Catégorie : Chroniques

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  • OMNIA : interview féerique pour groupe de légendes…

    OMNIA est un groupe extraordinaire à plus d’un point. D’abord car ils représentent ce retour à la Nature et aux fées commun à de nombreuses personnes aujourd’hui. Ensuite, car leur musique invite à un partage émotionnel puissant dont le point culminant se traduit sur scène (Ayant eu la chance de les voir deux fois en live, ça en vaut vraiment la peine !). Enfin, car leur message est simple et répond parfaitement aux espoirs de tous et à cette philosophie de vie qui semble naître ou plutôt renaître de partout. La sortie du DVD « Pagan Folk Lore » était déjà une très belle occasion d’en apprendre plus sur le groupe, de découvrir le visage humain qui se cachait (pas tellement loin en fait) derrière ces dieux de la scène. Une belle occasion aussi d’interviewer Mich Rozek, le batteur d’Omnia et le membre en contact permanent avec les fans du groupe. Rencontre…



    Le DVD « Pagan Folk Lore », c’est une idée qui est venue comment ?

    Ça nous a semblé de manière assez naturelle l’étape logique après la sortie d’Alive! On avait bien sûr eu pas mal de demandes de fans désireux de pouvoir se replonger dans l’ambiance de nos concerts sans s’abîmer les yeux et les oreilles sur Youtube. La nécessité grandissante de pouvoir disposer d’un support audiovisuel de qualité pour promouvoir le groupe auprès des salles et festivals nous a conforté dans cette décision. Il faut dire que beaucoup d’organisateurs de concerts sont déconcertés par OMNIA et s’en font souvent une image totalement fausse. Montrer qu’on n’allait pas sacrifier leur petite soeur sur scène ou envoyer Luka décapiter les mecs trop bruyants au bar avec les dents nous semblait nécessaire. Cela a finalement représenté une bonne année de préparation et de travail, mais ça en valait amplement la peine et l’investissement.

    La petite histoire contée sur la fabuleuse genèse d’OMNIA nous plonge dans la féerie avec beaucoup d’humour. L’humour est très présent au sein d’OMNIA, comment l’explique-tu ?
    Il n’y a pas grand-chose à expliquer. L’humour au sein d’OMNIA vient tout aussi naturellement que la musique. Les personnes qui nous connaissent en dehors de nos activités musicales ou qui nous ont déjà croisés backstage savent que nous sommes aussi tordus sur scène qu’en dehors. Mais des gentils tordus, quand même…

    La féerie connaît de plus en plus de succès ces derniers temps, tu as une idée des causes ?
    Je ne peux pas me prétendre un spécialiste de la question, mais il me semble évident que c’est une saine et naturelle contre-réaction au désenchantement global de notre société occidentale et de ses valeurs. Pour moi comme pour beaucoup de gens, un univers peuplé de petits êtres ailés, d’arbres qui parlent et de créatures fantastiques est plus porteur de sens qu’un monde dirigé par des banquiers jonglant avec de l’argent qui n’existe pas, où nos lendemains sont définis par d’obscures bourses, où d’étranges personnages sont payés beaucoup trop cher pour déterminer notre avenir à tous en gesticulant devant des écrans. Il revient à chacun de choisir la réalité qu’il préfère…

    Qu’est-ce que « croire aux fées » pour toi ?
    C’est retrouver cet instinct d’enfant qui n’as pas peur de se confronter aux forces primordiales de sa propre imagination, savoir que l’univers que nous construisons dans nos esprits peut être plus réel que la matière, réveiller tous ces archétypes endormis qui deviennent objectifs par la seule force de la pensée. Peu importe la forme que l’on veut leur donner: croire aux fées, c’est nourrir leur existence.

    Quelle est ta créature féerique préférée et pourquoi ?
    Je dirais la Rusalka (Rusalky au pluriel), nymphe des eaux dans les traditions slaves, belle et langoureuse, n’attendant qu’une occasion pour noyer les imprudents qu’elle a charmés. C’est une fascination qui est sans doute essentiellement… hormonale, je dirais.

