Catégorie : Découvertes

Surprises de fée & secrets de lutin

  • Des origines du Petit Peuple…

    Des origines du Petit Peuple…

    Le Petit Peuple connaît un certain regain d’intérêt ces dernières années. On se complaît à posséder l’une ou l’autre effigie sur les étagères de sa bibliothèque ou de petites créatures dissimulées dans la verdure de son jardin. On collectionne les ouvrages, les cartes postales, les affichettes à leur image. On voit fleurir échoppes d’artisans, marchés féeriques et autres festivals ou expositions leur rendant hommage. Un intérêt que le mouvement celtique, la littérature et le cinéma de Fantasy ainsi que certaines envies de renouer avec la Nature expliquent en grande partie. Mais d’où vient ce Petit Peuple ? D’où sont-ils donc issus ces êtres farceurs et qu’on a tant de mal à rencontrer lors de nos balades nocturnes en forêt ?

    Certains prétendent que la religion chrétienne a transformé certaines divinités celtes ou encore romaines, bref païennes, en ces êtres aujourd’hui cachés. D’autres racontent que ce sont des esprits de la Nature (une théorie fort peu éloignée des divinités celtes ou encore des satyres, sylvains ou nymphes des mythologies antiques).

    Toutes ces divinités ou créatures mythiques auraient alors formé le Petit Peuple. Toujours dans cette optique divine, ils seraient ces dieux que les hommes ont progressivement abandonnés, ce manque de foi les auraient relégués à un certain «arrière-plan». D’autres soutiennent encore que ce sont les Tuatha De Dannan qui ont trouvé refuge sous terre et que leurs descendants sont devenus ces créatures féeriques.

    Diverses légendes formulent d’autres explications de l’origine des Faeries… Des anges déchus, d’anciens druides ou encore des enfants non baptisés étaient pour les chrétiens du Moyen-Age des personnes ni assez mauvaises pour aller en Enfer, ni assez bonnes pour le Paradis. Elles erraient ainsi sur Terre… Une croyance nordique voudrait que Eve cachât aux yeux de Dieu une partie de ses enfants qu’elle n’avait pas encore lavés. Puisque ces enfants Lui avaient été dissimulés, ils le seraient aussi aux yeux du monde… On raconte encore qu’il s’agirait d’anciens peuples ou tribus chassés par l’avancée des celtes et qui se seraient progressivement soustrait aux yeux de leurs ennemis… Enfin, Sir James M. Barrie propose le conte selon lequel le premier rire du premier enfant se brisa en mille morceaux qui s’élancèrent de partout en créatures merveilleuses… Cette jolie explication rappelle encore l’histoire de cet homme rencontrant sur sa route une petite créature. Voyant qu’elle ne l’effrayait point, celle-ci se mit à grandir monstrueusement. Mais l’homme ne frémit pas le moins du monde et dit à la créature que seul le fait d’entrer dans cette noisette pourrait l’impressionner. Aussitôt dit, aussitôt fait et tout aussitôt l’homme emporta la noisette chez le forgeron qui réduisit le fruit en d’infimes particules. Chacune d’entre elles devenant un être de Faerie !

    Alors quelle est l’histoire vraie ? Toutes nous semblent receler une étincelle de Vérité… A vous de choisir votre préférée !

    Le SAVIEZ-VOUS ?

    Shakespeare par sa pièce Songe d’une Nuit d’été contribua beaucoup au succès du Petit Peuple. En proposant des personnages issus des mythologies celtique et grecque pour ses esprits de la Nature, il témoigne de l’intérêt porté sur le sujet au 16ème siècle.

    Des fées et des morts…

    Souvent liés aux tertres funéraires, à un monde souterrain, les fairies se sont fait une réputation mortelle. Il n’est pas rare que l’apparition d’une des créatures soit annonciatrice d’une mort prochaine…

    Des êtres si familiers…

    Dans les croyances antiques, nombre de petites divinités étaient liées à la maison et la famille. Doit-on y déceler l’origine de certains membres du Petit Peuple si familiers dont farces et péripéties trouvent place en nos demeures ? Même aujourd’hui, ne raconte-t-on pas que ce serait les gremlins qui saboteraient nos ordinateurs ?

