Étiquette : Contes

  • Trois jolis contes de Noël par Marlène Jobert – Editions Atlas Livres

    3 contes de Noël
    Curieux Noël pour un vieux Grigou
    L’arbre qui pleure
    Une nuit bizarre bizarre
    Ecrits et contés par Marlène Jobert
    Editions Atlas Livres
    Format : 185 mm x 220 mm
    Prix : 24.99 €

    L’arbre qui pleure
    Illustré par Frédéric Mansot
    Pour faire aimer la musique de Mozart
    Victor le bûcheron s’apprête à abattre un chêne… Un cri terrible résonne jusqu’au plus profond de la forêt… L’arbre pleure, il ne veut pas mourir : c’est le début d’un conte fantastique qui s’achèvera dans la féerie d’un matin de Noël. Les enfants vont très vite s’attacher au vieux Victor et à la jeune Angélique, mais aussi aux petits extraits musicaux qui apparaissent dans l’intrigue comme de véritables personnages. Marlène Jobert propose aux enfants une bien séduisante façon d’aller à la rencontre du divin Mozart.

    Une nuit bizarre bizarre
    Illustré par Frédéric Mansot
    Pour faire aimer la musique de Bach
    Bizarre, cette voix qui monte des caves du château… cet orgue immense qui poursuit les personnages… ces violons qui jouent seuls du Bach… L’odieuse famille Bouze qui comptait passer une nuit de Noël tranquille va être punie de la manière la plus drôle qui soit.

    Curieux Noël pour un vieux Grigou
    Illustré par Nancy Ribard
    Pour faire aimer la musique de Verdi
    Léon, un vieil homme méchant et avare, voit sa vie se transformer lors d’une bien étrange nuit de Noël… Le fantôme de son frère lui annonce que les trois génies de Noël vont lui rendre visite, accompagnés d’un cadeau de sa part… Abasourdi, Léon va effectivement les rencontrer ! Ils l’emmènent tour à tour voyager dans le temps, lui faisant vivre des moments forts en émotions et découvrir la merveilleuse musique de Guiseppe Verdi. Après cette nuit magique, le vieux grigou sera métamorphosé à jamais…
    Marlène Jobert signe ici un conte musical qui plongera vos enfants dans l’ambiance de Noël et leur révélera la magie de la musique de Verdi.

    Notre avis:
    Marlène Jobert écrit des contes pour les enfants depuis 15 ans maintenant et a vendu plus de 11 millions d’exemplaires tous contes confondus. Un succès qui ne tient certainement pas qu’à son métier d’actrice. Elle a eu le génie d’écrire sur la musique et avec la musique ! Et de la plus belle des façons. Chacun de ses contes est entraînant, passionnant petits et grands, soutenu par la musique et lui conférant une autre dimension. La conteuse n’a pas oublié les enfants, leur besoin d’évasion, de rythme, d’identification. Leur envie de monstres, de génies, de fées, de sorcières…
    Et voici que les éditions Atlas nous propose un magnifique coffret de Noël avec pas moins de trois histoires joliment illustrées pour leur côté livre, joliment conté par l’auteure pour leur côté CD. Avec à chaque fois, la découverte d’un compositeur sur une musique orchestrée par Jean-François Leroux.
    Des contes qui s’apprécieront pleinement à partir de 5 ans et envoleront vos enfants dans un ciel étoilé où chaque astre porte le nom d’un grand compositeur. A écouter avec grand plaisir !

    En lire plus sur Marlène Jobert sur son site d’auteur.

  • Contes & Légendes des Hautes-Alpes – Anne Lopez, éditions De Borée

    Contes & Légendes des Hautes-Alpes
    Anne Lopez
    Sous la direction de Catherine Evrard
    Photographies : Marion Labéjof
    Illustrations : Léo Duquesne
    Editions De Borée
    Collection : Contes & Légendes
    Format 24,8 x 16,5 cm, 448 pages
    Parution : octobre 2009
    Prix: 26€

     

     Présentation de l’éditeur :

    Savez-vous qu’on trouve encore dans les Hautes-Alpes tout un peuple d êtres extraordinaires ? De courageux petits hommes, parfois réduits de moitié, affrontent des ogres et des ogresses, tels la Goyle ou bien Ogre d’or. Des personnages fantastiques peuplent les vallées : Patchi Patcha, fayes et matagots, ainsi que le Daruc… Sur la Montagne noire ou dans leurs jardins secrets, les montagnards cultivent des histoires d’amour, celle de Belle Née au Soleil ou du Prince crapaud. Les Hauts-Alpins ne manquent ni d’humour ni de malice, comme Jean Pallon ou le veilleur de mort ou encore les larrons de l’âne péteur ; ils apprécient les punitions infligées aux usuriers, au forgeron brutal, ou au politique arriviste. Ils sont aussi friands d’histoires merveilleuses où les bêtes parlent : les ours et les serpents conversent avec les saints, l’oie, le renard et le merle blancs aident les jeunes gens méritants. Et ne croyez pas que la magie a disparu, la Dame du col du Lautaret continue à se montrer aux automobilistes… Enfin, ne manquez pas d’aller saluer Cérestine, la montagnarde raboutine intemporelle, qui témoigne, avec son bon sens naïf, des changements et de la modernisation des Hautes-Alpes, et qui vous dira vos quatre vérités !