    [/caption]Vous parlez de la musique d’OMNIA comme de la Paganfolk. Steve définit cela comme  » le son que les humains produisent quand ils sont en contact direct avec la nature »…
    Pagan Folk est une étiquette qui vaut ce qu’elle vaut, mais cela reste une étiquette qui est par définition limitative et qui est à l’heure actuelle utilisée pour définir des groupes de tendances très diverses. L’essentiel est que la musique d’OMNIA se nourrit principalement de ce primitivisme instinctif propre aux musiques traditionnelles, simple comme le souffle du vent faisant chanter les branches, un cri d’oiseau à l’aurore ou les vagues caressant les galets. Ce n’est pas seulement l’inspiration de notre musique, mais son essence même. Nous sommes juste des interprètes contemporains essayant de traduire à la manière d’aujourd’hui les échos intemporels de la nature.

    On croise souvent les termes « païens » et « neo-celtic » concernant OMNIA et son public…
    Comme avec toutes les étiquettes, chacun y trouvera le sens qu’il veut. Nous sommes finalement de simples adorateurs de la nature s’inspirant des multiples cultures ayant marqué les terres où nous vivons et les hommes qui nous ont précédés. Philosophiquement, nous sommes des esprits libres et individuels, heureux de vivre notre spiritualité loin de structures ou d’institutions limitatives et dogmatiques, qu’elles se disent païennes ou pas.

    OMNIA Theatre Tour, Roosendaal par Diana BloemendalIl existe beaucoup de mouvements de retour à la Nature mais cela semble se faire en adéquation avec une vie bien ancrée dans la société d’aujourd’hui. On peut donc concilier une vie moderne et un respect de la Nature ?
    Il ne faut pas se faire d’illusion: prétendre pouvoir vivre en communion totale et inconditionnelle avec la Nature en vivant avec les standards de notre société actuelle est une illusion. Si tout un chacun pouvait ne serait-ce que prendre conscience de sa réelle place sur cette planète, tout faire pour « limiter les dégâts » de sa présence sur terre, et retrouver une certaine humilité perdue face au monde qui nous entoure, ce serait un énorme pas pour nous tous.

    Outre le fait d’être musicien dans OMNIA, tu t’occupes particulièrement du PaganClan, le fan club. Tu dois souvent échanger avec eux, lors de ces échanges, quels points communs rencontre-tu entre tous vos fans ?
    C’est clair que m’occuper du PaganClan me permet d’être en contact direct avec de nombreux fans. Le fait de m’être chargé du merchandising du groupe avant de devenir un membre à part entière m’a également permis de rencontrer énormément de gens qui se sentent proches du groupe. Le point commun est essentiellement lié à une certaine sensibilité. Maintenant, difficile de tirer un portrait général du public d’OMNIA. Cela va du fan de folk ou de musique du monde au metalleux de base en passant par les fans de Goth, musique médiévale ou musique classique. C’est difficile à définir, mais il y a, en tout cas, quelque chose qui les touche dans notre musique au delà des genres et des générations.

    Tu as toi-même connu OMNIA en tant que fan d’abord, qu’est-ce qui te séduisait chez eux ?
    La qualité intemporelle et ultra-sensible de la musique combinée à une identité et des valeurs fortes. C’est difficile à expliquer, mais lorsque je les ai vus pour la première fois sur scène, j’ai eu l’impression de rentrer chez moi après un long et éprouvant voyage. C’est ce qui s’appelle une révélation, je suppose, même si je me méfie un peu de ce mot qui sent un peu trop le monothéisme théocratique exclusif.

