Étiquette : fée

  • Dragons

    Les dragons sont des créatures fascinantes. Si en Orient, ils sont un symbole positif, en occident, ils représentent très souvent le Mal à combattre. L’origine est sans doute à rechercher du côté de la symbolique Chrétienne du serpent qui tenta Eve dans le jardin d’Eden.

    Le dragon est encore gardien de trésors. C’est un dragon qui gardait les pommes d’or du jardin des Hespérides. Et dans nos légendes féeriques, ce sont bien souvent des dragons qui protègent de fabuleux trésors, anneaux, rubis, etc.

    Le latin draco, draconis signifie « serpent fabuleux ».
    Les terribles vikings voyageaient sur des embarcations à proue de dragon sculpté, les drakkars. Et « petit dragon » en roumain se traduit par Dracula…

  • Contes

    Les contes relèvent de la tradition orale. Ils sont les descendants des mythes mais sans le caractère religieux. Ils sont porteurs de leçons et de morale pour les sociétés. Aujourd’hui les contes oraux sont repris sous forme écrite et leur transmission se fait majoritairement par le biais de livres, de recueils pour enfants. Certaines personnes perpétuent néanmoins la transmission orale, ce sont les conteurs et conteuses. Ceux-ci oeuvrent sur scène ou dans d’étonnants spectacles de rue ou de plein air. Quant aux veillées contées, elles ont pratiquement disparu de la culture occidentale.

    D’après le Petit Robert, le mythe est «  un récit fabuleux, transmis par la tradition, qui met en scène des êtres incarnant sous une forme symbolique des forces de la nature, des aspects de la condition humaine ». On voit donc bien le lien entre le mythe et le conte.

    Ce dernier étant défini par le Petit Robert comme un « court récit de faits, d’aventures imaginaires, destiné à distraire ». Le conte de fées étant un récit merveilleux où apparaissent des fées.

  • Artesia – Llydaw – Prikosnovénie

    Artesia
    Llydaw
    Prikosnovénie,
    Artwork by ScarletGothica
    Recorded autumn 2008 by Loïc C.

    Présentation du label:
    Style : Dark Atmospheric heavenly voices
    Ref : Dark Sanctuary, Arcana, Elend, B.O du seigneur des Anneaux…
    Fevrier 2009- 8 Titres – 41’04

    Entrez dans les légendes d’Artesia.

    Avec des chœurs féminins aériens et une violoniste celte, Artesia ré-invente tout un univers féerique et gothique façon B.O du ‘Seigneur des Anneaux’. ‘Llydaw’ est le nom gallois de la Bretagne. Artesia nous invite à découvrir les mystères et légendes de cette contrée féerique et de la région de Brocéliande. ‘Llydaw’ annonce un nouveau line-up avec l’arrivée du guitariste du groupe de Black metal ‘Belenos’ et d’une nouvelle violoniste. Préparez-vous à une plongée au cœur du folklore breton, à la découverte de la Dame Blanche de Trecesson, la forêt de Huel-Goat, le menhir de Locmariaquer, le haut plateau mégalithique de Saint-Just…
    Dans ce 3e album, on retrouve le style atmosphérique heavenly d’Artesia, ses ambiances héroïc fantasy, mais également des chœurs masculins, des percussions plus rythmées, un violon et une guitare acoustique.

    8 TITRES:
    1- Irree Seose
    2- Le Haut-Bois
    3- Y Ladi Wen
    4- Lande Sauvage
    5- Tempus est Iocundum
    6- Le Voyageur
    7- Sous la Pierre Brisée
    8- Vers l’Ouest

    Notre avis:

    C’est certain, voilà bien le genre de musique qu’écouterait un elfe tolkienien. Tout y est aérien, léger, planant au-dessus de notre monde telle cette étrange force que l’on ressent lorsqu’on contemple une forêt aussi immense qu’ancienne. Rien d’étonnant car cette oeuvre est en effet due à quelques fées de Brocéliande puisqu’il s’agit d’une sorte d’hommage à cette forêt aussi belle que mystérieuse. Le titre est d’ailleurs le nom gallois de la Bretagne. Certes, ceux d’entre vous qui préfèrent les choses un peu plus rythmées passeront leur chemin. Ceux que les longues traînées vaporeuses des synthés irritent également. On trouvera peut-être également un peu dommage que les voix semblent si éloignées mais cela participe sans nul doute au résultat privilégiant l’atmosphère. Difficile également de faire ressortir l’un ou l’autre titre tant tous se ressemblent. Le Peuple féerique a bien aimé le titre « Sous la Pierre brisée » avec sa guitare un peu plus présente qu’ailleurs et son beau son de violon… Bref, on ne saurait mieux vous conseiller d’écouter les extraits présents sur le site de Prikosnovénie pour vous faire une meilleure idée de l’oeuvre. Noter que le livret est très joli et très dark féérique…

  • The Thirteen Treasures de Michelle Harrison

    Le livre raconte l’histoire d’une jeune fille qui a le don de voir les fées. Elle rend visite à sa vieille grand-mère et découvrira un terrible secret… Une histoire de fées pour ados qui renoue avec la féerie dans toute sa beauté originelle tout en plongeant les jeunes lecteurs dans un récit au ton bien contemporain.

    Nul doute que le roman connaîtra bientôt sa traduction française vu le succès que lui promet désormais le Prix Waterstone’s Children’s Book Prize 2009.


  • Sur la trace des fées avec Marie-Charlotte Delmas – Interview

    On se demande souvent où Marie-Charlotte Delmas puise autant d’énergie. Auteure, scénariste de bande dessinée, encyclopédiste, folkloriste, organisatrice d’un salon de l’Imaginaire, conférencière… Autant de casquettes qu’elle réussit à porter avec la même impression de facilité tout en fournissant un travail de qualité qu’on devine énorme. Si ses travaux sur Claude Seignolle nous l’avait fait remarquer, c’est avec Sur la trace des fées paru aux éditions Glénat qu’elle nous a totalement impressionné. Alors que la mode est aux encyclopédies illustrées reprenant trop souvent les mêmes créatures, se basant sur Les fées de Brian Froud et Alan Lee ou les Encyclopédies de Pierre Dubois, deux oeuvres fondarices du genre pour le public français, Marie-Charlotte Delmas propose une approche originale autant par le texte que par l’iconographie. Elle retourne à la source des fées pour nous offrir ce dont tout amoureux français rêvait: un aperçu des fées de France, région par région. Un travail colossal et fondamental qui méritait bien de revenir dessus quelques années après la parution du livre.



    En lisant votre livre, on se rend compte que les fées sont présentes partout en France. Nulle région ne leur échappe même si la Bretagne semble être largement en tête. Comment expliquez-vous cette prédominance bretonne (que cette région compte autant de fées mais aussi que les français connaissent plus celles-là que les autres?)?
    Je ne suis pas certaine que les fées soient plus nombreuses en Bretagne. En revanche, il se trouve que la Bretagne a bénéficié de nombreux collecteurs au XIXe siècle, et pas des moindres (Sébillot, Luzel, Orain…).

    Vous vous êtes occupée de la recherche iconographique du livre. Expliquez-nous cette démarche et ce désir particulier?
    J’ai effectivement souhaité réaliser l’iconographie de ce livre à partir de mes propres collections d’images. Tous les récits et les anecdotes qui servent de base à mon travail et à ce livre ont été collectés au XIXe siècle. Il me semblait important que l’iconographie appartienne à la même époque qui regorge de dessinateurs de talent, une époque où la photographie n’existait pas encore et où on illustrait les articles de presse avec des dessins. Ainsi, il y a une homogénéité entre les textes et les images. Au moment où les collecteurs parcouraient les campagnes pour relever les traditions bientôt en voie d’extinction, des artistes dessinaient les mêmes paysages