     Anne Lopez a les yeux qui pétillent quand il s’agit de vous faire partager sa passion pour le conte. De sa formation de danseuse, elle a gardé la grâce et l’expressivité des gestes, et ce n’est donc pas par hasard qu’elle s’est engagée avec un complice dans les spectacles en langue des signes ou pour les tout-petits. Elle peut également vous surprendre en visites contées drolatiques dans les monuments historiques, ou bien même en une représentation très intime, dans un taxi ! Amoureuse de la montagne, Anne Lopez a quitté la région parisienne il y a quinze ans pour s’installer dans un petit village ; elle recueille les récits et s’en fait l’écho pour assurer la transmission en organisant des ateliers théâtre et conte. Les contes traditionnels et merveilleux se comptaient par centaines, et avant qu’ils ne tombent définitivement dans l’oubli de la vie citadine, son écoute attentive et sa plume poétique auront redonné vie à certains d’entre eux…

     

    Notre avis :                 

    Voici que se livrent les plus belles légendes des Hautes-Alpes à nos esprits avides. Le Patchi Patcha à grelots libéré du buisson qui le retenait récompense d’une marmite sans fond ; les fées, ici fayettes, y côtoient les Matagots et autres Familiers apportant leurs services et leurs trésors ; les orgres ont la peau couverte d’une soyeuse toison d’or ; les femmes revêtent peaux de loups pour devenir louberous ou se font diablesses se glissant dans le lit des pauvres bergers et un terrible cochon noir, le daruc, vous emporte avec malice sur son dos… Telles sont les histoires que vous conte Anne Lopez avec toute la musique de ses mots. Elle a beau prétendre dans l’introduction qu’elle a abandonné son style oral de conteuse pour mettre ces légendes par écrit, les textes sont pourtant tout imprégnés de cette atmosphère si enjouée que les conteurs donnent aux histoires. Introductions accrocheuses, sautillements verbaux, piques et sourires, tout y est ! Jusqu’au personnage récurrent et malicieux de Cérestine, la montagnarde raboutine !

    Les éditions De Borée poursuivent donc ici leur collecte intelligente des contes et légendes de France en laissant la parole et une belle liberté de ton aux différents auteurs. Chaque volume est l’occasion de découvrir histoires de terroir mais également celle de rencontrer un style d’écriture différent, d’ouvrir la porte d’un monde autre. Ceci apporte une richesse considérable à l’entreprise. De même, les illustrations des textes plaisent, comme ici photographies et illustrations, et varient également d’un tome à l’autre.

    Une collection à suivre, assurément !

  • Contes & Légendes de la Meuse – Jean-Claude George, éditions De Borée

    Contes & Légendes de la Meuse
    Jean-Claude George
    Editions De Borée
    Collection : Contes & Légendes
    426 pages
    Parution: septembre 2009

    Présentation de l’éditeur:
    Vouivre immense, Warabouc, Rouchoume, bête Faramine… amateurs de mystères, partez à la découverte des antiques légendes qui peuplent les rives de la Meuse !
    Poète, romancier, conteur et historien régional, Jean-Claude George a publié de nombreux ouvrages consacrés à son département, la Meuse.

    Notre avis:

    A quel magnifique voyage nous convie Jean-Claude George dans cet opus de la collection Contes & Légendes des éditions De Borée consacré à la Meuse ! Le passionné et passionnant auteur, féru d’Histoire et de mystères locaux, vous entraînera dans un souterrain à la recherche du trésor des Templiers, vous contera l’histoire de la belle Mélusine échappée de son Poitou pour terminer ces jours dans le Nord-est de la France, vous fera connaître le Rouchoume, autre créature féerique incontournable de la région tout comme la célèbre Vouivre… Vous croiserez ici des géants et leurs tombes, des rois maudits ou assassinés, Nostradamus, des pierres qui bougent, etc. Un pays aussi riche en légendes que son Histoire fut cruelle, un territoire de secrets et de sorciers… Le style, très agréable, de l’auteur vous plonge immédiatement dans l’ambiance propice au développement de chaque conte, histoire ou légende. Sans oublier le soin apporté à la présentation du livre, mise en page claire, illustrations efficaces et couverture cartonnée de toute beauté. La Meuse et ses mystères n’attendent plus que vous pour sauter à pieds joints dans les aventures du jeune Roi Dagobert II, de Godefroid de Bouillon, de fantômes et de sotrés !