    On ressent toute l’importance de la scène pour vous et il est vrai qu’un concert d’OMNIA a une saveur particulière. Vous considérez-vous d’abord comme un groupe de scène ? Et peut-on parler de « communion » avec le public ?
    C’est définitivement sur scène qu’OMNIA prend toute son ampleur. Le plaisir que l’on a sur scène semble en effet être communicatif, et que ce soit dans un théâtre, une salle de concert rock ou un festival d’été, il y a toujours une alchimie entre le public et le groupe. Steve définit cela comme un grand rassemblement chamanique villageois. Il y a un peu de cela, en effet. Il faut de toute façon le vivre pour le comprendre. J’invite donc les lecteurs à venir nous voir en live pour se faire leur propre opinion là-dessus.

    Et les morceaux, comment naissent-ils? Comment sont-ils travaillés par la suite pour arriver au résultat final ?
    La base des compositions vient de Steve et Jenny. Jenny s’occupant principalement des mélodies et arrangements alors que Steve se charge des textes. Ils aiment s’isoler dans une petite cabane des forêts ardennaises pour trouver l’inspiration. Les morceaux sont ensuite retravaillés en groupe. Vu notre répartition géographique, avec Joe et moi vivant en Belgique tandis que les autres membres du groupe vivent à différents endroits des Pays-Bas, c’est parfois la croix et la bannière (pardonnez-moi l’expression) pour les répétitions, mais cela fonctionne, et même plutôt bien.

    Si tu devais choisir un seul message véhiculé par OMNIA, quel serait-il ?
    Comme dirait Steve: « Plantez un arbre! ». Ce sera toujours ça de pris.

    Quels sont vos projets en cours ou à venir ?
    Nous continuons pour l’instant notre tournée des théâtres aux Pays-Bas qui connaît un grand succès. La saison des festivals va bientôt commencer, avec des dates en Belgique, Allemagne et Pays-Bas. Nous sommes aussi activement en train de composer pour le nouvel album qui sortira fin de l’année. Certains de ces nouveaux morceaux ont déjà été rôdés sur scène avec un très bon accueil du public malgré leur côté atypique comparé aux précédents morceaux d’OMNIA. Je crois qu’avec ce nouvel album, nous allons devenir plus inclassables que jamais. En attendant, nous continuons à renifler les fleurs, parler aux oiseaux et caresser les arbres. Parce que se sentir vivre, ça se mérite.

    Propos recueillis par le Peuple féerique en mars 2009

    Visitez le site web d’OMNIA

  • Rencontre avec Arthur Ténor, l’auteur de L’Elfe au dragon (Seuil Jeunesse)

    Auteur jeunesse prolifique, Arthur Ténor aime à explorer des mondes fantastiques pour le plus grand plaisir des jeunes lecteurs. Pour la sortie du premier tome de L’elfe au dragon, aventure palpitante d’un jeune elfe et de son alter-ego dragon qui tentent de délivrer leurs amis, le Peuple féerique a échangé quelques propos avec l’auteur. Rencontre.

    Comme beaucoup d’histoires sorties dernièrement, on a l’impression que la  trilogie du Seigneur des Anneaux n’est pas très loin… Qu’est-ce qui vous a  décidé de vous inscrire dans cette voie? La vision des films ou l’engouement  actuel des lecteurs pour la fantasy ?
    J’ai été élevé au biberon Tolkien. Entre 18 et 28 ans, les 1 400 pages du Seigneur des Anneaux ont trôné sur ma table de nuit. Je peux même dire que j’ai appris à écrire avec ce livre de chevet. Mon tout premier roman était d’héroic fantasy. Quand j’ai commencé à publier en jeunesse (à partir de 1998) j’ai attendu d’être plus confirmé dans mon style et ma place d’auteur, car ce genre nous entraîne plutôt vers les gros volumes. Mon premier roman de fantasy a été publié chez Plon Jeunesse en 2006 (Voyage extraordinaire au royaume des 7 Tours). Depuis, on peut dire que je me lâche dans un univers qui m’est familier, bien que je ne sois pas un expert en littérature de fantasy.

