Elfes

Les Elfes

Elfe, elfes et univers elfiques, par Richard Ely

Les elfes sont des créatures féeriques liées à l’air dans la mythologie scandinave. Ces petites divinités nordiques protégeaient la nature et la fertilité. Les elfes ou alfar sont également liés étymologiquement à la couleur blanche (du latin alba).

Décrire la taille ou les mœurs des elfes est chose difficile car il en est de toutes sortes. D’une légende à l’autre l’elfe se fait noir, minuscule, de taille humaine, lumineux, domestique des dieux ou esprit de la nature. Tantôt il se fait proche des nains, tantôt des pixies. Il est esprit positif et protecteur ou bien maléfique et responsable de tous les maux et maladies.

L’œuvre de J.R.R. Tolkien et son fabuleux Seigneur des Anneaux a largement contribué à la représentation contemporaine des elfes, à savoir des être d’apparence et de taille humaines, lumineux, sortes de dieux humanoïdes décidés à quitter le monde des hommes pour leur paradis. La ressemblance avec les anges bibliques n’est pas étonnante venant de Tolkien.

Meadow Elves de Nils Blommér (1850)

(extrait du Grand Livre des Esprits de la Nature, Richard ELy et Frédérique Devos (illus.), éditions Vega)

Malgré tout le folklore, les contes et légendes qui mentionnent des faits liés aux Elfes, malgré tout ce qu’en racontent les poètes et écrivains de fantasy, ils demeurent un véritable mystère…

L’edda de Snorri Sturluson rédigée au XIIIe siècle évoque trois races d’Elfes. Les elfes noirs sont à rapprocher des nains. Les elfes sombres, hypothèse formulée par Claude Lecouteux, seraient peut-être tout simplement les âmes des morts, influence de l’idée du purgatoire chrétien.

Ceux qui nous intéressent plus particulièrement ici, ce sont les elfes lumineux, réminiscence probable d’anciennes divinités liées à la nature et à la fertilité, deux domaines que les eddas leur attribuent. Par certains aspects, les Elfes sont tantôt placés au même niveau que les Ases et Vanes, tantôt en deviennent leurs serviteurs mais les informations demeurent vraiment très discrètes. À cette discrétion vient s’ajouter tout le travail de l’Église chrétienne pour lutter contre les cultes païens, en rejetant les Elfes dans le monde des démons responsables de maladies et autres maux, ce qui déboucha sur la perte de toute trace des véritables origines et sur cette dénomination devenue générique. Les Elfes ne sont plus ces dieux de la nature mais toutes sortes de créatures féeriques disséminées dans les folklores germaniques et scandinaves.

On notera néanmoins que dans un pays aussi reculé que l’Islande, le culte aux elfes, au peuple caché, vivant dans les pierres ou les tertres, esprits de la nature, reste très vivace. Pour éviter de blesser l’huldufólk, on détourne des autoroutes, on consulte des médiums avant de bâtir et même l’ex-présidente d’Islande, Vigdís Finnbogadottir, a maintes fois fait allusion à l’existence des Elfes.

L’image se déforme encore par les littératures de fantasy où les Elfes sont devenus les créatures les plus emblématiques du genre. Dans le Seigneur des Anneaux, Tolkien propose une image très angélique des Elfes, êtres en tous points raffinés, peuple, à l’instar des Túatha Dé Danann, quittant la Terre du Milieu pour laisser place au règne de l’homme. Il confère aux Elfes leurs oreilles pointues, signe de leur animalité, les lie à la nature mais tranche nettement avec les représentations précédentes allant de petites fées ailées aux êtres des cauchemars. Les Elfes de la fantasy moderne se rapprochent de divinités mais leur beauté et leur apparence représentent toutefois un idéal très humain. Seule leur taille semble renouer avec les premières idées des Elfes qui se sont vus rapetisser dans les derniers siècles au fur et à mesure que les croyances, elles aussi, s’estompaient.

Les Elfes de Tolkien portés à l’écran par Peter Jackson, renforcent encore cette image angélique qui leur colle…

Difficile donc, voire impossible, d’approcher les Elfes dans leur origine première, les seuls éléments en notre possession étant cette idée de brillance, de luminosité et ce lien à la nature et la fertilité qui les font remonter loin, très loin dans le cheminement des dieux. Mais qu’importe l’image qu’on leur donne, ce qui est vrai, est que leur essence, malgré les pièges, les oublis et les déformations, traverse le temps, nous rappelant à chaque fois, que derrière les Elfes, c’est la nature qui nous parle, nous touche, nous convie à une danse éternelle.

Vous appréciez le monde fabuleux et mystérieux des Elfes ? Alors, naviguez avec le Peuple Féerique tout au long des articles pour vivre leur féerie…

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