     

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  • Interview de Corinne Duchêne, conteuse et elficologue

    Vous l’avez peut-être déjà croisée, sa vielle à roue à la main, lors d’un festival ou d’une soirée médiévale? Corinne Duchêne est elficologue, amie des fées et conteuse professionnelle. De quoi intéresser le Peuple féerique qui n’ pu s’empêcher d’en apprendre davantage…


    A quand remonte ce goût pour les légendes et la féerie ?
    J’avais 3 ou 4 ans à l’époque où mon grand-père, coureur des bois solognot et bon conteur, m’emmenait, les soirs d’été, voir les fées qui venaient se baigner dans une source située dans un terrain en friche. Nous nous mettions à plat ventre dans les hautes herbes pour les regarder sans nous faire remarquer. Je resterai persuadée qu’il les voyait autant que moi. Il est parti trop tôt pour que nous puissions avoir une discussion d’adulte à ce sujet.

    Qu’est ce qui pousse une responsable qualité dans l’automobile à vouloir vivre et faire vivre le monde des légendes, à abandonner le monde de l’industrie pour celui des fées ?
    La fée qui s’était penchée sur mon berceau avait dit que je ferai briller les yeux des gens assemblés autour de moi. A 15 ans, je voulais faire de l’art thérapie avec des enfants et adolescents en difficulté. A l’époque, le conseiller en orientation m’avait regardé avec des yeux ronds. Je venais d’un milieu pas très riche alors on m’a dirigée vers une valeur sûre, un bac technique chimie. J’avais simplement 20 ans d’avance sur mon époque.
    Consciente que le conte était peut-être l’ultime patrimoine à sauver, j’ai entrepris, dès 1990, des recherches sur les origines des contes de ma région et restauré des récits entendus dans mon enfance. J’ai aussi un parcours personnel riche autant qu’atypique et j’ai eu la chance de rencontrer de grands maîtres sur le chemin de ma quête.
    En 2004, j’étais déjà conteuse professionnelle depuis 9 ans et je menais difficilement les deux carrières ensembles. Comme la vie est bien faite, on a posté la lettre m’annonçant mon licenciement le jour où mon premier livre (Contes et légendes du Berry – aux sources des traditions orales) sortait des presses pour mon éditeur. Je me suis simplement consacrée à ma passion et suis devenue intermittente du spectacle.

    Vous vous déclarez « elficologue », un terme inventé par Pierre Dubois. Que représente la féerie pour vous ?
    Ce terme que Pierre Dubois a inventé représente bien sa passion et l’énorme travail qu’il a pu faire en la matière. Je pense être de la même veine. Nous avons un maître et ami commun : le grand Claude Seignolle.
    Pour moi, la féerie puise ses sources dans les mythologies des peuples antiques et sûrement protohistoriques. En vieille intégriste, je suis allergique à cette mode des oreilles en latex et des délires elfiques. Ceux qui fréquentent le Petit Peuple me comprendront… J’ai dévoré les romans du visionnaire Tolkien à l’adolescence, mais ça ne m’a pas emmené vers des délires.
    La féerie représente pour moi tout ce qu’on interdisait de croire à un enfant né dans la deuxième moitié du 20e siècle. J’ai eu la chance d’être élevée autrement, auprès d’une maman non-voyante qui m’a enseigné le pouvoir du Verbe, au contact de la nature et de la culture rurale grâce à mon grand-père. Je me suis peut-être construite différemment.

    Vous avez suivi une formation de conteur et êtes une conteuse professionnelle aujourd’hui. Le conte et la féerie sont deux univers très proches ?
    Peut-être pour certains conteurs, mais c’est loin d’être une majorité et c’est très bien comme ça.
    Les contes merveilleux représentent une bonne partie des contes contés actuellement.
    Quand j’ai commencé à me former au Centre de Littérature Orale de Vendôme, mes propos sur les fées me faisaient passer pour une illuminée. C’était pour moi un compliment, car l’illuminé est celui qui a été touché par la lumière.
    Le Fada était, en langue d’Oc au Moyen Age, le fou habité par une Fade (fée) et elle pouvait prophétiser par sa bouche. Laissons le conteur être un peu fada.

    Les festivals et soirées de contes connaissent depuis quelques années un large succès. Comment expliquez-vous ce regain pour la transmission orale dans une société de l’écrit ?
    C’est ce qu’on appelle le « renouveau du conte ».
    Peut-être, pour les personnes qui vont voir des conteurs « traditionnels », le plaisir de découvrir ou de retrouver des choses qui font partie de notre patrimoine commun, faire goûter ce plaisir à leur enfants, ou le bonheur simplement d’un moment partagé de convivialité…
    Pour ceux qui vont écouter des contes étrangers, une recherche d’exotisme ou de sagesse et d’enseignement qu’ils ne pensent pas trouver dans leur propre patrimoine oral (qu’ils méconnaissent souvent)…
    Pour d’autres, une mode branchée…
    Pour ceux qui vont voir la nouvelle lignée de conteurs qui arpentent la scène, avec des récits de vie souvent écrits pour eux par des auteurs, une mise en scène superbe et efficace, des effets… on est loin de la transmission orale et plus proche du théâtre. Je trouve ce travail artistique intéressant et parfois remarquable, mais ce n’est pas ce que je recherche quand je vais écouter (et non voir) un conteur.
    Les enseignants, les animateurs pour enfants, les centres d’accueil pour handicapés sont entrain de redécouvrir le bonheur que peut apporter le conte, et c’est très bien.