    Elfe et dragon, deux créatures largement appréciées par les lecteurs de fantasy. Avoir opté pour un titre mettant en avant les deux mots, n’était-ce pas également un joli coup de marketing ?

    Bien sûr ! En vérité, cela tombe vraiment bien pour moi que la fantasy soit à la mode, puisque c’est le genre où, comme je l’explique précédemment, je me sens le plus en affinité. Cela dit, pour le côté  » marketing « , il faut se mettre à la place des auteurs… je veux dire français. Car il y a une telle domination des importations (notamment anglo-saxones), qu’il faut se battre pour être visible. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les tables et têtes de gondoles chez les libraires. On croirait qu’il n’y a en France que deux ou trois auteurs valables (en jeunesse).

    Vous faites de Kendhil un elfe pas comme les autres. Il est très proche des humains. Une façon de rendre votre héros identifiable pour vos lecteurs ?

    Pour ce coup, je ne l’ai pas fait exprès. L’idée de la série est venue ainsi :  » J’aime bien, et les lecteurs aiment bien, les elfes et les dragons.  » Tilt !  » Et si j’écrivais une série avec un elfe et un dragon ? l’un et l’autre présentant des caractéristiques et un caractère très particuliers.  » Je voulais qu’ils soient humains… en fait, plus qu’humains. L’elfe représente pour moi une créature d’un niveau de conscience, et donc de sagesse, supérieur. Konrad Lorenz disait :  » J’ai trouvé le chaînon manquant entre le singe et l’homme… c’est nous !  » Cette citation correspond bien à l’idée que je me fais de l’humanité. L’elfe représenterait ce que l’humain aurait de plus évolué, un modèle qu’il atteindra sans doute un jour (soyons optimistes, dans un millénaire). J’aurais beaucoup à dire sur le sujet. Peut-être qu’un jour j’écrirais un thèse sur l’humanité elfique.

    Vous êtes un habitué du roman jeunesse mais quelles différences faites-vous entre un roman jeunesse de fantasy et un roman adulte de fantasy ? L’âge du héros ? Plus d’actions et moins de descriptions ?

    Certes, il y a des différences visibles entre les lectorats. Je crois que les grands fans et spécialistes du genre trouveront que la fantasy jeunesse manque de complexité, d’ampleur, de subtilité… Personnellement, je ne les oppose pas. Pour mon premier roman, les 7 Tours, il s’agit clairement un roman jeunesse. Pourtant, j’ai aussi des lecteurs adultes, mais peut-être pas les grands spécialistes de fantasy qui lisent, par exemple, L’épée de vérité. L’âge du héros est-il important ? Je ne sais pas. Quel âge a donc Frodon Saquet ? Je me souviens avoir tenté de lire le Seigneur des anneaux une première fois, vers 15 ans, et avoir refermé le livre après 50 pages d’ennui mortel, à cause je pense de toute cette complexité qui fait les délices des amateurs inconditionnels. Puis, quelque mois ou années plus tard, je l’ai repris et j’ai persévéré. C’est devenu mon best, ma référence. Se souvient-on que Tolkien l’a écrit pour ses neveux ? Il s’agit donc d’un livre pour la jeunesse. On s’y perd un peu finalement, non ?

    Comment avez-vous conçu le monde d’Isuldain ? C’était difficile d’imaginer les diverses peuplades, leur représentation ? Sont-elles toutes prédéfinies ou certaines s’affineront au fil des tomes ou même n’existent-elles pas encore dans votre esprit ?

    Curieusement, le monde d’Isuldain est à la fois flou et précis dans mon esprit. C’est un peu comme s’il pré-existait dans mon imaginaire, mais que je le découvrais au fur et à mesure des voyages de Kendhil. Ainsi, certaines régions me sont-elles encore très obscures, mais elles sont là, quelque part dans mon inconscient. Par exemple, la forêt des Songes. Je ne l’ai pas encore visitée… mais j’ai hâte.

