Catégorie : Chroniques

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  • Petite encyclopédie des sorcières, Véronique Barrau, Fabrice Carron, éditions du Mont

    Petite encyclopédie des sorcières
    Textes de Véronique Barrau
    Illustrations de Fabrice Carron
    Editions du Mont
    104 pages couleurs – papier 170 gr
    Format 24 x 23 cm à l’italienne
    Couverture rigide
    Prix: 24.50 €

    Présentation de l’éditeur:

    our les lecteurs de Harry Potter. Les sorcières exercent leurs pouvoirs magiques sur les humains. L’auteur Véronique Barrau réuni dans cet ouvrage 67 sorcières du monde, accompagnées de 67 illustrations couleur et croquis. La lecture de ces histoires qui ont terrifié des générations feront sourire et frémir petits et grands…

    Véronique Barrau anime des ateliers écriture et cuisine ludique autour de cet ouvrage, renseignements sur le site internet de son association :

    http://pagesperso-orange.fr/asso-melusine11

    Notre avis:

    Qualifier ce livre de « petite encyclopédie » est vraiment faire preuve d’humilité car l’auteur a rassemblé plus de 76 portraits de sorcières ! Un très beau travail assorti de textes bien écrits, qui ne nous font pas lâcher l’ouvrage avant de l’avoir terminé. Chaque portrait est illustré par les pinceaux de Fabrice Carron qui réveillent de ses couleurs un univers finalement à la thématique bien sombre… Quelque peu dommage toutefois que les illustrations ne reflètent pas toujours avec la même précision que les textes l’apparence particulière de chacune des sorcières décrites.

    Un livre qui m’a fait d’autant plus plaisir que les célèbres sorcières de Belgique n’ont point été oubliées. Chorchîles et Macralles y côtoient d’autres sorcières de tous pays, breiches, charmuzelle, Befana, etc.

    Une jolie réussite!

  • Rencontre avec Alberto Varanda et Petit Pierrot…

    Alberto Varana nous avait habitué à des planches fourmillant de détails, aux jolies guerrières et aux couvertures de fantasy. Le voici de retour, toujours aux éditions Soleil, mais avec une oeuvre toute en poésie et en douceur. Un joli moment de calme, hommage à l’enfance et à l’imaginaire. Une plénitude que les fées ne pouvaient laisser filer sans vous la faire connaître…

    Comme c’est indiqué sur le blog consacré à Petit Pierrot, c’est tout vous, ça ?

    Sans que je sois lui, il y a quand même de moi dans Petit Pierrot. Souvent dans la lune, pensif et observant ce qui m’entoure. Me posant des questions auxquelles je ne trouve pas de réponses.

    D’où est partie l’idée d’un album qui, graphiquement et thématiquement, se détache de votre univers habituel, peuplé de guerriers et de jolies nanas ?

    C’était justement pour explorer autre chose… Et graphiquement et dans le thème.

    J’ai toujours une multitude d’idées dans la tête, mais je ne voulais pas créer quelque chose que j’avais déjà fait ou exploré. J’aime dessiner des guerriers, des héroïnes, des dragons, etc. mais dans ce domaine, je me concentre essentiellement sur le graphisme et me repose sur le talent du scénariste. Je réalise aussi beaucoup d’illustrations, de fantasy notamment. Ce que je voulais, finalement, c’est développer un personnage, un univers qui me ressemblerait… Et jusqu’à aujourd’hui, je ne porte ni armure ni épée dans la vraie vie. L’enfance, les souvenirs, les joies se sont imposés à moi sous les traits d’un petit garçon qui me ressemble un peu.

    Certaines des situations qu’il peut vivre, je les aie vécues, pour d’autres, je les observe, parce qu’il y a des enfants autour de moi.

    C’est ainsi qu’est né le blog dédié à Petit Pierrot…. la première fois du moins, parce que rapidement, je me suis mis à douter et j’ai tout jeté à la poubelle. C’est ma compagne qui les a récupérés et m’a encouragé à continuer. Petit Pierrot revenait à la vie.

