Interview de Patrick Jézéquel, l'éditeur d'Au Bord des Continents
Pour les amateurs de féerie en France, une maison d’édition est incontournable : Au Bord des Continents. C’est elle qui a découvert des talents tels que Jean-Baptiste Monge, Erlé Ferronière, Pascal Moguérou et qui nous présente aujourd’hui les livres de Sandrine Gestin, Séverine Pineaux ou encore Raphaël Grosjean. Cette maison qui porte un nom appelant aux voyages extraordinaires a multiplié ses parutions depuis 15 années. Pour vous, nous avons posé quelques questions au capitaine de ce navire féerique, Patrick Jézéquel.
Pourquoi avoir choisi, au début des années 90, le créneau des livres sur la féerie ?
Il y a 15 ans lors de la création de la maison d’édition, il y avait peu de livres d’illustration voués au merveilleux. C’était l’occasion de travailler avec des illustrateurs de grand talent qui pouvaient mettre en œuvre leurs techniques de coloristes et de dessinateurs sur des thèmes où la poésie allait de paire avec la technique.
Le merveilleux est l’occasion d’exprimer la part de poésie qu’il est parfois difficile d’exprimer autrement. Nous faisons des livres pour que les adultes retournent dans le monde de l’enfance. Le merveilleux est l’univers où l’on a le plus de latitudes pour naviguer dans l’univers de l’enfance et sa poésie, sa liberté.
Récemment, on a l’impression que votre catalogue s’étoffe de plus en plus. Vous accueillez d’autres illustrateurs que ceux « maison », vous sortez pas mal de livres de croquis, de dérivés autour d’une publication. La féerie est-elle plus à la mode aujourd’hui ? Si oui, comment expliquez-vous ce succès grandissant ?
L’univers du merveilleux a toujours été « à la mode ». Aujourd’hui c’est peut être plus le travail des illustrateurs qui est de plus en plus reconnu. Et indéniablement les grosses productions cinématographiques que l’on connaît tous ont provoqué une surproduction d’ouvrages sur le thème chez tous les éditeurs pour jeunesse et adultes.
Vos premiers lecteurs qui sont-ils ?
Dans les salons, on observe une importante présence féminine lorsque les
auteurs dédicacent. Notre public porte autant d’intérêt à la thématique qu’à la Belle Image.
Le fait de s’être établi en Bretagne, terre des Korrigans, a-t-il eu une forte influence sur le développement de votre maison ?
Indéniablement, la maison d’édition s’est au départ appuyée sur le réseau régional, celui de la « Bretagne, terre de légendes et de rêves ». La Bretagne est une vitrine extraordinaire.
Et votre collection jeunesse? Comment se portent les fées auprès des
plus jeunes ?
Nous sommes très fiers des ouvrages que l’on a pu réaliser pour les plus jeunes, avec des illustrateurs aussi différents que Jean-Baptiste Monge, Erlé Ferronnière, Yong Romano, Christelle Le Guen, Olivier Boiscommun ou encore René Hausmann… Mais nous nous confrontons à un problème de diffusion, notre réseau étant trop spécialisé « bandes-dessinées », ce qui ne nous permet pas de toucher toutes les librairies spécialisées jeunesse.
Quels sont vos projets en cours ou à venir ?
La maison d’édition accueille un nombre de plus en plus important de jeunes illustrateurs, comme Raphaël Grosjean (Le guide du lutin voyageur) et d’autres surprises seront à suivre…
Propos recueillis par le Peuple féerique en juin 2009
Maison d’édition très très sérieuse … MERCI pour cette interview originale; et MERCI d’accueillir tous les talents au coeur de votre maison d’édition.