    J’ai commencé une bible des lieux et des personnages. Tout cela s’affinera avec le temps.

    Que nous réserve la suite des aventures de kendhil ?

     

    Un lecteur qui suivra les aventures dans leur chronologie, découvrira chaque fois une histoire indépendante des précédentes, mais liées toujours par cette quête qui ne trouvera son dénouement qu’à la fin du tome 6. Ensuite, j’ai déjà quelques idées pour une éventuelle poursuite des aventures de notre binôme. Pour cela, il faudrait que la première saga connaisse un franc succès…

    Que représente un elfe pour vous ?

    Très bonne question qui a déjà trouvé réponse ci-dessus, en partie. Il y aurait tant à dire sur le sujet… Dans le tome 3 des Voyages extraordinaires, j’évoque ma représentation de  » l’esprit elfique « . Le héros subit une  » élévation  » qui le transforme pour partie en elfe. Cela ne change en apparence pas grand chose au personnage, sinon qu’il développe quelques aptitudes sensitives. Mais peu à peu d’autres phénomènes se produisent qui l’amènent à changer sa vision du monde (plus naturaliste, plus sage, plus subtile… ). Si les elfes détenaient le pouvoir sur la Terre, nous pouvons être certains qu’on ne roulerait plus à l’essence, qu’on ne massacrerait plus les baleines et les gens… bref, qu’on connaîtrait la véritable valeur de la vie et de l’humanité.

    Et les dragons ?

    Celui dont on parle dans L’elfe au dragon est un  » être de conscience « . Il a donc une part d’humanité, mais il n’en demeure pas moins une créature au sang de feu. Mieux vaut ne pas le chatouiller s’il n’en a pas envie. Le dragon plus animal qu’on trouve dans d’autres œuvres, représente une puissance brute (brutale) de la nature. Elle ne fait pas dans le détail quand elle est en colère. Je crois que la Nature, dans ce qu’elle a de  » dragonesque « , quand elle pique une colère, peut se montrer terriblement destructrice. Et pourtant, elle sait aussi protéger et faire preuve de beaucoup de douceur… comme Karlo.

    D’une mannière plus générale, vous intéressez-vous à la féerie ? Si oui, qu’est-ce qui vous attire de l’Autre Côté ?

    Absolument ! Vous verriez la décoration de notre maison. Il y a des elfes partout ! (des figurines de Mary-Cécily Barclays). Ce qui m’attire de l’Autre côté du monde ? Tout ce qu’il y a de merveilleux à découvrir. L’Imaginaire est infini, alors pensez ! J’ai de quoi faire. On n’y trouve pas que du merveilleux, mais tout y est fantastique. Dans le Grand Imaginaire, tout est grandiose : les paysages sont grandioses, les batailles sont grandioses… l’amour est grandiose ! Du pur bonheur !

    Quelle est votre créature féerique préférée et pourquoi ?

    L’elfe, bien sûr, pour les raisons précisées précédemment. J’ai un grand faible aussi pour les enchanteurs, pas les magiciens ou les sorciers. Je parle de ces créatures d’essence non humaine (comme les elfes) qui possèdent de grands pouvoirs de sagesse (au sens du savoir et de ce qu’il apporte au jugement). Et j’aime bien aussi les fées.

    D’autres projets en cours ou à venir ?

    Pouh ! Plein ! J’aimerais repartir dans les infinimondes de l’Imaginaire de ma série des Voyages extraordinaires chez Plon Jeunesse. J’attends une réponse… pour bientôt. Et puis très vite, il me faudra retourner dans l’empire d’Isuldain, car Kendhil n’en a pas fini avec sa quête. Une certitude, pour les prochains mois, je reste dans le fantastique.