    Le conte n’a jamais totalement disparu puisque tous les petits enfants le vivent qu’il soit lu ou simplement inventé par leurs parents. Mais de plus en plus d’adultes se tournent vers les contes.
    Une façon de s’accrocher à leur propre enfance ? Ou le besoin de vivre un temps « sans temps » ?
    Détrompez-vous : Bon nombre d’enfants grandissent dans un désert culturel et émotionnel où il n’y a pas trace d’imaginaire. Vous en connaissez beaucoup, des parents qui lisent et inventent des contes pour leurs enfants ? Au mieux, ils saturent leurs gamins d’activités sans les laisser souffler. Le pire, ce sont les nouveaux grands-parents qui pensent être branchés en faisant des activités sportives avec leurs petits. Pas un moment à partager concernant l’imaginaire. Laissez-leur du temps pour rêver !
    Je rencontre aussi des enfants dont les parents sont tellement attentifs à leur remplir la tête qu’ils ont un imaginaire « préfabriqué ». Leur propre imaginaire asphyxié peine à se développer.
    Si autant d’adultes se tournent aujourd’hui vers le conte, c’est peut-être parce que le 20e s., qui voulait sortir de l’obscurantisme de la culture paysanne, n’a pas voulu de ces croyances qu’il considérait d’un autre âge. Les gens qui viennent au conte ressentent inconsciemment qu’ils en ont besoin à tout âge pour se construire, tout simplement.
    Il ne faut pas être nostalgique : la nostalgie tue le présent et n’ouvre pas les portes de l’avenir. Le conte a été un siècle en « dormition », comme le Roi Arthur dans l’Île d’Avalon. Le voilà de retour car il est notre compagnon sur le chemin de la vie.

    Vous évoquez beaucoup la « mythologie française ». Quelle est-elle ?
    Elle est si vaste, aussi riche que le patrimoine de chaque région. Rien que dans ma région, je peux vous citer les personnages les plus connus : Gargantua, la vaste famille des fées de langue d’Oc et de langue d’Oïl (Martes ou Marses, Fades ou Fadées, Folles ou Fées, Dame-Blanches ou Demoiselles, Fileuses ou Bonnes-Dames, Dryades et Amadryades, Ondines et Naïades…), les Fadets ou Sylvains, les Laveuses de Nuit, la Grand’bête, la Levrette, le Loup-brou, la Cocadrille, les Lupeux et Birettes, la Chasse à Baudet ou Chasse-maligne, les Follets et Flambettes, sans oublier Gorgeon (le Diable). On pourrait y passer la nuit…

    Vous pratiquez de nombreux spectacles dans des manifestations médiévales. Là aussi, c’est un phénomène assez récent et très populaire. Etait-ce la plus belle période des contes, le Moyen-âge ?
    Je ne pratique pas l’animation médiévale mais le spectacle de rue, une évocation historique et festive, uniquement sur des sites et des fêtes de qualité. Mon intérêt pour cette époque date d’avant la mode.
    L’époque qui m’intéresse est cette renaissance médiévale qui se situe du 11e au 13e s., ces échanges et ces brassages de cultures, l’art des troubadours et trouvères, la rencontre entre la féerie de l’Orient et les croyances païennes de l’Occident Celte qui fit naître le conte merveilleux, la séduction d’une époque où l’imaginaire n’avait aucune limite…
    Le mot « récité » que vous employé pour l’époque peut être juste à cette époque. Dans les différentes formes du conte au Moyen Age, on trouve :
    – le texte hagiographique (récit de la vie et du martyre des saints ou des miracles de la Vierge Marie, souvent inspiré de mythes ou de contes universellement répandus en Orient comme en Occident)
    – l’exemplum (permettant d’appuyer par des exemples les règles de la religion à respecter)
    – le recueil édifiant (qui porte à la vertu par exemple et sert à instruire les jeunes gens)
    – la chronique (récit retraçant les aventures de rois et de reines devenus mythiques, leurs faits extraordinaires ou prodigieux, en les encrant par des faits historique précis)
    – la novella (ancêtre de la nouvelle, récit plus court que le roman, qui introduit parfois dans le domaine du merveilleux, les valeurs chevaleresques…)
    – la chanson de geste (puissants récits narrant avec force les guerres et la geste noble et fière des héros)
    Le plus intéressant pour moi est le lai féerique, à l’origine une composition musicale chantée et accompagnée à la harpe ou à la rote, qui relate une aventure, un évènement souvent merveilleux. A la fin du 12e s. le texte va se détacher de la partition musicale pour donner un genre narratif, un court poème relatant une aventure, un évènement extraordinaire. Ces lais parlent d’un monde de sortilèges, où les êtres et les choses sont libérés des lois naturelles. Les personnages sont féeriques, surnaturels, et les animaux fabuleux. C’est l’ancêtre du conte merveilleux.
    Ce qui m’a toujours surprise, c’est la tolérance et la souplesse dont a fait preuve le Moyen Age chrétien à l’endroit de thèmes merveilleux, malaisément conciliables avec le strict respect de l’enseignement religieux. La matière traditionnelle du conte merveilleux est pourtant utilisée, au hasard des services qu’elle peut rendre au texte religieux ou profane qui lui offre un point d’encrage. Bien que ce genre ait existé par transmission orale depuis l’aube des temps, il faudra attendre le 16e s. pour que des clercs puisent dans cette riche matière médiévale pour écrire les premiers recueils de Contes Merveilleux. Sous le règne de François 1er, des humanistes vont y contribuer comme François Rabelais avec son Pantagruel et son Gargantua. C’est cette matière, issue de l’Occident comme de l’Orient, de l’Antiquité comme du Moyen Age, que les folkloristes du 19e s. vont recueillir dans la tradition orale.