    Pierrot a pour compagnon de rêverie un escargot. Un choix singulier ! D’habitude les enfants les mangent crus ces bestioles-là… C’est son côté « collé à la terre », à la réalité qui vous l’a fait choisir, pour contrebalancer les aspirations du jeune héros qui, lui, a toujours les yeux levés vers le ciel et la tête dans les nuages ?

    Monsieur l’Escargot n’est arrivé qu’un peu plus tard.

    C’est parce que Pierrot traînait des pieds pour aller à l’école (je traînais aussi des pieds pour aller à l’école) que m’est venue l’idée de dessiner un escargot qui le doublerait.

    Par la suite, je souhaitais créer quelqu’un qui donnerait la réplique à mon petit bonhomme. J’ai éloigné l’idée d’un ami attitré parce que je voulais que Petit Pierrot soit souvent seul (je suis plutôt solitaire et tout petit, je l’étais beaucoup plus encore, passant mon temps à m’imaginer des univers improbables). Par contre, je souhaitais avoir un animal de compagnie à « moi ».

    L’idée était là, l’escargot faisait partie de son univers, l’animal accompagnant et pas forcément de compagnie, ce qui le rend autonome.

    Par son indolence, sont attachement à la terre et à la réalité, il était parfait dans le contre-poids à l’imaginaire extrême de Petit Pierrot.

    L’escargot peut le reprendre, lui apprendre des choses, lui expliquer des choses, le mettre en garde… ce qui peut amener du conflit. L’empêcheur de rêver en rond.

    Comme tous les enfants, Petit Pierrot a besoin de limites et c’est Monsieur l’escargot qui se charge de les fixer.

    Heureusement, et comme c’est un livre, libre à Pierrot de ne pas toujours respecter ces limites.

    Petit Pierrot nous fait partager un beau moment de douceur, une certaine quiétude s’installe au fil des pages. C’était une envie de proposer un univers très calme mais aussi de nous faire revivre un regard d’enfant sur les choses ?

    Le calme, dans l’univers de Petit Pierrot, s’est imposé naturellement à moi. Je dessine suffisamment de batailles en tout genre pour respirer de temps en temps.

    Je voulais que son univers soit comme une petite maison baignée de soleil dans laquelle nous serions… Il n’y aurait pas de bruit, des enfants feraient la sieste et nous regarderions le ciel par la fenêtre.

    On pense aussi à Calvin & Hobbes, dans cette façon de voir le monde, de s’en étonner, de le comprendre avec sa propre vision des choses d’une part mais aussi dans ce jeu entre un jeune garçon et une créature insolite…

    Le rapprochement peut se faire, dans le sens où le compagnon de jeu du petit garçon dans « Calvin et Hobbes », ne parle et ne joue que quand les adultes ne sont pas présents.

    Notre logique d’adultes veut que nous comprenions que l’animal n’est vivant ou réel que dans l’imaginaire de l’enfant, mais on peut (pourrait) également se dire que c’est parce que les adultes ne voient rien qu’ils ne se rendent pas compte que la peluche est vivante.

    Pour l’escargot, il devrait sembler évident que c’est aussi Petit Pierrot qui imagine que le gastéropode lui répond, qu’il rêve éveillé. Mais laisser planer le doute me plait bien… Et si l’escargot parlait vraiment ?

    Graphiquement, Petit Pierrot se décline dans des tons très doux, un peu vieille photo sépia. Vous invitez là aussi à une sorte de souvenir…

    Oui, la dominante sépia me semble bien coller à ce que je souhaite exprimer, à savoir le souvenir et l’enfance. La douceur aussi.

    Néanmoins, j’y apporte de la couleur… Parce que l’enfance est aussi faite de couleurs et de bonbons acidulés.

    Côté composition, ça respire beaucoup, on a pas mal de moment de pause… Là aussi, une volonté de proposer un moment de calme, une certaine plénitude ?

    Je voulais de la simplicité.

    Autant, dans mes bandes dessinées, j’adore la surenchère graphique, ajouter des détails et faire en sorte que le lecteur se promène longtemps dans les décors, autant dans le cas de Petit Pierrot, je ne voulais pas en rajouter parce que cela me semblait inutile et superflu et irait à l’encontre de ce que je souhaitais exprimer. Je voulais plonger dans l’univers de Petit Pierrot et non pas l’inverse.