    Quelques lectures féeriques…

    A Dictionary of Fairies de Katherine Briggs (Pantheon Books)

    B.A. BA lutins, de Jean-Paul Ronecker, aux Editions Pardes

    Faërie : La colline magique, de Raymond E. Feist, Editions France Loisirs (Ed : Presses de la Cité pour la première édition)

    Fairy & Folk Tales of Ireland de W.B. Yeats, (First Collier Books)

    Les contes du petit peuple de Pierre Dubois, illustré par Claudine et Roland Sabatier, aux Editions Hoëbeke

    Gnomes, lutins, korrigans, farfadets, trolls et autres génies du monde, textes rassemblés par Dominique Besançon et Sylvie Ferdinand, Editions Terre de Brume

    Le dictionnaire féerique, d’André-François Ruaud, illustré par Marie Dereau, Lachâtaigne, Patrick Larme et Stéphane Poinsot, Editions de l’Oxymore

    Le grand livre des gnomes de Terry Pratchett, aux Editions J’ai Lu (entre autres il doit exister dans d’autres éditions….)

    Nains et gnomes, (L’univers féerique vol 2) de Edouard Brasey, Edition Pygmalion.

    Vie et mœurs des lutins bretons, Françoise Morvan, Editions Babel

  • Quatre catégories pour le Petit Peuple…

    Katharine Briggs précise qu’il existerait quatre catégories constituant le Petit Peuple:

     

    1. TROOPING FAERIES — faeries that travel in groups.

    2. SOLITARY FAERIES — faeries that tend to live alone or are found by themselves, such as, the Brownie.

    3. MERMAIDS, WATER AND NATURE SPIRITS — faeries that are tied to an element.

    4. GIANTS, MONSTERS AND HAGS — all the rest of the faeries that don’t fit into one category!

  • 2004, Peter Pan a 100 ans !

    Peter Pan a 100 ans !

    Qui n’a jamais rêvé de rester un enfant toute sa vie ? De vivre sans souci, dans un Imaginaire où se côtoient pirates et indiens, fées et créatures de toutes sortes… Lorsque James Matthew Barrie donne naissance à Peter Pan, c’est toute son âme qu’il lui insuffle et c’est toute notre jeunesse qui s’y inscrit. Cent ans plus tard et après être passé par les studios Disney ou encore, tout récemment, le crayon de Régis Loisel, Peter Pan demeure un mythe universel et sans ride aucune. Petit voyage à Neverland…

    Comme nous le rappelle la judicieuse publication de la pièce de Barrie aux éditions Terre de Brume, « Peter Pan a 100 ans et pas une ride…« . Ce petit garçon facétieux, naïf et éternellement jeune, est né en 1902 dans Le Petit Oiseau Blanc. Mais c’est réellement dans la pièce éponyme dont la première se tiendra en décembre 1904, que Peter Pan prend son envol. James Matthew Barrie décide de faire de la pièce à succès un roman, en 1911; il l’intitulera Peter and Wendy. Cette dernière prenant une importance de plus en plus grande. C’est encore l’auteur qui supervisera la première adaptation cinématographique en 1924. Un film muet, excellent, de Herbert Brenon avec, dans le rôle de Peter, Betty Bronson (Et oui, une fille ! Chose courante dans le théâtre lorsqu’il s’agit d’interpréter un jeune adolescent…). Mais le Peter Pan que nous connaissons certainement le mieux reste celui de Walt Disney qui finira de convaincre tous les petits et grands enfants de la force de ce personnage, de cette histoire qui traverse les années sans perdre de son charme et de sa puissance.

    Qui est Peter Pan ?

    Le héros de Barrie est d’abord et avant tout le symbole du refus de grandir. De nos jours, en effet, le complexe de Peter Pan, qui touche en majorité les hommes, désigne cet état d’esprit enfantin, ce refus des responsabilités, cette envie d’éternelle jeunesse… Dans l’œuvre, nombreux sont les points communs entre Peter et son auteur. Ne fut-ce que cette éternelle question de la mère, obsession perpétuelle pour Barrie (Sa tragédie: une mère adorée lui préférant son frère aîné, disparu à 13 ans). Pour un aperçu des liens entre l’auteur et son héros, nous vous conseillons la préface de Franck Thibault à l’édition de Terre de Brume (2004), riche en enseignements. Cette préface a le mérite de mettre l’accent sur Peter Pan en tant que « célébration de l’imagination au pouvoir et une glorification de la jeunesse… » mais relève que l’œuvre est également « l’expression d’une profonde blessure« .  Cette blessure, ce mal être seront quelque peu effacés par le dessin animé de Walt Disney (1953) et sa suite (Peter Pan, retour au pays imaginaire, de Robin Budd, 2002) pour être pleinement révélés par le Peter Pan de Loisel (Vents d’Ouest, 1996-2004), préambule à l’histoire de Barrie. Se faisant, Loisel réussit là un coup de maître, celui de recolorer Peter Pan de sa sublime noirceur…

    Un siècle pour une éternité

    Depuis la première représentation théâtrale jusqu’à aujourd’hui, rare sont ceux qui ont pu échapper à Peter et sa bande de gosses perdus. Le Pays de Jamais-Jamais a même donné son nom au parc de Mickaël Jackson, victime mondialement célèbre de ce fameux complexe d’éternelle jeunesse ou, dans le cas de la pop star, de jeunesse perdue qu’il cherche à retrouver…

    Le cinéma livrera une suite à Peter Pan (Robin Williams) au travers de Hook de Steven Spielberg (avec la délicieuse Julia Roberts en fée clochette !). Mais il faudra attendre la version de P.J. Hogan, en 2004, pour donner lieu à une véritable magie digne du Pays de Jamais-Jamais. Spectacle garanti !