    Voyez-vous une différence entre un même conte récité à l’époque et maintenant ?
    Les contes du Moyen Age seraient imbuvables tels quels pour un public d’aujourd’hui. Les textes mémorisés et contés (et non récités) doivent être remaniés, mais avec le soucis de respecter l’esprit du texte d’origine. Un détail souvent incompréhensible au 21e s. peut avoir de l’importance ou peut être parfois supprimé. Le tout est de bien maîtriser le thème et de garder l’essence du conte.
    Nous sommes bien loin d’avoir l’esprit superstitieux et impressionnable des hommes du Moyen Age.

    Vous donnez également des formations. Qu’est-ce qui pousse les gens à vouloir eux-mêmes devenir conteurs ?
    La quête de quelque chose, des autres ou de soi-même, je pense. Il faudrait le demander à chacun…
    Je ne forme pas que des gens qui veulent devenir conteurs. J’ai dans mon atelier conte à Déols (près de Châteauroux), des parents ou grands-parents voulant créer un lien d’intimité autour du conte avec leurs enfants, et des personnes curieuses désirant vivre harmonieusement leur rencontre avec le Conte. J’y enseigne surtout le plaisir de conter, à être honnête avec sa fonction de conteur et à prendre conscience du pouvoir des mots.
    Bien des chemins mènent au conte. Pour moi conter, ce n’est pas dire des mots les uns derrière les autres : c’est faire don d’images très personnelles à des auditeurs, connus ou inconnus, en situation d’ouverture. Ce n’est pas raconter des histoires anodines : c’est transmettre des thèmes qui viennent parfois de la nuit des temps et qui répondent à l’attente inconsciente d’un public. Ce n’est pas faire sa propre psychanalyse devant un groupe : c’est prendre du plaisir à la saveur d’une histoire et communiquer ce plaisir à ceux qui l’écoute. Mais il faut pour cela que le conteur ait réglé ses comptes avec lui-même et avec les personnages du conte qu’il a choisi de transmettre. Il faut aussi qu’il trouve l’indéfinissable harmonie, qui le relie aussi bien à son récit qu’à son public, pour que la magie du conte opère.
    Le conteur est pour moi un passeur.

    Pour revenir à la féerie. Trouvez-vous que c’est un thème qui revient à la mode ?
    A mon goût, un peu trop et n’importe comment… au risque de passer complètement à côté et c’est bien dommage. On tombe dans le domaine du paraître alors que tout est dans le vécu et le ressenti.

    Quelle est votre créature féerique préférée et pourquoi ?
    Pour les animaux : la licorne car c’est un symbole universel d’initiation, de pureté et de grâce. On la retrouve représentée jusque dans la grotte de Lascaux.
    Pour les personnages : la dryade, cette fée qui habite les chênes, parce que dans les contes merveilleux elle protège les enfants. Et ne suis-je pas la petite-fille du chêne ?

