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Interview d'Amandine Labarre pour son livre "Féerie Art" aux éditions Fleurus

Amandine Labarre a véritablement trouvé sa place en Féerie. Chacun de ces ouvrages est une invitation à la douceur et à la découverte. Chacun de ses livres nous plonge dans un monde où Fées et Nature nous entourent d’un voile aussi doux que généreux.

Avec « Féerie Art« , Amandine offre à quiconque désire dessiner ou peindre les fées, une multitude de conseils bienvenus pour qu’enfin vos visions féeriques prennent forme sur papier…

On connaissait l’artiste et on découvre par cet ouvrage la technicienne voire la prof… Où avez-vous, vous-même, appris toutes ces techniques ?
Dans des livres… J’ai eu l’occasion de suivre quelques cours de copie de tableaux à l’huile, mais c’est une technique que je n’utilise pratiquement plus… Pour le reste, je n’ai pas suivi d’école d’arts appliqués, mais beaucoup de rendus ou de techniques différentes m’intéressent, donc j’ai essayé d’expérimenter autant que je le pouvais les différentes pistes qui m’attiraient, en observant les oeuvres d’art que j’admirais le plus… En gros, on peut dire que je m’éparpille beaucoup.

Les illustrations rassemblées dans cet ouvrage didactique ont-elles été spécialement réalisées pour lui ? C’est un livre qui a dû demander beaucoup de temps et d’investissement, non ?
Oui, à part une ou deux, toutes les illustrations ont été faites spécialement. La réalisation du livre s’est étalée sur environ un an, écriture comprise, mais je répondais aussi à d’autres commandes en parallèle. Le thème était une commande de l’éditeur, mais j’ai essayé de le rendre aussi peu dogmatique et aussi léger que possible, évidemment il n’y a pas de recette magique pour dessiner, mais je crois qu’avoir des pistes supplémentaires et des encouragements peut aider à maintenir l’enthousiasme et à persévérer. Après, l’essentiel est dans le désir et l’inspiration de chacun, plus que dans la technique.
À partir de quel niveau peut-on rejoindre ce qui y est présenté ? Simple débutant ?
Oui, je pense, les indications vraiment techniques ne sont pas spécialement complexes.

Un ami korrigan, qui vient de fêter ses 273 ans, me disait l’autre jour vouloir se mettre au dessin… D’après vous, il n’y a pas d’âge pour commencer ou vaut-il mieux dessiner depuis tout petit ?
Ouh, et bien il faut profiter de Noël pour offrir des crayons et du beau papier à ton ami ! Il n’y a évidemment aucun âge limite pour se faire plaisir ou pour débuter une pratique artistique quelle qu’elle soit 🙂

À côté des conseils en dessin, couleurs, etc., on remarque certains domaines où vous excellez particulièrement, je pense à la représentation d’animaux, d’insectes, de plantes… D’où vous vient cette expertise ?
Merci. En fait, la seconde partie de mon travail d’illustratrice concerne le domaine purement documentaire: ouvrages animaliers pour la jeunesse, collaborations avec des centres permanents d’initiative pour l’environnement… Je suis passionnée par la nature depuis toute petite, et à cette époque, je dessinais déjà à la fois des chats et des princesses… Je n’ai pas réussi à choisir, du coup, j’ai toujours un pied dans le merveilleux pur et l’autre dans les études naturalistes… Les deux sont aussi pour moi intimement liés.