    Si on imagine bien que les Fileuses, Filandières et autres Tisseuses sont attachées à la figure des Parques antiques, d’où proviennent ces fées bâtisseuses ou boulangères qui parsèment la France ?
    L’origine des fées est très compliquée. Je travaille actuellement sur cette question, et plus j’avance, plus je trouve que le sujet est complexe. Les collectages sont tardifs, donc pollués par les contes de fées littéraires, les récits des almanachs et autres publications populaires. Chaque fée ou tribu de fées semble être un mélange de plusieurs êtres surnaturels. Beaucoup sont liées aux grands cultes naturalistes – pierres, eaux, arbres dont elles sont souvent la manifestation physique. La plupart des fées sauvages se rattachent à ces cultes et sont les héritières des nymphes de l’antiquité. Pour d’autres, l’influence des Parques est certaine. C’est évident pour certaines triades de fileuses, mais aussi pour les « fées marraines » qui président au destin d’une personne et pour lesquelles on prépare des mets à la naissance de l’enfant, tradition déjà relevée au moyen âge. N’oublions pas que l’étymologie du mot fée, qui vient du latin fatum, renvoie à la destinée.

    On s’étonne de voir que certaines fées ont bâti des églises. Religion chrétienne et féerie faisaient-elles bon ménage dans l’imaginaire populaire ?
    Non, évidemment, les fées n’ont jamais fait bon ménage avec l’église. La christianisation du terroir a tenté de balayer les divinités liées à la nature. Les fontaines, les mégalithes, les arbres où l’on venait porter des offrandes et dont le nom ancien était lié aux fées furent placées sous le patronat de saints et de saintes. Les fées, comme tous les êtres surnaturels dans lesquels croyaient les paysans (les païens, au sens propre du terme) furent placés sous la tutelle de Satan et devinrent autant de démons. A la Renaissance, l’image de la sorcière, qui s’est également trouvée rattachée au diable, est venue s’associer à celle de la fée, de la femme en général. Il est étrange que les fées construisent des églises. Elles partagent cette « occupation » avec le diable qui est aussi un grand bâtisseur. On leur attribue également la construction des mégalithes où des entassements de rochers, ce qui pourrait être le signe d’une croyance très ancienne. Mon hypothèse actuelle est que ce sont certainement les pierres et leur culte qui sont en jeu. Elles passent du paganisme au service de dieu. Mais, mes recherches sur cette question sont loin d’être achevées.

    L’eau est également un thème très lié aux fées. Quelle en est la raison ?
    Là encore, je pense que c’est vers les cultes naturalistes qu’il faut se diriger. Le culte des sources et des fontaines, à laquelle s’attaquera l’église pendant plusieurs siècles, était particulièrement populaire. En apportant leurs offrandes aux fontaines, c’est aux divinités qui sont censées les habiter que s’adressent les paysans. Avec le temps, ces divinités gauloises, puis romaines seront remplacées par les fées.

    Certaines fées, dont celle du Trou-aux-Fades dans le Berry, enlèvent nos enfants pour les remplacer par des changelins. Quelle est l’origine de cette drôle de coutume ?
    Les histoires de « changelin » concernent aussi bien les fées que les lutins et on en retrouve dans plusieurs pays d’Europe. Quant à savoir l’origine de cette croyance, franchement, je n’en sais rien… pour le moment.

    Les fées pratiquent également partout des danses où elles entraînent souvent les hommes. Cette tradition remonte-t-elles aux bacchanales ? Quel est le lien avec les sabbats des sorcières ?
    La ronde des fées peut effectivement renvoyer aux nymphes-bacchantes. D’ailleurs, en Picardie certaines fées, dites Soeurettes, dansaient au bois de « Bacchan Soeurettes ». Néanmoins, la ronde (autour d’un arbre ou d’une pierre) est un acte magique très ancien, ce qui explique peut-être qu’il soit aussi associé aux sorcières car le sabbat est une invention des démonologues.