    Votre actualité ?
    Un nouveau spectacle « Métamorphoses », avec la complicité d’Alexis Vacher à la vielle à roue électroacoustique. Un spectacle troublant où voix et vielle deviennent conteuses pour évoquer la quête de l’Amour il y a 2000 ans. Mêlant les légendes de l’Antiquité aux musiques inspirées d’Orient, nous invitons à un voyage dans la mythologie gréco-latine. Aèdes du 21e siècle, nous avons choisi de faire revivre de beaux contes, dits à la manière du poète latin Ovide, qui séduiront petites et grandes oreilles.
    A découvrir ICI

    Et un calendrier pas mal chargé à consulter sur mon site www.corinne-duchene.com

    Un nouveau livre de contes (normalement pour 2010) sur les personnages féeriques de ma région justement. Un gros chapitre sur le sujet figure déjà dans mon premier livre (à découvrir et à commander sur mon site Internet).

    Propos recueilis par le Peuple féerique en juin 2009

  • Godo nous dévoile son projet Orthana !

    Depuis quelques années, on croise l’illustrateur Godo et ses illustrations féeriques dans de nombreux salons. C’est ainsi que le Peuple féerique a croisé son chemin, le temps de lui poser quelques questions à propos de son mystérieux et énorme projet : Orthana. L’auteur nous en apprend un peu plus sur cet univers en cours de création…


    D’où est née votre passion pour l’illustration et la fantasy ?
    A vrai dire, je crois que la passion du dessin est venue en même temps que celle de la fantasy, dès que j’ai commencé à dessiner cela tournait souvent autours des chevaliers, des dragons et des êtres féeriques (bien que les personnages que je dessinais étaient sans aucun doute plus monstrueux qu’aujourd’hui). Certainement à cause de certains livres, films, dessins animés dont les images ont marqué mon enfance, comme les storyteller, Dark Cristal et l’Histoire sans fin entre-autres films, ou The flight of dragons, un dessin animé magnifique du début des années 80. En littérature, les premiers auteur qui m’ont fait voyager dans des mondes de fantasy sont évidement Tolkien puis Moorcock. Mais le dessin est très rapidement devenu un besoin, si je n’avais pas ma ramette de feuilles blanche et mon crayon sous le coude il me manquait quelque chose. Même aujourd’hui, je ne pars jamais sans ma “trousse de secours”, carnet de croquis, gomme mie de pain et graphite, on ne sait jamais, une idée est si vite arrivée! Ou si je croise un gnome qui veut bien prendre la pose…

    Quels sont les illustrateurs qui vous ont le plus apportés côté inspiration et technique ?
    Sans hésitation, je commencerai par Allan lee. J’ai eu l’occasion et la chance de le rencontrer et de le voir dessiner quelques fois et il y a une telle douceur dans son trait et dans sa manière de travailler, même lorsqu’il représente des scènes de batailles, on dirait que le crayon touche à peine la feuille. C’est véritablement magique et sa façon de dessiner les arbres et la nature est tout simplement géniale, on sent la vie et le poids des années dans ses forêts.
    D’autres illustrateurs m’ont beaucoup marqué, comme les frères Tom et Greg Hildebrant. Il y a presque toujours dans leurs peintures (plus dans leur peintures fantasy que S.F) une impression de grande intimité avec les personnages, j’ai adoré leurs calendriers 1978 autour du Seigneur des Anneaux. D’autres illustrateurs incontournables de la fantasy, John Howe, Brian Froud, Frazzetta plus loin Arthur Rackham m’ont sans doute influencé et la liste est longue dans les illustrateurs que j’apprécie. Paul Kidby, Paul Bonner, JB Monge, Jason Manley, Pascal Moguérou, Erlé Ferronière, Olivier Ledroit… Je ne les citerai pas tous, nous y passerions la nuit.

    Vous travaillez actuellement sur un gros projet féerique nommé Orthana. Pouvez-vous nous en dire plus sur cet univers ?
    Avec grand plaisir, c’est un projet qui me trottait depuis tant de temps dans la tête que je suis impatient de voir le premier tome sous presse. Il me tient d’autant plus à coeur que j’ai cette fois-ci prit la plume pour écrire les contes en duo avec Gilles Da Costa un très bon ami passionné de fantasy avec qui je voulais travailler depuis longtemps.
    Sept tomes sont prévus, ce qui représente une somme de travail assez conséquente, tant en écriture qu’à l’illustration.
    Nous avons essayé de donner une dimension supplémentaire à ce livre. Le lecteur sera à la fois devant des contes et devant une saga. Donc deux façons de lire s’offriront à lui. D’une part la trame de fond de l’histoire est constituée des aventures de deux conteurs qui se retrouvent pour partager les contes du petit peuple qu’il ont pu recueillir après de longues saisons passées à parcourir les Grandes-Terres. Ainsi leurs aventures relient entres eux les différents contes qu’ils ont pu sauver. On peut donc si on le souhaite lire les contes individuellement ou profiter de l’évolution de la quête des conteurs et des mésaventures des peuples d’Orthana et des Grandes-Terres. Mais je pense qu’un petit texte d’introduction sera plus parlant. Il n’est pas définitif mais cela plante le décor.