    Propos recueilis par le Peuple féerique en mars 2009

  • L’Elfe au dragon T1: les Maraudeurs d’Isuldain – Arthur Ténor – Seuil Jeunesse

    Maraudeurs d’Isuldain
    Elfe au dragon, t. 1
    Arthur Ténor
    Seuil Jeunesse
    Publié le 5 mars 2009
    Prix: 10 €

    Présentation éditeur:
    Son origine était un mystère, son alter ego une singularité, son caractère bien étrange pour un Sentinelle d’Oriadith… Il était l’Elfe au dragon, et il voulait savoir pourquoi.
    Son origine était un mystère, son alter ego une singularité, son caractère bien étrange pour un Sentinelle d’Oriadith… Il était l’Elfe au dragon, et il voulait savoir pourquoi.

    Pour la première fois de sa vie, Kendhil va rencontrer des humains. Sous la protection aérienne de Karlo, son dragon d’Hélion, il accompagne le doyen des elfes Sentinelles à Burgon, la cité des maîtres du fer. Lui qui rêvait de voyage et d’aventure, il ne va pas être déçu… ni ménagé par les événements.
    Comment pourrait-il en être autrement, quand on tombe entre les mains des Maraudeurs d’Isuldain, puis entre les griffes des orques de l’Obscur ?
    Le premier tome de la nouvelle série d’heroïc fantasy d’Arthur Tenor, L’Elfe au dragon.

    Notre avis:
    En choisissant d’humaniser au maximum le héros, non-humain puisque elfe, de son histoire, Arthur Ténor permet un rapprochement certain entre ses lecteurs et son héros. Ce premier tome fait l’impasse sur ce qui a amené Kendhil à choisir un dragon plutôt que les habituels alter-ego des Sentinelles que sont les aigles. En passant ici les détails de la jeunesse de Kendhil, l’auteur fait un autre choix judicieux: il laisse d’une part un joli voile mystérieux sur les origines de l’elfe, sur le lien qui le lie au dragon, ce qui enrichira à coup sûr les tomes suivants et, d’autre part, il plonge les lecteurs dans l’action sans attendre l’habituelle et longue introduction à un univers (ici réduite à 3 pages!). Les atouts de ce roman jeunesse ressortent de ces choix: un héros proche des ados-lecteurs, un rythme soutenu, des rebondissements multiples, la mise en place d’une toile de fond solide et qui promet bien du plaisir pour les suites. Le prochain tome étant attendu pour mai de cette année !

  • Petites questions à Jean-Louis Fetjaine concernant les éditions Fetjaine

    Le Peuple féerique vous propose également des rencontres avec les principaux éditeurs de féerie. Nos premières questions sont allés à Jean-Louis Fetjaine qui a publié de merveilleux ouvrages photographiques avec ses complices Jean-Babptiste et Sandrine Rabouan…


    Au catalogue des éditions Fetjaine, on trouve plusieurs ouvrages féeriques. Pourquoi avoir choisi de publier ce genre de livres ?
    C’est un sujet auquel je me suis d’abord intéressé en tant qu’auteur, depuis Le Crépuscule des elfes. Je trouve que le livre – aussi bien le roman que le livre illustré – est un support idéal pour l’imaginaire. La Fantasy est un domaine encore mal connu, alors que tout le monde s’y intéresse.

    On constate une augmentation des livres à thème féerique. Comment expliquez-vous ce succès actuel ? A quoi est-il dû?
    D’abord à la période, qui est favorable à l’évasion, surtout vers un monde imaginaire présentant une alternative au monde réel. La Science-fiction parle de l’avenir et aujourd’hui, l’avenir est plutôt inquiétant. La Fantasy, au contraire, parle d’un passé réinventé ou d’un présent différent, qui pourrait exister. C’est à mon sens ce qui explique son succès.

    Quelle est votre créature féerique préférée et pourquoi ?
    Les elfes, bien sûr… Parce que j’ai écrit déjà cinq livres à leur sujet.