Tout le livre est véritablement baigné dans un univers féerique. Là aussi, on ne peut qu’applaudir vos connaissances sur le sujet. La féerie est un domaine que vous connaissez depuis longtemps ? Comment ou pourquoi vous êtes-vous plongée dans l’univers féerique ?
Merci encore. J’ai essayé de mettre des petites touches de légendaire au fil des pages pour que le livre ne soit pas trop aride…
Ma mère était bibliothécaire spécialisée dans la littérature jeunesse, j’ai donc était bercée depuis toute petite par les histoires merveilleuses, de forêts profondes, d’animaux parlants et de contes et légendes de toutes sortes… J’en ai gardé une attirance marquée pour les livres, et aussi pour tout ce qui touche à l’imaginaire, à la poésie de la nature, aux grands mythes et aux petites histoires… Ado, j’ai par la suite été captivée par le superbe livre d’Alan Lee et Brian Froud, « Les fées », qui montrait des images du peuple féerique telles qu’on en avait jamais vues auparavant, inspirées de grands illustrateurs comme Dulac ou Rackam, mais avec une spontanéité et une fraîcheur toute contemporaine, qui donnait l’impression de pouvoir approcher et toucher toutes ces créatures fantastiques et touchantes… Les fées apparaissent souvent comme les manifestations d’une « autre voie », une voie proche de la Nature, sensible, en harmonie totale avec son environnement et les différents mondes, mais aussi en opposition à tout ce qui symbolise l’ordre, les conventions, le prévisible. Le chemin bordé d’orties, envahi par les ronces, tellement plus passionnant que la route rectiligne qui nous est constamment proposée.

Dans les 2 pages d’introduction sur l’univers des fées, vous écrivez « Si les fées continuent de nous séduire autant, c’est peut-être parce qu’elles semblent préservées à jamais de toute amertume, définitivement à l’abri du triste matérialisme qui pèse parfois sur nos existences en mal de croyance et de merveilleux. Elles évoquent une relation d’harmonie simple et juste avec la nature – une communion que nous cherchons souvent à retrouver. Elles restituent également la part de magie et d’enfance qui subsiste en chacun de nous, cette étincelle qui ne cesse jamais d’espérer en dépit des obstacles du quotidien« .
Si l’on suit ce que vous dites, l’énorme succès de la féerie aujourd’hui serait dû à cette combinaison d’existence en mal de croyance, de retour à la Nature et à l’enfance ?

Tu résumes parfaitement ma pensée, mais ce n’est qu’un point de vue personnel, il y a sûrement d’autres interprétations possibles…

Pouvoir dessiner une fée, pour vous, c’est un moyen de se lier à elles ?
Le dessin est souvent un moyen de mieux comprendre le monde, de se l’approprier, de l’enchanter… Dessiner une fée, c’est lui permettre d’entrer dans votre vie, avec sa charge de magie et de symboles.

Quelle est votre créature féerique préférée et pour quelle raison ?
C’est difficile de choisir ! J’aime les créatures particulièrement sauvages, comme les hamadryades ou les faunes, car ils recèlent aussi une part de mystère et de ténèbres qui reflètent bien la complexité, la profondeur superbe de la nature…

Propos recueillis par Le Peuple féerique en décembre 2008

Richard Ely

Né en Belgique, j'ai passé toute mon enfance à Ellezelles, village sorcier. J'ai ensuite étudié les fées, elfes et lutins à l'université tout en croisant les chemins de Pierre Dubois, Claude Seignolle, Thomas Owen... En 2007, après avoir parcouru bien des forêts et des légendes, je crée Peuple Féerique. Spécialiste du folklore féerique, auteur d'encyclopédies, de livres, d'albums, je poursuis mon exploration de ce Petit Monde de Merveilles pour le partager avec vous.

3 réflexions sur “Interview d'Amandine Labarre pour son livre "Féerie Art" aux éditions Fleurus

  • Seelie

    J’ai adoré cette interview, particulièrement la phrase: « Le chemin bordé d’orties, envahi par les ronces, tellement plus passionnant que la route rectiligne qui nous est constamment proposée. »
    C’est tellement vrai ^^

    Répondre
  • Loly

    On vient de m’offrir son livre, je suis tellement heureuse!
    Chacun de ses dessin est… Magique!

    Répondre
  • Interview fort intéressante, qui m’a permis de découvrir le parcours de cette artiste.
    J’avoue que je ne m’attendais pas à ça !
    J’ai son livre, et je le trouve magnifique.
    Merci pour cet article passionnant !

    Répondre

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