    Il y a fort longtemps, les Grandes-Terres qui s’étendaient à l’ouest de l’infinie mer des sages jusqu’aux plaines-Sèches de l’est, n’étaient qu’un seul et unique royaume gouvernées par le grand roi Tildelion. Par son désir de justice et de paix, les humains et les autres peuples, que l’on avait coutume d’appeler les féeriques y vivaient cote à cote en harmonie. Chaque peuple mettait au service des autres ses connaissances et de ses facultés propres. Mais après de longues années de règne, le roi disparu soudainement laissant vide le trône de la majestueuse cité d’Ebel qui se gorgea des rumeurs les plus improbables sur sa disparition. Le royaume bienheureux se vit en quelques années balafré de frontières, morcelé en de nombreux territoires gouvernés par des clans, tous plus ou moins hostiles ou méfiants les uns envers les autres. Dés lors, la paix, entre les hommes et entre les différents êtres de féerie, maintenue jusqu’ici par Tildelion, s’effrita comme un parchemin trop vieux, et, tout comme la paix, le savoir immense des hommes et des féeriques qu’unifiaient et préservaient les sages du roi, disparu dans une nuit d’ignorance et de lutte aveugle pour une domination des terres.

    Miraculeusement, par la volonté du conseiller du roi, peu de temps avant ce grand chambardement, une confrérie nommée simplement les “frères conteurs” vit le jour. Neufs des membres de cet ordre avaient pour mission d’arpenter le monde afin de recueillir et sauver de l’oubli les témoignages les plus extraordinaires sur les êtres qui peuplaient les Grandes-Terres et tout particulièrement sur ceux qui vivaient dans l’impénétrable et légendaire forêt d’Orthana. Beaucoup de clans d’humains après la chute du Royaume unique s’allièrent à de viles créatures et profitèrent du chaos régnant pour traquer les plus fragiles et précieux êtres de féerie comme les fées, les lutins,les gnomes et bien d’autres encore.

    Dès lors, une fois l’an, les conteurs, le gardiens du livre blanc et l’archi-conteur se réunissaient dans un lieu secret de tous. Une clairière cachée, au milieu de laquelle se dressait la grande pierre de mémoire, flanquée de ses deux visages impassibles. Chaque conte écrit sur le livre était lu à haute voix alors que les conteurs chantaient silencieusement sur cinq notes. Si le conte était faux ou incomplet, le vent ballayait les lettres du livre comme de la poussière. Mais, s’il était vrai, les lettres s’élevaient des pages en minces filets de lumières multicolores et pénétraient dans la pierre de mémoire par un oeil, situés à l’emplacement de l’oreille. Une fois dans la pierre, les contes prenaient vie, ils devenaient énergie. Et la pierre, au fil des ans, pulsait d’un considérable amas de puissance et de savoir, prêtant aux frères-conteurs une vie dépassant de loin celle des autres hommes.

    Alors, plus que tout, les conteurs espéraient un jour entendre et ramener l’histoire de la mystérieuse reine des fées, mais celle-ci disait-on, vivait au coeur même de la gigantesque forêt d’Orthana, lieux sans âge, habité d’êtres inconnus et parsemé de tant de dangers et de secrets qu’aucun homme n’y pénétrant trop profond n’en revint jamais.
    Pourquoi recherchaient-ils celle-ci plus que toutes autres ? Car, si un jour, le conte de la reine fée entrait dans la pierre de mémoire, on dit que sa puissance serait telle qu’à travers-elle, déchirant les brumes du nord sur un destrier d‘argent, reviendrai le roi Tildelion et qu’il unifierai un nouveau royaume.

    L’histoire qui va suivre est celle de deux conteurs , Aldrim Quaeris et Fosco Triklin et de leur étranges aventures dans la quête extraordinaire des contes sur les chemins des Grandes-Terres et les sentiers d’Orthana…
    J’en profite également pour informer qu’entre chaque tome nous allons aussi lancer un CD de musique qui accompagnera les contes. D’une part avec mes propres composition et d’autre part avec les composition sur ces mêmes contes de la harpiste Eve Mc Tellen.
    Et par la suite, il y aura sûrement d’autres surprises, mais nous en parlerons le moment venu.
    Autre point important, nous allons bientôt lancer une souscription sur le premier tome !

    La féerie semble intéresser de plus en plus de gens. Partagez-vous ce sentiment ?