    Y a-t-il d’autres projets féeriques en cours d’édition chez Fetjaine ?
    En fin d’année, deux ouvrages importants : L’Encyclopédie de la Fantasy, par Jacques Baudou, critique au Monde et membre du Prix Imaginales, et le nouveau livre de l’illustrateur Brian Froud, le plus grand maître de la peinture féerique. Ca s’appellera Le Monde de Faerie.


    Propos recueillis par le Peuple féerique en mars 2009.

    Toute l’actualité des éditions Fetjaine sur http://www.fetjaine.com/

  • Rencontre avec Stéphane Bileau, le dessinateur de "La Quête du Graal"

    Le Graal a fait rêvé tant d’hommes au cours des siècles. Chaudron magique procurant la vie éternelle ou coupe du Christ, ce symbole est à la base de nombreuses fictions. La série de bande dessinée « La Quête du Graal », parue dans la collection Soleil Celtic et dont le troisième tome est déjà en libairie, renoue avec la féerie et les croyances celtes tout en nous procurant le plaisir d’une fiction d’aventure. Pour donner une apparence aux chevaliers de la Table Ronde et aux royaumes magiques qu’ils traversent, Stéphane Bileau déploie tout son art du dessin. Créatures fabuleuses et belle Guenièvre vous donnent rendez-vous dans cette interview.

    Vous avez pris le parti de jouer à fond la carte de la féerie dans « La Quête du Graal » et non pas de présenter un côté plus « réaliste » ou « historique »…
    Oui. Ça me paraissait une évidence dès le départ. Déjà parce que je me sens plus à l’aise comme ça. Pour moi, La quête du graal est un roman fantastique et féerique… Je trouve que ça aurait été le dénaturer un peu que de le traiter de manière historique. Personnellement, c’est une histoire qui me fait rêver. J’aimerais pouvoir faire partager ça en la mettant en images.
    Et puis, j’en avais marre de voir dans les films qu’excalibur ne se comporte que comme une banale épée, et que le simple fait de la porter garantissait la victoire. J’avais envie de donner forme à sa magie.

    Guenièvre fait partie des chevaliers de la Table Ronde. Cet élément donne une image très différente de celle à laquelle nous sommes habitués.
    C’était un choix des le début.
    J’avais un petit a priori là-dessus quand François (Debois, NDLR) m’a présenté le scénario. J’avais encore en tête le « Arthur », sortis récemment au cinéma où l’on voyait Guenièvre en amazone et ça m’avait un peu dérangé. Mais à force, je me suis fait à l’idée et j’ai essayé de me l’approprier.
    Le fait est qu’une Guenièvre plus mièvre aurait plus difficilement trouvé sa place dans cette série. On a plus laissé ce rôle à Viviane. François en joue beaucoup, il avait envie d’aborder la relation Arthur-Guenièvre de manière plus terre à terre et de la faire évoluer, plutôt que de partir sur un amour passionnel dès le départ. C’est un contre-pied qui m’a parut assez intéressant.

     

    Au début de l’histoire on nous parle de la mort de Ban de Bénoïc. Peux-tu nous en dire plus sur ce proche d’Arthur et premier amour de Guenièvre. S’agit-il de Lancelot ? Si je ne me trompe, Ban de Bénoïc, dans la légende, est le nom du père de Lancelot…

    Oui, Ban est le père de Galaad, le futur Lancelot du lac.
    Lancelot du lac vieillit plus vite que les autres personnages dans le plan féerique où il passe ses épreuves. Quand il rejoindra Arthur et qu’il apparaîtra devant Guenièvre pour la première fois, il aura à peu près l’âge de son père quand il est mort…

    C’est un univers à la trame assez complexe. Comment travailles-tu avec François Debois pour cerner chaque pièce du puzzle qui se met doucement en place ?
    François nous présente toujours (à Bruno Stambecco et moi) son travail à chaque stade de son évolution. La trame est en place. Nous, on en discute, on essaye de trouver les failles, on discute aussi de nos idées et de nos envies. Chacun rebondit sur l’idée des autres, c’est vraiment enrichissant. cette lecture lui permet de faire évoluer son récit vers le scénario final.
    Après, moi, bien évidemment, j’impose mes planches sans les leur montrer. Que eux ne puissent rien en dire, c’est plus pratique ! Comme ça, moi, j’ai rien à refaire. J’aime beaucoup travailler avec eux !