    On découvre aussi dans votre livre un nouvel animal lié aux fées, du moins dans les Vosges et le Lyonnais : la taupe. On connaissait les chèvres, les chevaux ou les serpents, mais les taupes?
    La transformation des Fades en taupes est une punition divine. Il s’agit là d’un récit christianisé qui n’a pas valeur d’exemple.

    Dames Blanches, Dames Vertes, deux couleurs à la symbolique particulière ?
    Les Dames Vertes sont évidemment liées aux divinités de la nature. Pour les Blanches, il peut y avoir plusieurs explications. Tout d’abord, on ne faisait souvent qu’apercevoir leur silhouette vaporeuse et brumeuse, donc blanches. Ensuite, nous savons que le blanc était la couleur réservée aux Druides de la religion des Celtes ou aux Vestales de celle des Romains, donc une couleur sacrée pour le peuple.

    Exception faite des Laminak du pays basque, les fées mâles ont un rôle très réduit voir inexistant. Comment l’expliquez-vous ?

    Plus mon travail et mes recherches avancent, plus je suis persuadé qu’on a mis dans le même sac des êtres surnaturels qui n’appartiennent pas à la même famille. On parle aujourd’hui du « Petit peuple » dans lequel on associe fées et lutins comme s’il y avait une sorte de royaume de féerie. En fait, il n’y a quasiment aucun récit qui lie ces deux types d’êtres surnaturels. Ils ont très peu de points communs et leurs actions, leurs fonctions, sont différentes. Pour les fées, en dehors des Laminak du Pays Basque et de quelques familles de fées des Côtes-d’Armor, il est rare de trouver des tribus de fées avec mâles et enfants. Jean-François Cerquand qui a collecté les histoires de Laminak au XIXe siècle s’interrogeait d’ailleurs sur leur parenté avec les fées. Ce nom semble recouvrir un ensemble d’êtres surnaturels, plus qu’une catégorie déterminée. Quant aux mâles, il se pourrait bien qu’ils soient une invention récente des paysans, liée à la représentation qu’ils se faisaient d’une vie communautaire.

    Il semblerait finalement que les fées étaient plus craintes qu’admirées comme aujourd’hui ?
    Elles succédaient à des divinités païennes et je pense qu’elles étaient surtout respectées. En fait, tout ce que nous savons des rapports entre le peuple et les fées provient du XIXe siècle. A cette époque, on ne croyait plus aux fées et beaucoup de récits ont probablement été déformés avec le temps.

    Dans votre livre, on y lit encore que les fées ont déserté nos contrées mais qu’elles reviendront lors d’un siècle impair. Nous sommes au XXIe siècle, un bel espoir de les voir revenir alors ?
    Qui sait ! Peut-être ne nous ont-elles jamais quittés !

    Depuis cette incursion dans le féerique, vous semblez vous attacher plus au fantastique, notamment dans votre carrière de scénariste de bande dessinée parsemée de fantômes ?
    Mon étude du folklore, de la magie aux êtres surnaturels n’a jamais cessé, même si de temps en temps je me détends un peu en écrivant des récits de fiction. Je continue mes recherches, mais c’est un travail très long qui ne peut donner lieu à une publication que lorsqu’il est abouti. Sur la trace des fées a demandé de nombreuses années de travail.

    Quels sont vos projets en cours ou à venir ?
    A venir, un livre sur l’histoire et les procédés liés à la magie amoureuse que je viens de terminer et qui sortira en octobre aux éditions Fetjaine. Il sera abondamment illustré. Comme pour les fées, j’ai puisé dans mes collections et demandé à Laurie de peindre les lieux ou les objets que l’on peut encore voir de nos jours. A venir encore, une édition annotée du Dictionnaire infernal de Collin de Plancy avec une biographie et une bibliographie de l’auteur. Je prépare également un dictionnaire des êtres surnaturels de tous les temps et de tous les pays qui va encore m’occuper quelques temps et j’ai en réserve des projets pour plusieurs vies.

    Propos recueillis par le Peuple féerique en février 2009

    Découvrez les autres publications de Marie-Charlotte Delmas sur son site web.

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