    C’est sans doute les adaptations cinématographiques et les jeux vidéos qui ont ouvert d’autres portes à la fantasy pour se faire connaître d’un plus grand public. Les progrès techniques aidant, les représentations de toutes les images que l’on pouvait s’imaginer dans les livres se sont vues projetées à l’écran. Les images de synthèse on remplacé les ficelles et les marionnettes et ont donné une plus grande facilité ou en tout cas rapidité de réalisation pour représenter ces mondes imaginaires visuellement complexes. Quoique les anciens films comme Labyrinthe gardent un cachet irremplaçable.
    Quoiqu’il en soit, la fantasy, comme le conte en général, a souvent plusieurs degrés de lecture. Je ne pense pas qu’il faille y voir systématiquement une fuite de la réalité vers de vagues rêveries comme on peut l’entendre souvent, même si c’est sans doute vrai quelquefois. L’imaginaire est important, il fait aussi parti de notre réalité. il y a beaucoup de choses que l’on a du mal à aborder dans notre quotidien qui peuvent trouver un écho dans l’imaginaire. D’une façon général, s’il y a un besoin de se plonger dans le monde de l’imagination, c’est qu’il y a un manque ailleurs. Le regard que l’on porte sur la réalité que l’on nous donne à voir ne nous suffit pas, et c’est dans l’imagination créatrice que l’on peut cerner ces choses qui nous échappent, qui nous manquent et que l’on n’arrive plus à entrevoir tous les jours. L’extraordinaire dans le quotidien.

    Quelle est votre créature féerique préférée et pourquoi ?
    Parmi tous les êtres de féerie, il y en a un que je trouve très original, c’est une créature de bois et de feuilles, vivant dans la forêt de Fangorn, là je pense que vous voyez de laquelle je parle. Les ents. Avoir donner vie à ces êtres, ces bergers de la forêt fut une idée de génie de Tolkien, et leur représentation au cinéma, une heureuse surprise tant ils étaient proche de l’image que je m’en étais faite à la lecture des livres. Ils semblent vieux comme le monde, sages, majestueux. Ils allient à la fois les qualités humaines et celle de la nature. Oui, ce sont bel et bien mes créatures féeriques préférées.

    Votre site web est très travaillé. Vous passez d’ailleurs beaucoup de temps sur Internet. C’est vraiment quelque chose qui a révolutionné votre façon de travailler ? Ou est-ce un très bon outil de communication ?

    C’est un outil très pratique, c’est grâce au net que j’ai pu faire connaître mes travaux, ça m’a permis de rencontrer bon nombre de collaborateurs dont certains sont devenus des amis par la suite.
    C’est un très bon outil de communication, d’autant plus que je me suis éloigné de Paris pour la verdure, ce qui a rendu cet outil d’autant plus important pour me tenir au courant des diverses manifestations…
    Pour le site web, j’essaie de le mettre à jour aussi souvent que possible mais cela demande du temps donc je fais de grandes vagues de mises à jours de temps en temps.

    D’où partez-vous pour créer une illustration ? Qu’est-ce qui vous inspire ?

    Généralement, je travaille au souvenir plus qu’à l’observation alors qu’il faudrait pour bien faire équilibrer les deux, car se baser sur la mémoire sans une observation directe peut engendrer des problèmes de proportions et l’observation directe seule retranscrite sur la feuille fait perdre toute l’âme au dessin toute sa personnalité (c’est juste mon point de vue). Il faut laisser le temps à l’imagination de transformer les images que l’on perçoit pour en faire ressortir ce que, justement, les yeux n’ont pas forcément capté. Mais le principal est peut-être de n’être jamais satisfait de son illustration une fois finie pour que la meilleure soit toujours la prochaine.

    Et côté technique ? Comment travaillez-vous vos illustrations ?
    Après beaucoup d’essais, je suis revenu au simple crayon ou mine graphite et à la feuille blanche. Il n’en faut pas plus pour tout exprimer dans le trait. Quand à la couleur, j’ai abandonné les pinceaux il y a quelques années pour la palette graphique. Je peux changer dix fois d’avis sur les tonalités d’une illustration, comme j’utilisais quelque fois l’aquarelle cela ne donnait pas beaucoup de possibilité de modifications de ce coté là ; et la peinture à l’huile que j’aime beaucoup aussi me prenait trop de temps. Mais je compte bien retourner un jour à mes pinceaux de temps en temps ce sont deux méthodologies différentes mais je crois que dans les deux sens, l’apprentissage de l’une aide aussi pour l’autre.

    A part l’univers d’Orthana, avez-vous d’autres projets en cours ou à venir ?

    Oui, Orthana va déjà prendre beaucoup de temps avec ses sept tomes, mais je travaille en parallèle sur l’adaptation du roman de mon ami Guillaume van Meerbeeck, Dormäe, en jeu vidéo, un jeu online qui sortira fin 2010 si tout se passe bien. Cela représente une sacré somme de visuels et une nouvelle manière de travailler. Mais c’est très intéressant d’autant plus que son univers est passionnant.

    Propos recueillis par le Peuple féerique en mai 2009.

    A noter que Godo proposera quatre livrets, pochettes de crayonnés sur les Fées, Lutins et gnomes, Trolls et gobeliins, Dragons. Livrets tirés des recherches d’Orthana et qui seront disponibles très bientôt.

    Pour suivre l’actualité de Godo : http://www.godo-illustrateur.com/

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