans la première moitié de l’année 2010.

    On dirait que ça bouge de plus en plus au niveau des éditeurs de bande dessinée qui tournent leur regard vers les mondes féeriques. Après l’annonce du Lombard qui proposera bientôt Jean-baptiste Monge et Pascal Moguérou à son catalogue, les éditions Soleil entamment une série de Beaux Livres féeriques… Voilà de quoi ravir les amateurs que nous sommes. Encore de très belles images et histoires à venir pour un public toujours grandissant…

    Allez quelques images de ce futur livre dessiné par Laurent Miny:

  • Un troisième dragon pour Daniel Maghen…

    Les éditions Daniel Maghen sortiront pour la fin de cette année un troisième Univers des dragons. Gwendal Lemercier y signe deux illustrations:

    Une sortie de plus qui risque de faire mal à votre portefeuille tout en vous faisant du bien aux yeux… La fin 2009 s’annonce très riche en beaux livres illustrés dans le domaine de la féerie. Le Peuple féerique vous en parlera en détails au fur et à mesure, bien entendu!

  • Les petites fées de New York de Martin Millar – Editions Intervalles

    Les petites fées de New York
    Martin Millar
    Traduction : Marianne Groves
    Editions Intervalles
    Parution :18 avril 2009
    304 pages , 19 €

    Présentation de l’éditeur:

    « Le récit des Petites Fées de New York démarre avec Morag et Heather, deux petites fées hautes de cinquante centimètres, portant épée, kilt vert et cheveux mal teints, qui volettent par la fenêtre du pire violoniste de New York, un type antisocial et obèse nommé Dinnie, et vomissent sur sa moquette. Qui sont-elles et comment sont-elles arrivées à New York, et en quoi tout cela concerne-t-il l’adorable Kerry, qui vit dans l’immeuble d’en face, est atteinte de la maladie de Crohn et confectionne un alphabet des fleurs, et en quoi tout cela concerne-t-il les autres fées (de toutes nationalités) de New York, sans oublier les pauvres fées opprimées de Grande-Bretagne, voilà le sujet du livre. Il contient une guerre, ainsi qu’une mise en scène fort inhabituelle du Songe d’une Nuit d’Été de Shakespeare, et des solos de guitare de Johnny Thunders des New York Dolls. Que peut-on demander de plus à un livre ? »
    Neil Gaiman

    L’auteur :
    Martin Millar est né à Glasgow, en Écosse, et vit à Londres. Sous le pseudonyme de Martin Scott, il est aussi l’auteur de la série de science-fiction Thraxas, traduite dans le monde entier, et qui a remporté en 2000 le World Fantasy Award dans la catégorie « roman ». Après Le Lait, les amphètes et Alby la famine, paru chez Actes Sud en 1993, c’est le deuxième roman de Martin Millar à être traduit en français.

    Notre avis:

    Martin Millar nous sert une histoire de fées bien contemporraine. Deux fées écossaisses atterissent à New-York et, s’étant disputées, l’une prendra le parti d’aider un monstrueux bonhomme vulgaire à souhait, l’autre celui d’aider une jeune femme atteinte de la maladie de Crohn. Mais bientôt les deux fées arrivent à la même idée, faire en sorte que les deux humains tombent amoureux, ou du moins le faire coire à l’autre dans un but bien supérieur, celui de récupérer un violon, artefact magique et puissant pour les fées écossaises.

    Le ton résolument moderne et les moeurs sexuels et éthyliques des héros viennent ponctués le récit féerique. On en arrive à une histoire rocambolesque qui fera sourire à coup sûr les amateurs de parodies, ou de ces romans qui récupérent des éléments connus pour les placer en situation incongrue et produire à partir de là un humour pas mal apprécié aujourd’hui. A tout avouer, cela n’est pas vraiment notre tasse de thé. Reconnaissons toutefois que le roman est habilement construit, plaisant à lire, bien dirigé. Bien pensé également le fait de se faire côtoyer les New York Dolls au Songe d’une nuit d’été de Shakespeare, les alphabets de fleurs aux guitares électriques, etc. Dans son genre, il s’agit donc d’une lecture à conseiller pour ceux, punks et rebelles dans l’âme, qui apprécient de voir les images des fées se faire bousculer par un monde moderne fait d’excès en tous genres. Les autres, fleurs bleues et âmes roses, emprunteront un chemin de Féerie différent car, finalement, à chacun ses goûts, ses envies, ses lectures !

Suivez les fées !

Abonnez-vous pour ne rien manquer...