    C’est peut-être parce que dans son blog, il y a pas mal d’interactivité avec les internautes, qu’il m’arrive d’avoir l’impression que le petit bonhomme est réel et autonome.

    Quel place à ce projet dans votre carrière ?

    Une place importante. C’est une sorte de sas de décompression qui me permet ensuite de replonger avec gourmandise et de dessiner « Elixirs » avec envie. Et cela m’aura finalement pris beaucoup de temps pour oser et réussir à publier un dessin simplifié… C’est un vrai progrès. J’ai réussi à dessiner tout un livre sans en rajouter et sans en éprouver le manque.

    Sur votre blog, on y découvre aussi de temps à autre des fées. C’est une autre de vos envies d’explorer l’Imaginaire ?

    Cela fait déjà pas mal de temps que je griffonne des fées. Le truc, c’est que pour le moment, je suis partagé, graphiquement. Je voudrais développer un dessin semi-réaliste pour cet univers, mais l’envie de l’explorer de façon hyper-réaliste me tente également.

    Comme les recherches prennent du temps, et que du temps, j’en manque, je me dis que ce sera pour plus tard, mais que le temps viendra, et en attendant, je griffonne, je griffonne.

    Trouvez-vous qu’il n’y a pas assez de place accordée à l’imaginaire sur les bancs de l’école, dans la vie ?

    Pour certains, rêver est assimilé à de l’inaction et de la perte de temps. Notre société étant ultra compétitive, le temps étant de l’argent, l’imaginaire pourrait ressembler à une anomalie.

    Mais je pense qu’il doit toujours avoir une petite place à l’école pour le rêve, surtout sur les bancs de l’école, parce que l’imaginaire me semble important, voire salutaire aujourd’hui.

    A quand le cercle des rêveurs disparus ?

    Pour terminer, avez-vous décroché la lune ou cherchez-vous toujours à l’atteindre ?

    Je vis avec l’idée qu’il y a plusieurs lunes… J’en ai déjà décroché certaines mais il m’en reste, heureusement, encore beaucoup d’autres à décrocher.

    Propos recueillis par le Peuple féerique en janvier 2010

    Pour les lecteurs du Peuple féerique, Alberto Varanda vous offre cette rencontre entre Petit Pierrot et une fée…


  • Delphine Gache au Bord des continents !

    Lorsque Féerie rime avec Nature, nous sommes les premiers à applaudir ! En attendant de le lire et de vous le chroniquer ici, voici déjà la couverture de ce nouveau livre paru aux éditions Au Bord des Continents et signé Delphine Gache et Patrick Jézequel.

  • Encyclopédie de la féerie – Lettre A, Pierre Dubois, Aouamri, Brett, éditions Dargaud

    Encyclopédie de la féerie
    Lettre A
    Textes: Pierre Dubois
    Dessin: Mohamed Aouamri
    Photos: Lord Brett
    Editions Dargaud
    196 pages couleurs
    Date de parution: 04/12/2009
    Prix: 35 €

    Présentation de l’éditeur:

    Avez-vous déjà rencontré une affrignolette, une « fort appétissante lutine de la Haute-Marne, tout en fesses et en tétins » ? Non ? Dommage ! Et sans doute n’avez-vous jamais croisé un abbil’, ce lutin toujours pressé, nu-pieds et débraillé. Mais il n’est pas trop tard pour bien faire… L’elficologue Pierre Dubois, spécialiste des fées en tout genre, passe en revue dans une encyclopédie – illustrée de superbes dessins et de savoureuses photos – tout le petit peuple de la féerie qui vit en marge de la réalité, tapi au fond des contes et légendes qui nourrissent notre imaginaire… Auteur du best-seller L’Encyclopédie des fées, mentor de Joann Sfar qui le considère comme son « papa en littérature », grand collectionneur de tout ce qui se rapporte à la féerie, Pierre Dubois signe un livre qui invite au voyage immobile au pays de l’imaginaire. Les dessins d’Aouamri, le dessinateur de La Quête de l’oiseau du temps, illustrent à merveille les entrées de cette encyclopédie pas comme les autres, tandis que les photographies de Brett nous entraînent au cœur de l’univers quotidien de Pierre Dubois, entre vieilles maisons et campagne peuplée de créatures fantasmagoriques. Le cadeau de Noël idéal, même – et surtout – si vous ne croyez pas aux fées…