    Si le cinéma s’accapare la magie de Peter Pan, la bande dessinée penchera bien plus du côté sous-jacent de l’œuvre et éclairera de ses planches et de ses cases l’aspect poétique, toute la profondeur du monde de Barrie.

    Cosey, dans A la recherche de Peter Pan (Le Lombard), nous propose une histoire centrée autour d’un écrivain débarquant dans un paisible petit village suisse. Les références à Peter Pan sont multiples : la recherche de l’inspiration, les souvenirs d’enfance (du héros et de l’auteur), la poésie… Tout récemment, Marion Poinsot nous mène dans un univers plus accentué côté pirates avec les aventures de Dread Mac Farlane, la sœur de Peter Pan, aux éditions Clair de Lune. Mais encore une fois, l’œuvre ultime autour de Peter Pan reste celle de Loisel. Suivant un idée émise par Pierre Dubois, éminent spécialiste du Petit peuple mais également des récits de pirates, Loisel va lier Peter Pan à Jack l’éventreur, donnant au côté obscur de l’œuvre de Barrie encore plus de profondeur. Il nous ballade entre un Londres malsain et le Pays de Jamais-Jamais, où cette faculté qu’ont les habitants de l’île d’oublier sans cesse apparaîtra des plus cruelles. En six tomes, Loisel émeut, touche, pourfend nos âmes avides de merveilleux. Une œuvre sucrée et amère à la fois, un pur régal.

    La Fée clochette

    Si Barrie accorde au fil des réécritures de plus en plus d’importance au personnage de Wendy, le public, depuis l’adaptation de Disney, semble accorder ses faveurs à un autre personnage important de l’histoire: la Fée Clochette.

    Inspirée par le modèle-type de pin-up des années 50 pour sa version animée, la fée muette deviendra le symbole des programmes TV de Disney et des feux d’artifice de ses parcs d’attraction. Loisel lui rendra la parole, seulement intelligible par les habitants de Jamais-Jamais et en fera une fille sensuellement boudinée, aux bas de guêpe, qu’on s’arrache sous forme de posters, ex-libris, statuettes, etc.

    Devenue un véritable mythe, elle apparaît de tous côtés, que ce soit au final de Roger Rabbit, dans Shrek ou encore, sous les traits de Kylie Minogue, dans l’enchanteur Moulin Rouge. On la retrouve encore en littérature française, sous les trait de la fée Chandelle ­- qui faillit s’appeler Clochette -; délicieuse, espiègle et jalouse, elle tient compagnie au chevalier Kantz, dans le cycle de Wielstadt de Pierre Pevel (chez Fleuve Noir et réédités chez Pocket).

    La Fée clochette est devenue le véritable symbole de l’Imaginaire et de l’inspiration féerique. De toutes les fées de nos légendes, celle de Barrie reste la plus présente dans les esprits de chacun. Si Peter Pan représente l’envie de l’éternelle jeunesse, La Fée Clochette est, elle, le symbole du désir de l’Imaginaire. Un imaginaire toujours lié à l’enfance, ses jalousies, ses colères et ses actes irréfléchis.

    Barrie avait eu quelques craintes, lors de la première représentation, au sujet de Clochette. Son héros demandait au public d’applaudir pour faire revivre la fée mourante, empoisonnée. Car les fées ne meurent que si on arrête de croire en elles. Cent ans plus tard, l’auteur peut se reposer en paix, car les applaudissements fusent toujours pour la petite créature ailée, espiègle et bougonne mais éternellement adorable… comme le sont nos chers bambins.

    Si l’envie vous prend de vous envoler vers le Pays imaginaire, on ne saurait trop vous conseiller d’emprunter la porte discrète mais combien fabuleuse de la vie de J.M. Barrie racontée dans le sublime Finding Neverland de Marc Forster avec dans le rôle de Barrie, un Johnny Depp très convaincant. Un film qui a su allier la réalité et la magie. Une magie qui a soufflé ses 100 bougies…

    Bon anniversaire Peter,

    bon anniversaire Clochette !

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