    Dessiner la féerie, c’est un univers qui t’inspire beaucoup ?
    Disons que ça paraît beaucoup plus facile pour moi de m’évader sur ces thèmes que sur du contemporain trash… Comme beaucoup, j’ai grandi dans cet univers-là. Quasiment toutes mes illustrations en sont issues. C’est l’univers qui m’inspire le plus. Que j’aime le plus.

    La conception d’une créature passe par quelles étapes ?
    Ben en fait, je travaille beaucoup au feeling, y’a pas vraiment de règle. La seule chose dont j’ai besoin avant tout, c’est de connaitre son caractère et son rôle. Il me faut savoir ce que le scénariste en attend. Ça me permet de me faire une idée globale de ce que doit apporter la créature ou le personnage.
    A partir de ça, je fais des recherches jetées sur plusieurs feuilles volantes jusqu’à trouver un croquis qui me convienne. Quand j’en trouve un, je le précise, le termine. ça m’arrive de la décliner sur un ou deux angles. Mais en général, je me contente d’une seule vue. Parfois, un plan américain suffit. Le but, c’est d’avoir en tête la créature et un petit visuel pour mémoire.
    En général, j’essaye de faire en sorte qu’elle dégage quelque chose une fois sur la page.
    Si la créature doit très peu apparaître, je la travaille directement sur la page finale. Leur forme et leur composition découlent souvent des cases dans lesquelles elles apparaissent.
    Sinon, quand je ne suis pas inspiré,  je pars de formes globales au hasard et je regarde ce qui sort. J’essaye d’utiliser des formes improbables et hasardeuses. Quand je me penche à nouveau dessus plus tard ça peut provoquer un déclic et créer un nouveau monstre intéressant.
    Si c’est un personnage,  ça m’arrive simplement de faire des séries de tronches.
    Si le monstre m’inspire, j’essaye d’en tirer des illustrations, pour moi, dès que je m’en donne le temps.

    Quelle est ta créature féerique préférée et pourquoi ?
    Ça, c’est difficile à dire. J’aime beaucoup les licornes et les centaures. Les licornes pour ce qu’elles représentent à mes yeux . Et les centaures parce que j’aime bien les créatures hybrides.
    Les fées aussi j’aime bien parce qu’elles sont souvent plus facile à dessiner.

    Soleil Celtic est une collection qui semble recueillir de plus en plus de succès. De ton point de vue, qu’est-ce qui attire les lecteurs vers ce genre d’albums ? Comment expliquer le succès des korrigans et autres créatures féeriques ?
    L’univers féerique, c’est l’univers du rêve et du songe, il est emprunt de mystère. Peut être est-ce une contre partie au sentiment faux qu’on aurait de tout savoir, tout connaître. Tellement l’information et la désinformation sont facilement accessibles aujourd’hui. On finit par avoir le sentiment d’avoir tout vu, tout découvert.
    J’ai l’impression que les coins sauvages et mystérieux ont quasiment tous disparus… ceux-là même qui alimentaient nos contes de magie. Nos forêt ne font plus peur. On doit se battre pour essayer de sauver nos espèces animales menacées les plus retranchées. On détruit tout ce qui nous fait rêver. On démystifie.
    Retrouver cet univers, c’est peut-être retrouver un peu tout ce qu’on perd par ailleurs.

    Propos recueillis par le Peuple féerique en mars 2009.

    Retrouvez l’actualité de Stéphane Bileau sur son BLOG.

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