    Pierre Dubois a été journaliste et chroniqueur à France 3 pendant plusieurs années. Réalisateur de films, responsable avec Michel Le Bris de la collection « La Bibliothèque de l’elficologie » chez Hoëbeke, ce passionné des fées est aussi scénariste de bande dessinée, notamment pour Joann Sfar (Petrus Barbygère), René Hausman (Laïyna), Lucien Rollin (Le Torte) et Xavier Fourquemin (La Légende du changeling). Auteur de plusieurs ouvrages d’elficologie, Pierre Dubois est membre éminent du Centre de l’imaginaire arthurien situé à Brocéliande.

    Aouamri a dessiné les séries Mortepierre et Sylve avec le scénariste Brice Tarvel. Émule de Régis Loisel et de sa Quête de l’oiseau du temps, il a succédé à Lidwine sur le cycle Avant la quête.

    Brett (Didier Christmann) a d’abord été journaliste avant de s’orienter vers l’édition et la bande dessinée en tant qu’éditeur (directeur éditorial de Dargaud jusqu’en 1998) et scénariste : grand admirateur de Greg, il a signé les scénarios de plusieurs albums d’Achille Talon.

    Notre avis:

    Une encyclopédie autour de la lettre A. Quel pari déjà que cette idée de ne proposer que des mots liés à Féerie et commençant par la première lettre de notre alphabet. Un pari qui ne pouvait être remporté que par l’énigmatique et fabuleux Pierre Dubois, érudit en la matière, Grand Elficologue, Ami du Petit Peuple… C’est avec grande joie qu’on se plonge dans ces dizaines de A, croisant arragousets, ânes rouges, la fée Andaine ou la déesse Arduina, les terribles auxcriniers ou rêvant aux arbres-fées…

    En matière de féerie, Pierre démontre une fois de plus l’étendue de ses connaissances et surtout, sa générosité au travers de mots soignés, d’expressions délicieuses et d’envolées lyriques qui nous font entendre le doux chant des fées. Certes, le flux de mots surgis de l’esprit de notre elficologue préféré, intarissable, a son inconvénient: l’éditeur a du imprimer en tout petit le précieux texte. Il s’agira de chausser vos lunettes !

    Pierre est un ami des fées mais aussi de l’illustration, ayant lui-même commencé par les crayons et pinceaux avant de prendre la plume. C’est donc tout naturellement que ces ouvrages sont, dans la grande majorité des cas, illustrés. C’est le dessinateur de Mortepierre et de la suite de la Quête de l’oiseau du Temps qui nous régale cette fois de ses illustrations, crayonnés, encres et couleurs. Inutile de préciser qu’Aouamri s’inscrit dans la lignée de Régis Loisel, tout le monde le sait. Si les illustrations sont de grande qualité, le côté plus fantasy que féerie détonne un peu avec ce que l’on s’imagine habituellement, ce à quoi on est habitué. Du coup, on a un peu l’impression d’avoir deux univers très différents entre texte et image. Mais pourquoi se contenter de deux univers quand un troisième est possible ? Cette fois, c’est au travers des photographies de Lord Brett que le monde de Pierre Dubois s’illustre et là, chapeau !, les photos sont très belles, les expressions saisies participent pleinement à exprimer le côté farceur, espiègle, bon vivant et mystérieux de l’elficologue. On le découvre chez lui, au milieu de ses livres et de ces petites créatures disséminées partout en sa demeure mais aussi dans des décors magiques, obscurs, médiévaux… Une idée originale et parfaitement réussie.

    Même si l’éditeur précise qu’il s’agit d’un one-shot, la lettre A laisse rêver aux 25 tomes suivants… Et une petite fée nous a murmuré à l’oreille que l’ami Pierre avait déjà entamé l’écriture de la lettre B… comme bientôt ? C’est tout ce qu’on peut lui souhaiter.

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